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31 janvier 2023

"BOUQUINAGE" - 135

"La SF ne vise pas à nous couper de notre réalité pour nous plonger, désarmés, dans le grand et terrifiant inconnu. Tout à l'inverse, elle nous parle de nous et encore de nous, ne serait-ce que parce que les humaines capacités des auteurs les contraignent à se débattre dans les limites étroites de leur propre nature. La science-fiction, en somme, n'est jamais qu'un détour. Son pari est qu'il est possible d'en apprendre davantage sur nous-mêmes en élargissant le champ de l'espace, intérieur ou extérieur, et celui du temps, vers le passé ou le futur. Tenter de décrire une race extraterrestre revient forcément à nous interroger sur ce que nous sommes on ne sommes pas. Imaginer le futur ou un passé alternatif (uchronie) conduit à juger le présent. Dans la SF comme dans toute autre littérature, qu'on le veuille ou non, l'homme, et même l'homme contemporain, demeure la seule véritable référence, l'étalon de toute construction imaginaire. Le lointain, l'ailleurs, l'autre se définissent à ce qu'ils sont ou pas semblables à nous par des différences et des ressemblances. Il n'en est pas moins exact que nous interroger sur ce que nous sommes est rarement réjouissant, et que nous demander où cela nous conduit ne l'est pas davantage."

 

 

 

 

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