23 novembre 2025
POLARS EN BARRE [119]
"Martin Beck se leva.
Il traversa la salle de séjour et alla chercher le journal, sur le paillasson, en dessous de l’ouverture de la boite aux lettres. Puis il se rendit dans la cuisine en lisant les titres de la première page d’un œil distrait. Il faisait beau et cela avait toutes les chances de durer, d’après la météo. Pour le reste, tout semblait évoluer pour le pire, comme d’habitude.
(…)
Il était 8 heures en ce matin du 3 juillet 1972, qui tombait un lundi.
Cette date possédait une signification particulière.
Car c’était le jour où il reprenait le travail.
En effet, il était toujours dans la police, plus précisément commissaire et chef de la brigade criminelle nationale.
Martin Beck mit sa veste et fourra le journal dans sa poche.
Se disant qu’il le lirait dans le métro. C’était une petite partie de toute cette routine qu’il allait retrouver.
Il suivit le quai de Skeppsbron, sous le soleil, respirant à pleins poumons un air parfaitement pollué. Il se sentait vieux, vidé de sa substance.
Mais rien de tout cela ne se lisait sur lui. Au contraire, il se déplaçait avec souplesse et rapidité et paraissait en bonne santé et plein de vigueur : un homme bronzé et de haute taille, à la puissante mâchoire et aux yeux paisibles, gris-bleu, sous un large front.
Martin Beck avait quarante-neuf ans. Il allait même en avoir bientôt cinquante mais la plupart des gens ne lui donnait pas son âge."
Maj Sjöwall et Per Wahlöö

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