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11 février 2019

La campagne en folie (3)

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A moins de débarquer de la planète Mercure, vous n'avez pu échapper au barnum médiatique autour de la campagne Sign for my future...

Celle-ci est portée par une vaste coalition, rassemblant des organisations non gouvernementales belges – WWF, Coalition climat, Inter-Environnement Wallonie, CNCD, Les Scouts…-, à côté de quelques «grands noms de l’économie belge» – Piet Colruyt, Thomas Leysen (Umicore), Nathalie Guillaume (Danone), Eric Domb (Pairi Daiza), Dominique Leroy (Proximus), Xavier Piesvaux (Delhaize), Grégoire Dallemagne (Luminus), Michel Croisé (Sodexo)…-, ainsi que quelques-unes des agences de presse les plus en vue de la place – Duval Guillaume, Publicis IPG Mediabrands… Et tout ce petit monde a embarqué tous les groupes de presse de Belgique afin de relayer leur message : il faut une politique climatique plus ambitieuse !

 

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Objectif : deux millions de signatures !

Des ONG qui s'associent avec des patrons -qui mènent quotidiennement des politiques antisociales-, des «communicants» et de grandes agences de presse ? Que signifie donc cette tendrement spontanée «union sacrée» ?

Simplement que cet étonnant (?) aréopage croit qu'il est possible de résoudre fondamentalement la «crise écologique» dans le cadre du mode de production/consommation actuel ! En d'autres termes, ils entonnent à l'unisson un refrain rabâché, celui du «capitalisme vert» ! Une illusion nocive.

Et pour la circonstance, menaçante ! Que penser, par exemple, de cette déclaration de l'un des initiateurs : «nous voulons montrer aux politiques que les citoyens, les entreprises et la société civile soutiennent cette ambition. Le monde politique sait ce qui se passe et sait ce qu’il faut faire. Mais ils ont peur des réactions de la population. Nous voulons les convaincre de manière positive». Mais bon sang, pourquoi devraient-ils craindre les citoyens et les citoyennes ? Si ce n'est parce qu'ils ont bien l'intention de leur présenter la facture de la lutte contre le réchauffement climatique, notamment en alourdissant la fiscalité et en multipliant des «taxes carbone» !

Répétons encore une fois que dans «capitalisme vert», le problème n'est pas la couleur mais le capitalisme ! Car celui-ci n'est ni écologiste ni social. Il est tout entier productiviste et obsédé par la course aux profits illimitée !

Dès lors, pour sortir de cette impasse mortifère, il faut rompre avec ce mode de production destructeur de la nature et de l'humain ! Ce qui nécessite la défense d'un programme d'actions et de mesures radicales, qui mettent à contribution les véritables responsables de la catastrophe actuelle, et pas «celles et ceux d'en-bas» qui prennent déjà tous les jours des coups, sur les plans économique, social, démocratique ou environnemental...

En attendant, je n'ai pas signé cet appel. Il en existe d'autres, plus convaincants. Plus fondamentalement, ce ne sont pas les appels et les pétitions qui changeront réellement la dangereuse trajectoire de l'humanité. Même -je le reconnais volontiers-, si ceux-ci peuvent jouer un rôle utile en matière de sensibilisation de l'opinion...

 

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A quelques mois du 26 mai, Elio Di Rupo et son parti entament un «virage (verbal) à gauche», qui semble donner la chair de poule à quelques nantis et effrayer ses adversaires politiques de droite : «le PS court après le PTB !» peut-on entendre, ici ou là. Il s'agit évidemment de postures théâtrales propres à tout période proche d'une élection.

Car il y a les campagnes électorales et les promesses des campagnes électorales ; puis il y a la réalité historique des partis qui vont soudainement mettre en oeuvre des mesures qu'ils n'ont jamais concrétisées jusqu'ici, alors qu'ils sont abonnés de longue date à l'occupation du pouvoir !

Le PS dirige la Fédération Wallonie-Bruxelles. Avant le coup de poignard de Benoit Lutgen, le PS était la force principale du gouvernement wallon. Au Fédéral, il a gouverné un quart de siècle consécutivement avant d'être dégagé par la «coalition suédoise». Et il détient de confortables majorités dans nombre de (grandes) villes wallonnes !

Or, il n'a jamais réalisé la moitié du quart des «annonces» fanfaronnes qu'il multiplie aujourd'hui ! Au contraire, il a impulsé des politiques de nature libérale partout où il siégeait dans des exécutifs : « plan global », « pacte des générations », privatisations, ratification des traités européens, chasse aux chômeurs, ... Et en matière d'enseignement, les profs se souviennent encore de la période de tutelle de Madame Onkelinx et des milliers de pertes d'emplois qu'ils ont dus subir. Ce qui avait d'ailleurs provoqué de nombreuses grèves à l'époque !

Certes, tout le monde peut commettre des erreurs et devant ce triste constat «avoir (tardivement !) le coeur qui saigne» ! Certes tout le monde peut changer et faire demain le contraire de tout ce qu'il a fait hier et avant-hier !

Mais l'on est en droit d'avoir des doutes et de ne pas partager l'optimisme béat de la clientèle social-démocrate. Personne n'est obligé de rejoindre les rangs des poissons rouges et aucune fatalité ne pousse à l'amnésie...

 

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La ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (NVA), a annoncé lundi matin dans De Ochtend  (sur la VRT radio) son refus de nommer les bourgmestres de quatre communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Drogenbos, Rhode Saint-Genèse, Linkebeek et Wezembeek-Oppem), parce que ces communes ont elles-mêmes envoyé les convocations électorales à la place du gouverneur !

Quelques tours de carrousel en vue ?

A l'évidence, le parti nationaliste flamand se recentre sur son core business.

Sans doute un principe de précaution à proximité de la mère de toutes les batailles électorales...

 

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Kris Peeters, Ministre de l'Emploi (?) et vice-premier ministre en «affaires courantes», n'apprécie pas la grève générale de ce mercredi 13 février. Il demande aux syndicats et au patronat de reprendre rapidement les négociations pour conclure un accord interprofessionnel.

En effet, l'heure est à la dramatisation, car CSC et FGTB n'apprécient pas l'aumône proposée (0,8 % d'augmentation salariale sur... 2 ans !) et remettent  -notamment-  en cause la funeste loi de 1996 qui encadre strictement l'évolution des salaires.

Or, rappelle-t-il, cette loi «comporte l’indexation automatique. La faire voler en éclats, cela rouvrirait la discussion sur tout, notamment le mécanisme de l’indexation et ça, c’est dangereux. Vous connaissez les revendications de la NVA et de certaines organisations… ».

Il ajoute que revenir avec cette problématique risquerait également de remettre en cause l’existence même du «Groupe des dix», cet organe de négociations entre patronat et organisations syndicales.

Et de menacer : «un blocage total entre syndicats et patronat donnerait de sérieux arguments aux confédéralistes

Kris Peeters, pilier de l'ex-pilier de l'Etat Belgique, le CVP (rebaptisé CD&V), et champion du «communautaire» en son temps, qui s'érige en défenseur de l'unité (fut-elle «fédérale») du pays, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. D'autant que son parti s'associe régulièrement, et sans beaucoup sourciller, à celui de Bart De Wever, à différents niveaux de pouvoir !

Il s'agit surtout d'une tentative de chantage grossier pour faire rentrer un mouvement social dans le rang, et assurer ainsi la «compétitivité» (lisez : les profits !) des entreprises dont il défend les intérêts depuis si longtemps.

Pourquoi tout ce monde distingué -PS y compris !- avait-il d'ailleurs mis en oeuvre cette mesure législative en 1996 ? Poser la question, c'est y répondre...



 

 

 

 

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