03 novembre 2022
"BOUQUINAGE" - 46
"Toute l'énorme littérature sociale qu'elle avait dévorée avait essentiellement atteint Catherine par ce côté-là de ses pensées. Il est certain qu'elle brûlait les pages quand son problème, le problème de la libération de la femme, de l'égalité de l'homme et de la femme, n'était pas, au moins indirectement, en jeu. L'opposition fondamentale dans la société, la contradiction criarde, n'était-ce pas entre l'homme et la femme qu'elle se trouvait ? Le tsar dont la figure dominait les haines de son enfance, ce qu'il maintenait en Russie, c'était avant tout ce servage des femmes, que sa mère avait fui. Sur ce fond se profilaient toutes ces femmes romantiques, de Vera Zassoulitch à la comtesse Perovskaïa, qui étaient les raisons profondes de l'affection portée par Catherine aux doctrines révolutionnaires. La révolution, c'était sa place enfin faite à la femme. Les premières mesures révolutionnaires seraient l'abolition du mariage, l'avortement légal, le droit de vote aux femmes. Oui, même le droit de vote, bien que peut-être on ne voterait plus".
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