14 octobre 2024
Elections Communales : réflexions en vrac
Dans la foulée des élections du mois de juin, le MR et Les Engagés ont confirmé leur progression. C'est un fait. Mais contrairement à ce que pronostiquait ou à tout le moins espérait George-Louis Bouchez, la "gauche" n'a pas été balayée à Bruxelles et en Wallonie. Le PS garde sa première place dans ses bastions, et le PTB consolide ses scores de 2018. Un résultat jouissif à épingler : Gloub, qui avait fait de Mons un objectif prioritaire et qui voulait à tout prix y devenir bourgmestre, a échoué. Au-delà de ces élections communales, l'enjeu sera maintenant de mettre en échec les politiques régressives des différents gouvernements de droite et, dans un premier temps, ce ne sera pas possible dans les urnes mais dans la rue !
Marie-Christine Marghem (MR), dont on connait son militantisme pro-énergie nucléaire et son climato-négationnisme larvé, devient bourgmestre de Tournai grâce à une coalition avec Les Engagés (zéro surprise) et... Écolo ! On a beau savoir que les majorités constituées ne brillent pas très souvent par leur cohérence, mais... Il est vrai que les "Verts" héritent de deux strapontins d'échevins dans cette affaire et que le pouvoir justifie manifestement toutes les acrobaties idéologiques. La défunte "Vivaldi" était d'ailleurs un "bel exemple" en la matière !
Même type de scénario, mais inversé : à Ixelles, la liste du bourgmestre écologiste était arrivée en tête hier soir. Mais Christos Doulkeridis ne pourra pas rempiler car PS/MR/Engagés ont conclu une alliance pour l'évincer. On ne peut même pas dire que la stratégie d'un "front des progressistes" est illisible, il n'en existe tout simplement pas à Bruxelles ou en Wallonie !
Quelques heures après la fin du scrutin communal, les invectives de la campagne sont déjà oubliées et les partis se précipitent pour négocier des accords. Et comme à d'autres niveaux de pouvoir dans l'histoire de ce pays, PS et Écolo n'hésitent pas à s'associer au MR et aux Engagés, ceux-là même qui gouverneront au Fédéral et à la Région, ceux-là mêmes qui se préparent à taper fort sur la population à coups de mesures austéritaires très dures ! L'échafaudage institutionnel "belge" justifie sans doute à leurs yeux toutes les incohérences. Ainsi par exemple, à Tournai, le PS est éjecté par une majorité MR/Engagés/Écolo, et à Bruxelles ou Anderlecht, PS/MR/Engagés se marient, comme... à la Région. D'aucuns s'étonneront encore si les électeurs affirment ne plus s'y retrouver et disent que "voter ne sert à rien". A ce propos d'ailleurs, en Flandre, où le vote était facultatif, les abstentionnistes étaient près de 40 %, dans des élections "locales" pourtant réputées les plus proches des citoyens. Que serait-ce si le vote n'était pas obligatoire au Fédéral ? Probablement pas mieux que chez nos voisins français ! Et en Flandre toujours, une inquiétante première : la majorité absolue pour l'extrême-droite à Ninove. Sur une ligne raciste et sécuritaire totalement assumée. Un précédent qui pourrait annoncer d'autres dimanches noirs à l'avenir, tant la tendance à la montée du fascisme est forte en Europe ! Il faudra beaucoup plus que des manœuvres et des jeux de pouvoir dans les assemblées parlementaires/conseils communaux pour changer la donne et favoriser l'émergence d'une vraie alternative de gauche. Il faudra surtout une ample mobilisation sociale et il faudra travailler à construire un processus d'auto-organisation par "en bas". Très compliqué évidemment. Le chemin est particulièrement escarpé mais il n'en existe pas d'autre.
Des majorités "progressistes" sont possibles dans de nombreuses villes et non des moindres : Liège, Mons, Herstal, Seraing, La Louvière, Saint Gilles, etc. Il semble bien, néanmoins, que les dirigeants du PS ne veulent pas entendre parler d'alliance avec le PTB. Nulle part, sauf peut-être à Molenbeek avec la remuante Catherine Moureaux ! Ils préfèrent de loin négocier avec les droites, MR et/ou Engagés, Engagés et/ou MR. Et pas seulement au détriment du PTB d'ailleurs, parfois aussi au détriment d’Écolo comme le montrent les péripéties politiciennes à Ixelles. Consternant. Mais demain, ils viendront nous dire qu'ils sont les principaux opposants aux gouvernements de droite au Fédéral et dans les Régions, demain ils défileront au premier rang dans les manifestations syndicales avec de jolies écharpes rouges, demain ils tonneront dans les assemblées parlementaires contre leurs "adversaires", alors... qu'ils dirigeront d'importantes communes avec ces mêmes partis qu'ils vilipenderont à Bruxelles ou à Namur, à la Chambre ou au Parlement wallon ! Et que l'on ne vienne pas nous servir des platitudes du style "l'échelon communal (ou provincial) n'a rien à voir avec les niveaux fédéral ou régional". Les discours des partis traditionnels sur le "signal de l'électeur" sont bel et bien une façade qui ne parvient plus à masquer leur tambouille aux différents niveaux institutionnels de l’État Belgique. En ce y compris Écolo, par ailleurs (Tournai !). En réalité, "Verts" et "socialistes" ont abandonné toute colonne vertébrale idéologique et ne sont plus motivés que par l'occupation du pouvoir à (pratiquement) n'importe quel prix. A ce rythme, ce n'est pas demain la veille que se constitueront ici des rassemblements de type "Nouveau front populaire" comme en France ! Qu'attend le mouvement syndical, la FGTB notamment, pour mettre la pression sur ces formations ? Allo, Thierry Bodson...
19:31 Publié dans Blog, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
08 juillet 2024
Et maintenant ?
15:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
12 juin 2024
Où va la France ?
Il y aura donc un (nouveau) "front populaire" en France pour les élections législatives planifiées dans moins de trois semaines, suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale par un Macron plus "verticaliste" que jamais.
Un (nouveau) "front populaire", c’est-à-dire une union entre différentes formations de gauche qui étaient à couteaux tirés ces derniers mois, comme la campagne pour les élections européennes l’a encore amplement démontré.
Mais face à une menace fasciste, face à la perspective d’un gouvernement d’extrême-droite dirigé par Jordan Bardella – ce qui serait une triste première dans l’Hexagone (Vichy et Pétain ont surgi dans un contexte exceptionnel d’une guerre mondiale, pas via l’expression du suffrage universel !) – la gauche avait et a besoin d’unité, pas de division !
Aujourd’hui, l’heure est prioritairement au "front unique" dans les urnes.
Bien sûr, au-delà de l’urgence électorale, un "front unique" devra aussi être construit par en bas, dans les luttes et dans l’action. Le coup de poker de Macron, les résultats obtenus par le RN le 9 juin et la perspective de plus en plus réelle de voir un dirigeant lepéniste arriver à Mattignon, ont d’ailleurs déjà provoqué de nombreux rassemblements et de nombreuses manifestations dans différentes villes françaises. Un sursaut sans doute tardif mais néanmoins salutaire. Il n’y a pas d’autres voies pour changer les rapports de forces à plus long terme.
Dans l’immédiat, les gauches unies pourront-elles mettre en échec la manœuvre habile de Macron (de son point de vue) qui voudrait réduire la représentation parlementaire des différents partis de gauche (et surtout La France Insoumise !) à la portion congrue, et favoriser ainsi le RN (version contemporaine de l'infâme formule "mieux vaut Hitler que le Front Populaire"), définitivement érigé par lui en seule "alternative" au "macronisme" ? Réponse les 30 juin et 7 juillet.
Bon courage et bonne m… à mes amis français face à ce nouveau tournant majeur dans la vie politique Outre-Quiévrain !
10:09 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |