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03 novembre 2014

Pour une riposte durable

grève-rêve.jpgLes droites règnent  sur l’Etat Belgique (et sur la Flandre). Les régions bruxelloise et wallonne échappent encore à ces coalitions musclées mais pas à l’austérité, également assumée par une social-démocratie convertie depuis longtemps au néo-libéralisme. Il subsiste néanmoins une différence d’ampleur et d’intensité dans la mise en œuvre têtue de mesures anti-sociales.

Un gouvernement fédéral de droite totalement décomplexé, donc. Avec un axe NVA-MR, cimenté par une commune détestation de la gauche, la volonté de casser les derniers vestiges de « l’Etat social » et l’obsession d’un affrontement viril avec le mouvement syndical. Margaret Thatcher, celle de l’époque de la grande grève des mineurs britanniques, est manifestement le modèle fantasmé par Bart De Wever, Charles Michel et consorts. C’est dire que la législature qui s’ouvre sera âpre pour le plus grand nombre et connaîtra un degré de conflictualité particulièrement élevé !

Cela n’a d’ailleurs pas tardé. Face au programme dévastateur annoncé par cette coalition inédite, les syndicats ont planifié une première riposte importante, qui verra se succéder manifestation nationale, grèves provinciales tournantes et grève générale de 24 heures, le 15 décembre.

Un plan qui a certes le mérite d’exister Il est cependant douteux que ces premières actions suffisent à stopper le tsunami « austéritaire » annoncé ! Il sera indispensable de poursuivre et de développer la mobilisation, une mobilisation qui devra s’élargir bien au-delà des organisations syndicales, pour déboucher sur un mouvement de lutte durable et généralisé à l’ensemble de la société, jusqu’au… départ de cette sinistre équipe !

Pour autant, l’attelage gouvernemental n’est pas dénué de faiblesses.

Il y a d’abord la NVA, parti nationaliste de droite, dirigé par des personnalités incontrôlables susceptibles de déraper à chaque moment. Et puis surtout, cette formation tentera tôt ou tard d’impulser une septième réforme de l’Etat, larvée, à travers des choix politiques et économiques renforçant la Flandre et pénalisant les entités fédérale, wallonne et bruxelloise. Le « communautaire » à peine chassé par la porte de l’accord de gouvernement pourrait revenir par la fenêtre des rêves autonomistes du premier parti flamand.

Il y a ensuite le caractère ultra-minoritaire de cette coalition au sud du pays. Avec 20 sièges sur 63, le MR sera la seule formation francophone à porter les choix de l'Exécutif fédéral. Un exercice périlleux qui a conduit  certains observateurs à parler dès le départ d’une coalition « kamikaze ».

Naturellement, aucune histoire n’est d'ores et déjà écrite et il est inutile de spéculer sur les multiples scenarii possibles de l’avenir. Ce qui adviendra dépendra surtout de chacun et de chacune d'entre nous, et ce sont les travailleurs, les allocataires sociaux, tous les citoyens qui souffriront de la thérapie de choc réactionnaire prescrite par les Diafoirus gouvernementaux,  qui devront prendre directement leur sort en mains.

Il n’y aura pas d’autre voie que de compter sur nos propres forces pour mettre en échec le projet politique de tous les dangers qui nous est promis.

 

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31 octobre 2014

Pessimisme de la raison, optimisme de l'action

leredupeuple-200x320.jpgCourt, écrit dans un style direct, le dernier ouvrage de Jean-Luc Mélenchon est manifestement destiné à être lu par le plus grand nombre, non par une « avant-garde  éclairée ».

L’auteur, militant politique expérimenté,  a compris depuis longtemps un principe essentiel : mieux vaut une idée comprise par 10.000 personnes que 10.000 idées comprises par une seule personne !

Il s’efforce donc d’éviter les digressions et autres considérations superfétatoires pour articuler son propos autour de quelques analyses percutantes et de quelques  propositions fortes.

La « révolution citoyenne » et le « projet éco-socialiste » constituent le fil conducteur de ce livre de 130 pages. L’une ne va pas sans l’autre, car la révolution citoyenne prônée par Mélenchon ambitionne l’intérêt général humain et exige de partir d’une évaluation des rapports avec l’écosystème et des tâches qui en découlent.

Au centre de ce combat, un acteur : le peuple,  c’est-à-dire la multitude qui cherche à exercer sa souveraineté sur l’espace qu’elle occupe, et qui est seule capable de mettre en échec l’oligarchie.

Un défi de taille, on en conviendra  !

On retrouve tout au long de ces pages bien enlevées les thèmes chers au député européen : les menaces qui pèsent sur la survie d’une gauche en pleine déroute idéologique face au basculement du monde ; l’expansion démographique humaine qui pousse notre espèce vers une nouvelle frontière, la mer ; l’impact catastrophique du changement climatique et l’exigence d’une règle verte pour supprimer la dette écologique engendrée par le capitalisme et le productivisme ; les méfaits de la globalisation financière, à l’origine de la puissance de la caste oligarchique qui contrôle richesses et pouvoirs…

Nous avons ici la confirmation que Jean-Luc Mélenchon est l’un des rares hommes politiques français à développer une vraie réflexion sur le devenir de la planète terre, et à chercher de manière créative une voie concrète pour avancer sur le chemin de l’émancipation humaine universelle.

Un outil de réflexion et de débat à ne pas manquer.

 

Jean-Luc Mélenchon, L’ERE DU PEUPLE, Fayard, 10 €

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07 octobre 2014

Dénouement


amer michel.jpgUne coalition des droites qui accouche d’un programme gouvernemental de droite, rien de plus logique.

Personne ne pourra soutenir que les mesures arrêtées par la quadripartite NVA-CD&V-Open VLD-MR constituent une surprise.

D’autant que certaines dispositions annoncées aujourd’hui avaient déjà été largement évoquées dans les médias au cours des dernières semaines.

Pourtant, beaucoup semblent sous le choc, comme s’ils n’avaient jamais vraiment cru qu’ils « oseraient ».

Erreur.

Ils ont osé. Ils osent. Ils oseront encore plus demain.

Ainsi, l’âge de la retraite sera bien retardé de deux ans. Ainsi, il y aura bien un saut d’index. Ainsi, les salaires seront bien gelés. Ainsi, il y aura bien un système d’activation des chômeurs et… des invalides. Ainsi, un service minimum sera bien imposé aux grévistes, notamment à la SNCB.  Ainsi, la durée de vie des centrales nucléaires sera bien prolongée. Ainsi, de nouveaux cadeaux seront bien distribués au patronat, au détriment du financement de notre sécurité sociale.

Et tout aussi prévisible, il n’y aura pas d’impôt sur la fortune ni de suppression des intérêts notionnels.

Certes, il faudra attendre quelques heures ou quelques jours pour prendre connaissance de l’entièreté de l’accord gouvernemental, avec sans aucun doute la découverte d’autres décisions, toutes aussi néfastes pour la population.

Mais, depuis l’aventure Martens-Gol au début des années 80, il est d’ores et déjà certain qu’aucun gouvernement n’était allé aussi loin dans des choix politiques aussi régressifs sur le plan social !

Ce qui n’est pas peu dire, après toutes les vagues d’austérité successives subies depuis 30 ans, du "plan global" à la planification d'exclusions massives de chômeurs, en passant par le "pacte des générations"…

Nous reviendrons très vite sur le détail de cette nouvelle offensive du (rétro-)libéralisme.

Le plus important, dans l'immédiat,  sera l’organisation d’ une riposte d’envergure, au-delà des discours. Car chacun, à gauche et dans le mouvement syndical, a évidemment réagi vigoureusement à l’annonce des premières intentions affichées par la « Kamikaze ».

Mais il restera à concrétiser très vite une réaction à la hauteur des provocations de la prochaine équipe gouvernementale conduite par Charles Michel.

Nous y reviendrons également.

 

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