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03 février 2018

Le Manifeste du Parti Communiste a 170 ans (I)

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Février 1848. Un «manifeste» est publié en langue allemande, à Londres : Manifest der Kommunistischen Partei.

Il a été rédigé par deux jeunes intellectuels et révolutionnaires rhénans, Karl Marx et Friedrich Engels, mandatés par la «Ligue des Communistes» qu'ils avaient rejointe en 1847. Le premier n'a pas encore atteint son trentième anniversaire, le second est son cadet de 2 ans.

A peine l'opuscule sorti de l'imprimerie éclate en France la révolution, prélude à une série d'explosions révolutionnaires qui vont ébranler les structures de la vieille Europe monarchique. Un télescopage symbolique entre une oeuvre militante de grande portée théorique destinée prioritairement à la classe ouvrière et un mouvement réel qui va embraser le continent européen une année durant. Même si ce document n'a pas eu de réelle incidence sur le déroulement de ce « Printemps des peuples ».

Un quart de siècle plus tard, dans une préface écrite pour une nouvelle édition allemande, Marx et Engels précisent que la situation a «beaucoup changé au cours des 25 dernières années» mais qu'ils ne se reconnaissent «plus le droit d'y rien y changer» car «le Manifeste est un document historique» [1].

Historique, assurément. Le Manifeste est un document qui a marqué son époque et qui est connu partout dans le monde. Il serait même le texte le plus traduit et le plus diffusé après la Bible ! Assertion vraie ou fausse, sa notoriété internationale est incontestable et ses 23 pages (dans l'édition originale) ont été beaucoup lues et beaucoup discutées.

Mais quel est encore l'intérêt d'un écrit vieux de 170 ans ? Certes, notre monde n'est plus celui de Marx et d'Engels ; il n'a cessé d'évoluer. Il reste toutefois un monde intolérable dominé par le capital qui doit être radicalement transformé.

 

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La lutte des classes comme moteur du développement des sociétés et des combats politiques qui en découlent, la nécessité d'abolir la «propriété bourgeoise», l'internationalisme, l'ambition révolutionnaire, la dialectique de «l'émancipation individuelle» et de «l'émancipation collective», ne sont pas des perspectives obsolètes renvoyant à un passé définitivement révolu !

Le Manifeste, qui a gardé toute sa tonicité et une forte cohésion, demeure un outil de réflexion et de proposition pertinent, un point d'appui utile dans nos confrontations avec le système de la production marchande généralisée.

Bien sûr, le Manifeste -qui ne synthétise pas toutes les conceptions de Marx et Engels- n'est pas un texte sacré pour dévots ; il se réfère à des événements aujourd'hui oubliés, il évoque des noms méconnus depuis longtemps et il a recours à un vocabulaire propre au XIXème siècle ; il ne peut donc répondre à toutes les interrogations contemporaines.

Mais celles et ceux qui refusent de se soumettre au désordre capitaliste persistant et qui continuent à oeuvrer pour l'émancipation humaine auraient tort d'ignorer ce document décisif dans l'histoire du mouvement social.

Il faudra toujours le lire et le relire pour stimuler l'indispensable réflexion sur le pourquoi et le comment des luttes de notre temps...

 

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[1] Préface à l'édition allemande de 1872.

 

 

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22:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

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