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20 décembre 2018

Instable instabilité politique !

 

La NVA a débranché la prise du gouvernement Michel 1 sur la problématique nva.png«migratoire», car elle ne voulait rien céder au Vlaams Belang, surtout depuis son recul au scrutin communal d'octobre 2018, principalement au profit de cette extrême-droite décomplexée...

 Néanmoins, il semblait plausible qu'elle soutienne le «gouvernement minoritaire» Michel 2 sur un plan «socio-économique», qui les avait soudés durant quatre ans ! Après les premières déclarations des uns et des autres, confirmant apparemment ce scénario, tout a très vite dégénéré.

Pourquoi ?

La NVA a manifestement voulu pousser son avantage jusqu'au bout. Elle a rapidement marchandé son soutien et elle a exigé le prix fort à son ancien allié. D'abord, en insistant sur la concrétisation de l'ensemble de son propre programme, elle indiquait qu'elle voulait encore durcir les choix gouvernementaux en matière «économique», «sociale» (!) et concernant la gestion de «l'immigration». Ensuite, en mettant sur la table la question de la liste des articles de la Constitution à réviser (éventuellement) lors de la prochaine législature, singulièrement l'article 195, elle a pris date pour la négociation d'une septième «réforme institutionnelle» majeure, dans une perspective assurément «confédéraliste», qui affole tout ce que le pays compte de «Belgicains» !

Le MR avait subi trop de camouflets de la part de son allié, depuis 2014, pour s'incliner une fois de plus ! A six mois d'élections multiples -et alors qu'il est au plus bas dans les sondages surveillés de près par les états-majors des partis, malgré leurs dénégations-, il ne pouvait céder devant ces nouveaux diktats. Dès lors, pour éviter la chute définitive de l'Exécutif fédéral et une totale paralysie, Charles Michel a voulu se tourner vers l'opposition pour lui demander du secours. Ce faisant, il a attisé de nouvelles contradictions au sein de son équipe de rescapés. L'Open-VLD, notamment, n'était pas disposé à la moindre concession au PS ou à Ecolo pour obtenir leur «soutien».

 

michel pinocchio.jpg

 

La retour du premier ministre sursitaire chez le monarque, pour remettre la démission claire et nette de son gouvernement bis, était donc devenu inévitable...

Aujourd'hui, alors que les «consultations royales» battent leur plein, la poursuite d'un «gouvernement en affaires courantes» paraît la solution la plus conforme, car des élections législatives anticipées de quelques mois seraient contre-productives et sans doute... impopulaires !

On s'oriente probablement vers un gouvernement qui pourrait juste tenter de négocier avec le «pouvoir législatif» le vote de certains projets, en misant sur des appuis «à la carte» de l'un ou l'autre groupe parlementaire... Mais ce jeu de dupes ne convaincra peut-être pas des partis d'ores et déjà en campagne (pré-)électorale et, par conséquent, sur le qui-vive politicien.

Face à ces édifiantes péripéties, quelle attitude des mouvements sociaux ?

GJ.jpgLes «Gilets jaunes» -dont l'absence de «structuration» classique est une caractéristique- trouvaient déjà difficilement un interlocuteur qui les écoute et prenne en considération leurs revendications foisonnantes. La crise politique risque naturellement de ne guère changer cette inertie. L'usure, s'ajoutant au vide ainsi créé par le crash politique, risque de provoquer un reflux (temporaire?) de cette vague, au demeurant moins puissante qu'en France.

Du côté du mouvement syndical, «corps constitué» de longue date et force potentielle réelle, la situation reste confuse, à l'image des errements de ces dernières années. Toujours aucun plan d'action digne de ce nom, toujours aucune stratégie lisible ; en lieu et place, le sommet galope après la fuyante «concertation sociale», et il est maintenant fortement préoccupé par la «négociation d'un accord interprofessionnel» avec le patronat ! En cas de succès (très hypothétique), on ne sait toutefois pas qui pourrait l'avaliser, compte tenu de l'embrouillamini actuel  !

A l'évidence, les prochains mois seront difficiles pour celles et ceux qui luttent pour un changement de cap politique radical. Car le gouvernement libéralo-nationaliste est tombé par «la droite» (radicalisation xénophobe explicite du principal pilier de la «Suédoise»), et non par «la gauche» (mobilisations victorieuses du mouvement social) !

Résultat : la droite extrême et l'extrême droite sont maintenant à l'offensive, comme l'a démontré la «manifestation anti-pacte de Marrakech» (sic) de dimanche dernier, qui a vu des milliers de fascistes déferler à Bruxelles !

A ne pas douter, la campagne électorale -surtout en Flandre !- pourrait être accaparée par des enjeux bien peu sociaux ou environnementaux, sans oublier un retour des «questions communautaires».

Les «gauches» pourront-elles relever ce défi et bloquer le curseur des priorités sur l'indispensable transition écologique, sur un renforcement des libertés démocratiques et sur de véritables choix économico-sociaux en faveur du plus grand nombre ?

La réponse ne devrait pas tarder, si l'on veut éviter de nouvelles et dangereuses déconvenues...

 

13:32 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |

Commentaires

Il est à remarquer le rejet des politiques par le peuple dans toute l'Europe. Europe qui me semble moribonde. Le peuple crie son désespoir et les extrêmes se frottent les mains. Ça me rappelle une certaine époque.

Écrit par : Finet.P | 20 décembre 2018

Il est à remarquer le rejet des politiques par le peuple dans toute l'Europe. Europe qui me semble moribonde. Le peuple crie son désespoir et les extrêmes se frottent les mains. Ça me rappelle une certaine époque.

Écrit par : Finet.P | 20 décembre 2018

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