21 novembre 2019
26 mai, les jours d'après (XI)
Après cinq années, ou presque (!), de gouvernement N-VA/MR, le déficit public est en hausse et devrait atteindre les 11 milliards € en 2020 ! Un échec retentissant pour les partis de droite s’érigeant volontiers en champions de la «bonne gouvernance». Et leur incapacité à rester unis jusqu’au bout d’une simple législature n’a évidemment pas contribué à améliorer cette situation budgétaire.
La Commission européenne en profite pour pointer du doigt une fois encore la Belgique pour l’insuffisance de la réduction de sa dette publique et son incapacité à revenir à l’équilibre structurel.
Il n’en fallait pas plus pour que les libéraux de toute obédience et des observateurs complaisants appellent déjà le futur gouvernement fédéral à prendre des mesures fortes et douloureuses (pour la population s’entend, naturellement !)
Ce matin encore, sur les antennes de la RTBF, un chroniqueur expliquait que des «arbitrages» seraient nécessaires, faute de moyens suffisants !
Cette petite musique n’a certes rien d’originale mais elle mérite une réponse claire.
Il ne s'agit pas de mettre en concurrence des besoins sociaux et des souffrances, il ne s'agit pas de trancher entre des désarrois et des inquiétudes, il ne s’agit pas de se résigner à de nouveaux sacrifices ! Il s'agit de rencontrer les légitimes demandes de la société, ce qui passe notamment -notamment !- par un refinancement de l'ensemble des services publics et parastataux !
Impossible à financer ? Tiens donc…
Trouver des milliards € pour acheter des engins de mort (avions F35) ? No problemo !
Laisser la fraude fiscale et la fuite des capitaux proliférer (des dizaines de milliards € chaque année !) ? No problemo !
Arroser les grandes entreprises en multipliant les cadeaux fiscaux ? No problemo !
Payer des salaires exorbitants aux CEO des entreprises dites «publiques» ? No problemo !
Verser des millions € à des créatures politiques comme Stéphane Moreau et ses comparses affairistes ? No problemo !
Mais dégager des moyens pour la SNCB, la justice, le secteur des soins de santé, l’enseignement : problemo !
Mais opter résolument pour d’indispensables investissements dans des mesures ambitieuses pour contrer le réchauffement climatique : problemo !
Mais pour éradiquer la pauvreté, résoudre la question du chômage de masse et de l’exclusion sociale : problemo !
En réalité, le vrai courage d’une prochaine majorité fédérale ne consistera pas à partager la misère, il sera d'aller chercher l'argent là où il se trouve en surabondance afin de permettre un véritable changement de cap !
En rééquilibrant la fiscalité. En taxant la fortune et les gros patrimoines. En refinançant la Sécu par le paiement de justes «cotisations sociales» (salaire différé des travailleurs !) par les employeurs. En se donnant les moyens d'enrayer la criminalité en col blanc et d’éradiquer les innombrables fraudes des détenteurs de capitaux qui enlèvent de considérables moyens financiers à la collectivité.
Et puis, surtout, il faut cesser de s'incliner devant les diktats de l'Union européenne et avoir l’audace de dénoncer des «règles» inacceptables en matière d'«orthodoxie budgétaire» (les fameux 3 % !). Ce qui passe par la contestation des traités qui appauvrissent les peuples et détruisent les écosystèmes !
En d’autres termes, il faut cesser de se résigner à l'austérité sans fin pour le plus grand nombre afin d'enrichir toujours plus une minorité de privilégiés !
Assez d'arbitrages bidons, place à de vraies politiques alternatives qui n'hésitent pas à prendre les problèmes à la racine, c'est-à-dire à remettre radicalement en question les politiques de rapine d'une oligarchie financière parasitaire.
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