13 décembre 2020
IMAGINAIRE(S) [113]
"Ce soir-là, on eût dit que tout Berlin s'était donné rendez-vous à Neukölln, où Goebbels devait parler. Comme à son habitude il jouerait de sa voix en chef d'orchestre accompli, faisant alterner la douceur persuasive du violon et le son alerte et moqueur de la trompette. Des mesures avaient par ailleurs été prises pour que les malchanceux ne pouvant aller voir de leurs propres yeux le Flambeau du Peuple puissent au moins entendre son discours. En plus des postes de radio qu'une loi récente obligeait à installer dans les restaurants et les cafés, on avait fixé des haut-parleurs sur les réverbères et les façades de la plupart des rues. Enfin, la brigade de surveillance radiophonique avait pour tâche de frapper aux portes des appartements afin de vérifier si chacun observait son devoir civique en écoutant cette importante émission du Parti."
[Philip Kerr, L’été de cristal, 1989]
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12 décembre 2020
IMAGINAIRE(S) [112]
"Santos l’attendait seul, assis au bout d’une longue table de bureau. Devant lui s’entassaient les obsédants dossiers bleus. Il les montra à Carvalho et se leva pour se promener autour de la table, tandis que le détective auscultait les viscères des vingt chemises."
[Manuel Vázquez Montalbán , Meurtre au comité central, 1981]
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11 décembre 2020
IMAGINAIRE(S) [111]
"Le policier qui a arrêté de cogner est comme un fumeur qui a arrêté la cigarette. Même si la raison te dit que tu as bien fait d’arrêter, tu meurs d’envie intérieurement d’envoyer quelques gnons, comme l’ancien fumeur qui se languit pour une clope."
[Petros Markaris, Journal de la nuit, 1995]
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