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02 mai 2017

Macron : pour le moins mauvais et pour le pire !

 

Marine Le Pen deviendra-t-elle la huitième présidente de la Vème République [1] ?

Non !

Aujourd'hui, elle ne peut obtenir 50 (+ 1) % des suffrages exprimés dans le cadre d'un second tour d'une élection nationale.

Emmanuel Macron -qui bénéficie d'un large «soutien», actif ou passif- sera élu dimanche.

 

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Mais, pour les relais -politiques et médiatiques- de l'oligarchie, il ne suffit pas que Macron gagne ; encore faut-il qu'il gagne le plus largement possible !

Pour affaiblir le FN et empêcher toute dynamique frontiste ultérieure comme le clament certains ? Naïveté ou tromperie délibérée ! Car, l'éviction de Le Pen dès le premier tour de la présidentielle de 2012, n'a pas empêché son parti de continuer à progresser et d'engranger des succès électoraux. Ce qui favorise la force propulsive du FN, ce qui nourrit son développement et son expansion, ce sont les politiques libérales «austéritaires» qui précarisent la population et créent une insécurité sociale permanente !

En réalité, il s'agit surtout de donner un maximum de poids au prochain président, il s'agit de lui assurer une légitimité afin qu'il puisse mettre en oeuvre la politique réclamée par le patronat et les possédants.

C'est la raison pour laquelle une campagne brutale est orchestrée contre celles et ceux qui restent critiques envers le candidat Macron, contre celles et ceux qui refusent de cautionner son projet rétrograde, contre celles et ceux qui n'appellent pas à voter explicitement pour lui. Se retrouvent principalement dans le collimateur de cette offensive manipulatrice la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon. D'autant que leur montée en puissance inquiète les dominants qui pensaient en avoir terminé avec les adversaires du capitalisme !

C'est dire si la nécessité de construire un contrepoids politique au futur monarque présidentiel sera l'enjeu des prochaines élections législatives. S'il parvient à s'appuyer sur une majorité parlementaire conservatrice, réactionnaire et déterminée à s'inscrire dans les pas des précédents quinquennats, la situation deviendra encore plus difficile pour le plus grand nombre.

jlmphinoir.jpgUn défi de taille pour les Insoumis, qui devront déjouer les pronostics dans un contexte  instable de recomposition du paysage politique, et éviter les pièges d'un scrutin particulier pour pouvoir «renverser la table».

Mais, quelle que soit la force parlementaire des porteurs d'un «avenir en commun», elle devra être épaulée par de fortes mobilisations populaires.

Sans quoi, il sera impossible d'impulser un programme d'urgences -écologique, économique, sociale et démocratique- et d'en finir avec le désenchantement de l'époque.



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[1] Après De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande.



1er mai toulouse 1.jpg





Les castors de la presse



plennel.jpgEdwy Plenel, tenant vindicatif du vote Macron, écrit ceci sur Facebook :

«Il faut lire cette alarme de l'historien Benjamin Stora à l'adresse de la gauche qui se laisse gagner par l'indifférence au racisme et qui, du coup, ne sait plus dresser de digue solide face à l'extrême droite. C'est une des clés pour comprendre la différence entre 2002 et 2017, et c'est sans doute la nouvelle la plus alarmante, même si, le 7 mai, nous réussissons à éviter le pire».

Passons sur la «nouvelle alarmante». Difficile de croire que le fondateur de Mediapart découvre soudainement, et avec effroi, la présence de l'extrême-droite française à un haut niveau électoral depuis 2002 !

Plus fondamentalement : ce n'est pas la prétendue "indifférence au racisme" qui fait le lit du FN ! Celui-ci prospère depuis tant d'années parce qu'il bénéficie du désarroi et de la désespérance populaires, conséquences -notamment- de la croissance des inégalités sociales, de la persistance d'un chômage de masse, de la pauvreté qui frappe un nombre sans cesse plus élevé de personnes, de la perte de repères générée par une société dérégulée. Et celles-ci sont le résultat direct des politiques néo-libérales menées depuis des décennies, aussi bien par la droite que par la "gauche" (guillemets de circonstance !).

Ce n'est donc pas 15 jours avant un second tour d'élection présidentielle qu'il faut paniquer et sonner le tocsin ! L'extrême-droite doit être combattue 365 jours sur 365, ce qui implique aussi que l'on abandonne toute complaisance vis-à-vis d'elle et toute entreprise de "dédiabolisation". Et là, la presse -celle là même qui passe son temps à invectiver un Jean-Luc Mélenchon !- aurait intérêt à balayer devant sa propre porte !

Si rien ne change, dans 5 ans, il n'y aura plus de «barrage» à construire, Le Pen sera élue dès le premier tour...





 

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