13 mai 2023
"BOUQUINAGE" - 237
"Les dieux s'inclinent parfois devant les offenses des humains armés de pouvoirs volés, mais l'heure du châtiment vient toujours..."
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12 mai 2023
"BOUQUINAGE" - 236
"La guerre s'est achevée, la révolution a commencé et avec elle, des portes se sont ouvertes. Mais, il faut bien l'avouer, elles se sont vite refermées. Le profiteur s'est démené, il a réussi à s'installer et avec lui, tout l'ordre ancien est revenu. Le paysan usurier comme le grand bourgeois puissant ont en fait progressivement éteint le feu et, comme toujours, le petit-bourgeois affolé s'est mis à manger de ce pain-là. Jamais auparavant la jeunesse privilégiée n'avait été aussi fruste et bornée. Les universités sont devenues les vrais cimetières de l'esprit, infectées de paresse et d'obscurantisme rigide. Ainsi ce qui semble être actuellement la restauration n'est que l'acte final d'une pièce dont le prélude fut joué par la réaction il y a un siècle : même langage du terroir, même tradition de la culture nationale et de ce romantisme sans instinct qui a oublié la Guerre des Paysans et n'a vu que des châteaux forts se dresser dans la magie nocturne du clair de lune.
(...)
Cependant l'Ouest avec ses millions de prolétaires n'a pas encore dit son dernier mot ; cependant en Russie, la république marxiste reste indomptée et tout aussi indomptés, tout aussi entiers dans leur exigence absolue, les problèmes éternels de notre ferveur, de notre conscience religieuse restent brûlants. Bien plus, nous, au moins, nous avons été instruits par ce regard sur le réel qui, lui aussi, apparut il y a un siècle. Marx a distingué de manière fondamentale le pur et simple enthousiasme faux, abstrait, sans médiation, le simple jacobinisme de la planification socialiste (...). En revanche, ce romantisme de la réaction moderne n'a vraiment rien hérité de valable, il n'est ni concret, ni enthousiaste, ni animé par un esprit universel..."
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11 mai 2023
"BOUQUINAGE" - 235
"Un Pnume fit son entrée par une ouverture qui ne se trouvait pas dans le champ de vision de Reith. Les Pnumekin n'y prêtèrent pas attention — ils ne le regardèrent même pas. Le Terrien examina la créature étrangement articulée : c'était le premier Pnume qu'il voyait si l'on exceptait celui qu'il avait fugitivement entr'apercu dans les ténèbres des oubliettes de Pera. Il avait la stature d'un homme et, en dépit de sa volumineuse houppelande noire, il donnait une impression de sveltesse, de fragilité même. Ses orbites disparaissaient dans l'ombre de sa capuche. Son visage, qui avait la découpe et la teinte d'un crâne de cheval, était sans expression ; un ensemble compliqué d'organes de broyage et de mastication entourait une bouche presque invisible. Ses jambes étaient articulées à l'inverse de la jambe humaine et il avançait comme un homme qui recule. Ses pieds nus et étroits étaient mouchetés de marbrures noires et rouges. Ses trois orteils incurvés tapotaient le sol. Comme on pianote avec ses doigts quand on est nerveux..."
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