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12 septembre 2018

Actions syndicales contre le gouvernement Michel : pour faire quoi ?

 

ballons.jpgDe nouvelles mobilisations syndicales sont annoncées, notamment pour le mardi 2 octobre. Elles serviront peut-être de prélude à un «plan d'action» plus vaste, plus tard dans l'année. Avec l'objectif d'une manifestation nationale ou d'une grève générale de 24 heures, en... décembre, à quelques jours de la traditionnelle trêve des confiseurs, Noël et Nouvel An obligent ?

La remarque peut paraître désabusée, mais ce scénario a déjà été écrit tant de fois que l'on ne peut l'exclure. Avec un scepticisme accru, car il n'a jamais empêché le gouvernement NVA-MR de mettre en exécution ses projets socialement rétrogrades !

 

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Alors, incapacité de tirer les leçons du passé, incapacité de se mettre en mouvement avec l'ensemble des salariés, absence de volonté d'affronter réellement l'exécutif fédéral ou attentisme contraint faute d'une alternative politique concrète à courte échéance ?

Il semble aujourd'hui évident que les décideurs qui «représentent» une «majorité sociale» potentielle préfèrent occuper une dernière fois «le terrain»... avant les élections législatives (et européennes) de 2019. Dans l'espoir, sans doute, qu'une nouvelle configuration parlementaire issue des urnes débouche sur la constitution d'un gouvernement «moins à droite» qui mettrait en oeuvre un programme moins violent contre le «monde du travail» et contre les «exclus» de celui-ci...

Toutefois, ce ne sont pas les participations gouvernementales du PS, voire même d'Ecolo, qui ont manqué au cours des 30 dernières années. Et celles-ci n'ont jamais permis une remise en cause des politiques d'austérité exigées par l'Union européenne, en vertu d'engagements et de traités pourtant contestés par les peuples, à maintes reprises !

Mais il y a longtemps que la perspective rêvée d'une révolution permanente a été supplantée par la plate réalité d'une impasse permanente !

Le «mouvement social» a décidément beaucoup de difficultés à avancer de manière équilibrée, sur ses deux jambes : les luttes ont besoin d'un débouché institutionnel et celui-ci ne peut prendre vie qu'en s'appuyant sur une action populaire au long cours.

 

 

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Le problème majeur reste la construction d'une force politique à vocation hégémonique, porteuse d'un programme alternatif ambitieux qui puisse bénéficier d'un soutien majoritaire parmi les travailleurs/travailleuses- citoyens/citoyennes.

Hélas, en Belgique, nous en sommes toujours réduits à piétiner autour d'un clivage classique «gauche/droite» (guillemets vraiment d'usage) et à devoir observer des échanges d'invectives concernant des étiquettes qui ont pourtant beaucoup perdu de leur signification et de leur portée subversive. Dans la foulée du siècle dernier, ce début de troisième millénaire a -en effet- consolidé une fâcheuse tendance : les renoncements bousculent les idéaux, les compromissions se jouent des compromis, toute perspective de transformation du monde est priée de s'effacer derrière quelques misérables rafistolages de celui-ci !

Face à la droite et à l'extrême-droite, les solutions de rechange sont donc ténues et les possibilités d'une rupture avec le désordre du capital sont plus qu'aléatoires. Entre Ecolo qui cultive un «ni... ni...» opaque susceptible d'ouvrir la voie à n'importe quelles alliances, entre le PS bienveillant accompagnateur des orientations austéritaires chères aux puissants, entre le PTB ancien (?) parti mao-stalinien à la trajectoire politique sinueuse, le chemin d'un renouvellement stratégique et programmatique fécond est très étroit. Le décalage constaté avec des pays comme l'Espagne ou la France -et les stimulantes innovations engagées par Podemos ou par la France Insoumise-  est évident.

 

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Une situation d'autant plus complexe, -déconcertante même-, que nous vivons dans un «pays petit», disparate, taraudé par une vieille «question nationale», avec une cohabitation historiquement forcée de deux peuples, et avec des centres de gravité politiques différents suivant les régions et les communautés.

Les campagnes électorales à venir pourraient être l'occasion -pour les adversaires de l'actuel mode de production/consommation dominant-  d'une clarification concernant les perspectives stratégiques fondamentales.

Malheureusement cet enjeu ne semble pas être une préoccupation prioritaire au sein de partis plus soucieux de se disputer le titre de «champion de la gauche», ou plus ardents pour «gagner l'hégémonie dans un camp», que de chercher une voie inédite adaptée à notre époque chahutée et capable de rassembler majoritairement pour un changement de cap radical.

Nous pourrons de toute façon vérifier très rapidement ce qu'il en est réellement.

A suivre...

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