04 février 2019
La campagne en folie (1)
Le PTB annonce «10 propositions pour une révolution climatique sociale».
Pour l'essentiel, la bonne direction est prise. Mais néanmoins ce qui est revendiqué est parfois interpellant.
« Un seul ministre fédéral du climat » ? Si on suivait le parti de Raoul Hedebouw, nous aurions donc actuellement la seule Marie-Christine Marghem au poste de commande ! Je ne vois vraiment pas où se trouve la «valeur ajoutée» de cette perspective ? Il semble surtout que le PTB doive toujours apporter la preuve de son «belgicanisme» !
Plus sérieusement, ce n'est évidemment pas le nombre de ministres de l'environnement en Belgique, en Europe ou dans le monde qui peut avoir un impact sur le réchauffement climatique. Seules les politiques et les actions concrètes mises en oeuvre seront déterminantes. Et sans de puissantes mobilisations, comme celles organisées par les jeunes depuis quelques semaines, les «décideurs» tarderont à décider ce qui doit l'être !
Et à ce propos, ce qui est mis en avant ici est certes intéressant, mais il y a quand même quelques points d'interrogation. Rien par exemple concernant l'interdiction de la publicité commerciale ou des productions nuisibles comme les armements ; et rien d'explicite sur le nucléaire !
Même si cela figurera certainement dans le programme d'ensemble du PTB, cela aurait peut-être mérité d'être mis en avant comme priorités...
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Ecolo propose d’octroyer aux jeunes de 18 à 26 ans un «revenu de base» de 460 à 600 euros/mois. Celui-ci ne remplacerait pas les aides sociales préexistantes, mais supprimerait les allocations familiales et le crédit d’impôt pour enfant à charge ! Le coût de la mesure est estimé entre 3,2 et 4,8 milliards €/an, selon une étude du parti.
En d'autres termes, cette mesure phare sera essentiellement financée par les familles elles-même ! Typiquement Ecolo, parti parfaitement intégré au capitalisme. Ne lui viendrait-il jamais à l'idée de financer ses mesures «sociales» ou «environnementales» par un impôt sur la fortune ou par une lutte conséquente contre la fraude fiscale et la fuite des capitaux vers des paradis fiscaux (plusieurs dizaines de milliards € chaque année !) ?
La meilleure manière de lutter contre la misère des jeunes reste encore la création d'emplois de qualité pour toutes et tous, ce qui passe notamment par une réduction généralisée du temps de travail ! Et sur les salaires ainsi versés -contrairement à une «allocation universelle»-, il y aura paiement de cotisations sociales et donc financement de la Sécu ! Décidément, cette campagne électorale nous promet au moins une fausse bonne idée par jour...
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C'est entendu, il y a urgence pour le climat. Des milliers de jeunes le rappellent chaque semaine dans la rue. Et toujours les politiciens de différents horizons prétendent les avoir compris.
Mais voilà qu'une mesure destinée à favoriser l'utilisation plus massive des transports collectifs -la gratuité de ceux-ci !- ne leur plaît pas du tout ! Et François Bellot, MR et Ministre fédéral de la Mobilité, de monter en première ligne pour tirer à vue sur cette proposition. Figurez vous que «rien est gratuit» dans ce bas monde capitaliste et qu'il faudrait donc que la population paie d'une manière ou d'une autre, de préférence par une nouvelle augmentation de la fiscalité indirecte !
Pas d'argent, vraiment ? Et les dizaines de milliards € qui disparaissent annuellement dans la fuite des capitaux et la fraude fiscale ? Et les réductions d'impôts accordées généreusement aux multinationales et aux grandes entreprises ? Et le manque à gagner découlant du refus de taxer les grosses fortunes ? Sans oublier, évidemment, le pognon de dingue consacré à l'achat de chars ou d'avions de combat ! Et puis, il omet de mentionner que le recul de l'utilisation de la bagnole amènerait des économies : pour la Sécu, en diminuant -par exemple- le nombre de maladies pulmonaires, ou dans le budget des frais d'entretien des routes.
Bref, le discours geignard sur le «coût de la gratuité des transports publics» est une belle escroquerie. Tout est une question de choix... politiques. C'est ballot, non, Monsieur le Ministre ?
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Bart De Wever se dit «climato-réaliste» et veut prolonger le maintien en activité de Doel 4 et de Tihange 3 ! Pour lui, l'objectif de passer à 40 % d'énergies vertes dans les 7 prochaines années est «irréaliste» !
Par ailleurs, la N-VA veut la fin des négociations interprofessionnelles. Son modèle confédéral mise en effet sur des négociations à l’échelon des entreprises et sur la suppression de l’indexation automatique des salaires !
À 100 jours des élections du 26 mai, le ton des nationalistes flamands est ainsi donné : toujours plus à droite, toujours moins écologiste, suivant un chemin déjà emprunté ailleurs et par un modèle peu recommandable : celui des Etats-Unis de Donald Trump...
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