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20 juin 2017

Crise(s) gouvernementale(s)s dans les entités fédérées francophones !

 Que penser des  événements de ces dernières heures ?

 

  1. Le CDH est un vrai parti de droite. Il n'est pas un parti de « centre- droit » comme le répètent mécaniquement les journalistes dans leur inimitable langage euphémisé. S'il n'a pas sauté dans le train gouvernemental au fédéral, en 2014, ce n'est pas en raison de désaccords sur la politique libérale en matière économique et sociale, mais parce que le plus « belgicain » de tous les partis ne pouvait s'accommoder d'une alliance avec une NVA qui aspire à l'indépendance de la Flandre.

  1. Aujourd'hui, il opère un revirement total parce qu'une fenêtre de tir s'ouvre. Le PS, en grande difficulté, ne cesse de reculer dans les sondages au profit du PTB, un parti qui n'est d'ailleurs pas une menace immédiate dans la course à l'occupation du pouvoir. Et en France, la victoire de la droite « macroniste », abusivement habillée des oripeaux du « centrisme », crée un climat favorable à la constitution de gouvernements débarrassés de « la gauche », bien au delà des frontières de l'Hexagone. L'occasion fait le larron et le moment est donc idéal pour changer d'attelage, afin de pouvoir mener une politique encore plus au service des intérêts des grandes et petites entreprises, entièrement focalisée sur « la concurrence libre et non faussée », avec pour priorités l'affaiblissement de la Sécu et la remise en cause des services publics, au profit du secteur privé.

  1. Le CDH veut ainsi se positionner pour les prochaines échéances électorales, à commencer par les élections communales de 2018, et tenter de promouvoir des coalitions anti-PS partout où c'est possible.

  1. Pour autant, son pari n'est pas gagné. Si un accord avec le MR peut suffire en Wallonie, d'autres appuis sont indispensables à Bruxelles ou en Communauté Française. Pris de court, Ecolo et Défi ne semblent pas preneurs pour l'instant. La perspective de jouer un rôle d'appoint dans une opération de ravalement de la façade d'un concurrent ne les enthousiasme guère.

  1. Le PS est sous le choc et beaucoup de ses élus hébétés. Il est vrai que personne  n'avait vu venir le coup tordu de Lutgen, et il est évident que le parti du Boulevard de l'Empereur n'a pas beaucoup de solutions de rechange. Il met en oeuvre depuis tant années des politiques de droite avec ses partenaires, tantôt MR, tantôt CDH et parfois les deux simultanément, qu'il est incapable de changer d'option du jour au lendemain. Déchiré par des débats internes sur la ligne de conduite à adopter pour résoudre ses turpitudes affairistes, le PS ne va pas se transformer soudainement en parti conséquent « de gauche », décidé à rompre avec le néo-libéralisme, prêt à affronter les instances de l'UE, et disposé à envisager une alliance avec Ecolo et/ou le PTB.

  2. Dès lors, le PS est condamné à subir -pour le moment- les événements. Mais, il ne faut pas pour autant l'enterrer. Ce parti contrôle encore beaucoup de leviers, reste en position de force dans nombre de communes importantes ou au niveau provincial, et dispose sans doute aussi d'informations gênantes concernant ses rivaux. Les prochains jours seront mouvementés et pourraient encore réserver quelques surprises. Et puis, un « animal blessé » est toujours dangereux...

  3. Au delà des péripéties politiciennes et des véritables enjeux politiques de l'heure, tout ce « bazar » ne valorise pas un petit monde déjà largement discrédité aux yeux de l'opinion publique. L'opération mains propres du CDH risque même de s'avérer contre-productive, en alimentant une crise de la représentation politique qui rejaillira sur les différents acteurs.

  4. Cet épisode, qui ne grandit pas ses protagonistes, offre une perspective supplémentaire au PTB. Epargné par les affaires, refusant les compromissions avec les uns et les autres, défendant des propositions fortes en matière d'éthique politique, sa bonne dynamique actuelle (voir les « enquêtes d'opinion » des derniers mois) devrait être confortée. Pour autant, le PTB aurait tort de se contenter de « surfer » sur la vague de désapprobation des égarements des vieilles formations installées. Il doit continuer à présenter une alternative d'ensemble et travailler à la formation d'un « front social», à même de modifier des rapports de forces aujourd'hui défavorables aux « progressistes » de tous les horizons.

 

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