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08 septembre 2016

Rentrée politico-littéraire

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11:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

07 septembre 2016

Un tragique "air de déjà-vu" !

« 2.200 personnes sacrifiées par la multinationale Caterpillar, et des milliers de victimes collatérales à prévoir. Pas un mot de l'Ocam. Quel niveau d'alerte contre le capitalisme en voie de radicalisation permanente ? »

 

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Voilà le commentaire laconique que j’ai « posté » sur Facebook,  il y a 72 heures.

cocci-gotlib.jpgDerrière le sarcasme, il y a la consternation, la mauvaise humeur, la révolte.

Mais il n’y a pas l’étonnement.

Car l’histoire économique a une fâcheuse tendance à se répéter et voilà longtemps que des annonces brutales de restructurations avec pertes d’emplois massives viennent régulièrement alimenter l’actualité.

En effet, le capital ne connaît qu’une seule divinité : le profit !  C’était évident hier comme c’est encore évident aujourd’hui,  et comme ce le sera toujours demain…

Dès lors, comment ne pas être surpris par la « surprise » des responsables politiques et syndicaux. Qui  chaque fois entonnent les mêmes refrains : « nous n’étions pas informés », « nous n’avons pas vu venir l’imprévisible », « pourtant nous avions récemment accepté de consentir de gros efforts pour pérenniser le site et l’emploi », « nous avons toujours orienté notre politique fiscale et de subsides pour que la Belgique soit une terre d’accueil pour les investissements étrangers », etc.

Las. Le même  scénario  se reproduit depuis des décennies et la même amnésie frappe les « décideurs » de tous les horizons !

Les champions de la mémoire sélective ne tirent jamais la moindre leçon de ces embardées anti-sociales à répétition, quel qu’en soit le « coût humain »  !

Les ministres continueront donc à nous vanter leur politique de Saint Nicolas en michel.jpgfaveur des entreprises et des multinationales ; le premier d’entre eux s’enfoncera toujours plus dans le déni de réalité et continuera à marteler, sans rire, son slogan de prédilection : jobs, jobs, jobs.

Pour leur part, les syndicalistes, qui ont du galon, multiplieront les coups de menton virils et les déclarations vigoureuses qui… ne seront malheureusement jamais suivis d’actions à la hauteur du défi.

Et la grande majorité de la population, après avoir manifesté (très) brièvement son dépit, retournera à ses obligations et occupations quotidiennes.

Ainsi va la vie dans le capitalisme réellement existant.

Pour mettre fin aux désastres de ce mode de production et de consommation, pour se débarrasser des règles du jeu néo-libérales, il est indispensable de rompre avec ce système.

fgtb-2013-3-f8377.jpgC’est possible… mais uniquement si une volonté massive des travailleurs et des citoyens s’exprime  pour engager un tel combat politique. Ce qui, à l’évidence, n’est pas à l’ordre du jour de leurs préoccupations présentes !

Cette bataille pour inverser la trajectoire de la société doit être envisagée sur le long terme. Devenir hégémonique sur le plan idéologique et culturel, renverser les rapports de force pour changer la vie et être en position de transformer le monde, voilà un chemin particulièrement escarpé.

Il n’existe aucun raccourci pour le contourner, ni aucune recette miraculeuse pour atteindre l’émancipation souhaitée.

 

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Un nouveau tsunami (anti-)social dévastateur

Avec la fermeture du site de Gosselies annoncée brutalement par la direction de la multinationale Caterpillar, ce sont 2101 emplois directs qui passeront à la trappe !

Auxquels il faudra ajouter les pertes d’emplois chez les sous-traitants qui seront impactés par cette liquidation. Selon certaines estimations,  5000 emplois seraient en jeu ici !

L’apocalypse pour les travailleurs donc, mais certainement pas pour les actionnaires de Caterpillar qui ont bénéficié pour 1,4 milliards € de dividendes !

Le couperet, tombé à l’aube du week-end dernier, constitue une nouvelle illustration de la faillite des politiques gouvernementales, basées sur la multiplication de cadeaux et échafaudages fiscaux en faveur des grandes entreprises, au nom de l’emploi et du bien-être social ! Mais les 61 millions € d’intérêts notionnels empochés par la multinationale, pour ne prendre que cet exemple, n’ont absolument pas garanti quoi que ce soit ! Exceptés bien sûr les profits patronaux !

Ni d’ailleurs les sacrifices acceptés régulièrement par les organisations syndicales, elles aussi au nom du « maintien de l’activité économique » et de la « défense de l’emploi ».

Ainsi, en 2013, 1400 des 3700 emplois avaient été supprimés, afin de « diminuer les coûts ». Le personnel avait accepté, sous le chantage,  de subir encore plus de « flexibilité » (annualisation temps de travail). En vain !

Face à ce tremblement de terre, les porte-parole du gouvernement et des partis politiques se contentent de verser une larme,  de partager leur « tristesse » et raoul.jpgd’exprimer leur « compassion ». Mais ces hypocrites se gardent bien d’avancer une seule solution concrète ! Seul le PTB propose la réquisition des terrains, des bâtiments et des machines comme point d’appui au combat pour la sauvegarde de l’outil et de l’emploi…

Structurellement, pour éviter de telles séismes à l’avenir, il est urgent de mettre fin aux mécanismes fiscaux (payés par la collectivité !) favorables aux multinationales, il est essentiel de conditionner la moindre aide publique, et il faut légiférer pour interdire tout licenciement (au minimum dans des sociétés qui accumulent des bénéfices et rémunèrent royalement leurs actionnaires).

Evidemment, il est inutile de se cacher derrière son petit doigt. C’est facile à dire, c’est plus compliqué à réaliser. Le PTB a deux sièges (sur 150 !) au Parlement fédéral et, actuellement,  il n’existe pas de majorité politique pour mettre en œuvre ce type de programme.

fgftb logo lutte.pngD’autant que la mobilisation reste faible. Il fut un temps où l’entreprise, après une telle annonce, aurait été immédiatement occupée par les ouvriers et les employés.

 Rien de tel ici : les syndicats appellent « au calme », demandent aux travailleurs de rester  « dignes » (sic) et de respecter « leur contrat de travail » ! Comme si la « concertation » à venir dans le cadre de la « loi Renault »  allait vraiment changer la donne !  

Pas plus que la seule « concertation sociale » ne peut imposer un changement de cap au gouvernement NVA-MR, la procédure légale prévue ne pourra sauver Catterpillar-Gosselies !

Bref, on croit rêver devant tant de (vraie fausse) candeur, mais il s’agit en réalité d’un cauchemar.

Le mouvement ouvrier s’enfonce dans une impasse et ses principaux dirigeants évitent systématiquement  des choix qui permettraient de trouver une issue : syndicalisme de combat, mobilisation générale, alternative anticapitaliste , travail politique et idéologique pour gagner l’hégémonie sur le terrain institutionnel (une « révolution citoyenne »), …

Alors oui,  la mise en œuvre de solutions de rechange et la rupture avec ce système sont difficiles et prendront du temps, beaucoup de temps.

Mais il n’existe pas d’autre choix.

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11:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

05 septembre 2016

Un bouquin bien ficelé

feu aux poudres.jpgAvec  Le feu aux poudres [1], Philippe Huet signe son troisième ouvrage consacré aux combats menés par le mouvement ouvrier du Havre, dans le premier tiers du XXème siècle [2].

L’action du livre se déroule en 1935 et en 1936.

 1936, l’année du Front populaire, des grandes grèves, des occupations d’usine et des conquêtes sociales comme les congés payés.

Et précisément l’intrigue,  habilement construite par l’auteur,  nous conduit vers un important conflit social chez Breguet, une usine aéronautique avec une direction à poigne s’appuyant sur un personnel d’encadrement musclé, constitué de membres des Croix de feu [3].

C’est le licenciement de militants de la CGT qui servira de détonateur à la cessation du travail et à l’occupation de l’entreprise. Cette grève sera couronnée de succès dans un contexte de basculement du rapport des forces entre gauche et droite, entre classe ouvrière et patronat.

Nous retrouvons dans ce récit plusieurs personnages du précédent roman, en ce y compris Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline. Le mélange de la fiction et de la réalité historique favorise  également  une brève apparition d’un autre écrivain célèbre, Jean-Paul Sartre, qui enseignait en ce temps dans un lycée du Havre.

L’ouvrage de Philippe Huet, il faut le reconnaître, ne manque pas de rythme. Il ne s’agit pas d’un bouquin à thèse ; il est plutôt construit comme un roman policier qui tient vraiment le lecteur en haleine.

Au-delà de dramatiques péripéties sociales et d’une description réaliste des conditions de vie populaires de l’époque, au-delà des manigances dans les hautes sphères industrielles et financières, au-delà des stratégies politiques des uns et des autres (du PCF, notamment), nous avons ainsi au menu adultère et détective privé, tentatives de suicides et suicides, meurtres !

Pas de doute : un bon moment de lecture à recommander à celles et ceux qui aiment fuir l’ennui, sans renoncer à la réflexion !

Un dernier mot : le bandeau promotionnel de l’éditeur annonce audacieusement  « le roman du front populaire ».  C’est un tantinet exagéré…

 

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[1] Philippe Huet, Le feu aux poudres, Payot-Rivages, Paris 2016, 20 €

[2] Le premier roman de son triptyque était centré sur la figure de Jules Durand et sur un terrible  épisode du mouvement ouvrier havrais, en 1910 (Philippe Huet, Les quais de la colère, Albin Michel, Paris 2005, 20,20 €). Le second narre une révolte ouvrière au lendemain de la première guerre mondiale, en 1920, dans le cadre d’une situation internationale marquée par la révolution russe et des soubresauts révolutionnaires dans plusieurs pays européens (Philippe Huet, Les émeutiers, Payot-Rivages, Paris 2016, 8,50 €).

[3] Dirigées par le colonel  de La Rocque, les Croix de feu étaient une organisation d’extrême-droite composée pour l’essentiel  d’anciens combattants. Ce mouvement sera dissous suite à un décret du gouvernement de Léon Blum.

 

les quais de la colère.jpgles émeutiers.jpg