17 novembre 2025
POLARS EN BARRE [113]

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"Le genre policier peut être subdivisé en quatre grands ″moments″, qui ne signifient pas ″rupture″ ou ″hégémonie″, mais orientation thématique majoritaire pour un lectorat donné (…). La première phase, à la fin du XIXème siècle, est celle des énigmes, parfois judiciaires (Conan Doyle, Poe, Gaboriau…). Centré sur le détective, ce pré-âge d’or voit naître les figures populaires de Dupin, Lecocq, Sherlock Holmes ou Rouletabille ; en basculant sur le XXème siècle, nous nous permettrons d’englober l’œuvre d’Agatha Christie, explicitement écrite en hommage à G. Leroux ou Conan Doyle, dans cette primauté énigmatique, en précisant immédiatement que son corpus forme de toute façon un ″continent″ à lui tout seul.
Le deuxième ″moment″, parallèle à l’œuvre christienne, est celui du roman noir, qui naît aux États-Unis sous la plume de Hammett vers 1920, et qui s’intéresse plus au cadre social et économique du crime commis qu’au détail subtil de la psychologie des personnages et des mécanismes infractifs. Ensuite, certaines œuvres de l’après seconde guerre mondiale se spécialisent plutôt dans le suspense, essentiel dans le thriller moderne : la victime échappera-t-elle au danger qui rôde (Margaret Millar, William Irish) ? Enfin, le roman dit de ″procédure policière″ s’impose peu à peu : il s’agit de la description sans fards et avec un constant souci du fait vrai, du travail de la police, du quotidien des ″cops ″, ces ″flics″ américains désabusés et tourmentés, comme Ed McBain ou James Ellroy vont en créer d’inoubliables."
Isabelle-Rachel Casta

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