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12 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 24

"Sloane est noir comme du Lovecraft. Il y a chez lui un désir de mort et de vie à la fois. C'est du nihilisme à l'état pur. Sloane est entièrement refait, il n'a pas la même notion du temps. C'est un barbare, c'est un violent. Il est ambigu. Sloane a des super-pouvoirs mais ce n'est pas un super-héros.

Bien sûr, il y a du Druillet dans Sloane. Dans Le Trésor du Dieu Noir, on trouve toute ma vie. La malédiction, la poursuite, l'errance. Dans cet album, le “chevalier errant” c'est toute ma jeunesse, baladée de gourbis en logements. Aucun point de fixation, toujours nomade. Avec la perte de l'amitié tous les deux ans. Sloane, c'est aussi l'évolution permanente, la réussite, l'échec, mes humiliations, la cassure, l'impossibilité de construire, y compris dans le mariage. Sloane, ce sont les familles qui ont disparu. Je suis toujours en perte de quelque chose. C'est ma quête du Graal. Mais dans la quête du Graal, le plus important n'est pas de trouver le Graal, ce qui compte, c'est la recherche. Sloane, c'est ça. Un personnage en errance totale, mais qui sait ce qu'il doit faire au moment donné. Qui sait dire non quand il le faut."

 

 

 

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11 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 23

 

"Le processus d'émergence d'un secteur particulier de la BD va se réaliser par imitation de ce qui fonctionne en littérature et en peinture. En d'autres termes, une sphère de production restreinte en BD va obéir à une logique de création contre l'emprise totalisante du marché soumis à la seule règle de la rentabilité. Des revues vont aider à la naissance de cette autonomie/reconnaissance de la BD comme œuvre d'art, et non plus simple objet de divertissement. Ces revues (Pilote, Hara-Kiri, L’Écho des Savanes, Métal Hurlant...) qui associent création originale et discours critique vont favoriser l'arrivée d'une nouvelle génération d'auteurs et d'éditeurs, formés dans les écoles d'art graphique et qui ambitionnent un statut de créateur intellectuel. Dans ce secteur de production restreinte, naîtra fatalement une tendance à la marginalité. Les œuvres nouvelles modifient le rapport texte/image et postulent un nouveau public, adulte et diplômé. Ouverte sur le monde, cette BD nouvelle et différente, baptisée parfois “roman graphique”, qui orne les pages de la revue À Suivre, subira des influences diverses : japonaises (découverte des mangas) et américaines (underground). La mise en place de ce nouveau secteur va bénéficier aussi d'une nouvelle appréhension du phénomène culturel dans la société d'aujourd'hui."

 

 

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10 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 22

"Miss Minerva Campbell refusa toutes les offres d'hymen, et elles devaient pourtant être nombreuses.

Mais, par certains soirs tranquilles, une jeune dame, sobrement et élégamment vêtue, accompagnée d'un vieux bouledogue qui la suit comme une ombre, attend au coin de Baker Street.

Elle n'attend jamais longtemps, car un grand gentleman la rejoint vite.

Ils s'en vont par les rues silencieuses et souvent s'attardent à causer sur un banc de square, et alors le monde ne semble plus exister pour eux..."

 

 

 

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09 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 21

"Seule l'inspiration des auteurs est en vérité susceptible de fixer les limites de l'ambition d'une bande dessinée. Rien ne s'oppose à ce que ce “contenant” puisse accueillir des contenus complexes ! Renversant les idées reçues, la bande dessinée jouera sans doute dans les années à venir un rôle de plus en plus prépondérant dans l'enseignement du décryptage des images aussi bien que dans l'apprentissage de la lecture."

 

 

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08 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 20

"La hantise de la catastrophe apparaît comme le pendant du présentisme : le passé n'est garant de rien, le futur ne promet rien, ne reste que la pression du présent, dont la catastrophe, indéfiniment répétable, est une figure.

 

Or imaginer la catastrophe déjà réalisée, se placer après, faire comme si le monde était déjà détruit, c'est faire tomber cette menace. Le présent, aboli, n'exerce plus sa tyrannie. On change d'horizon et on autorise le déploiement de possibles en envisageant autrement le temps. Car se placer à la fin des temps, c'est une manière de penser le temps de la fin —ce qui n'est pas la même chose. Penser son époque comme temps de la fin, c'est se donner le moyen de prévenir la fin des temps car c'est se donner paradoxalement le moyen d'y agir."

 

 

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07 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 19

"C'est ici, maintenant, qu'il faut prendre parti, et cesser de jouer sur tous les tableaux à la fois ou de prendre Sade par petits morceaux bien choisis, louant ceci, déplorant cela, prenant l’œuvre sans la vie ou la vie sans l’œuvre, et l’œuvre sans telle ou telle partie jugée indigne du reste, puis la vie avec les grandes amours supposées mais sans le “jeu de boutonnières”, pour ne garder plus à la fin du sieur marquis de Sade qu'un sujet d'équivoques propos de dîners parisiens où les gloussements de la pudeur effarouchée se croisent avec les sous-entendus et les demi-mots de ceux qui en savent aussi long sur les bizarreries du sexe que sur les complexités du texte. Il me semble que l'interrogation essentielle à laquelle chacun doit répondre avant de parler de Sade peut se résumer dans une de ces questions bien primaires et bien plates qui restent pour moi les meilleures : Donatien de Sade était-il sadique ?"

 

 

 

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06 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 18

 

"Arrêter ce qui détruit, cultiver ce qui grandit, voilà notre programme."

 

 

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00:04 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

05 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 17

 

"Et, dans la tremblante clarté des chandelles, parut un homme qui, manifestement, était fou..."

 

 

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