23 avril 2017
Election présidentielle : première réaction, à chaud !
A partir du moment où il n'y a pas victoire, il y a déception !
Eu égard l'excellente campagne de la France Insoumise et sa dynamique propulsive, l'espoir était devenu réel. Mais, même si le bonheur électoral n'est pas au rendez-vous, il convient d'analyser ce résultat de manière lucide. Pour gagner, il eût fallu passer par un « trou de souris», comme l'a souvent répété Jean-Luc Mélenchon. Cela ne s'est pas produit cette fois...
Néanmoins, ce qui a été engrangé pèsera. Et cela comptera pour l'indispensable mobilisation dans les prochains jours, car une autre échéance électorale est déjà en vue, celle des élections législatives (11-18 juin) !
On ne peut se contenter de la formule laconique de François Mitterrand -«la France, ce vieux pays de droite»- pour comprendre les résultats du jour. Le recul du «camp progressiste» est tel qu'il interpelle.
En 2012, EELV+NPA+LO+PS+FDG avaient atteint 43,75 % au premier tour. Ce 23 avril, NPA+LO+PS+FI vont réaliser un score de l'ordre de 28 % ! Un recul considérable, principalement occasionné par l'effondrement du PS. Qui paie ainsi la facture du médiocre quinquennat de François Hollande, lequel a persisté à mettre en oeuvre une politique de droite, au service des intérêts du monde de la finance !
Problème : la «gauche de gouvernement» n'est pas la seule a être la victime de cette obstination social-libérale. Toutes les «gauches», même celles qui ont combattu les politiques de régression sociale et les reculs démocratiques de ces 5 dernières années, ont été pénalisées. Car les citoyens n'opèrent pas toujours des distinctions subtiles entre les unes et les autres.
Le paquebot gouvernemental a donc coulé en emportant avec lui beaucoup de monde. Les victimes collatérales de la désintégration du PS sont nombreuses. La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon n'ont pu redresser totalement une situation compromise de longue date.
Le désarroi du peuple après tant d'années de déceptions, la désorientation générale qui découle de crises multiples, la désarticulation de la société, voilà des handicaps. énormes qui n'ont pu être surmontés. Et ce, dans un contexte traditionnel de domination de l'idéologie dominante, de la colonisation des imaginaires par les «représentations du monde» des puissants, de lourdes tendances au repli sur la sphère privée et de désintérêt pour la «chose publique».
Si l'on ajoute que toute tentative de présenter une alternative se heurte à l'hostilité agissante des principaux médias, qui désinforment tant et plus et orchestrent des campagnes de dénigrement (qui ont atteint un niveau d'abjection sans précédent), l'on comprendra qu'il n'est guère simple de gagner l'adhésion du plus grand nombre.
Certes tout cela n'épuise pas la question. Aucune explication ne peut effacer le fait du moment présent : le suffrage universel a rendu son verdict et les composantes populaires décidées à opter pour le changement ne sont pas encore majoritaires ! Il va donc falloir poursuivre le travail de conviction, sans relâche.
Ce qui a été construit autour de la France Insoumise pendant 14 mois est toutefois une bonne base pour mener à son terme cette entreprise ardue.
En effet, un premier cap a été atteint, les lignes ont commencé à bouger, les Insoumis ont gagné en crédibilité et représentent une force qui ne peut être ignorée.
Dès lors, les élections législatives du mois de juin constitueront une opportunité pour consolider les acquis de cette mémorable campagne présidentielle.
Tout ne prend pas fin aujourd'hui. Au contraire, tout commence. Enfin, presque...
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Et maintenant ?
Ce sera donc Macron contre Le Pen, le candidat de la finance et de la presse, contre la fasciste. Avec une probable victoire du premier dans deux semaines. Qui ne règlera pas tout, loin s'en faut. Car un président a besoin d'une majorité parlementaire. Les grandes manoeuvres politiciennes vont commencer. Pour le peuple, cela n'augure rien de bon. Après l'épreuve des législatives, des confrontations sociales seront inévitables...
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