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25 février 2019

15 mars 2019 !

 

grève mondiale futur.jpg

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24 février 2019

La campagne en folie (5)

 

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Olivier Chastel a donc quitté la présidence du MR pour être remplacé par... Charles Michel, qui conserve bien sûr son portefeuille de premier ministre (en «affaires courantes»). On reprend donc les mêmes et on recommence, à moins que ce ne soit le contraire... La trajectoire des libéraux fait penser à ces séries TV qui comportent des milliers d'épisodes, avec de multiples rebondissements incompréhensibles, dans le cadre d'un scénario qui a perdu tout fil conducteur cohérent depuis la 126ème semaine de diffusion ! Bref, Charles Michel avait promis qu'il ne reprendrait plus la tête du parti avant de nouvelles élections... Voilà qu'il change maintenant d'avis. Pas de quoi fouetter le chat de sa mère ! Après tout, ce Pinocchio à l'âme espiègle avait annoncé ubi et orbi qu'il ne gouvernerait jamais avec la NVA, ou que le MR ne toucherait ni au système d'indexation ni à l'âge de la retraite ! Mais ne pinaillons pas. Chastel s'éclipsant, il fallait bien un poids lourd pour le remplacer. Et même du très lourd. Car figurez-vous qu'Olivier s'efface parce qu'il dit devoir se consacrer pleinement à sa propre campagne (européenne) et qu'il serait insensé -selon lui- de penser pouvoir mener correctement les deux tâches de front ! Fort bien, voilà un homme raisonnable, conscient de ses limites et de la durée d'une journée qui dépasse rarement les 24 gaston.pngheures ! Mais Charles, lui, par contre, cumulera sans aucun problème le poste de numéro un de l'Exécutif fédéral avec celui de numéro un du MR ! Il faut croire qu'être le premier responsable de ce pays est un aimable (et bien ennuyeux) passe temps, qui laisse beaucoup de loisirs. Et ce n'est pas tout : il est également candidat aux élections législatives (tête de liste dans le Brabant Wallon) ! Et bien, il en a de l'énergie ce jeune papa ! Il faudra qu'il nous explique ce qu'il prend, car c'est de la bonne... Plus sérieusement, tous ces jeux de chaises musicales indiquent que le MR est aux abois et essaie de sauver la mise en faisant appel à ses traditionnelles «locomotives électorales» (impossible, en effet, de détecter le moindre «renouvellement» à la lecture des différentes têtes de listes retenues pour le 26 mai) ! Petite question subsidiaire, en ces temps de crise du «pouvoir d'achat» et de mécontentement syndical : ce cumul de fonctions aujourd'hui assumé se double-t-il d'un cumul de revenus pour l'intéressé ?

 

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GG FGTB.pngSuite au mouvement de grève du mercredi 13 février, et en pleine période pré-électorale, le gouvernement semble vouloir lâcher un peu de lest au sujet de la négociation du prochain accord interprofessionnel : l'augmentation des salaires pourrait ainsi s'élever à... 1,1% sur deux ans, au lieu des 0,8 % retenus jusqu'ici. Soit une augmentation possible de... 0,55 % par an ! Quelle générosité ! Alors que la part salariale dans le PIB est déjà au plus bas, notamment à cause de la politique austère imposée aux travailleurs par la coalition «suédoise». On ose espérer que les dirigeants syndicaux opposeront une fin de non recevoir au patronat et à leur commis Charles Michel, et accentueront la pression dans les prochaines semaines pour obtenir plus, beaucoup plus ! Ce ne serait qu'un juste retour des choses après tant d'années de régression sociale...

 

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lion1.jpgLa N-VA confirme qu'elle ne veut pas de sortie du nucléaire à l'horizon 2025 et propose même de construire une nouvelle centrale en Belgique ! Un effet de la ligne «éco-réaliste» revendiquée haut et fort par Bart De Wever. Et surtout un reflet du déni persistant des nationalistes flamands quant aux dangers qui menacent la planète ! Le nucléaire, outre son coût financier et sécuritaire exorbitant, outre sa dépendance en matière d'approvisionnement, pose la dramatique question de la gestion de ses déchets durablement dangereux, véritable épée de Damoclès pour d'innombrables générations futures. Cette prise de position délibérément à contre courant -parmi tant d'autres !- aboutira-t-elle à l'exclusion de la N-VA de négociations pour la constitution d'un Exécutif fédéral le lendemain du 26 mai ? Rien n'est moins sûr, tant la volonté du MR et du... PS de rester ou de revenir aux affaires est grande, au prix de n'importe quelle acrobatie politicienne...

 

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Dans un entretien accordé au quotidien Le Soir ce samedi 23 février, le porte-parole du PTB, Raoul Hedebouw, a martelé fort justement qu'une «véritable politique climatique n'était pas compatible avec le capitalisme» ! Et il n'a pas manqué de critiquer Ecolo, un parti qui effectivement essaie sans cesse de ménager la chèvre de l'écologie et le chou du capital. Jean-Marc Nollet a répliqué aussitôt : pour lui, il faut «quitter les postures RH2.jpgpour trouver des solutions ensemble». Du simple bon sens ? On pourrait le croire sauf que la direction des «Verts» a une conception très large de cet «ensemble». Dans la lutte contre le «réchauffement climatique», elle est ainsi disposée à constituer un grand front englobant non seulement la droite mais aussi le patronat, c'est-à-dire les tenants du productivisme et les champions d'une croissance obstinée ! Une alliance plutôt logique de la part d'un parti qui n'a aucun scrupule à préconiser des mesures coûteuses pour le plus grand nombre, comme les «taxes carbone»...

 

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terre polluée.jpgClimat toujours, Charles Michel menace ! La Belgique, isolée, ne peut mettre en oeuvre de politique ambitieuse dans ce domaine sans quoi les pertes d'emplois seront nombreuses (remarquons au passage qu'il entretient ainsi son profil auto-proclamé de «Monsieur jobs, jobs, jobs »...) ; selon lui, seule une convergence au niveau européen permettra d'éviter ce scénario catastrophe. Laissons ici de côté la problématique de la «reconversion» qui ne semble pas effleurer le nouveau président du MR ! Et prenons note de la traditionnelle manoeuvre de diversion destinée à éviter de prendre ses propres responsabilités, et à refiler par la même occasion la patate chaude à un autre niveau décisionnel ! Certes, ce combat vital pour l'humanité doit être mené à l'échelle internationale, car les gaz à effets de serre ne connaissent pas les frontières et le réchauffement climatique n'épargnera pas le royaume si nous faisons preuve de bonne volonté. Mais personne ne peut tranquillement attendre une synchronisation planétaire avant d'agir. Il y a urgence et donc obligation de passer à l'action immédiatement sans attendre les plus réticents. Il n'existe aucune honte à montrer la voie à suivre...

 

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Paul Magnette, Olivier Chastel, Benoit Lutgen : ces trois anciens présidents de parti seront «têtes de liste» aux élections européennes du 26 mai. Les mauvaises langues s'étonneront que le Parlement européen serve d'instance de recyclage pour politiciens en quête de mandats rémunérateurs... En tout cas, on ne peut parler de vent de fraîcheur dans le chef des partis traditionnels ! Même Ecolo reconduira comme premier de cordée son député sortant Philippe Lamberts. Et la relégation des femmes aux places secondaires n'échappera à aucun observateur attentif ! Le PTB ne sauve d'ailleurs pas la mise du côté francophone car lui aussi a désigné un chef de meute pour mener cette campagne européenne: Marc Botenga. La lutte pour une véritable parité -qui ne consiste pas seulement à alterner candidatures masculines et féminines, fortuitement toujours dans le même ordre !-  a de beaux jours devant elle !

 

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17 février 2019

"Dérèglement climatique" : changer de cap politique, vite !

 

Le «réchauffement climatique» de notre planète est irréversible. La seule question qui reste en suspens est celle du niveau de l'augmentation de la température moyenne de la terre d'ici la fin de ce siècle : + 2 ° ? + 3 ° ? + 4 ° ? + 5 ° ?

C'est dire l'importance des politiques qui doivent être mises en oeuvre pour limiter ce processus désastreux et l'ampleur des catastrophes qui en découleront inévitablement.

 

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Point positif  

 

La prise de conscience du danger augmente dans la population mondiale. Partout des mobilisations «pour le climat» se développent et la jeunesse -qui est l'avenir de l'humanité !- se mobilise dans de nombreux pays, notamment de manière remarquée et remarquable en Belgique !

 

Point négatif

 

L'inertie persistante des gouvernants qui refusent de traduire en actes leurs beaux discours dans les «sommets» régulièrement organisés pour débattre de cette inquiétante perspective ! Pas tellement parce qu'ils seraient complètement ignorants de la menace, mais surtout parce qu'ils sont d'abord au service du capital et d'une oligarchie financière qui refusent toute remise en cause fondamentale de leur modèle productiviste générateur de plantureux profits  !

 

 

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L'agenda politique, marqué entre autre par les élections européennes du 26 mai, contraint les différents partis à sortir un peu plus du bois et à se positionner sur les défis du «dérèglement climatique». D'autant que chez nous se dérouleront également des élections législatives et régionales !

Elecions.jpgLa mega campagne électorale ainsi engagée pousse chaque formation à présenter son programme en matière «écologique» et à décliner ses principales propositions pour changer la funeste trajectoire actuelle.

Un exercice d'autant plus obligé que les sondages -avec toutes les réserves d'usage qui s'imposent !- annoncent une «vague verte» !

Je ne discuterai pas, ici et maintenant, les mesures avancées par les uns et les autres, lesquelles par ailleurs restent parfois floues ou ambiguës. Sans doute que la phase de décantation n'a pas encore été menée à son terme dans tous les états-majors concernés...

J'y reviendrai donc prochainement.

Mais je veux souligner d'emblée un aspect important : l'adhésion d'une majorité populaire est indispensable pour marquer des points dans ce combat ; on ne pourra jamais inverser la funeste dérive actuelle sans l'appui et l'engagement du plus grand nombre.

Il est donc nécessaire de mettre en oeuvre des alternatives positives, à distance de toute «écologie punitive» !

 

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Pas question, par exemple, d'imposer de nouvelles «taxes carbone» ou une fiscalité injuste pour celles et ceux qui souffrent déjà ! Pas question d'ajouter de l'austérité à l'austérité ! Pas question d'aggraver les orientations socialement rétrogrades privilégiées par les différentes majorités fédérales depuis des décennies !

J'insiste, car il s'agit naturellement d'une ligne de démarcation politiquement décisive : l'illusion d'un «capitalisme vert» -avec sa poudre de perlimpinpin recommandée par les charlatans du «libéralisme vert»- nous conduit directement dans le mur. Seule une alternative «écosocialiste» -s'appuyant sur un dispositif cohérent en matière de «transition énergétique» et de «planification écologique»- peut rompre avec les turpitudes du mode de production/consommation dominant...

 

 

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Pour l'instant, sans entrer de manière trop approfondie et dans le détail de solutions de rechange, je voudrais insister sur quelques axes/pistes qui me paraissent essentiels.

[Je ne fixe aucune date pour ne pas enfermer le débat dans une question de calendrier. Il est évident que l'ensemble des mesures préconisées -ici et... ailleurs, car ce qui suit n'est pas un programme exhaustif!- doit être concrétisé le plus rapidement possible ; raison pour laquelle de meilleurs rapports de force doivent être construits dans les délais les plus brefs, ce qu'ont bien compris les jeunes qui descendent dans la rue semaine après semaine...]

 

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Ce qui est pressant :

 

} Sortie des énergies carbonées et du nucléaire. Objectif : 100 % d'énergies renouvelables.

} Socialisation du secteur de l'énergie ; mettre fin aux politiques de «libéralisation des marchés».

} Relance des transports publics : réouverture des lignes, points d'arrêt et gares supprimés au cours des dernières décennies ; augmentation significative de l'offre ; gratuité inconditionnelle.

} Mise en place d'infrastructures favorisant et sécurisant la mobilité douce (vélo...).

} Rénovation écologique du bâti/habitat, grand émetteur de gaz à effet de serre. Plan d'isolation public pour éliminer les «passoires thermiques».

} Contre l'agrobusiness, privilégier une agriculture paysanne écologique : produire qualitatif pour se nourrir qualitatif.

} Préserver la biodiversité. Refus des OGM, interdiction des pesticides.

} Eradication de la maltraitance animale. Protection des espèces en voie de disparition.

} Relocalisation de la production. Priorité aux circuits courts.

} Réduire le transport routier, développer le transport ferroviaire et maritime.

} Favoriser le rail au détriment du transport aérien.

} Sortie des industries nuisibles, comme l'industrie de l'armement. Avec reconversion garantie pour le personnel de ces secteurs.

} Interdiction de la publicité commerciale.

} En finir avec l'obsolescence programmée, notamment en allongeant la période de garantie des marchandises fabriquées aujourd'hui pour ne pas durer.

} Refuser le tout jetable.

} Décentralisation maximale des emplois décentralisables (administrations, services...) afin de limiter la mobilité professionnelle. Supprimer les véhicules de société (de confort).

} Réduction généralisée du temps de travail (sans pertes de revenus) : produire moins mais mieux.

} Justice climatique internationale : donner les moyens aux pays du Sud de se développer de manière soutenable ; mettre fin au pillage de leurs ressources et au commerce inéquitable.

} Abolir les «traités de libre échange» et stopper le déménagement permanent des marchandises au niveau mondial au profit des multinationales.

} Constitutionnaliser le principe d'une «règle verte» : ne plus prélever davantage que ce que la nature est capable de reconstituer, ni produire plus que ce qu'elle est en état de supporter.

 

 

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Clairement, tout ceci ne se fera pas sur un simple claquement de doigts !

Changer de modèle de production, de consommation et d'échange nécessite du temps et de la cohérence. C'est précisément aux «politiques», en connexion directe avec le(s) peuple(s), de relever ce défi et d'agir en conséquence.

Sans tarder, car les aiguilles du chrono tournent...chrono.jpg

 

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15 février 2019

Réchauffement climatique et mobilisation populaire

 

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La mobilisation continue, massive et auto-organisée des jeunes «pour le climat» constitue un fait inédit important. Elle secoue positivement l'inertie des gouvernants/décideurs. Elle a le mérite d'attirer spectaculairement l'attention sur la nécessité d'une indispensable et radicale «modification des lignes» en matière de protection de notre «écosystème» . Et elle favorise un vaste débat dans la société.

C'est d'ailleurs pourquoi elle inquiète tant les puissants, peu friands d'agitation réellement démocratique, toujours susceptible de créer de «l'instabilité» inopportune pour leur business  !

Ce n'est donc pas un hasard si des contre-feux ont d'ores et déjà été allumés pour préserver d'immuables privilèges de classe et de pouvoir.

Ainsi, d'aucuns s'efforcent d'infantiliser la population pour la convaincre qu'elle est la principale responsable de cette «crise écologique» qui ne peut plus être minimisée.

Cette manoeuvre, destinée à culpabiliser le plus grand nombre, n'est évidemment pas anodine. Le but est de faire accepter à chacun(e) de nouvelles mesures draconiennes d'austérité -repeintes en vert pour la circonstance !- au nom de la sauvegarde de la planète, «notre bien commun».

Nous présenter la facture de l'impasse environnementale actuelle afin d'épargner les véritables responsables de celle-ci, tel est le défi relevé par des «élites» qui ont les moyens de leurs ambitions !

Cette offensive idéologique ininterrompue exige une riposte.

Commençons par appeler un chat un chat, et une diversion une diversion ! Les grands coupables de l' «écocide» en cours ne sont pas les individus, et leurs efforts personnels de rédemption verte -aussi louables et pertinents soient-ils !- ne permettront pas, in fine, d'éradiquer le péril.

usines.jpgLa très lourde responsabilité du cul-de-sac actuel est bel et bien celle d'un mode de production/consommation qui a un nom : le capitalisme ! Lequel n'acceptera jamais une remise en cause inconditionnelle de sa nature profonde ! Car le principal mobile de ce système est l'accumulation illimitée d'argent ! Il n'a qu'une seule véritable obsession : la croissance... des profits ! Et peu lui importe le bien-être, l'épanouissement, le bonheur ou le futur des femmes et des hommes qu'il spolie !

Le cap doit donc être maintenu, sans fléchir. Il faut continuer à produire toujours plus, n'importe quand, n'importe comment et n'importe quoi. Il faut sans relâche inciter les «consommateurs» à acheter de manière compulsive un maximum de marchandises, afin que le pognon continue à couler à flots dans les coffres-forts de la classe possédante !

Tant qu'il n'y aura pas rupture anticapitaliste, l'humanité continuera à être sacrifiée sur l'autel de l'intangible finalité de la rentabilité financière à (très) court terme.

Or, le «capitalisme vert» est un fantasme qui semble bien durable !

Las, beaucoup continuent à le propager, même dans le «mouvement contre le réchauffement climatique». Beaucoup persistent à ignorer la responsabilité «systémique» décisive de la dérive mortifère accélérée de notre temps. Et beaucoup colportent une vision d'un monde désormais séparé en deux blocs. Mais attention, il ne s'agit plus de la «vieille» division entre bourgeoisie et prolétariat, ni celle plus récente entre oligarchie et peuple ! Non, il s'agit d'une opposition articulée autour de la priorité écologique (au demeurant incontestable), entre les informés et les ignorants (du dossier), entre les conscients et les insouciants (du danger), entre les éclairés (des effets nocifs de la surconsommation) et les obscurantistes (du consumérisme). Et comme il y a urgence -il est même sans doute déjà bien tard pour empêcher le basculement redouté...- le délai nécessaire pour convaincre est décrété épuisé !

Dès lors, ces belles âmes estiment qu'il va falloir agir vite pour protéger l'espèce humaine de ses propres turpitudes (recyclage de cette vieille antienne consistant à plante-pollue-36413668.jpgvouloir faire le bonheur des gens contre eux-mêmes!), en prenant d'autorité des mesures fortes et décomplexées contre «ceux-d'en bas» pour finalement épargner «ceux d'en haut» !

L'épisode de la «taxe carbone» sur le diesel automobile  -qui a servi de détonateur au mouvement des «gilets jaunes» en France- est illustratif de cette orientation austéritaire qui n'empêchera toutefois pas la catastrophe annoncée de se produire. N'en déplaise aux inconditionnels du libéralisme de toute obédience qui font obstinément confiance à ses recettes éculées pour résoudre les phases critiques d'une conjoncture.

Sans un changement de logiciel socio-économique et des choix énergétiques qui en découlent, aucune réponse crédible n'est envisageable, à terme.

Le capitalisme (vert) n'est pas un débouché au bouleversement climatique ! Il doit par conséquent être combattu pied à pied parce qu'il nourrit l'illusion d'être la solution alors qu'il est en réalité le problème !

Un mot concernant les théories d'un «effondrement» imminent et les prévisions d'une apocalypse incontournable pour l'espèce humaine.

Les tenants de cette conception catastrophiste considèrent qu'il est maintenant trop tard pour inverser le cours de notre destinée et qu'un «écroulement systémique global» est inéluctable ! Il ne s'agit donc plus de lutter contre le réchauffement climatique, il ne s'agit plus de tenter d'arrêter la course folle vers l'abîme, il s'agit de se préparer à la chute finale devenue inévitable (et même pour certains imminente !), afin d'en minorer les effets...

 

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Pour ce courant, il est aujourd'hui impossible de structurer une opinion majoritaire autour de l'exigence d'affronter les urgences écologiques, et les débats concernant une «transition énergétique» sont désormais incongrus car cette perspective sera trop longue à mettre en oeuvre !

L'action de masse, et sa traduction éventuelle dans le champ institutionnel, est jugée dépassée et les réponses collectives inopérantes. L'heure d'un Big Bang militant est arrivée, et il appartient maintenant à une minorité engagée (et parfois enragée ?) -qui elle a compris pleinement les enjeux vitaux de l'heure !- de promouvoir des actes de rébellion afin de montrer le chemin à suivre.

WWF-tigre-bengale-bengaalse-tijger-gallery2.jpgBref, au nom de la nécessité de renouveler l'approche du combat pour sauver la terre et les espèces qui la peuplent, voilà une bien ancienne «conception avant-gardiste» qui revient à la surface après avoir déjà été largement expérimentée sur d'autres terrains politiques, en particulier au vingtième siècle, avec des échecs retentissants à la clé !

Je ne sous-estime pas le risque d'une fin tragique [1], mais pour autant, je ne partage aucunement cette approche inspirée par l'effroi.

Il ne peut exister d'alternative que démocratique !

La société ne peut être transformée et le monde ne peut être changé si une majorité de la population mondiale ne le souhaite pas !

Sans une adhésion et une mobilisation massives, point d'issue défendable.

Car l'autre voie serait celle d'un projet totalitaire, celle d'une dictature d'un groupe restreint «détenteur de la vérité», qui serait seul autorisé à l'imposer à l'ensemble de la collectivité !

Ne pas permettre au plus grand nombre d'intervenir directement dans les domaines qui le concernent directement et qui déterminent son destin, conduira immanquablement à une déconvenue lourde de conséquences pour notre avenir ! Une minorité, aussi perspicace soit-elle, ne peut se substituer à l'immense majorité ! 

Il faut tirer à cet égard les enseignements du XXème siècle et de l'insuccès notoire des « projets émancipateurs ». Aucune dictature -brune, bleue, rouge ou... verte- ne peut répondre avec succès aux défis et aux enjeux d'une période historique ! Et aucune fin ne justifie les moyens, les moyens mobilisés devant toujours être en adéquation avec les fins visées [2] !

Une humanité différente, plus respectueuse des êtres humains et de la nature, débarrassée des affres du capital, de la lutte de tous contre tous et de la frénésie de l'enrichissement personnel, ne pourra être édifiée avec des méthodes autoritaires, brutales, despotiques !

Mais personne ne souhaite cela, me direz-vous ?

Pas sûr ! Ne fut-ce qu'inconsciemment...

Et puis des dynamiques nauséabondes peuvent se matérialiser à travers certains choix et certaines dérives d'une «écologie punitive», pour ne pas parler de «sectes vertes» prétextant savoir ce qui est bon pour la planète et pour les gens... à leur place !

Alors, de deux choses l'une : ou il est possible de construire des mobilisations et des majorités populaires capables de mener la lutte pour un sauvetage climatique efficient ; ou il est impossible de le faire dans les délais requis, et dans ce cas, désolé, l'avenir s'annonce encore plus sombre que ce que les porte-parole des théories catastrophistes appréhendent...

 

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Il n'existe aucun raccourci dans les confrontations politiques, ni aucune astuce permettant d'éviter un travail de construction «hégémonique» en faveur de projets de société «révolutionnaires» respectueux des êtres humains et de la nature, nécessairement en rupture avec les pratiques productivistes guidées par la recherche précipitée d'un maximum de gains financiers !

Bref, et ce sera ma conclusion stratégique provisoire : évitons le piège du «substitutisme» !

On ne remplacera pas le peuple comme acteur historique central par des minorités hardies qui s'octroieraient le droit de parler et d'agir à sa place !

Il n'existe pas de solution de rechange acceptable en dehors d'une dynamique de masse, et tout engagement (salutaire et stimulant) de groupes d'éclaireurs militants ne peut être fécond que dans un cadre mobilisateur plus ample...

Il serait dès lors contre-productif de refuser de s'investir encore  -au nom d'une hypothétique (proche) fin du (d'un) monde-  pour gagner l'hégémonie, idéologique, culturelle, politique... même si cet engagement est chronophage !

Ce n'est pas gagné ? Bien sûr ! C'est mal parti ? A l'évidence ! Mais la difficulté de réussir n'autorise pas l'enfermement dans un « avant-gardisme sui generis» synonyme d'impasse anti-démocratique...

 

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[1] En réalité, la principale menace pour l'espèce humaine n'est pas (seulement) «la crise du réchauffement climatique» ! Le danger numéro un reste une guerre nucléaire intégrale, car dans ce cas de figure, vu le stock d'armement accumulé depuis la fin du second conflit mondial, quelques minutes -au maximum quelques heures !- suffiront pour supprimer les conditions de toute vie sur terre ! Curieusement, ce péril semble de plus en plus négligé et ne suscite plus guère aujourd'hui de mobilisations significatives. Le temps des grandes manifestations du puissant «mouvement de la paix», que j'ai connues naguère, notamment dans les années 80 du siècle dernier, paraît ainsi révolu. Tout se passe comme si la chute du Mur de Berlin et l'évaporation de l'URSS avaient mis fin à toute menace militaire généralisée ! C'est gravement sous-estimer le caractère irrationnel du capitalisme globalisé et de ses dirigeants actuels ! Et penser que l'on peut accumuler des «armes de destruction massive» (pour reprendre le concept cyniquement popularisé par l'ineffable Colin Powell), sans qu'elles ne soient jamais utilisées, est un pari audacieux que je me garderai bien de tenir...

[2] Il n'est pas inutile de relire le vieux Trotsky concernant cette «dialectique de la fin et des moyens», souvent caricaturée par ses détracteurs ! Voir : TROTSKY Léon, Leur morale et la nôtre, Editions de la Passion, Paris, 2003. Ou, pour le dialogue à ce sujet avec le philosophe pragmatique Dewey : DEWEY John et TROTSKY Léon, Leur morale et la nôtre, La Découverte, Paris, 2014.

 

 

 

 

 

 

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12 février 2019

La campagne en folie (4)

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Information lue dans La Libre de ce mardi.

Depuis le 1er janvier 2015, le droit aux allocations d’insertion (versées aux chômeurs qui n’ont pas encore suffisamment travaillé pour bénéficier d’allocations de chômage) est limité, sauf exception, à un maximum de 36 mois.

Pour mémoire, cette infâme décision avait été prise par le gouvernement Di Rupo et a ensuite été renforcée par le gouvernement Michel !

En Wallonie, entre 2015 et août 2018, et conformément à cette législation socialement rétrograde, 29.495 personnes sont ainsi arrivées en «fin de droit» .

Sur les 19.000 personnes exclues en 2015, 26,3 % avaient trouvé du travail deux ans plus tard. C’est 5 % de moins qu’un «groupe de référence» de demandeurs d’emploi tirés au sort et présentant les mêmes caractéristiques en termes d’âge, de sexe et d’expérience professionnelle.

Plus de la moitié (53 %) n’était ni au travail, ni en formation, ni inscrite au Forem !

Bref, grâce à Elio et à Charles, fidèles relais de la doctrine néo-libérale, plus d'allocations, plus d'emplois, plus de perspectives professionnelles pour des milliers de personnes !

Et certains feignent de découvrir le «taux de pauvreté» particulièrement élevé dans ce pays...

 

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La campagne électorale bat son plein. Chaque jour apporte son lot de déclarations croquignolesques. Ce matin, à la RTBF, le vice-président du PS, Ahmed Laaouej, a apporté son soutien à la grève de ce 13 février et a estimé qu'il fallait rétablir la justice salariale. Fort bien.

Mais, nom d'un Schtroumpf, pourquoi son parti ignore-t-il cette légitime «justice salariale» lorsqu'il est au pouvoir ?

Petit rappel.

C'est le gouvernement Dehaene I (CVP-PS-SP-PSC) qui a traficoté notre système d'indexation, en instaurant par arrêté royal (24/12/1993) l' «indice santé lissé des prix à la consommation des quatre derniers mois» ! Une mesure combattue à l'époque par la FGTB, notamment dans le cadre de ses actions contre le tristement mémorable «plan global» !

C'est le gouvernement Dehaene II (même majorité CVP-PS-SP-PSC) qui a imposé une norme déterminant la marge d'augmentation des salaires («loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l'emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité» !), et qui enferme depuis lors toutes les négociations interprofessionnelles dans un carcan !

A moins de faire preuve d'un optimisme indécrottable, difficile d'accorder un semblant de crédibilité à une formation politique habituée aux gesticulations dans la période qui précède chaque élection, et sitôt oubliées dès l'entame de négociations pour une nouvelle participation gouvernementale (avec les droites, comme il se doit pour une «social-démocratie» fidèle gestionnaire du capitalisme) !

 

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Donc Kris Peeters a agité le spectre du «confédéralisme». Comme précisé précédemment dans cette rubrique, il s'agit juste d'un épouvantail brandi par un ministre aux abois, entièrement dévoué à la cause patronale, et soucieux de faire rentrer les syndicats dans le rang. La «paix sociale», plutôt que la «conflictualité sociale», afin de sauvegarder la «compétitivité» des entreprises, ou plus exactement pour leur garantir un maximum de profits...

Naturellement, les réactions scandalisées n'ont guère tardé, au nom de la défense de la sacro-sainte Belgique !

La «question nationale» reste un tabou pour beaucoup y compris au sein de «la gauche», à commencer par le PTB-PVdA !

Je ne partage pas cette frilosité.

Je suis favorable au droit (démocratique) des peuples à l'autodétermination et je n'ai donc pour ma part aucun problème avec la perspective d'une indépendance des peuples flamand et wallon.

Néanmoins, il faut être sérieux et ne pas se chatouiller pour se faire rire. Cette question n'est absolument pas à l'ordre du jour actuellement, ce qui devrait rassurer les passéistes de tous bords !

Mais c'est regrettable.

Car pousser un processus autonomiste jusqu'au bout contribuerait à affaiblir le «bloc bourgeois» hégémonique dans ce pays. Comment ne pas comprendre, en effet, qu'une Belgique unitaire (même «fédéralisée») sert les intérêts politiques d'une oligarchie qui a compris ce que ne veulent pas comprendre les «progressistes» : aucune majorité alternative n'est possible aujourd'hui, au niveau fédéral, tant le centre de gravité penche nettement à droite en Flandre et tant celle-ci est puissante dans le cadre étatique actuel !

Et « l'unité des travailleurs » s'inquiètent de bonne foi d'aucuns ? Mais en quoi l'existence d'Etats-nations empêche-t-elle la «coopération entre exploités» ? Si tel était le cas, nous ne pourrions jamais être solidaires des travailleurs ou des citoyens d'autres pays lorsqu'ils engagent le combat contre «leur» propre «classe dominante» !

En réalité, il est plus aisé de construire une solidarité entre des peuples souverains qu'entre des peuples soumis ou divisés par des «questions communautaires» !

Ce qui est surtout regrettable, pour ne prendre qu'un exemple, c'est le peu d'ardeur affiché par le mouvement syndical européen pour organiser des actions d'ampleur au niveau de l'Union européenne, et ainsi modifier des rapports de force pour l'instant défavorables !

Les jeunes, qui se mobilisent au niveau international contre le «dérèglement climatique», montrent la voie à suivre. Ils ne prétextent pas l'existence de frontières pour refuser d'agir...

 

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Les grèves du mercredi 13 février suscitent des lamentations du camp patronal qui annonce une «perte» de dizaines de millions € !

Voilà la preuve éclatante que les travailleurs produisent toute la richesse !

Dès qu'ils se mobilisent et mettent à l'arrêt la production, les chiffres d'affaire et les bénéfices sont menacés, les actionnaires sont affolés !

Les grands mouvements sociaux font très souvent tomber les masques...

 

 

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11 février 2019

La campagne en folie (3)

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A moins de débarquer de la planète Mercure, vous n'avez pu échapper au barnum médiatique autour de la campagne Sign for my future...

Celle-ci est portée par une vaste coalition, rassemblant des organisations non gouvernementales belges – WWF, Coalition climat, Inter-Environnement Wallonie, CNCD, Les Scouts…-, à côté de quelques «grands noms de l’économie belge» – Piet Colruyt, Thomas Leysen (Umicore), Nathalie Guillaume (Danone), Eric Domb (Pairi Daiza), Dominique Leroy (Proximus), Xavier Piesvaux (Delhaize), Grégoire Dallemagne (Luminus), Michel Croisé (Sodexo)…-, ainsi que quelques-unes des agences de presse les plus en vue de la place – Duval Guillaume, Publicis IPG Mediabrands… Et tout ce petit monde a embarqué tous les groupes de presse de Belgique afin de relayer leur message : il faut une politique climatique plus ambitieuse !

 

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Objectif : deux millions de signatures !

Des ONG qui s'associent avec des patrons -qui mènent quotidiennement des politiques antisociales-, des «communicants» et de grandes agences de presse ? Que signifie donc cette tendrement spontanée «union sacrée» ?

Simplement que cet étonnant (?) aréopage croit qu'il est possible de résoudre fondamentalement la «crise écologique» dans le cadre du mode de production/consommation actuel ! En d'autres termes, ils entonnent à l'unisson un refrain rabâché, celui du «capitalisme vert» ! Une illusion nocive.

Et pour la circonstance, menaçante ! Que penser, par exemple, de cette déclaration de l'un des initiateurs : «nous voulons montrer aux politiques que les citoyens, les entreprises et la société civile soutiennent cette ambition. Le monde politique sait ce qui se passe et sait ce qu’il faut faire. Mais ils ont peur des réactions de la population. Nous voulons les convaincre de manière positive». Mais bon sang, pourquoi devraient-ils craindre les citoyens et les citoyennes ? Si ce n'est parce qu'ils ont bien l'intention de leur présenter la facture de la lutte contre le réchauffement climatique, notamment en alourdissant la fiscalité et en multipliant des «taxes carbone» !

Répétons encore une fois que dans «capitalisme vert», le problème n'est pas la couleur mais le capitalisme ! Car celui-ci n'est ni écologiste ni social. Il est tout entier productiviste et obsédé par la course aux profits illimitée !

Dès lors, pour sortir de cette impasse mortifère, il faut rompre avec ce mode de production destructeur de la nature et de l'humain ! Ce qui nécessite la défense d'un programme d'actions et de mesures radicales, qui mettent à contribution les véritables responsables de la catastrophe actuelle, et pas «celles et ceux d'en-bas» qui prennent déjà tous les jours des coups, sur les plans économique, social, démocratique ou environnemental...

En attendant, je n'ai pas signé cet appel. Il en existe d'autres, plus convaincants. Plus fondamentalement, ce ne sont pas les appels et les pétitions qui changeront réellement la dangereuse trajectoire de l'humanité. Même -je le reconnais volontiers-, si ceux-ci peuvent jouer un rôle utile en matière de sensibilisation de l'opinion...

 

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A quelques mois du 26 mai, Elio Di Rupo et son parti entament un «virage (verbal) à gauche», qui semble donner la chair de poule à quelques nantis et effrayer ses adversaires politiques de droite : «le PS court après le PTB !» peut-on entendre, ici ou là. Il s'agit évidemment de postures théâtrales propres à tout période proche d'une élection.

Car il y a les campagnes électorales et les promesses des campagnes électorales ; puis il y a la réalité historique des partis qui vont soudainement mettre en oeuvre des mesures qu'ils n'ont jamais concrétisées jusqu'ici, alors qu'ils sont abonnés de longue date à l'occupation du pouvoir !

Le PS dirige la Fédération Wallonie-Bruxelles. Avant le coup de poignard de Benoit Lutgen, le PS était la force principale du gouvernement wallon. Au Fédéral, il a gouverné un quart de siècle consécutivement avant d'être dégagé par la «coalition suédoise». Et il détient de confortables majorités dans nombre de (grandes) villes wallonnes !

Or, il n'a jamais réalisé la moitié du quart des «annonces» fanfaronnes qu'il multiplie aujourd'hui ! Au contraire, il a impulsé des politiques de nature libérale partout où il siégeait dans des exécutifs : « plan global », « pacte des générations », privatisations, ratification des traités européens, chasse aux chômeurs, ... Et en matière d'enseignement, les profs se souviennent encore de la période de tutelle de Madame Onkelinx et des milliers de pertes d'emplois qu'ils ont dus subir. Ce qui avait d'ailleurs provoqué de nombreuses grèves à l'époque !

Certes, tout le monde peut commettre des erreurs et devant ce triste constat «avoir (tardivement !) le coeur qui saigne» ! Certes tout le monde peut changer et faire demain le contraire de tout ce qu'il a fait hier et avant-hier !

Mais l'on est en droit d'avoir des doutes et de ne pas partager l'optimisme béat de la clientèle social-démocrate. Personne n'est obligé de rejoindre les rangs des poissons rouges et aucune fatalité ne pousse à l'amnésie...

 

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La ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (NVA), a annoncé lundi matin dans De Ochtend  (sur la VRT radio) son refus de nommer les bourgmestres de quatre communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Drogenbos, Rhode Saint-Genèse, Linkebeek et Wezembeek-Oppem), parce que ces communes ont elles-mêmes envoyé les convocations électorales à la place du gouverneur !

Quelques tours de carrousel en vue ?

A l'évidence, le parti nationaliste flamand se recentre sur son core business.

Sans doute un principe de précaution à proximité de la mère de toutes les batailles électorales...

 

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Kris Peeters, Ministre de l'Emploi (?) et vice-premier ministre en «affaires courantes», n'apprécie pas la grève générale de ce mercredi 13 février. Il demande aux syndicats et au patronat de reprendre rapidement les négociations pour conclure un accord interprofessionnel.

En effet, l'heure est à la dramatisation, car CSC et FGTB n'apprécient pas l'aumône proposée (0,8 % d'augmentation salariale sur... 2 ans !) et remettent  -notamment-  en cause la funeste loi de 1996 qui encadre strictement l'évolution des salaires.

Or, rappelle-t-il, cette loi «comporte l’indexation automatique. La faire voler en éclats, cela rouvrirait la discussion sur tout, notamment le mécanisme de l’indexation et ça, c’est dangereux. Vous connaissez les revendications de la NVA et de certaines organisations… ».

Il ajoute que revenir avec cette problématique risquerait également de remettre en cause l’existence même du «Groupe des dix», cet organe de négociations entre patronat et organisations syndicales.

Et de menacer : «un blocage total entre syndicats et patronat donnerait de sérieux arguments aux confédéralistes

Kris Peeters, pilier de l'ex-pilier de l'Etat Belgique, le CVP (rebaptisé CD&V), et champion du «communautaire» en son temps, qui s'érige en défenseur de l'unité (fut-elle «fédérale») du pays, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. D'autant que son parti s'associe régulièrement, et sans beaucoup sourciller, à celui de Bart De Wever, à différents niveaux de pouvoir !

Il s'agit surtout d'une tentative de chantage grossier pour faire rentrer un mouvement social dans le rang, et assurer ainsi la «compétitivité» (lisez : les profits !) des entreprises dont il défend les intérêts depuis si longtemps.

Pourquoi tout ce monde distingué -PS y compris !- avait-il d'ailleurs mis en oeuvre cette mesure législative en 1996 ? Poser la question, c'est y répondre...



 

 

 

 

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05 février 2019

La campagne en folie (2)

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Peter Timmermans, administrateur de la FEB, repart en croisade contre notre système d'indexation. Cette fois-ci, au nom du... climat ! Il explique tranquilou que la lutte contre le réchauffement climatique a(ura) un coût, que de nouvelles taxes pour la population sont dès lors inévitables, que celles-ci vont probablement être répercutées dans les prix de certaines marchandises, et qu'il y aura par conséquent un impact sur l'index qui (re-)partira plus vite à la hausse ! Conclusion : il est temps de s'en débarrasser !

 

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Les travailleurs et allocataires sociaux, les personnes les plus fragiles de la société, sont ainsi conviés à régler la facture de la crise climatique alors que leur implication dans cette crise climatique est faible.

Ce ne sont pas eux qui déterminent les choix du système productif mais ce sont eux qui sont confrontés quotidiennement au matraquage publicitaire pour consommer toujours plus au nom de la «croissance» réputée indispensable.

En réalité, 300 multinationales sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre ! En réalité, le secteur industriel est responsable de 90 % des déchets ! En réalité, un seul panneau dédicacé à la sacro-sainte publicité consomme autant que trois ménages !

A l'évidence, les représentants de la bourgeoisie gardent toujours le même cap, celui du cynisme de classe... durable !

Gardons donc le nôtre et rappelons sans cesse que le capitalisme n'est ni vert ni social. Il est tout entier productiviste et obsédé par la course aux profits illimitée !

Pour sortir de la crise du réchauffement climatique, il faudra rompre avec ce mode de production destructeur de la nature et de l'humain !

 

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Devant la mauvaise volonté des employeurs dans le cadre des négociations pour un accord interprofessionnel, le front commun syndical a décidé de partir en grève (générale) le mercredi 13 février.

Parmi les revendications avancées :

  • Une augmentation significative de nos salaires

  • Une réforme profonde de la nouvelle loi salariale

  • Une augmentation du salaire minimum à 14€/heure ou 2.300€/mois

  • Un salaire pour les jeunes qui permet de démarrer dans la vie

  • Moins de pression et un travail réalisable, plus de contrats à durée indéterminée et un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle

  • Une pension décente (minimum de 1.500 € net ; pension correspondante à 75% du salaire moyen du travailleur)

  • Une fin de carrière en douceur via le maintien des régimes de RCC (ex-prépension) et des emplois de fin de carrières à partir de 55 ans

  • Le relèvement des allocations de 10% au-dessus du seuil de pauvreté

  • L’égalité salariale : « À travail égal, salaire égal ! »

  • Le renforcement des services publics et la création de conditions de travail respectueuses des travailleurs

  • Des factures de biens et services essentiels (eaux, gaz, électricité) raisonnables

  • Une plus grande justice fiscale. Via un social shift qui déplacera la pression fiscale des épaules les plus faibles vers les plus fortunés, le capital et les grandes entreprises.

 

Mais suffira-t-il d'une seule action pour imposer un recul à un patronat arrogant et qui peut compter sur l'appui d'un gouvernement, même «minoritaire» ? Le mouvement syndical est-il prêt à renoncer à la mauvaise stratégie des mobilisations discontinues et est-il prêt, pour une fois, à poursuivre l'épreuve de force jusqu'à la victoire ?

A moins de 100 jours du méga scrutin du 26 mai, une défaite enfin infligée à cette coalition des droites, entièrement au service de la FEB et de ses succursales, serait la bienvenue !

Et un encouragement pour celles et ceux qui vont tenter de modifier les rapports de force sur le terrain institutionnel à l'occasion de ces élections...

 

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Maria Vindevoghel, ouvrière et ancienne déléguée à l’aéroport de Zaventem sera tête de liste du PTB à Bruxelles pour le Parlement fédéral.

Morceaux choisis : «Les travailleurs et travailleuses ont aussi le droit de voir enfin l'une des leurs au Parlement. Aujourd'hui, les politiciens votent des mesures pour nous faire travailler plus longtemps... Ils ne se rendent pas compte de l'impact de ce genre de mesures sur la vie des gens. Charger et décharger un avion, le nettoyer… faire cela à temps plein toute sa carrière est impossible. J'ai vu cela toute ma carrière. La plupart de mes collègues demandent de prendre un crédit temps à 55 ans. Cela risque d'être bientôt impossible. Il faut des travailleurs au Parlement, qui connaissent ces réalités, pour porter la voix de ceux et celles qui subissent les conséquences de ce genre de mesures et empêcher que des politiques de casse sociale passent facilement sans faire de bruit. Par ailleurs, je suis très fière, comme femme, d'être tête de liste pour le PTB. Dans ma carrière, j'ai travaillé dans des secteurs très féminins, et j'ai vu à quel point toutes les mesures antisociales du gouvernement touchaient particulièrement les femmes. Mais j'ai aussi vu de plus en plus de femmes se lever : qu'on pense au mouvement 'MeToo', aux nombreuses femmes actives chez les Gilets jaunes, les jeunes filles qui sont à la tête du mouvement climatique ou encore les actions prévues le 8 mars, pour la Journée internationale pour les droits des femmes. Ça ne peut que donner espoir!».

En effet.

L'arrivée d'une militante de cet acabit à la Chambre contribuerait à perturber un peu plus la quiétude de député(e)s acquis à la défense de l'ordre inégalitaire existant.

Si vous votez à Bruxelles, vous savez donc ce qu'il vous reste à faire...

 

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Rétropédalage pour la Ministre (flamande) de l'Environnement, Joke Schauvliege (CD&V).

Après avoir affirmé le week-end dernier que les manifestations et marches pour le climat n'avaient rien de spontané et étaient manipulées de l'extérieur, après avoir prétendu qu'elle tenait ses informations de la Sûreté de l'Etat, elle reconnaît maintenant ne pas avoir eu de contact avec celle-ci !

«Je m'excuse d'avoir tenu ces propos», a-t-elle déclaré dans l'émission De Ochtend sur Radio 1. «Je n'ai pas voulu travestir la vérité mais je suis allée trop loin», a-t-elle ajouté.

Des regrets qui ne sont manifestement pas acceptés par Groen qui déposera une motion de méfiance au Parlement régional. Non sans arrières pensées politiciennes vu l'échéance électorale qui approche à grands pas...

En attendant, le «complotisme» a le vent en poupe dans les milieux dirigeants des pays européens (voir par exemple les déclarations d'un Macron concernant le mouvement des Gilets jaunes).

Pourquoi cette fébrilité ? L'effet Trump ? Ou la peur des «élites» face au développement de mobilisations de masse qui remettent en cause leurs privilèges et leurs politiques...

 

 

 

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04 février 2019

La campagne en folie (1)

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Le PTB annonce «10 propositions pour une révolution climatique sociale».

Pour l'essentiel, la bonne direction est prise. Mais néanmoins ce qui est revendiqué est parfois interpellant.

 

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« Un seul ministre fédéral du climat » ? Si on suivait le parti de Raoul Hedebouw, nous aurions donc actuellement la seule Marie-Christine Marghem au poste de commande ! Je ne vois vraiment pas où se trouve la «valeur ajoutée» de cette perspective ? Il semble surtout que le PTB doive toujours apporter la preuve de son «belgicanisme» !

Plus sérieusement, ce n'est évidemment pas le nombre de ministres de l'environnement en Belgique, en Europe ou dans le monde qui peut avoir un impact sur le réchauffement climatique. Seules les politiques et les actions concrètes mises en oeuvre seront déterminantes. Et sans de puissantes mobilisations, comme celles organisées par les jeunes depuis quelques semaines, les «décideurs» tarderont à décider ce qui doit l'être !

Et à ce propos, ce qui est mis en avant ici est certes intéressant, mais il y a quand même quelques points d'interrogation. Rien par exemple concernant l'interdiction de la publicité commerciale ou des productions nuisibles comme les armements ; et rien d'explicite sur le nucléaire !

Même si cela figurera certainement dans le programme d'ensemble du PTB, cela aurait peut-être mérité d'être mis en avant comme priorités...

 

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Ecolo propose d’octroyer aux jeunes de 18 à 26 ans un «revenu de base» de 460 à 600 euros/mois. Celui-ci ne remplacerait pas les aides sociales préexistantes, mais supprimerait les allocations familiales et le crédit d’impôt pour enfant à charge ! Le coût de la mesure est estimé entre 3,2 et 4,8 milliards €/an, selon une étude du parti.

En d'autres termes, cette mesure phare sera essentiellement financée par les familles elles-même ! Typiquement Ecolo, parti parfaitement intégré au capitalisme. Ne lui viendrait-il jamais à l'idée de financer ses mesures «sociales» ou «environnementales» par un impôt sur la fortune ou par une lutte conséquente contre la fraude fiscale et la fuite des capitaux vers des paradis fiscaux (plusieurs dizaines de milliards € chaque année !) ?


La meilleure manière de lutter contre la misère des jeunes reste encore la création d'emplois de qualité pour toutes et tous, ce qui passe notamment par une réduction généralisée du temps de travail ! Et sur les salaires ainsi versés -contrairement à une «
allocation universelle»-, il y aura paiement de cotisations sociales et donc financement de la Sécu ! Décidément, cette campagne électorale nous promet au moins une fausse bonne idée par jour...

 

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C'est entendu, il y a urgence pour le climat. Des milliers de jeunes le rappellent chaque semaine dans la rue. Et toujours les politiciens de différents horizons prétendent les avoir compris.

Mais voilà qu'une mesure destinée à favoriser l'utilisation plus massive des transports collectifs   -la gratuité de ceux-ci !- ne leur plaît pas du tout ! Et François Bellot, MR et Ministre fédéral de la Mobilité, de monter en première ligne pour tirer à vue sur cette proposition. Figurez vous que «rien est gratuit» dans ce bas monde capitaliste et qu'il faudrait donc que la population paie d'une manière ou d'une autre, de préférence par une nouvelle augmentation de la fiscalité indirecte !

Pas d'argent, vraiment ? Et les dizaines de milliards € qui disparaissent annuellement dans la fuite des capitaux et la fraude fiscale ? Et les réductions d'impôts accordées généreusement aux multinationales et aux grandes entreprises ? Et le manque à gagner découlant du refus de taxer les grosses fortunes ? Sans oublier, évidemment, le pognon de dingue consacré à l'achat de chars ou d'avions de combat ! Et puis, il omet de mentionner que le recul de l'utilisation de la bagnole amènerait des économies : pour la Sécu, en diminuant -par exemple- le nombre de maladies pulmonaires, ou dans le budget des frais d'entretien des routes.

Bref, le discours geignard sur le «coût de la gratuité des transports publics» est une belle escroquerie. Tout est une question de choix... politiques. C'est ballot, non, Monsieur le Ministre ?

 

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Bart De Wever se dit «climato-réaliste» et veut prolonger le maintien en activité de Doel 4 et de Tihange 3 ! Pour lui, l'objectif de passer à 40 % d'énergies vertes dans les 7 prochaines années est «irréaliste» !

Par ailleurs, la N-VA veut la fin des négociations interprofessionnelles. Son modèle confédéral mise en effet sur des négociations à l’échelon des entreprises et sur la suppression de l’indexation automatique des salaires !

À 100 jours des élections du 26 mai, le ton des nationalistes flamands est ainsi donné : toujours plus à droite, toujours moins écologiste, suivant un chemin déjà emprunté ailleurs et par un modèle peu recommandable : celui des Etats-Unis de Donald Trump...

 

 

 

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