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14 février 2017

Journal d'une campagne (6)

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Jean-Luc Mélenchon, 14/02/2017

 

THÉO : DU CRIME

A LA PROVOCATION DELIBÉRÉE

 

 

melenchon.jpgCe qu’a subi Théo est le scandale de trop. C’est un événement d’une exceptionnelle gravité. Du fait de l’acte dont il est question. Des policiers violeurs, torturant par pur sadisme un passant dans la rue que leur avait signalé sa seule couleur de peau. Une inspection générale qui veut faire croire qu’enfoncer une matraque dans l’anus d’une personne en contrôle d’identité puisse être un accident. Une absence quasi-totale d’anticorps dans la profession qui ne dit pas un mot pour son honneur alors qu’elle est en majorité écœurée par le comportement de ses collègue, preuve qu’elle est déjà sous l’emprise d’un régime interne d’intimidations. Des syndicalistes policiers qui ont l’exclusivité de la parole pour la profession et qui couvre le crime et l’aggrave encore par des complaisances affichées avec le racisme le plus trivial (« bamboula » !!!) complaisamment relayé par tout l’appareil médiatique rivalisant d’obscénité.

Exceptionnelle gravité du fait du contexte. Car tout ceci a lieu dans le cadre d’un contrôle d’identité d’un passant dans la rue ! Aucune menace, aucune tension, sinon celles créés par les violeurs en uniforme. Bref, aucune circonstance atténuante pour un crime qui peut valoir jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle à son auteur ! Cela dans un commissariat dont le journal « L’Humanité » nous apprend qu’il est dirigé par un homme qui est toujours dans la police nationale alors qu’il s’est déjà rendu coupable dans le passé d’actes voisins par leur barbarie. Le tout au moment où, à l’initiative du PS, se discute une loi pour étendre le droit pour les policiers de faire feu en légitime défense ! De sorte que les tirs à balles réelles reconnus par la préfecture à Aulnay pourraient à l’avenir se faire sur les gens !

Exceptionnelle gravité enfin, et ce n’est pas le moindre, du fait de ce qui a été ensuite mis en mouvement pour provoquer une vague d’émeute urbaine. Les propos tenus par les syndicalistes policiers, les images en boucle des incidents en marge de la manifestation à Bobigny, tout méthodiquement a été fait pour provoquer un embrasement général. L’irresponsabilité médiatique éclatait dans la journée de la manifestation à Bobigny. Deux heures de discours les plus variés et passionnants par les contenus et la construction des pensées. Pas un mot, pas une image ! Une voiture brûle et aussitôt les caméras, comme des mouches affolées par la lumière, bombinent autour du feu. Puis les autorités s’attribuent la gloire d’un enfant sauvé des flammes pour mieux accabler ceux qui ont mis le feu. Mais il s’avère que c’est faux. Et ainsi de suite.

Tout se passe comme si un groupe politiquement engagé avait provoqué des incidents au démarrage de la campagne de madame Le Pen pour obtenir un embrasement favorable aux thèses de l’extrême-droite. Ils ont compté à juste titre sur le sensationnalisme des médias et sur leur irresponsabilité sociale. Ils ont compté sur des responsables politiques épuisés, trop occupés à faire leurs cartons de déménagement. Ils ont réussi. Et à présent voici les unes de journaux papier avec leurs images de flammes et de jets de pierre. Les mêmes qui ont flétri et stigmatisé les manifestants contre la loi El Khomri. De propos délibéré. Et pendant tous ces épisodes, la faillite de l’autorité a éclaté aux yeux de tous. L’État républicain a été mis en impasse totale. Ses dirigeants ont été plus absents que jamais. Et ce n’est pas une visite au chevet de la victime qui fera oublier l’abyssale absence de parole publique du premier magistrat aux heures où chaque mot comptait. Pas un mot pour faire respecter l’honneur du pays abaissé par des policiers dévoyés, indignes de leur uniforme et de la mission pour laquelle ils sont payés.

Je crois que les chefs de l’État, les Cazeneuve et Hollande, déjà lourdement compromis par leurs comportements face aux violences du Testet puis dans toutes les manifestations contre la loi El Khomri, ont peur. Ils ne seraient plus obéis par ces forces désormais incontrôlées auxquelles ils ne sont même plus capables de faire au moins une leçon de morale et de civisme, même à propos de quelques individus ! Pire, en souscrivant à la thèse de l’accident, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux qui avait d’abord renvoyé à la justice le soin de qualifier les faits, s’est tout simplement éliminé de ce qui se joue à cet instant dans la conscience du pays.

L’État, ainsi, est à vau-l’eau dans l’appareil sécuritaire français. L’incurie et l’absence de gestion sérieuse éclate aux yeux de tous.

Ainsi, quand on découvre que les quatre chefs des agences de sécurité française partent en même temps à la retraite, rompant la continuité de l’action de l’État dans un secteur clé de sa sécurité! Comment en est-on arrivé là, comment a-t-on pu tomber si bas ? Cet effondrement en cours de l’autorité de l’État sur lui-même est un des signes les plus inquiétants de la crise de régime qui le mine à cette heure. Je crains que nous soyons désormais à la merci de toutes les provocations !

 

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Agenda

 

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10 février 2017

Journal d'une campagne (5)

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Extrait du blog de Jean-Luc Mélenchon, 9/02/17

Le téléphone rose n’a pas sonné !

http://melenchon.fr/2017/02/09/nom-dun-hologramme/

 

Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !

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Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.

Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.

Lorsque je demande des garanties de bonne foi à BenoîtHamon,  je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.

Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.

Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?

Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?

En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !

El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?

Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.

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La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres.  Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !

Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?

La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?

Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.

Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « …. la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».

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20 janvier 2017

De quelques fables et contrevérités...

tribun.jpgLe 24 février 2016,  au lendemain de l’annonce d’une candidature qui suscita immédiatement des remous en sens divers, j’écrivais ceci :

« Maintenant que Jean-Luc Mélenchon a clairement fait part de ses intentions, chacune de ses apparitions, chacun de ses commentaires, chacune de ses prises de position, chacun de ses coups de gueule, est avidement scruté et sert de prétexte à une déferlante d’invectives et de mauvaise foi. (…) A ne pas douter, rien ne lui sera jamais pardonné et rien ne lui sera dès lors épargné. (…) Nous ne sommes qu’au mois de février 2016 et la route est encore longue jusqu’au mois d'avril 2017 (…) C’est dire si les tentatives de déstabilisation vont se multiplier, les mauvais coups pleuvoir, le bashing anti-Mélenchon s’intensifier ! »  [1]

Ces 11 deniers mois ont lourdement confirmé cette anticipation. Incessantes mises en cause personnelles, insultes répétitives, déformations systématiques de ses propos, manipulations diverses, bobards, … : on ne sait plus où donner de la tête ! Et dans cette entreprise de dénigrement rageur, côte à côte : « journalistes », « experts », adversaires politiques de tous bords, de la « droite » à la « gauche », et même à l’ « extrême-gauche » !

Le « tout sauf Mélenchon » a autorisé toutes les dérives d’une caste et des « idiots utiles » en orbite autour de celle-ci.

Le moment de dresser ici un inventaire des extravagances, des mensonges, des commentaires les plus venimeux, et d’y répondre sans concession.

  • JLM est un homme seul ; il ne représente définitivement que lui-même. C’est peut-être l’assertion la plus mesquine, répandue comme une traînée de poudre, mais vite ridiculisée par les faits, et qui a perdu aujourd’hui toute crédibilité, sauf pour les 5 juin.jpgindécrottables obtus. Plus de 200.000 soutiens directs, 2.000 groupes d’appui en France et des dizaines partout dans le monde, une forte présence sur le net, des salles combles lors de chaque meeting, un bon positionnement dans les « enquêtes d’opinion » : il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que JLM apparaisse comme un candidat incontournable à l’élection présidentielle de 2017 !
  • JLM a un ego énorme. Tous les êtres humains en ont un, à commencer par celles et ceux qui se répandent en accusations de ce type sur les réseaux sociaux pour prouver qu’ils existent ! JLM ne craint pas d’exprimer clairement ce qu’il pense, ce qu’il défend, ce qu’il propose ! A l’évidence, cette capacité à prendre ses responsabilités sans se cacher, sa parole forte et son action décidée bousculent bon nombre de boutiquiers obsédés par la préservation de leur pré carré politicien.
  • JLM est un carriériste. Si c’était le cas, il serait resté au PS et serait devenu ministre de Hollande ! En claquant la porte de la rue de Solférino en 2008,  il a quitté une « zone de confort » pour entrer dans une « zone d’incertitudes » et s’engager  ainsi sur une voie politique aléatoire. Tout le contraire d’un « plan de carrière » réglé comme du papier à musique ! Et puis, à 65 ans, JLM n’a plus rien à prouver…
  • JLM a été membre du PS. Incontestablement. Et il a quitté celui-ci ! N’en déplaise aux dogmatiques et aux sectaires, les êtres humains évoluent et changent. C’est heureux. Car comment pourrions-nous transformer le monde demain si des millions de personnes n’évoluent pas et ne changent pas de trajectoire à un moment donné ? Le fait politique majeur est sa décision de poursuivre le combat politique en rompant avec un PS qu’il estimait irrémédiablement enfermé dans l’impasse de la gestion libérale du capitalisme ! Pour reprendre l’une de ses formules : « ce qui fait sens, c’est la rupture, pas la continuité » !
  • JLM est un professionnel de la politique. Il est député européen, élu au suffrage universel, et il ne cumule ce mandat avec aucun autre ! Il est à noter, au passage, qu’il n’a jamais été compromis dans des affaires judiciaires, fiscales ou éthiques, contrairement à d’autres hommes et femmes politiques. Son engagement de longue date aux côtés des plus faibles constitue un atout, en terme d’expérience,  face à l’oligarchie financière et aux instances libérales européennes.
  • JLM appartient à la franc-maçonnerie. Contrairement à ce que pensent les adeptes de la « démonologie» ou les internautes friands de «complots ténébreux», la franc-maçonnerie n’est en rien une société secrète qui dirigerait le monde, à l’instar des Illuminati !  La franc-maçonnerie,  défenderesse des « Lumières », représente  une éthique, un art de vivre sa relation aux autres, un choix de liberté. Il n’est pas plus illégitime d’adhérer à  cette « spiritualité humaniste »  que de se réclamer du catholicisme, de l’islam ou du bouddhisme ! Par ailleurs, JLM a précisé qu’il avait pris ses distances par rapport à la franc-maçonnerie  car il n’était pas suffisamment disponible pour participer à ses travaux,  investissement politique oblige ! [2]
  • JLM est l’homme politique le plus riche de France. Une véritable légende urbaine, naturellement. Son patrimoine est repris sur son blog et est disponible via internet. Il n’est pas propriétaire d’un château comme une Marine Le Pen ou un François Fillon, et ne vit dans aucun palace doré ! Son traitement de député lui permet de vivre bien, mais il n’appartient pas au club fermé des grosses fortunes.
  • JLM est un pilier du système médiatique. Une affirmation absurde concernant un homme politique dont les relations conflictuelles avec la presse sont de notoriété publique et, hélas, se vérifient chaque jour ! Parler de connivence relève donc d’une mauvaise foi grotesque. JLM a beaucoup moins accès à la « grande presse » que ses concurrents, et celle-ci ne rate jamais une occasion pour le flétrir et tenter de le discréditer. C’est la raison pour laquelle JLM insiste tant sur la nécessité d’ « être son propre média » et a,  par exemple,  développé (non sans succès)  sa « chaîne Youtube » !
  • JLM a voté le Traité de Maastricht. C’était il y a… 25 ans, au siècle dernier ! Il n’a jamais hésité à reconnaître publiquement cette erreur et il n’a jamais prétendu, contrairement à d’autres, qu’il était infaillible. Il suffit de lire son livre « Le choix de l’insoumission »  pour comprendre qu’il a un regard critique (et argumenté) sur un parcours politique long de plusieurs décennies !
  • JLM a soutenu François Hollande. En réalité, le soir du premier tour de la présidentielle de 2012, il  a clairement  appelé à « battre Sarkozy », ce qui impliquait le dépôt d’un bulletin du candidat du PS dans l’urne. Il n’a strictement rien négocié, ni pour lui, ni pour ses proches. Et aucun représentant du « Front de Gauche », à l’époque, n’est d’ailleurs entré au gouvernement !

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  • JLM est populiste. Il est surtout populaire ! Le « populisme»,  comme tous les concepts en «  isme »,  est interprété de multiples manières, notamment péjoratives par les dominants soucieux de décrédibiliser celles et ceux qui les combattent. Mais, au-delà de quelques slogans de commentateurs pressés ou d’ « intellectuels de cour », loin de formules lapidaires de quelques politiciens madrés, il existe un débat international fécond  qui mériterait de longs développements. JLM  le mène avec des personnalités comme la philosophe belge Chantal Mouffe ou des mouvements comme Podemos en Espagne.
  • JLM est nationaliste. Faux. Il n’a aucune conception ethnique de la nation mais une conception politique, qui trouve l’une de ses sources dans le «  liberté, égalité, fraternité »  issu de la conflagration révolutionnaire de 1789. Pour lui, la France n’est pas liée à un affiche liberté.jpgterritoire ; elle est une « nation universaliste ». Lorsqu’il évoque sa « grandeur », il s’agit de sa « grandeur historique » ; lorsqu’il parle de sa « puissance », il s’agit de sa « puissance populaire » ! La stratégie de JLM consiste à centraliser « le poids de l’Etat-nation pour changer la trajectoire politique de l’Europe » et il regrette que « la question de la place de l’Etat-nation constitue l’impensé de tout un secteur de la gauche »  [3]
  • JLM se situe à l’extrême-gauche. C’est inexact : il est de gauche et a toujours revendiqué cette appartenance (pour mémoire, il est membre [fondateur] du Parti de Gauche). L’extrême-gauche est représentée par des formations politiques qui ont nom NPA ou LO. Et JLM rappelle souvent qu’il faut les « respecter» et ne pas entretenir de confusion à ce sujet. Maintenant, pour JLM, il ne s’agit plus tant de rassembler « la gauche » (terme encore plus démonétisé suite au quinquennat Hollande), que de « fédérer le peuple » !
  • JLM soutient les dictatures. JLM défend une conception authentiquement démocratique de la politique (la « démocratie citoyenne») et répète à l’envi qu’il n’a « aucun modèle » et qu’il ne croit pas «qu’il puisse en exister » ! [4] Ce qui n’exclut pas d’observer et d’apprendre de toutes les tentatives d’émancipation dans le monde…
  • JLM soutient Bachar El Assad et est un ami de Vladimir Poutine. Voilà l’une des plus grosses mystifications entretenues par les détracteurs de JLM. Cela n’honore pas les tenants de tels boniments, mais ainsi va cette société de supercherie universelle ! Or, JLM se situe dans un seul « camp » : celui de la paix ! Il rejette explicitement tous les alignements et milite pour une véritable indépendance de la France qui passe, entre autre,  par une rupture avec  l’OTAN ! Il refuse les logiques d’escalade qui conduisent à la guerre et dénonce les ostracismes belliqueux.  Et pour faire progresser la paix, il faut pouvoir parler librement avec tous les acteurs, en ce y compris ceux qui pèsent : USA, Chine, Russie. Couplé à cette position « indépendantiste », JLM plaide pour une nouvelle alliance universelle, une « alliance altermondialiste », par exemple avec les pays d’Amérique latine.
  • JLM défend un programme droitier, en recul par rapport à celui de 2012. Une simple lecture de « l’avenir en commun» suffit à balayer ce propos polémique ! La « France Insoumise » et son candidat préconisent sans ambiguïté une politique de rupture avec les traités européens, le productivisme capitaliste, la Vème République, les dérives fi gauche.jpganti-démocratiques, les politiques « austéritaires » qui renforcent les inégalités, l’atlantisme et le « campisme », …  L’ « avenir en commun », élaboré collectivement durant plusieurs mois,  est le socle d’un programme en évolution permanente, un programme radical qui prend les problèmes à la racine et propose des solutions véritablement alternatives : « révolution citoyenne, assemblée constituante, VIème République, priorité au progrès humain, planification écologique, transition énergétique, autre modèle de production et de consommation pour sauvegarder l’écosystème, sortie du nucléaire, redéploiement de la politique fiscale, éradication de la pauvreté, réduction du temps de travail, protectionnisme solidaire, coopérations altermondialistes et internationalistes, etc. »

L’on pourrait continuer encore longtemps tant les malveillances sont illimitées. Mais laissons les élucubrations à leurs élucubrateurs.

J’aimerais plutôt conseiller aux diffamateurs professionnels  d’arrêter de nous fourguer leur contrebande partisane mensongère et d’enfin oser débattre sérieusement sur le fond, à savoir le projet et la stratégie politiques des « Insoumis ».

Certes, je sais que cet appel est vain.  Beaucoup trop d’individus essaient d’attirer sur eux les feux des projecteurs en démontrant aux puissants leurs capacités de nuisance, espérant sans doute  en retour l’une ou l’autre gratification.

Ils continueront donc à s’accrocher au vieil adage : « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». En espérant bien sûr qu’il en reste beaucoup…

Soit.

phi.jpgToutefois, qu’ils ne se bercent guère d’illusions concernant  leur entreprise destructrice.  Jean-Luc Mélenchon et la « France Insoumise » continueront à creuser leur sillon jusqu’au bout, envers et contre tous les affabulateurs !

La hargne et la vindicte déployées à l’encontre des résistants de l’insoumission traduisent en réalité la crainte du vieux monde et de ses séides !

Une démonstration supplémentaire qu’aujourd’hui tout reste possible !

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[1]  http://rouge-ecarlate.hautetfort.com/archive/2016/02/24/m...

[2] Jean-Luc Mélenchon, Le choix de l’insoumission, Seuil, Paris, 2016, page 227

[3] Op cit, page 328

[4] Op cit, page 269

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