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08 novembre 2020

JLM2022 !

 

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Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature à l’élection présidentielle prévue en 2022. 

Il sollicite l’appui explicite de 150.000 personnes pour officialiser son engagement dans cette bataille électorale. 

Ce chiffre ne tombe pas du ciel mais est directement repris d’une proposition de loi déposée par La France Insoumise à l’Assemblée Nationale, afin de permettre aux citoyen(ne)s d’investir sans filtre des candidat(e)s.  Une possibilité qui, aujourd’hui, est uniquement réservée aux élus. 

Le programme est connu. Il s’agit de L’Avenir En Commun, déjà défendu en 2017, et qui sera collectivement actualisé dans les prochains mois (processus qui sera clôturé au mois d'octobre 2021). 

L’originalité du projet politique porté par Jean-Luc Mélenchon et ses amis tient dans l’objectif d’abolir la monarchie présidentielle et dans la volonté de convoquer une Assemblée Constituante populaire pour une 6ème République. 

Parmi les autres principaux axes programmatiques : la planification d’une bifurcation écologique ; la sortie des traités européens ; l’éradication des inégalités sociales et de la pauvreté ; le renforcement de la démocratie… 

Le choix d’une campagne électorale longue découle de la complexité de mener un tel combat dans les difficiles conditions d’une dangereuse pandémie  (Sars-Cov-2 !), qui demeurera présente pendant une longue période. 

Il s’agit également d’éviter la confusion qui sera générée par les tractations et manœuvres d’appareils de partis de  "gauche", dont la priorité n’est pas la défense d’une véritable alternative en rupture avec la gestion libérale du capitalisme. 

Assurément, le choix du président du groupe parlementaire des Insoumis déplaira à celles et ceux qui avaient déjà orchestré la campagne du "tout sauf Mélenchon" en 2016-2017. 

Peu importe finalement. L’essentiel est  −et sera− de maintenir fermement le gouvernail sur d’authentiques "solutions de rechange" à un mode de production qui s’appuie sur la prédation de la nature et l’exploitation des êtres humains. 

Comme en 2012 et en 2017, je soutiendrai cette candidature.

 

 

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Trump dégagé, et après ?

 

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Biden bat Trump qui refuse de s’avouer vaincu, ce qui promet quelques joutes juridiques dont les Etats-Unis ont le secret. 

Un simple baroud de… déshonneur ? Probablement. 

Croisons les doigts car il est souhaitable que Trump dégage. Enfin ! 

Personne de rationnel n’aurait pu se réjouir de la réélection d’un tel personnage : mythomane, climato-sceptique, sexiste, complotiste, raciste, et réactionnaire décomplexé.

Pour autant, rien ne sera automatiquement résolu. 

Car le nouveau président est également un fidèle représentant de la bourgeoisie qu’il n’a cessé de servir depuis des décennies. 

Il avait notamment voté en faveur de l’intervention militaire en Irak et il avait soutenu le Patriot Act ! 

Et durant 8 ans, il a été le vice-président de Barack Obama, qui a déçu ses  partisans, préférant sauver les banques en 2008-2009 que développer un véritable programme s’attaquant aux inégalités sociales et à la pauvreté, sans parler du maintien d’une politique étrangère impériale. 

L’avenir est d’autant moins radieux que le départ de Trump ne signifie pas la disparition du "trumpisme". Car les tendances lourdes qui l’ont poussé il y a quatre ans à la Maison Blanche sont toujours bien présentes. 

Il existe bel et bien une  "Amérique profonde", craintive, repliée sur elle-même, suprémaciste, désorientée par la catastrophe sociale, ignorante des enjeux internationaux vitaux, comme l’impératif de la lutte contre la crise écologique globale et le dérèglement du climat.  

Celle-ci ne disparaîtra pas avec le retrait d’Oncle Donald et elle continuera à peser lourdement dans les prochaines années. On entend déjà Biden annoncer qu’il sera "le président de tous les américains". Bien plus qu’une formule de circonstance, ce propos laisse augurer de nombreuses concessions à cet électorat positionné très à droite, et la mise en œuvre d’orientations qui ne seront guère différentes, les extravagances caractérielles en moins. 

Biden "tweetera" certes moins que le sortant sorti, mais cela ne signifie nullement le déploiement de mesures d’ampleur favorables au plus grand nombre, aux victimes des crises et du racisme "institutionnalisé" aux States...

D’autant que le Sénat pourrait toujours être dominé par les Républicains !

2011080346-Most-grateful-to-my-mother-Kamala-Harris_hires.jpgLa grande nouveauté du verdict électoral est finalement l’accession d’une femme à la vice-présidence, de surcroit une femme noire ! Ce qui de prime abord est positif et ce qui représente, à tout le moins, un beau pied de nez politique à tout ce que les Etats-Unis comportent de rétrograde et à un système patriarcal inébranlablement assumé par beaucoup ! 

Toutefois, comme d’autres exemples le démontrent ailleurs dans le monde, il ne suffit pas d’être une femme pour que le cap change radicalement ! Kamala Harris n’est pas une militante révolutionnaire qui veut se débarrasser du capitalisme mais, comme Biden, elle est un rouage du Parti démocrate, un parti qui fondamentalement n’a d’autre horizon que le maintien du mode de production et d’échange actuel, la sauvegarde des vieux rapports de domination et d’exploitation qui garantissent l’accumulation sans fin du capital ! 

La principale problématique −historique !−  des Etats-Unis demeure donc  l’inexistence d’un parti/ mouvement politique de masse indépendant des deux piliers de l’establishment capitaliste. L’absence d’un "mouvement ouvrier" tel que nous avons pu le connaître en Europe, l’extrême faiblesse d’une véritable  "gauche" structurée, privent les différents mouvements de contestation d’un relais dans les institutions du pays. 

Certes, il y a aujourd’hui des élues et des élus plus  "subversifs", des personnalités qui émergent −et qui se revendiquent parfois du "socialisme", un concept qui sent le souffre aux USA !−  mais il reste cependant  beaucoup de chemin à parcourir pour construire une alternative "anticapitaliste et écosocialiste" de masse. 

Et chez nous ?

La victoire de Biden ne change naturellement rien à l’indispensable conquête de notre souveraineté par rapport à la superpuissance économique et militaire étatsunienne ! 

Il est primordial de continuer le combat contre les traités internationaux écocides, entièrement au service des multinationales, qui entravent toute possibilité de transformation en profondeur de la société !

Il est urgent de rompre avec l’atlantisme et le suivisme européen permanent, de sortir de l’OTAN, de défaire les alliances internationales impérialistes, et de consolider la solidarité entre les peuples. 

Une feuille de route qui sera difficile à tenir mais il n’existe pas d’autre voie pour arracher une émancipation humaine planétaire… 

 

13:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

IMAGINAIRE(S) [78]

 

UTOPIA.jpg"Les Lilliputiens sont persuadés autrement que nous ne le sommes en Europe que rien ne demande plus de soin et d’application que l’éducation des enfants. Il est aisé, disent-ils, d’en faire, comme il est aisé de semer et de planter ; mais de conserver certaines plantes, de les faire croître heureusement, de les défendre contre les rigueurs de l’hiver, contre les ardeurs et les orages de l’été, contre les attaques des insectes, de leur faire enfin porter des fruits en abondance, c’est l’effet de l’attention et des peines d’un jardinier habile.

Ils prennent garde que le maître ait plutôt un esprit bien fait qu’un esprit sublime, plutôt des mœurs que de la science ; ils ne peuvent souffrir ces maîtres qui étourdissent sans cesse les oreilles de leurs disciples de combinaisons grammaticales, de discussions frivoles, de remarques puériles, et qui, pour leur apprendre l’ancienne langue de leur pays, qui n’a que peu de rapport à celle qu’on y parle aujourd’hui, accablent leur esprit de règles et d’exceptions, et laissent là l’usage et l’exercice, pour farcir leur mémoire de principes superflus et de préceptes épineux : ils veulent que le maître se familiarise avec dignité, rien n’étant plus contraire à la bonne éducation que le pédantisme et le sérieux affecté ; il doit, selon eux, plutôt s’abaisser que s’élever devant son disciple ; et ils jugent l’un plus difficile que l’autre, parce qu’il faut souvent plus d’effort et de vigueur, et toujours plus d’attention pour descendre sûrement que pour monter.

Ils prétendent que les maîtres doivent bien plus s’appliquer à former l’esprit des jeunes gens pour la conduite de la vie qu’à l’enrichir de connaissances curieuses, presque toujours inutiles. On leur apprend donc de bonne heure à être sages et philosophes, afin que, dans la saison même des plaisirs, ils sachent les goûter philosophiquement. N’est-il pas ridicule, disent-ils, de n’en connaître la nature et le vrai usage que lorsqu’on y est devenu inhabile, d’apprendre à vivre quand la vie est presque passée, et de commencer à être homme lorsqu’on va cesser de l’être ?"

 

[Jonathan Swift, Voyages de Gulliver, 1721]