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31 décembre 2019

Année nouvelle ?

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"Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une discontinuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs, etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire ; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant."

 

 

Antonio GRAMSCI,

  L’Avanti !, 1er janvier 2016

Edition de Turin, rubrique « Sotto la Mole »

 

 

"Ogni mattino, quando mi risveglio ancora sotto la cappa del cielo, sento che per me è capodanno.Perciò odio questi capodanni a scadenza fissa che fanno della vita e dello spirito umano un’azienda commerciale col suo bravo consuntivo, e il suo bilancio e il preventivo per la nuova gestione. Essi fanno perdere il senso della continuità della vita e dello spirito. Si finisce per credere sul serio che tra anno e anno ci sia una soluzione di continuità e che incominci una novella istoria, e si fanno propositi e ci si pente degli spropositi, ecc. ecc. È un torto in genere delle date.Dicono che la cronologia è l’ossatura della storia; e si può ammettere. Ma bisogna anche ammettere che ci sono quattro o cinque date fondamentali, che ogni persona per bene conserva conficcate nel cervello, che hanno giocato dei brutti tiri alla storia. Sono anch’essi capodanni. Il capodanno della storia romana, o del Medioevo, o dell’età moderna. E sono diventati cosí invadenti e cosí fossilizzanti che ci sorprendiamo noi stessi a pensare talvolta che la vita in Italia sia incominciata nel 752, e che il 1490 0 il 1492 siano come montagne che l’umanità ha valicato di colpo ritrovandosi in un nuovo mondo, entrando in una nuova vita. Così la data diventa un ingombro, un parapetto che impedisce di vedere che la storia continua a svolgersi con la stessa linea fondamentale immutata, senza bruschi arresti, come quando al cinematografo si strappa la film e si ha un intervallo di luce abbarbagliante.Perciò odio il capodanno. Voglio che ogni mattino sia per me un capodanno. Ogni giorno voglio fare i conti con me stesso, e rinnovarmi ogni giorno. Nessun giorno preventivato per il riposo. Le soste me le scelgo da me, quando mi sento ubriaco di vita intensa e voglio fare un tuffo nell’animalità per ritrarne nuovo vigore. Nessun travettismo1. Ogni ora della mia vita vorrei fosse nuova, pur riallacciandosi a quelle trascorse. Nessun giorno di tripudio a rime obbligate collettive, da spartire con tutti gli estranei che non mi interessano. Perché hanno tripudiato i nonni dei nostri nonni ecc., dovremmo anche noi sentire il bisogno del tripudio. Tutto ciò stomaca."

 

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"Il ne s’agit pas de nous dans ce que nous commençons, il s’agit de ce qui sera pour l’humanité quand nous aurons disparu." (LOUISE MICHEL)

 

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2019-2020

 

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24 décembre 2019

Utopie ?

 

 

Sans utopie, pas d'imagination ni d'imaginaire, pas de projets ; un réalisme aplati. Seule l'utopie stimule l'action et permet de "réaliser", même s'il arrive que le résultat diffère considérablement de l'intention et du projet. Comment penser, comment agir, sans une pensée du possible et de l'impossible, donc sans une utopie. Vous vous privez d'utopie ? Vous ne rencontrerez plus jamais l'état de grâce !

 

Henri LEFEBVRE

 

 

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Aragon, Ferré et tant d'autres...

 


 

Louis Aragon est décédé un 24 décembre, il y a 37 ans. Sa poésie a été mise en musique et interprétée par plus de cent artistes, parmi lesquels les plus grands noms de l’histoire de la chanson française !

Pourtant…

 ‘’Aragon n’a pas écrit pour être chanté ; la musique est venue dans un second temps. Mais [ses manuscrits] font signe vers une autre dimension de ces noces du vers et du chant : les chansons sont toujours respectueuses du texte qu’elles font entendre, comme si la musique était, non pas la servante des vers, mais leur enchanteresse. Le travail de la main et les inflexions de la voix se rejoignent ; à l’horizon des manuscrits, il faut imaginer la respiration d’un corps, la pulsation d’un piano ou d’une guitare, le mouvement d’une gorge qui donne à entendre, avec sa part d’émotion singulière et son rythme encore inédit, ce qui chante dans la poésie d’Aragon’’

(Nathalie Piégay-Gros, Aragon et la chanson, Paris, Textuel, 2007)

 

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20 décembre 2019

26 mai, les jours d'après (XIV)

 

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Elio Di Rupo profite d’un entretien accordé au quotidien De Morgen pour brocarder le PTB : "Le syndicat a été infiltré par le PTB. Et pas un petit peu. C'est un problème. Quand j'entends parler le PTB, je m'imagine dans l'Union soviétique des années 50 et 60, avec une économie dirigée par l'État et un bureau politique qui décide de tout". 

Il n’est pas certain que l’ancien président du PS ait vraiment le sens du timing. En effet, il crache son animosité au moment même où son parti, Solidaris et la FGTB mettent en scène leur engagement commun pour la Sécurité sociale, à l’occasion du 75ème anniversaire de celle-ci !  

 

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On attend maintenant son commentaire concernant les liens étroits entre direction syndicale, parti et mutualité ! 

On pourrait en sourire, mais il n’est pas anodin que ces propos soient tenus dans la presse du nord du pays.  Comme s’il s’agissait de rassurer les futurs partenaires de la droite flamande quant au caractère modéré et parfaitement responsable de sa famille politique… 

Car, derrière cette irritation appuyée face aux progrès électoraux constants du PTB, se situe l’essentiel.

Le PS, depuis des décennies et sans le moindre état d’âme, gère l’’’Etat (bourgeois) Belgique’’ avec les libéraux et/ou le CD&V/Cdh ! Et, dans cet exercice, il est particulièrement zélé pour appliquer les politiques libérales exigées par la FEB et le VOKA !  

Le bilan de ses 26 années consécutives de participation gouvernementale, entre 1988 et 2014, est ici terriblement édifiant !  

Rappel. 

- Le ‘’plan global’’ (qui a par ailleurs réussi la prouesse, en 1993, de provoquer la première grève générale nationale en front commun syndical depuis la fin de la seconde guerre mondiale !) !

- Le traficotage du système d'indexation (‘’index-santé’’, c’est-à-dire un index calculé à partir d’un‘’panier de la ménagère’’ (sic) lesté de certains produits pourtant largement consommés, comme les produits pétroliers) !

- La loi de 1996 sur la ‘’compétitivité’’ qui cadenasse les augmentations de salaire (alignement sur nos trois ‘’concurrents’’ géographiquement les plus proches) !

- Le ‘’pacte des générations’’ (qui lui aussi avait suscité, en 2005, de vives réactions syndicales, principalement de la... FGTB) !

- Les privatisations d'entreprises publiques !

- Les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux multinationales (comme ces ‘’intérêts notionnels’’ qui ont permis à Di Rupo de se rendre à Davos pour vanter notre petit ‘’paradis’’ pour des investisseurs avides de profits et de dividendes élevés) !

- Les réductions régulières de ‘’cotisations patronales’’ (en fait le ‘’salaire différé’’ des travailleurs !)  qui ont plongé la Sécu dans les difficultés (sous-financement) !

- L’inertie face à la fraude fiscale et face à la fuite des capitaux !

- La ratification des traités austéritaires européens !

- La chasse aux chômeurs (qui a ‘’fait saigner des cœurs’’ du côté du Boulevard de l'Empereur !) !

 

 

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Il faut ajouter à ce sombre panorama cette autre consternante réalité : le PS est un ‘’parti de parvenus’’ qui ne sait plus se dépatouiller de ses multiples ’’affaires’’ ! De la saga Agusta [jamais dans l’histoire de ce pays une famille politique avait vu ses présidents lourdement condamnés  -Guy Spitaels et Frank Vandenbroucke (l’homme qui brûlait des billets de banque !), mais également des ministres (Guy Coëme…) et même un secrétaire général de l’OTAN, Willy Claes !] à la saga Nethys, en passant par les innombrables turpitudes des socialistes carolos sans oublier les péripéties du Samu social à Bruxelles, la liste est longue. Actuellement encore, ce sont les émoluments drôlement élevés de l’Administrateur de la RTBF (Philippot) et les tracas judiciaires d’Alain Mathot  (lequel avait en son temps sauvegardé son ‘’immunité parlementaire’’ grâce à l’appui de… la N-VA !) qui défraient la chronique...

Last but not least, ces différents gouvernements de collaboration avec la droite se sont aussi illustrés par leur immobilisme face à la grave crise du ‘’réchauffement climatique’’ ! 

 

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Aujourd’hui, rien n’indique que Paul Magnette soit prêt à changer de cap ! 

Nommé ‘’informateur’’ il y a quelques semaines, le nouveau patron du PS avait rédigé une note de discussion dans laquelle il ignorait largement les principales promesses de son parti affichées lors de la campagne électorale : ni retour de l’âge légal de la retraite à 65 ans, ni rétablissement de la tva sur l’électricité à 6 % (en lieu et place des 21 % actuels !), ni impôt sur la fortune, ni pension minimale à 1500 € net immédiatement, ni mesures sérieuses concernant la lutte contre la fuite des capitaux, ni salaire minimum à 14 €/heure, ni refinancement des services publics, ni resocialisation des entreprises privatisées, ni mesures efficaces pour lutter contre la pauvreté, et rien  -absolument rien !- de consistant concernant la crise écologique ! 

Certes les véritables négociations n’ont pas encore commencé et un document de travail peut être amélioré. Ainsi, le PS aura l’opportunité de défendre ses propres priorités. Mais les autres formations politiques soutiendront également les leurs ! Et précisément, au vu de l’histoire de ces dernières décennies, il ne faut pas être un prix Nobel pour deviner que le prochain programme gouvernemental s’inscrira dans la continuité des précédents, avec au menu beaucoup d’économies budgétaires, beaucoup d’austérité pour le plus grand nombre, beaucoup d’avantages pour le patronat, et peu de réelles avancées pour le social ou l’environnemental ! Tout simplement parce que la ‘’social-démocratie’’ est incapable d’entrevoir un autre horizon que celui du capitalisme et de sa gestion respectueuse ! 

Et c’est parce qu’elle ne propose pas de véritable solution de rechange aux recettes austéritaires des néo-libéraux que le PTB apparaît comme la seule alternative crédible ‘’à gauche’’ ! 

De quoi continuer à entretenir le ressentiment des dirigeants du PS à l’encontre de cette gauche décomplexée qui les contourne et qui n’est pas décidée, pour le moment, à abdiquer !

 

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04 décembre 2019

26 mai, les jours d'après (XIII)

 

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Paul Magnette redouble d’efforts pour dégager des convergences ouvrant la voie à une majorité avec… la droite libérale ! La perspective d’un gouvernement mettant en œuvre une politique sociale-libérale ne semble pourtant guère émouvoir le «peuple de gauche». Alors que le passé nous apprend que ces gouvernements de coalition sont toujours plus libéraux que sociaux, en témoignent les 26 années consécutives de présence du PS dans un exécutif fédéral (du 9 mai 1988 au 26 mai 2014) ! A l’évidence, du côté du Boulevard de l’Empereur, on joue à fond la carte de l’épouvantail N-VA, alibi idéal pour justifier une nouvelle coalition avec l’Open Vld et le MR… 

Manifestement, les grandes envolées de la campagne électorale vont donc une nouvelle fois tomber dans les oubliettes de notre histoire politique. Ainsi, on allait voir ce qu’on allait voir  -on promettait notamment de revenir sur les mesures les plus funestes de la «Suédoise» !-, et on découvre maintenant des intentions où il n’est nullement question de rétablir l’âge légal de la retraite à 65 ans ou de réinstaurer un taux de TVA de 6 % sur l’électricité (en lieu et place des actuels 21 % !). Par contre, au nom de la sacro-sainte «compétitivité» capitaliste, il est bel et bien question d’accroître encore les efforts en matière de «flexibilité» du travail, il est bel et bien question de favoriser «la liberté d’entreprendre», et il est bel et bien souhaité une augmentation de la «productivité» générale (ce qui, à l’heure d’une catastrophique «crise écologique» qui menace l’espèce humaine et une bonne partie du vivant, est un tantinet criminel !). 

Ajoutons l’absence de mesures sociales fortes, comme un salaire horaire minimum de 14 €, ou de mesures sociales qui auraient également un impact pour le combat contre le «réchauffement climatique», comme une réduction généralisée de la durée du temps de travail !

Ne parlons même pas d’un impôt sur la fortune ou d’une réorientation radicale de notre système fiscal particulièrement inique ! 

Il n’y a donc rien d’enthousiasmant à attendre de la tambouille politicienne en préparation sous nos yeux. Il n’y aura pas de changements fondamentaux sans mobilisations sociales et sans mobilisations «pour le climat», de grande ampleur.

Car sans luttes il est impossible de modifier les rapports de force et il est impossible de significativement faire «bouger les lignes»

 

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