07 octobre 2025
POLARS EN BARRE [72]
"Le roman policier (…) a connu un développement impressionnant. Empruntant d’abord à des genres romanesques établis, il devient ensuite une catégorie autonome aux règles de fonctionnement très typées, puis finit par multiplier les formes nouvelles, jusqu’au point d’exporter ses procédés dans le champ global du discours narratif contemporain. Il est sans doute l’expression littéraire la plus poignante de ce qu’on a appelé la modernité, comparable en un sens au jazz et au cinéma, deux arts avec lesquels il a toujours entretenu d’étroits liens de sympathie. Comme eux, il est un produit populaire par son origine et par son mode de diffusion et, comme eux, il sait concilier l’emploi du stéréotype avec la créativité innovatrice."
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"Alors que le « roman-problème » classique a pour principale visée l’identification du coupable, le hard-boiled ou « noir » s’intéresse aussi aux circonstances sociales et psychologiques qui engendrent le crime. Ce qui signifie que l’énigme ponctuelle provoquée par le meurtre sous-entend une problématique plus générale, un état de dégradation de la société que l’enquête a pour tâche de mettre au jour."
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"Le roman noir n’a jamais été perçu comme une entité homogène ou un genre codifié par les auteurs qui l’ont illustré. Il s’agit, en fait, d’une appellation commode pour désigner un ensemble de textes très divers. Une classification de ces œuvres sur la base de critères formels se révèle, en conséquence, plutôt impraticable ; il est possible, cependant, de les regrouper en catégories distinctes en relevant certaines de leurs fonctions clés et de leurs thèmes dominants."
André Vanoncini
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