Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31 janvier 2016

Engouement[s] et dénigrement[s] autour d’une révolution

aunoble.jpgLe centenaire de la révolution russe approche et l’on peut attendre un petit regain d’intérêt (financier ?) dans le monde de l’édition. Même si « les dix jours qui ébranlèrent le monde » (John Reed), et leurs conséquences, ont déjà fait couler beaucoup d’encre, notamment en France.

L’historien Eric Aunoble publie une étude intéressante (1) où il s’attache à retracer la réception plurielle de l’octobre rouge dans les nombreux écrits hexagonaux qui lui ont été consacré, mais également dans les arts comme le cinéma ou la littérature (romans et bandes dessinées, …).

Des lectures multiples, des courants d’extrême-droite à l’«école totalitarienne », de la doxa « stalinienne » (PCF) à la doxa « trotskiste », en passant par des courants plus marginaux ou longtemps ignorés, comme les anarchistes.

L’auteur s’emploie à démontrer que ce séisme révolutionnaire et la trajectoire de lenine-balai.gifl’Union soviétique ont surtout été au cœur des débats lorsqu’ils rencontraient des « préoccupations nationales ».

Une réalité aujourd’hui frappée de caducité tant « les traces de la révolution russe sont devenues quasiment indécelables dans la culture contemporaine », et parce que la conjoncture est marquée par « le recul général de la politisation et de la conscience historique », une époque où « le fil de la transmission militante a été rompu depuis longtemps ».

La « dernière génération d’octobre » (Benjamin Stora) se serait donc éteinte ou serait, à tout le moins, en voie d’extinction.

Ce qui n’enlève rien aux qualités de ce panorama bibliographique et critique, qui apporte un éclairage souvent pertinent sur les nombreuses thèses qui se sont opposées tout au long d’un «court vingtième siècle» (Eric Hobsbawm).

Naturellement, avec l’effondrement de l’URSS se sont également effondrées les « études soviétiques » en France (contrairement au monde anglo-saxon).

Nous n’entrerons pas ici dans une discussion détaillée des différents points de vue et analyses développés dans cet ouvrage stimulant.

Nous aurons largement l’occasion de revenir, dans les prochains mois, sur des bouleversements qui agirent pour beaucoup comme un « élixir de vie » (Rosa Luxemburg)

@

 

 (1) Aunoble Eric, La Révolution russe, une histoire française, La fabrique, 2016, 14 €

Les commentaires sont fermés.