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05 novembre 2014

Rupture dans la continuité ou continuité dans la rupture, la lutte et une alternative sont indispensables !

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Le PS sera dans la rue ce jeudi aux côtés des syndicats.

Que ses militants et ses responsables s’engagent dans la mobilisation contre le gouvernement Michel Ier est une excellente nouvelle, car un front de résistance très large sera primordial pour faire trébucher cette coalition de carnassiers au service du capital.

Il n’empêche que le malaise subsiste : si  Elio Di Rupo, Paul Magnette, Laurette Onkelinx et leurs amis partent aujourd’hui en croisade contre l’austérité, nul ne peut occulter les faits :  durant 27 ans, ceux-ci ont mis en œuvre le même type de politique au niveau fédéral et ils poursuivent dans la même voie dans les régions où ils sont au pouvoir !

Certes, et ce n’est pas anodin, il existe un écart entre l’ampleur des mesures préconisées par la NVA-MR et ce qui a été réalisé par les gouvernements précédents. Mais la finalité reste la même : il s’agit toujours de présenter la note de la facture de la crise aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Les forcenés de la droite pourraient se revendiquer à bon droit d’une certaine continuité, même s’ils veulent impulser une rupture supplémentaire  pour casser ce qui reste de notre « Etat social » et briser l’échine syndicale.

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Ainsi, avec le PS, il n’y a pas eu de « saut d’index ».  Mais celui-ci a été manipulé à maintes reprises (« index-santé », « index lissé », « index soldé »…) ! Ainsi, avec le PS, il n’y a pas eu de report de l’âge légal de la retraite (à 67 ans). Mais il y a eu le « pacte des générations » destiné à allonger les carrières, en limitant le recours aux pré-pensions et en retardant la possibilité de départs anticipés à la pension !

La distinction entre les différents exécutifs qui se succèdent est donc plus quantitative que qualitative !

D’autres exemples ?

Bien que les montants aient été moins astronomiques que ceux qui sont actuellement cités, le PS  a avalisé sans sourciller  des « réductions de dépenses »  dans la Sécu et dans les services publics. Il ne s’est opposé ni aux privatisations d’entreprises publiques ni à l’instauration des intérêts notionnels, mais  il s’est montré totalement incapable d’imposer un impôt sur la fortune ou de mener une lutte efficace contre la fraude fiscale et la fuite des capitaux. Et c’est avec sa bénédiction qu’a été votée en 1996 une « loi sur la compétitivité » qui permet d’encadrer rudement les augmentations salariales chez nous en fonction de l’évolution des salaires chez nos « concurrents » français, allemands et hollandais ! Dans le même temps, les réductions de « cotisations patronales » pleuvaient chaque année !

Que dire aussi de sa complicité active dans la chasse aux chômeurs qui seront exclus par milliers dès le premier janvier 2015, ou de sa nonchalance face aux expulsions massives de réfugiés ?

Cette énumération désolante pourrait continuer et se transformer en véritable catalogue « à la Prévert », tant l’accumulation de décisions anti-sociales a été lourde au cours des deux dernières décennies.

Il faut donc le dire et le répéter : il n’existe pas, entre le social-libéralisme et le néo-libéralisme pur jus, de différence de nature dans les orientations prises, mais une différence d’intensité et de rythme.

Le PS (et Ecolo à sa suite) ne défendent pas une véritable alternative aux politiques préconisées dans toute l’Union Européenne. Leur approbation de triste mémoire du TSCG n’était d’ailleurs pas fortuite !

afiche PS.pngDès lors, il ne suffira  pas de combattre la thérapie de choc de la Kamikaze  au parlement ou dans la foulée syndicale pour se refaire une virginité à bon compte.

Ce qui signifie  -et c’est une véritable gageure-  qu’il reste à construire dès maintenant des solutions de rechange radicales aux politiques « austéritaires » à l’œuvre depuis si longtemps !

A cet égard,  la FGTB de Charleroi a ouvert une piste intéressante en définissant dix priorités anticapitalistes et en interpellant les partis « progressistes » sur ses propres exigences.

L’enjeu, pour l’avenir, est de tonifier la gauche syndicale et la gauche politique. Il est dorénavant essentiel d’inverser les rapports de forces entre la « gauche de gauche » et la « gauche de gouvernement », ce qui exigera notamment le  regroupement de tous ceux qui contestent le mode de production/ consommation dominant, et qui militent en faveur d’un changement de cap  complet, où la priorité sera donnée à la satisfaction des besoins fondamentaux des êtres humains dans le respect de la nature et des écosystèmes.

Un chantier « éco-socialiste » extrêmement ambitieux qui ne peut plus être boudé par celles et ceux qui aspirent à une véritable transformation de la société.

Dans l’immédiat, l'urgence reste naturellement aux actions.

Des actions qui devront s’étendre et aller « jusqu’au bout », c’est-à-dire jusqu’au renversement de cette funeste coalition des droites !

Il n’y a  pas d’autre choix si nous voulons commencer à briser la spirale de la régression sociale et redonner  l’espoir au plus grand nombre.

 

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Cependant, à plus long terme, les nécessaires confrontations à venir n'épuisent pas le débat car il subsiste une difficile interrogation concernant la problématique du "débouché politique". Difficile, parce que ce dont il s'agit ici touche à la "question nationale" et à la perspective d'un "gouvernement des gauches" ! Autant de défis "stratégiques" qui mériteraient  de plus substantiels développements, au delà des quelques considérations de cette courte note.

J'y reviendrai car à chaque jour suffit sa peine... smiley.jpg

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03 novembre 2014

Pour une riposte durable

grève-rêve.jpgLes droites règnent  sur l’Etat Belgique (et sur la Flandre). Les régions bruxelloise et wallonne échappent encore à ces coalitions musclées mais pas à l’austérité, également assumée par une social-démocratie convertie depuis longtemps au néo-libéralisme. Il subsiste néanmoins une différence d’ampleur et d’intensité dans la mise en œuvre têtue de mesures anti-sociales.

Un gouvernement fédéral de droite totalement décomplexé, donc. Avec un axe NVA-MR, cimenté par une commune détestation de la gauche, la volonté de casser les derniers vestiges de « l’Etat social » et l’obsession d’un affrontement viril avec le mouvement syndical. Margaret Thatcher, celle de l’époque de la grande grève des mineurs britanniques, est manifestement le modèle fantasmé par Bart De Wever, Charles Michel et consorts. C’est dire que la législature qui s’ouvre sera âpre pour le plus grand nombre et connaîtra un degré de conflictualité particulièrement élevé !

Cela n’a d’ailleurs pas tardé. Face au programme dévastateur annoncé par cette coalition inédite, les syndicats ont planifié une première riposte importante, qui verra se succéder manifestation nationale, grèves provinciales tournantes et grève générale de 24 heures, le 15 décembre.

Un plan qui a certes le mérite d’exister Il est cependant douteux que ces premières actions suffisent à stopper le tsunami « austéritaire » annoncé ! Il sera indispensable de poursuivre et de développer la mobilisation, une mobilisation qui devra s’élargir bien au-delà des organisations syndicales, pour déboucher sur un mouvement de lutte durable et généralisé à l’ensemble de la société, jusqu’au… départ de cette sinistre équipe !

Pour autant, l’attelage gouvernemental n’est pas dénué de faiblesses.

Il y a d’abord la NVA, parti nationaliste de droite, dirigé par des personnalités incontrôlables susceptibles de déraper à chaque moment. Et puis surtout, cette formation tentera tôt ou tard d’impulser une septième réforme de l’Etat, larvée, à travers des choix politiques et économiques renforçant la Flandre et pénalisant les entités fédérale, wallonne et bruxelloise. Le « communautaire » à peine chassé par la porte de l’accord de gouvernement pourrait revenir par la fenêtre des rêves autonomistes du premier parti flamand.

Il y a ensuite le caractère ultra-minoritaire de cette coalition au sud du pays. Avec 20 sièges sur 63, le MR sera la seule formation francophone à porter les choix de l'Exécutif fédéral. Un exercice périlleux qui a conduit  certains observateurs à parler dès le départ d’une coalition « kamikaze ».

Naturellement, aucune histoire n’est d'ores et déjà écrite et il est inutile de spéculer sur les multiples scenarii possibles de l’avenir. Ce qui adviendra dépendra surtout de chacun et de chacune d'entre nous, et ce sont les travailleurs, les allocataires sociaux, tous les citoyens qui souffriront de la thérapie de choc réactionnaire prescrite par les Diafoirus gouvernementaux,  qui devront prendre directement leur sort en mains.

Il n’y aura pas d’autre voie que de compter sur nos propres forces pour mettre en échec le projet politique de tous les dangers qui nous est promis.

 

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