03 septembre 2025
POLARS EN BARRE [38]
"Soudain, il la serra contre lui, farouchement, toute sa souffrance réveillée, il ferma les yeux très fort. Elle s’écarta doucement de lui, puis le regarda avec toute la candeur d’un très jeune enfant.
— Pourquoi on est venu ici, Papa ? demanda-t-elle.
Et parce que son petit visage et ses yeux étaient si francs, et parce qu’il n’avait jamais menti à sa fille pendant sa courte vie de neuf ans, il soutint son regard et murmura :
— Parce que je crois que ta maman a été assassinée, Penny."
Ed McBain
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02 septembre 2025
POLARS EN BARRE [37]
"J’ai secoué la tête :
― Rien ne se règle jamais tout seul.
On est resté un long moment plantés tous les deux devant la fenêtre, sans rien dire. La radio, de l’autre côté de la cour, avait fini par s’éteindre, et la nuit était très paisible. Et, pourtant, dans toutes les rues et les avenues de la ville, la police était à nos trousses."
Steve Fisher
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01 septembre 2025
POLARS EN BARRE [36]
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"Il est inutile d’insister sur la perception du roman policier comme sous-littérature : elle est tellement ancrée dans nos mœurs, en portent témoignage les propos de tant de critiques et d’écrivains «respectables», ainsi que, souvent, ceux des auteurs «policiers» eux-mêmes, que l’on peut honnêtement la considérer comme un fait acquis.
Toutefois, ce fait acquis correspond étrangement à ce qui semble bien constituer une caractéristique intrinsèque du genre. Car loin d’avoir été formulé après la naissance de celui-ci, sur la base d’une appréciation globale et empirique, le jugement reléguant le roman policier dans le domaine «para-littéraire», tout comme l’association du genre au jeu, survint au moment même de cette naissance. Mieux : la désapprobation constitua, dès l’abord, une composante essentielle du propos isolant le «detective story» de la «bonne» littérature.
(…)
D’une certaine manière, l’on pourrait même se demander si le roman policier n’est pas rejeté précisément parce qu’il s’agit d’un genre. Dans une telle perspective, l’aspect «mauvaise littérature» ne constituerait nullement un jugement de valeur, mais bien un décret proprement constitutif du genre. Il ne s’agirait pas d’une catégorie comportant un grand nombre de mauvais échantillons, mais bien d’une mauvaise littérature parce que constituée en catégorie.
(…)
C’est dès sa naissance que le roman policier semble ainsi promis à une destinée singulière. On ne l’observe pas parce qu’il existe, — il vient à l’existence dans la mesure où l’on en parle. Et c’est a priori qu’on ne le perçoit que comme antithèse de ce qui est, par définition, la seule forme d’écriture digne d’être remarquée, la bonne, vraie littérature."
Uri Eisenzweig
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