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08 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 51

"Peut-on dire que Valérian est une série idéologiquement engagée ?

Jean-Claude Mézières : Je me rappelle le nombre de gens qui me disaient, il y a trente ans, “Valérian c'est bien, mais qu'est-ce que c'est politique !”

Pierre Christin : Valérian et Laureline sont des agents spatio-temporels censés être neutres mais ils finissent toujours par choisir le camp des opprimés, en général sous la pression de Laureline. Même si ce n'est pas une bande dessinée “engagée”, dans le sens où elle n'est proche d'aucun parti ou d'aucune idéologie, elle choisit le camp des faibles. L'exploitation d'autrui est un thème présent dans de nombreux albums. Je choisissais pour chaque titre une thématique le plus souvent liée au contexte politique. Ainsi, j'ai commencé à parler des médias et de leurs manipulations quand le monde médiatique a pris une ampleur insoupçonnée par rapport aux années 1970, ou quand j'ai senti que le néo-libéralisme allait tout embarquer, sans même le dire à Jean-Claude. La politique m'intéressait mais je n'ai jamais été un militant acharné, et j'ai compris ça assez vite avec Valérian ; j'essayais de faire passer des trucs qui me tenaient à cœur, mais discrétos !

(...)

On pourrait résumer Valérian en disant que c'est une série humaniste ?

Pierre Christin : Oui, c'est une bande dessinée résolument antiraciste, anti-xénophobe et anti-confessionnelle, depuis le début. Elle est née dans un contexte où la plupart des bandes dessinées étaient conformistes, avec un type de héros incarnant l'appareil d’État : des soldats, des scouts, des flics, des pilotes... fondamentalement des bras armés. Valérian étend l'humanisme jusqu'aux non-humains."

 

 

 

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05 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 48

 

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04 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 47

"D'une façon plus générale, on peut dire que la représentation médiatique du monde, telle qu'elle est fabriquée quotidiennement par les journalistes, ne montre pas ce qu'est effectivement la réalité mais ce que les classes dirigeantes et possédantes croient qu'elle est, souhaitent qu'elle soit ou redoutent qu'elle devienne. Autrement dit, les médias dominants et leurs personnels ne sont plus que les instruments de propagande, plus ou moins consentants et zélés, dont la classe dominante a besoin pour assurer son hégémonie. Comme tels, ces instruments doivent être démontés et combattus avec vigueur et sans relâche -ce que ne font malheureusement pas les organisations de la gauche institutionnelle, qui ont renoncé à la critique de classe et sont toujours prêtes à pactiser avec l'ennemi au nom de la bienséance républicaine, du réalisme politique et de la nécessité d'exister médiatiquement.
 
Peut-être objectera-t-on qu'il serait injuste de traiter en ennemis de classe tous les journalistes sans exception, puisque beaucoup d'entre eux sont les victimes de la perversion du système médiatique. Il serait facile de répondre, d'un point de vue sociologique, que l'établissement, le maintien et la reproduction des dominations sociales exigent un énorme travail collectif impliquant des myriades d'individus ; que le propre de toutes les institutions sociales, c'est d'embrigader tout le monde dans leur fonctionnement, dominants et dominés confondus, et qu'il serait peut-être temps, dans une société chargée d'histoire comme la nôtre, où l'on a appris depuis longtemps à rationaliser l'injustice et à planifier l'ignominie, que des citoyens se prétendant instruits, lucides et responsables réfléchissent sur leur propre participation au maintien du désordre régnant, à la façon dont leur tâche parcellaire ou ponctuelle s'inscrit dans un processus global, et donc qu'ils s'interrogent sur les ordres qu'ils reçoivent, sur ceux qui les donnent, et sur toutes les conséquences que leur exécution peut entraîner. Quand la monstruosité du système qu'on sert est devenue évidente, l'excuse consistant à dire qu'on ne savait pas ou qu'on ne savait pas faire autrement n'est plus acceptable. Certaines et certains journalistes ont l'intelligence de le comprendre et le courage de se battre. Honneur à elles et à eux. Il appartient aux autres de suivre leur exemple."
 
 
 

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03 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 46

 

"Toute l'énorme littérature sociale qu'elle avait dévorée avait essentiellement atteint Catherine par ce côté-là de ses pensées. Il est certain qu'elle brûlait les pages quand son problème, le problème de la libération de la femme, de l'égalité de l'homme et de la femme, n'était pas, au moins indirectement, en jeu. L'opposition fondamentale dans la société, la contradiction criarde, n'était-ce pas entre l'homme et la femme qu'elle se trouvait ? Le tsar dont la figure dominait les haines de son enfance, ce qu'il maintenait en Russie, c'était avant tout ce servage des femmes, que sa mère avait fui. Sur ce fond se profilaient toutes ces femmes romantiques, de Vera Zassoulitch à la comtesse Perovskaïa, qui étaient les raisons profondes de l'affection portée par Catherine aux doctrines révolutionnaires. La révolution, c'était sa place enfin faite à la femme. Les premières mesures révolutionnaires seraient l'abolition du mariage, l'avortement légal, le droit de vote aux femmes. Oui, même le droit de vote, bien que peut-être on ne voterait plus".

 

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02 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 45

"Docteur Floyd, mes collègues et moi-même sommes prêts à engager notre réputation sur ce point : l'Anomalie Magnétique de Tycho est sans le moindre rapport avec la race humaine car, lorsque le monolithe fut enfoui, il n'existait encore aucun être humain. Voyez-vous, il a environ trois millions d'années. Vous contemplez en ce moment la première manifestation d'une intelligence extraterrestre."

 

 

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01 novembre 2022

"BOUQUINAGE" - 44

" — Entrez ! cria une mâle voix de basse.

Edmund Bell fut stupéfait de voir le petit homme ridicule pourvu de cette belle voix de bronze. En effet, Monsieur Pettycoat était à peine plus grand qu'un nain, avec un petit ventre rond et un crâne pointu terminé par une agressive huppe blanche comme celle d'un ara. A première vue, il avait bien l'allure de ce tonitruant oiseau exotique ; pourtant, les yeux de myosotis, la bouche souriante et les mains potelées d'enfant, faisaient vite oublier le nez busqué et la huppe guerrière.

— Bonjour, Monsieur Pettycoat, dit le sous-directeur, je vous présente un jeune homme en visite chez Monsieur Molwine. Son nom est Edmund Bell."

 

 

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31 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 43

"L'aube trouva Harry Dickson immobile dans son fauteuil, la pipe éteinte aux lèvres, les yeux perdus dans un rêve sombre et redoutable."

 

 

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30 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 42

"Qu'est-ce que l'identité ? Où finit la comédie ? Personne sait."

 

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