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06 août 2019

26 mai, les jours d'après (VII)

 

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Le soleil a tapé dur cet été et les insolations ont été nombreuses. Thierry Bodson n'y a pas échappé. Le dirigeant de la FGTB wallonne, organisation syndicale "indépendante" qui dispose d'un siège au bureau du PS, n'est plus à une contorsion près. Il y a cinq ans, il critiquait (à juste titre) le MR pour son alliance avec la N-VA, qui à l'époque était donc parfaitement "contournable" et devait être contournée. Aujourd'hui, il considère cette même N-VA comme étant "incontournable", alors qu'elle a perdu... 8 sièges au Parlement fédéral (pour en conserver finalement 25 sur... 150 !). Et pour faire bonne mesure, il estime évidemment que le PS (passé, lui, de 23 à 20 sièges !) est tout aussi indispensable à la constitution d'une majorité fédérale.

En réalité, il n'existe pas de partis "incontournables" dans la configuration post-électorale actuelle !

La constitution de gouvernements relève de choix politiques des uns et des autres. Qui veut gouverner avec qui, qui veut gouverner contre qui ? Qui est disposé à toutes les compromissions pour décrocher des places dans un exécutif et qui privilégie la cohérence d'un programme et les engagements pris devant l'électorat ? Qui s'accommode de la gestion du capitalisme et veut s'activer pour sauvegarder les profits du monde patronal, et qui préfère donner la priorité à la satisfaction des besoins sociaux ?

Soyons clairs : les partis qui s'associeront avec la N-VA (si association il y a) seront entièrement responsables de leur décision ! Personne d'autre !

Quant à la Wallonie et à la colère (feinte ?) de Bodson, ses arguments sont peu sérieux. Il vitupère le PTB et le Cdh (par ailleurs deux partis radicalement opposés sur l'échiquier politique !) car ils refuseraient de tenir compte de l'intérêt "des gens" ? Le camarade peut-il expliquer comment il serait possible de défendre les aspirations du plus grand nombre en participant à une majorité qui refuse de rompre avec les politiques austéritaires du passé ?

Ces déclarations intempestives de Bodson n'augurent rien de bon quant à la volonté de la FGTB de se mobiliser demain contre les mesures anti-sociales et néfastes pour l'environnement qui seront immanquablement mises en oeuvre par des majorités demeurant soumises aux diktats libéraux de l'UE...

 

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11 juillet 2019

26 mai, les jours d'après (VI)

 

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Ainsi, le PS et Ecolo vont négocier avec le MR en Wallonie, après avoir commencé à négocier avec les libéraux de Défi à Bruxelles (du côté francophone ; du côté néerlandophone Groen et Spa se sont associé à... l'Open Vld !).

Certains s'en indignent, d'autres s'en étonnent. Il n'y a pourtant pas de quoi être surpris, car c'était prévisible. En effet, ces deux partis collaborent de longue date avec les droites, à tous les niveaux de l'échafaudage institutionnel belge. En Flandre, Groen participe même à des majorités communales avec... la N-VA !

D'aucuns essaient de justifier la construction de cet attelage en pointant du doigt la responsabilité du... PTB ! On a l'impression, à les lire, que ce parti devait obligatoirement monter dans les exécutifs, sans doute pour disposer de ministres qui organiseraient la chasse aux chômeurs, bloqueraient les salaires, augmenteraient la fiscalité des plus faibles et applaudiraient les consignes de l'UE ! Plaisanterie ? Exagération ? Il est quand même étrange que celles et ceux qui agitent le fétiche de «l'union des gauches» esquivent systématiquement le fond de la question : le programme et le projet politiques ! Comme s'il s'agissait simplement de gouverner pour gouverner, par principe...

Tant que socialistes et écologistes se contenteront de gérer le capitalisme, d'accompagner sa dérive mortifère en essayant d'arrondir quelques angles, de mettre en oeuvre les politiques austéritaires préconisées par l'UE, bref tant qu'ils refuseront d'enfin changer de cap, il ne pourra pas y avoir de réelle majorité alternative, capable de rompre avec les vieilles politiques rétrogrades !

Manifestement, pour que cette donne change, les rapports de forces en faveur d'une gauche «radicale» devront encore évoluer...

 

 

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20 juin 2019

26 mai, les jours d'après (V)

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Essayer d'expliquer de manière rationnelle la position adoptée par le PTB, quant à la formation de majorités dans les différents «Exécutifs» de l'Etat fédéral, est extrêmement ardu tant les clichés ont la vie dure, tant la fébrilité des tenants d'un «rassemblement à gauche» est grande et tant les experts en tambouille post-électorale sont frustrés par le refus d'obscures compromissions de la part de l'un des acteurs !

Impossible dès lors d'appuyer le positionnement du parti de la «gauche radicale» sans être aussitôt taxé de «crypto-gauchisme» ou de soutien inconditionnel et aveuglé au «communisme».

Naturellement, dans bien des cas, cette incompréhension est feinte et permet essentiellement d'esquiver tout débat de fond.

Pour ma part, je ne suis ni membre ni «compagnon de route» du PTB.

Je ne suis pas «PRO-PTB» ; je suis «PRO-rupture avec les politiques libérales» et donc je suis «PRO-rupture avec les carcans de l'UE» !

Or, dans l'état actuel des rapports de forces, ces ruptures sont exclues car seul le PTB-PVDA les revendique !

Le résultat du triple scrutin du 26 mai était pourtant clair, mais -curieusement- beaucoup l'escamotent : bien qu'en net progrès, le PTB reste largement minoritaire !

Je rappelle les chiffres : 12 députés (sur 150 !) à la Chambre des représentants ; 4 députés (sur 124 !) au Parlement flamand ; 11 députés (sur 89 !) au Parlement bruxellois ; et 10 députés (sur 75 !) au Parlement wallon...

Difficile dans ces conditions de détenir la main et difficile d'être incontournable ! Juste de quoi jouer un «rôle d'appoint» dans une coalition dominée par d'autres, avec la possibilité d'être «débarqué» à n'importe quel moment !

Alors, comment expliquer la mauvaise foi ambiante ?

PS et Ecolo ne remettent pas en cause les traités européens qu'ils ont ratifiés ! PS et Ecolo n'ont pas d'exclusives vis-à-vis des partis de droite ! PS et Ecolo s'accommodent du logiciel politique rétro-libéral ! Tout le cinéma orchestré pour culpabiliser le PTB vise à occulter une âpre réalité : PS et Ecolo ne veulent pas gouverner avec les «communistes», contre lesquels Jean-Marc Nollet affirmait gaillardement être «vacciné» ! Il s'agit de se procurer un alibi pour justifier leur entrée prochaine dans des majorités, qui avec le MR, qui avec l'Open Vld, qui avec le CD&V, qui avec Défi... On ne peut même pas exclure qu'ils finissent par s'associer avec la N-VA, une décision qui serait alors présentée comme «exceptionnelle» et dictée «par le sens des responsabilités», afin de sortir le pays d'une «crise de régime» !

A ne pas douter, les futurs «programmes de gouvernement» s'inscriront dans la continuité des politiques mises en oeuvre depuis des décennies. Il n'y aura ni changement de cap, ni rupture, ni réponses à la hauteur des défis et des enjeux de l'époque.

Mais les éminences «vertes» et «social-démocrates» viendront tranquillement expliquer qu'il n'y a pas d'autre alternative, coalitions larges et concessions inévitables obligent.

Et d'aucuns auraient voulu que le PTB monte dans ces embarcations instables, trahisse ses engagements et renie son programme, bref qu'il se comporte comme les partis traditionnels, histoire... de se discréditer d'emblée !

C'est raté !

Raoul Hedebouw et ses camarades rejettent le pouvoir pour le pouvoir et ne sont pas disposés à jeter par dessus bord quelques principes élémentaires !

On peut penser ce que l'on veut du PTB, cette bouffée d'oxygène sera précieuse à l'avenir, n'en déplaise aux thuriféraires de l'establishment politicien...

 

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