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13 juin 2019

26 mai, les jours d'après (III)

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Etonnement, irritation, déception, mécontentement : l'échec des «négociations» entre PS et PTB suscite beaucoup de commentaires, notamment sur les réseaux sociaux, de la part de celles et ceux qui misaient sur le «changement».

De leur côté, les adversaires d'une perspective de coalition inédite dans ce pays peuvent maintenant exprimer leur soulagement, bien que l'on doute qu'ils aient réellement été inquiets, tant la constitution d'une «majorité progressiste» semblait peu vraisemblable.

Ka.jpgParce que le Parti Socialiste gère couramment avec la droite les affaires et les intérêts du capital, et parce qu'il accompagne de manière zélée les politiques libérales qui matérialisent cette défense prioritaire du mode de production et d'échange capitaliste. Et croire qu'il serait aujourd'hui disposé à modifier son ADN politicien, afin de mettre en oeuvre une politique qui prenne le contre-pied de ses choix et de ses pratiques passées, est une illusion.

Parce que le Parti du Travail de Belgique défend un programme de rupture avec les dérives droitières récurrentes de cette «gauche gestionnaire», et parce qu'il n'est pas envisageable de le voir monter dans un «exécutif» pour renier ses engagements et s'aligner platement sur les options «austéritaires»  d'Elio Di Rupo & tutti quanti.

Il convient également de souligner que les amis de Raoul Hedebouw ne détiennent pas la main. En effet, malgré leur belle progression, le PTB demeure largement minoritaireRH1.jpg et à bonne distance du PS (10 sièges sur 75 au Parlement Wallon par exemple, contre 23 pour les sociaux-démocrates !). Dès lors, il n'est nullement indispensable pour la constitution de majorités. Il ne pourrait jouer au mieux qu'un «rôle d'appoint», avec la menace d'être débarqué à n'importe quel moment !

En réalité, pour que la formation d'une «coalition des gauches» puisse aboutir, deux conditions (au moins) sont nécessaires : 1. une modification des rapports de forces, ce qui implique la conquête de «l'hégémonie» par la «gauche radicale». 2. d'importantes mobilisations populaires qui viennent perturber la quiétude et la routine des appareils syndicaux et politiques, toujours attachés à un «modèle belge» de concertation et de connivence qui profite surtout aux possédants !

C'est peu dire qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir...

Dans l'immédiat (?), il faut se préparer à une nouvelle offensive contre les travailleurs et les allocataires sociaux, quelle que soit la composition exacte des gouvernements qui seront bientôt (?) mis en place, mais qui demeureront des coalitions entre partis traditionnels, car ceux-ci n'ont aucune exclusive les uns envers les autres !

Un dernier point sur une petite musique qui se veut insistante : «le PTB a sans doute raison de ne pas se laisser embarquer mais il aurait dû être plus roublard pour éviter de porter la responsabilité de ce fiasco». Certes, dans notre monde, le spectacle est partie intégrante de la politique ; mais il serait peut-être temps de ne plus être obsédé par la «com» et de se concentrer sur le fond...

 

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01:33 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

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