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07 mai 2016

Autoritarisme anti-syndical

En-grève-jusquà-la-retraite.jpgKarel Van Eetvelt, de l’organisation patronale flamande Unizo, qualifie les grèves annoncées par les syndicats, de «déclaration de guerre   et même  «d'actes terroristes» !

La chaîne RTL-TVI, en collaboration avec le quotidien L’Echo, a récemment réalisé une « enquête » sur la « face cachée des syndicats ».  Nous avons eu droit, sans surprise, aux traditionnels clichés : du « trésor de guerre camouflé des syndicats » à « l’opacité  de leur gestion »,  en passant par la détention suspecte d’innombrables propriétés  immobilières, les voyages de confort à l’étranger, etc. Bref, les organisations syndicales manquent de transparence et ne sont guère  soumises à un contrôle rigoureux.

Certes, il n’y a là rien de bien neuf sous un soleil estival revenu.

Voilà longtemps déjà qu’est orchestrée une campagne médiatique visant à discréditer le mouvement syndical.  Ainsi, il ne se passe pas une action de grève sans qu’une chaîne de télévision  (ou l’autre)  ne mette en scène un « micro-trottoir » où un quidam vient témoigner  au sujet de la sempiternelle  « prise en otage » des citoyens !

Face à ce rouleau compresseur idéologique, il est important d’allumer des contre-feux en rappelant un certain nombre de faits :

repression_policiere.jpg1.  Les exécutifs fédéraux imposent des trains de mesures d’austérité de plus en plus durs. Sans la moindre concertation avec les « organisations représentatives des travailleurs ». Un coup de force (bien dans la ligne des tendances autoritaires qui se développent au niveau de l’Union Européenne) qui représente une véritable remise en cause de toute « démocratie sociale » !

2. Ce sont les banques et le secteur financier qui portent une lourde responsabilité dans les difficultés actuelles, mais ce sont les victimes de la « crise globale du capitalisme » qui sont priées de régler la note. Par ailleurs, cette volonté rageuse de vouloir frapper le plus grand nombre tout en ménageant les possédants et les nantis, est dénuée de pertinence sur le plan économique. Le recul social provoquera de nouvelles récessions qui serviront à leur tour de prétexte pour amplifier les politiques d’austérité. Entretenant ainsi uneaustérité service publics.jpg spirale régressive sans fin. Dans ce contexte, le mouvement syndical reste le principal vecteur d’une résistance face à l’offensive néo-libérale et, c’est à ce titre, qu’il dérange la bourgeoisie et son personnel politique !

3. «Les syndicats abusent» tempêtent les faiseurs d’opinion. Heureusement que les syndicats ont «exagéré» au cours des 150 dernières années, car sans le combat ininterrompu des salariés et de leurs organisations, pas de suffrage universel, pas de Sécurité Sociale, pas de congés payés, pas de journée de 8 heures, pas de droit du travail, pas de conventions collectives, pas d’indexation des salaires,… . Ce sont ces « conquêtes sociales » arrachées de haute lutte qui nous garantissent aujourd’hui encore un (relatif)  bien-être, et ce sont celles-ci qui sont fortement contestées par la classe dominante, depuis plus de 40 ans déjà !

 

liberté syndicale.png

 

4. «La grève pénalise d’abord les citoyens qui veulent travailler» ajoutent les mêmes propagandistes zélés de l’establishment. La grève entraîne surtout des difficultés pour les grévistes eux-mêmes, qui sacrifient une partie de leur salaire et qui, dans beaucoup d’entreprises, subissent des pressions et des menaces patronales. Et elle est rendue quasiment impossible dans les PME, «légalement» privées de toute représentation syndicale, où le chantage au C4 est réel. Elle n’est donc jamais organisée pour le fun, et présenter les travailleurs qui débrayent comme des fêtards en quête d’une journée de congé supplémentaire est une mystification qui doit être clairement dénoncée!

5. Celles et ceux qui critiquent les organisations syndicales profitent de leurs combats, car chaque avancée sociale bénéficie à l’ensemble des travailleurs, syndiqués ou non syndiqués ! On a rarement vu un détracteur du syndicalisme (journalistes y compris) refuser une augmentation salariale, un avantage financier ou un aménagement favorable des conditions de travail, obtenus par les syndicats !

 

criminalisation syndicats.gif

 

Au-delà de la stigmatisation pure et simple de l’action syndicale, la campagne de dénigrement permanente vise à convaincre « l’opinion publique »  de la nécessité à remettre en question le droit de grève et à imposer la « personnalité juridique » à des organisations jugées « irresponsables ».

La confrontation est engagée de longue date déjà. Lors de chaque conflit, le patronat n’hésite pas à avoir recours aux tribunaux pour faire interdire les piquets de grève. Et les partis de droite multiplient les initiatives législatives pour affaiblir les capacités et possibilités d’action du mouvement syndical !  Le message est dénué d’ambiguïté : l’ordre du capital doit être respecté, point barre !

 

gouvernement balayé.jpg

 

Il appartient au mouvement syndical dans son ensemble à prendre conscience des défis qui lui sont lancés et à relever le gant. Nous ne sommes pas confrontés uniquement à un débat académique sur le choix de la meilleure politique à suivre pour sortir de la crise, nous sommes également menacés par des attaques concrètes et multiformes contre le « mouvement ouvrier ». Des agressions qui s’inscrivent dans une véritable guerre engagée au niveau européen (et au-delà) contre les travailleurs salariés et les allocataires sociaux, dans le but d’infliger au monde du travail un impressionnant recul social, nouveau point d’appui pour augmenter toujours plus les profits des entreprises et des multinationales.

Qui a dit que la « lutte des classes » était un concept archaïque ?

@

 

 

 

UN VRAI

DEBAT POLITIQUE

 

Les militants et délégués, les appareils et les permanents, les responsables et dirigeants syndicaux ne sont évidemment pas à l'abri de la critique. Mais il s'agit d'un débat politique interne au mouvement ouvrier, en toute autonomie par rapport à l'adversaire de classe !

Il n'appartient pas au MR ou à la NVA d'organiser le fonctionnement des syndicats ou de leur dicter une ligne de conduite !

Cette prérogative appartient aux travailleurs et affiliés, dans la lutte permanente pour une authentique démocratie syndicale !

Pour reprendre une formule de la CSC, lors de l'un de ses congrès :

"syndicalisme de base, base du syndicalisme" !

 

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