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08 juillet 2024

Et maintenant ?

 

 
 

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Inespéré !
 
Le résultat du second tour des élections législatives françaises est une réelle surprise. La gauche réunie a déjoué tous les pronostics des éditorialistes des chaînes d’information en continu et toutes les prévisions des instituts de sondage : elle termine finalement première force politique de l’Hexagone ! Quant au RN, qui était présenté comme le parti qui allait immanquablement gouverner la France fort d’un tsunami électoral annoncé, il a échoué. La menace fasciste institutionnelle est ainsi provisoirement écartée !
 
Certes, comme ses adversaires, le Nouveau Front Populaire n’obtient pas une majorité parlementaire absolue. Loin de là. Mais il faut se rappeler d’où l’on vient.
 
Il y a un mois, à l’issue d’une campagne terne pour les élections européennes, le parti des abstentionnistes avait gagné et la bande à Le Pen caracolait largement en tête du classement des suffrages exprimés. Les partis de gauche incapables de s’unir avaient obtenu de piètres résultats, dans la dispersion.
 
Soucieux de mettre à profit cette séquence politique, Macron précipita le soir même du scrutin du 9 juin la dissolution de l’Assemblée Nationale et la convocation d’élections législatives rapides. Persuadé qu’il se débarrasserait ainsi de cette gauche désorientée. Et convaincu que c’était une occasion inespérée d’éliminer La France Insoumise, cette "gauche de gauche" qui n’a pas renoncé à défendre un programme radical, ce mouvement politique qui refuse obstinément de se résigner au désordre du capital et aux affres d’une Cinquième République à bout de souffle, cette opposition tenace à sa politique.
 
Pour Macron et ses proches, en prenant de vitesse les uns et les autres, il s’agissait de s’enfermer définitivement dans un entre-soi avec l’extrême-droite et de s’ériger ainsi en seul opposant légitime du RN.
 
Raté !
 
Dans les jours qui ont suivi le tour de passe-passe présidentiel, les différentes composantes de la gauche ont réussi à converger et à s'unir. Elles sont tombées d'accord sur un programme de rupture et sur une répartition des candidatures dans les 577 circonscriptions.
 
Et, après un mois d’efforts pour remobiliser l'électorat populaire, au rendez-vous : un succès surprenant pour maints "experts" es plateaux de télévision !
 
Pour autant, rien n’est fondamentalement solutionné.
 
Malgré ce revers inattendu, le RN a encore progressé en gagnant plusieurs dizaines d’élus supplémentaires. La menace fasciste restera dans les prochaines années une donnée incontournable de la politique française, avec à l’horizon 2027 une élection présidentielle convoitée par Marine Le Pen.
 
Le Nouveau Front Populaire peut gouverner, mais avec moins de 200 "représentants du peuple" il ne dispose pas d’une majorité absolue, ce qui rendra plus difficile la mise en œuvre de son programme. D’autant que l’on peut s’attendre à un nouvel embrouillamini à la sauce Macron, lequel va probablement tenter de diviser ses adversaires et de négocier une alliance de gouvernement avec certaines composantes de droite et... de gauche, à commencer par le PS. Et à l’exclusion évidemment des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon.
 
Ce qui doit maintenant primer est la mise en œuvre du programme du Nouveau Front Populaire, pas son abandon qui décrédibiliserait la gauche au plus grand profit de l’extrême-droite !
 
Mais ce qui peut et doit faire la différence, c’est la mobilisation du plus grand nombre. Hier, à Paris, et dans beaucoup de villes de France, l’enthousiasme des rassemblements était évident. Le défi sera de maintenir une implication active venant "du bas", d’autant que la période estivale des congés et le matraquage sportif médiatique sont moins favorables à une intervention de masse directe dans les domaines de la "chose publique" qui concernent pourtant directement la population.
 
Le travail ne fait que commencer.
 
En avant !
 
 
 

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12 juin 2024

Où va la France ?

 

 

Il y aura donc un (nouveau) "front populaire" en France pour les élections législatives planifiées dans moins de trois semaines, suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale par un Macron plus "verticaliste" que jamais.

Un (nouveau) "front populaire", c’est-à-dire une union entre différentes formations de gauche qui étaient à couteaux tirés ces derniers mois, comme la campagne pour les élections européennes l’a encore amplement démontré.

Mais face à une menace fasciste, face à la perspective d’un gouvernement d’extrême-droite dirigé par Jordan Bardella ce qui serait une triste première dans l’Hexagone (Vichy et Pétain ont surgi dans un contexte exceptionnel d’une guerre mondiale, pas via l’expression du suffrage universel !) – la gauche avait et a besoin d’unité, pas de division !

Aujourd’hui, l’heure est prioritairement au "front unique" dans les urnes.

Bien sûr, au-delà de l’urgence électorale, un "front unique" devra aussi être construit par en bas, dans les luttes et dans l’action. Le coup de poker de Macron, les résultats obtenus par le RN le 9 juin et la perspective de plus en plus réelle de voir un dirigeant lepéniste arriver à Mattignon, ont d’ailleurs déjà provoqué de nombreux rassemblements et de nombreuses manifestations dans différentes villes françaises. Un sursaut sans doute tardif mais néanmoins salutaire. Il n’y a pas d’autres voies pour changer les rapports de forces à plus long terme.

Dans l’immédiat, les gauches unies pourront-elles mettre en échec la manœuvre habile de Macron (de son point de vue) qui voudrait réduire la représentation parlementaire des différents partis de gauche (et surtout La France Insoumise !) à la portion congrue, et favoriser ainsi le RN (version contemporaine de l'infâme formule "mieux vaut Hitler que le Front Populaire"), définitivement érigé par lui en seule "alternative" au "macronisme" ? Réponse les 30 juin et 7 juillet.

Bon courage et bonne m… à mes amis français face à ce nouveau tournant majeur dans la vie politique Outre-Quiévrain !

 

 

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10 juin 2024

SÉISMES

 
Comme on pouvait le craindre, les différentes élections de ce 9 juin ont matérialisé un glissement vers la droite et l’extrême-droite de l’échiquier politique. Il s’agit même d’un véritable basculement, tant les scores enregistrés par le MR et Les Engagés dans la partie francophone du pays, et par la N-VA et le VB dans la partie néerlandophone, dépassent largement les prévisions des sondages qui leur étaient les plus favorables. Même en Wallonie, les droites ont cartonné et toute perspective d’une majorité des "gauches" ou des "progressistes", peu importe la terminologie, est désormais hors d'atteinte !
 
Il serait vain de se cacher derrière son petit doigt ou d’essayer d’embrouiller la situation en ayant recours à la langue de bois. Ce séisme est le reflet d’un glissement très droitier de l’électorat : manifestement, les citoyen(ne)s sont aujourd’hui plus sensibles aux thématiques sécuritaires ou liées aux migrants qu’aux thématiques de justice sociale ou de justice climatique. Inquiétante aussi cette avancée dans l’imaginaire collectif des valeurs de la compétition et de "l’inégalitarisme " : les pauvres sont de plus en plus pointés du doigt et le discours sur les "assistés" répété en boucle par les ténors libéraux de toute obédience fait mouche. L’homophobie, la détestation de ce qui est différent et même le sexisme, par delà les grandes déclarations et en dépit du mouvement "Me Too", regagnent également du terrain.
 
Les reculs voire les déroutes spectaculaires des partis "socialistes" et "écologistes" ne sont pas le fruit du hasard, mais une conséquence de leur acharnement à se vautrer dans des alliances "contre-nature", leur abandon de toute perspective alternative et de tout combat pour un vrai changement de société, au profit d’une morne gestion du capitalisme. Leur discrédit est ainsi de plus en plus grand, et le désarroi que leur comportement génère s’accroît au fil des ans !
 
C’est dire si les prochains mois et les prochaines années vont être difficiles pour "ceux d’en bas", avec une nouvelle offensive austéritaire et de nouvelles remises en question des "conquis" historiques de la classe ouvrière. C’est dire aussi qu’il n’y aura aucune action vigoureuse pour enrayer la catastrophe écologique, tant les priorités des droites sont la défense des intérêts du capital et la garantie d’une "concurrence libre et non faussée", au détriment de la préservation de la planète. Le productivisme et l’extractivisme ont décidément de beaux jours devant eux, et les illusions d’un "capitalisme vert" des écologistes et sociaux-libéraux n’ont évidemment pas contribué à renverser les représentations dominantes véhiculées par notre mode de production et de consommation gangrené par le fric.
 
Il faudra également être attentif aux dérives "autoritaristes" des projets néo-libéraux et, en matière de politique internationale, ce ne sont pas les gouvernements qui se profilent qui agiront pour stopper le génocide à Gaza, ou édifier un monde plus juste et plus "humain" !
 
Seule (maigre) consolation dans cette dévastation, le maintien global du PTB : il progresse (un peu) en Flandre et nettement à Bruxelles, mais il recule en Wallonie où il n’avait par ailleurs pas déposé de listes dans la province du Luxembourg, faute de structuration suffisante...
 
Et maintenant ? Il est un peu prématuré, quelques heures après ce coup de massue, d’élaborer de grandes stratégies sur papier ! Il est certain qu’il y aura un difficile travail de construction et de reconstruction, avec au minimum un retour aux "fondamentaux" de gauche. Il est certain également qu’il faudra tenter de reconstruire un rapport de forces en s’appuyant prioritairement sur les luttes et des formes d’auto-organisation par "en bas". Et il serait sot de ne pas travailler à une plus grande unité des "forces de progrès".
 
Mais à chaque jour suffit sa peine et l’heure est maintenant à la réflexion critique en s’appuyant sur un bilan lucide et sans concessions de ce dimanche noir !
 
NB : à de rares exceptions près, les tendances au niveau de l’UE sont évidemment semblables aux nôtres. Mais la complexité de l’échafaudage communautaire européen et les spécificités nationales nécessitent une analyse ad hoc approfondie...

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