16 mars 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [XII]
DITS ET ECRITS [1]
L’état de Paris est grave, surtout à cause des prussiens qui sont là, tenant la ville sous leur canon. Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée. En voulant éteindre la lutte politique, il a allumé la guerre sociale.
Victor Hugo, 24 mars 1871
Hier bataille sous les murs de Paris. Flourens a été tué. Très brave et un peu fou. Je le regrette. C’était le chevalier rouge.
Victor Hugo, 4 avril 1871
Bref, cette Commune est aussi idiote que l’Assemblée est féroce. Des deux côtés, folie. Mais la France, Paris et la République s’en tireront.
Victor Hugo, 9 avril 1871
J’ai écrit ma protestation contre le déni d’asile du gouvernement belge aux vaincus de la Commune. Elle sera demain dans l’Indépendance.
Victor Hugo, 25 mai 1871
Les nouvelles continuent d’être hideuses. Terreur de plus en plus blanche.
Victor Hugo, 5 juin 1871
Une protestation pour le droit d’asile, et contre la réaction était nécessaire ; je l’eusse faite dans l’Assemblée, je l’ai faite hors de l’Assemblée ; je ne veux ni du crime rouge, ni du crime blanc ; vous vous êtes tus, j’ai parlé ; j’ai combattu le vae victis ; l’avenir jugera.
Victor Hugo, 13 juin 1871
Il y a un an, je rentrais à Paris. Quelles acclamations, alors ! Quelle réaction aujourd’hui ! Et qu’ai-je fait ? Mon devoir.
Victor Hugo, 5 septembre 1871
Ce matin, je sors et je vois chez un papetier une photographie de Louise Michel avec ces mots : ‘’condamnée à mort’’. Serait-ce possible ? En ce moment, on est capable de tout. J’ai acheté ce portrait qui est terrible.
Victor Hugo, 27 septembre 1871
Ecrit à Louise Michel en prison à Versailles et en danger de condamnation de mort.
Victor Hugo, 5 octobre 1871
Je n’abandonnerai pas ces pauvres condamnés.
Victor Hugo, 9 novembre 1871
J’apprends à l’instant que Rossel, Ferré et un sergent appelé Bourgeois, condamné dont on ne savait pas même le nom, ont été fusillés ce matin mardi à Satory. (…) Voilà la peine de mort politique rétablie. Crime.
Victor Hugo, 28 novembre 1871
Je défends les vaincus. J’ai défendu la Commune vaincue contre l’Assemblée victorieuse. Si la chance eût été pour l’Hôtel de Ville de Paris contre le Palais de Versailles, j’eusse défendu l’Assemblée contre la Commune.
Victor Hugo, 15 décembre 1871
Il m’a demandé ce que je pensais du 18 mars. Je lui ai répondu que c’est l’Assemblée qui l’a fait. J’ai ajouté : Paris avait la fièvre héroïque, Paris avait une sortie rentrée. L’Assemblée a commis le crime de provoquer Paris, et elle a eu le reste de la colère de Paris contre la Prusse. C’est la faute des gens de Versailles.
Victor Hugo, 15 décembre 1871
Louise Michel a comparu devant un conseil de guerre présidé par un colonel Delaporte. Elle a été condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle a été intrépide. C’est bien elle qui signait Enjolras.
Victor Hugo, 17 décembre 1871
La peine de Gustave Maroteau est commuée. Ils n’ont pas osé le tuer. Ils l’envoient au bagne pour la vie. Voilà leurs façons de faire grâce.
Victor Hugo, 11 janvier 1872
Que suis-je ? Seul je ne suis rien. Avec un principe je suis tout. Je suis la civilisation, je suis le progrès, je suis la Révolution française, je suis la révolution sociale.
Victor Hugo, 1873
[Toutes les citations sont reprises de : HUGO Victor, Choses vues 1849-1885, Gallimard (Folio classique), Paris, 2018]
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