25 août 2021
Un "pass" pour l'"Etat fort", impasse pour la démocratie !
Ah, cette fameuse "comparaison" avec le permis de conduire qui circule sur Facebook et les "réseaux sociaux", qui est peut-être amusante mais qui est d’abord tout-à-fait foireuse !
Pour rappel : personne n'est obligé de conduire une voiture ni contraint d'en acheter une, et l'on peut emprunter les transports en commun, ce qui d'ailleurs est à recommander pour lutter contre le "réchauffement climatique" ! Personne n'est donc forcé de passer un examen pour l'obtention du précieux sésame ! Mais aucun candidat conducteur ne remet en question la nécessité légale de franchir cette étape !
Et surtout, et là est l'essentiel dans cette problématique, il ne faut pas exhiber son permis de conduire (et ses papiers d'identité !) pour aller boire un verre dans un bar, pour se rendre au cinéma afin de pouvoir y visionner un film, pour faire ses courses dans un centre commercial, pour monter dans un train ou pour prendre un rendez-vous dans une institution hospitalière !
Quant au "pass" dit "sanitaire" , car c'est de cela qu'il s'agit :
1. Il est utile de lire ou relire la "stratégie du choc" de Naomi Klein qui démontre comment le capitalisme utilise des crises et désastres pour remettre en cause la démocratie et ses acquis !
2. Il faut se garder de banaliser ce "pass", qui a peu à voir avec la lutte contre la pandémie mais beaucoup avec la dérive autoritariste de nos sociétés et la dynamique engagée vers un contrôle total des populations ! Les dystopies littéraires, comme 1984 de George Orwell, se concrétisent progressivement dans notre monde (en tenant compte naturellement des spécificités de notre époque), sans que cela suscite une réelle levée de boucliers, et ce n'est guère rassurant...
3. Je suis vacciné (en Belgique) et je dispose du document recommandé. Mais être vacciné ne signifie pas abdiquer tout esprit critique, et pour ma part je ne veux pas vivre dans une société où il faut exhiber tous les jours un code QR et sa carte d'identité pour pouvoir circuler librement (comme en France, aujourd’hui, et probablement chez nous, demain...) !
4. La vaccination n'est pas obligatoire actuellement, en Belgique comme dans les autres pays ! Et ce ne fut pas une décision d'obscurs "complotistes" ou des "Illuminatis", mais bien de "nos" gouvernants (et de leurs "experts") ! Il faut être cohérent : à partir du moment où cette vaccination est facultative, à partir du moment où le choix est offert à chacun(e), il n' y a aucune raison de mener une croisade contre celles et ceux qui rejettent le vaccin, il n'y a aucune raison de stigmatiser des gens qui font simplement usage de la liberté qui leur est accordée, et rien n’autorise par conséquent l’édification d’une société fracturée sur cette base ! Celles et ceux qui consacrent de l'énergie à une "chasse aux sorcières" sur les réseaux sociaux, ou dans la vie quotidienne, feraient mieux d'utiliser leur "gnac" pour se mobiliser en faveur de l'obligation vaccinale et d'un changement législatif, ce qui aurait le mérite de la clarté et éviterait toute cette hypocrisie et cette duplicité de la part des différents gouvernements !
5. Par ailleurs, on ne peut que noter un paradoxe dans le simulacre de débat "vac/anti-vacc" : les personnes vaccinées sont censées être protégées (en Belgique, plus de 80 % de la population adulte à ce jour !). Dès lors, pourquoi devrions-nous craindre les personnes non-vaccinées qui ne mettent vraiment en danger que les autres personnes qui ont fait le même choix de l'abstention vaccinale, et qui l'assument ?
6. Enfin, les "variants" : ceux-ci se développent parce que nous discutons chez nous, dans les pays riches, de la perspective d'une troisième dose, alors que dans les pays pauvres, comme en Afrique par exemple, moins de 1 % de la population a pu avoir accès à une première vaccination ! Toutefois, l'OMS a beau tirer la sonnette d'alarme à ce sujet, l'UE et les USA (derrière des discours de façade) n'en ont cure ! Et puis l'industrie pharmaceutique, qui augmente sans cesse ses prix, s'intéresse uniquement à la demande "solvable", pour gonfler ses bénéfices ! Pas de doute, le capitalisme est aussi une manière (inégalitaire et anti-démocratique) de gérer une pandémie, dont il est entièrement responsable de par la destruction des écosystèmes et des choix productivistes qui "libèrent" des virus de leur milieu naturel et génèrent des "zoonoses" mortifères ...
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