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19 septembre 2025

POLARS EN BARRE [54]

"Sans renier la dimension ludique du roman policier, il faut reconnaître que l’intérêt de ce dernier a largement débordé du simple duel entre auteur et lecteur qui fit les beaux jours du roman d’énigme. Avec le roman noir, il est devenu un «outil» de critique sociale et de dénonciation politique, parfois même jusqu’à en perdre sens. Par le biais du roman criminel, il s’est intéressé à la psychopathologie. Il s’est fait le témoin de l’état de nos sociétés, en interrogeant ce qui constitue la part la plus symptomatique de leurs dérives : la criminalité, sous toutes ses formes, des plus organisées aux plus erratiques. Il a joué de nos peurs et de nos nerfs sous le couvert de suspense. Il s’est fait le reflet de ces accès de violence qui, telles des secousses sismiques, viennent briser des vies, des esprits, des âmes, ainsi que n’a trop souvent l’occasion de nous le montrer la colonne des faits divers.

 

[…]

 

Aujourd’hui, le roman policier a droit de cité partout, il est l’objet de colloques et de thèses universitaires, on le célèbre par des prix et des festivals qui ont pignon sur rue. Comme il est loin le temps des invectives contre un genre qu’on ne trouvait rien moins que vulgaire et dégradant…

 

Le roman policier a gagné la bataille non seulement parce qu’il a contaminé la littérature «mainstream» (Robbe-Grillet, Paul Auster, Umberto Eco…), mais aussi parce qu’il a conquis toutes sortes de territoires : le cinéma bien sûr, le théâtre, la BD, la radio (qui ne se souvient des Maîtres du mystère ?) et la télévision qui en fait aujourd’hui une consommation forcenée."

 

Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret

 

 

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