25 mai 2016
Réduire le temps de travail pour changer la vie !
Ce matin, le président du parti des MenteuRs, était l’invité de la RTBF où il a pu égrener ses contre-vérités, sans véritable contradicteur d’ailleurs.
Je ne relèverai pas ici toutes les perles entendues, ce serait trop long.
Je ne m’attarderai donc pas sur les bienfaits du taxshift, sur les énormités concernant la « hausse du pouvoir d’achat », sur le rituel « redressement du pays ».
Je me limiterai à la problématique de la flexibilité et plus particulièrement au dernier projet porté par le ministre CD&V, Kris Peeters.
Selon Olivier Chastel, il est faux d’affirmer que la semaine de 38 heures est remise en cause.
L’obscur leader des libéraux francophones a beau se tortiller sur sa chaise, la réalité et les faits sont toutefois indiscutables. En « annualisant » la durée du travail pour tous les salariés, ceux-ci devront travailler certaines semaines plus longtemps, jusque 45 fois 60 minutes, sans que ces heures ne soient considérées comme des heures supplémentaires !
Mais c’est tout « bénéfice » pour le travailleur surenchérit l’apprenti candide bleu, car il pourra ainsi ajuster ses horaires en fonction de ses besoins.
C’est oublier que le contrat de travail n’est pas synonyme de liberté ou d’égalité entre l’employeur et l’employé, mais qu’il représente au contraire un lien de subordination entre les deux !
En d’autres termes, c’est le patron qui décidera les modalités pratiques de ce processus de flexibilisation généralisée.
Le salarié sera contraint de travailler plus quand il voudrait travailler moins, et de travailler moins quand il pourrait travailler plus.
Au-delà de ce débat sur l’organisation du travail (subie), se pose surtout la question de la durée du temps de travail.
Aujourd’hui, avec un chômage de masse persistant, avec les progrès de la productivité et avec le développement de technologies sans cesse plus performantes, ce qui devrait être à l’ordre du jour est une réduction radicale du temps de travail !
La Suède, qui n’est pourtant pas un pays bolchévik, expérimente actuellement la semaine des 30 heures.
Chez nous, dans le mouvement syndical et dans les partis de gauche, cette vieille revendication du mouvement ouvrier retrouve enfin des couleurs.
Et si l’on veut dépasser l’horizon du court ou moyen terme, nous devrions même nous fixer pour but la demi-journée de travail !
Travailler moins travailler tous, sans détérioration de la qualité de vie au boulot et sans pertes de revenu, pour ouvrir la voie à une société du temps libéré, voilà l’objectif central pour le mouvement social dans son ensemble.
Naturellement, pour concrétiser une telle ambition politique, un changement radical des rapports de forces entre classes est indispensable
Ce qui passe par un durcissement des luttes, car il sera impossible d’inverser le cours des choses en se contentant de défilés à Bruxelles ou de grèves éparpillées dans le temps.
Ce qui nécessite aussi la défense d’alternatives claires et un combat sans concession contre ce gouvernement des droites qui ne cèdera jamais autour d’une table de « concertation ».
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07 mai 2016
Autoritarisme anti-syndical
La chaîne RTL-TVI, en collaboration avec le quotidien L’Echo, a récemment réalisé une « enquête » sur la « face cachée des syndicats ». Nous avons eu droit, sans surprise, aux traditionnels clichés : du « trésor de guerre camouflé des syndicats » à « l’opacité de leur gestion », en passant par la détention suspecte d’innombrables propriétés immobilières, les voyages de confort à l’étranger, etc. Bref, les organisations syndicales manquent de transparence et ne sont guère soumises à un contrôle rigoureux. Certes, il n’y a là rien de bien neuf sous un soleil estival revenu. Voilà longtemps déjà qu’est orchestrée une campagne médiatique visant à discréditer le mouvement syndical. Ainsi, il ne se passe pas une action de grève sans qu’une chaîne de télévision (ou l’autre) ne mette en scène un « micro-trottoir » où un quidam vient témoigner au sujet de la sempiternelle « prise en otage » des citoyens ! Face à ce rouleau compresseur idéologique, il est important d’allumer des contre-feux en rappelant un certain nombre de faits :
2. Ce sont les banques et le secteur financier qui portent une lourde responsabilité dans les difficultés actuelles, mais ce sont les victimes de la « crise globale du capitalisme » qui sont priées de régler la note. Par ailleurs, cette volonté rageuse de vouloir frapper le plus grand nombre tout en ménageant les possédants et les nantis, est dénuée de pertinence sur le plan économique. Le recul social provoquera de nouvelles récessions qui serviront à leur tour de prétexte pour amplifier les politiques d’austérité. Entretenant ainsi une 3. «Les syndicats abusent» tempêtent les faiseurs d’opinion. Heureusement que les syndicats ont «exagéré» au cours des 150 dernières années, car sans le combat ininterrompu des salariés et de leurs organisations, pas de suffrage universel, pas de Sécurité Sociale, pas de congés payés, pas de journée de 8 heures, pas de droit du travail, pas de conventions collectives, pas d’indexation des salaires,… . Ce sont ces « conquêtes sociales » arrachées de haute lutte qui nous garantissent aujourd’hui encore un (relatif) bien-être, et ce sont celles-ci qui sont fortement contestées par la classe dominante, depuis plus de 40 ans déjà !
4. «La grève pénalise d’abord les citoyens qui veulent travailler» ajoutent les mêmes propagandistes zélés de l’establishment. La grève entraîne surtout des difficultés pour les grévistes eux-mêmes, qui sacrifient une partie de leur salaire et qui, dans beaucoup d’entreprises, subissent des pressions et des menaces patronales. Et elle est rendue quasiment impossible dans les PME, «légalement» privées de toute représentation syndicale, où le chantage au C4 est réel. Elle n’est donc jamais organisée pour le fun, et présenter les travailleurs qui débrayent comme des fêtards en quête d’une journée de congé supplémentaire est une mystification qui doit être clairement dénoncée! 5. Celles et ceux qui critiquent les organisations syndicales profitent de leurs combats, car chaque avancée sociale bénéficie à l’ensemble des travailleurs, syndiqués ou non syndiqués ! On a rarement vu un détracteur du syndicalisme (journalistes y compris) refuser une augmentation salariale, un avantage financier ou un aménagement favorable des conditions de travail, obtenus par les syndicats !
Au-delà de la stigmatisation pure et simple de l’action syndicale, la campagne de dénigrement permanente vise à convaincre « l’opinion publique » de la nécessité à remettre en question le droit de grève et à imposer la « personnalité juridique » à des organisations jugées « irresponsables ». La confrontation est engagée de longue date déjà. Lors de chaque conflit, le patronat n’hésite pas à avoir recours aux tribunaux pour faire interdire les piquets de grève. Et les partis de droite multiplient les initiatives législatives pour affaiblir les capacités et possibilités d’action du mouvement syndical ! Le message est dénué d’ambiguïté : l’ordre du capital doit être respecté, point barre !
Il appartient au mouvement syndical dans son ensemble à prendre conscience des défis qui lui sont lancés et à relever le gant. Nous ne sommes pas confrontés uniquement à un débat académique sur le choix de la meilleure politique à suivre pour sortir de la crise, nous sommes également menacés par des attaques concrètes et multiformes contre le « mouvement ouvrier ». Des agressions qui s’inscrivent dans une véritable guerre engagée au niveau européen (et au-delà) contre les travailleurs salariés et les allocataires sociaux, dans le but d’infliger au monde du travail un impressionnant recul social, nouveau point d’appui pour augmenter toujours plus les profits des entreprises et des multinationales. Qui a dit que la « lutte des classes » était un concept archaïque ? @
UN VRAI DEBAT POLITIQUE
Les militants et délégués, les appareils et les permanents, les responsables et dirigeants syndicaux ne sont évidemment pas à l'abri de la critique. Mais il s'agit d'un débat politique interne au mouvement ouvrier, en toute autonomie par rapport à l'adversaire de classe ! Il n'appartient pas au MR ou à la NVA d'organiser le fonctionnement des syndicats ou de leur dicter une ligne de conduite ! Cette prérogative appartient aux travailleurs et affiliés, dans la lutte permanente pour une authentique démocratie syndicale ! Pour reprendre une formule de la CSC, lors de l'un de ses congrès : "syndicalisme de base, base du syndicalisme" ! |
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04 mai 2016
Renverser la table !
On ne l’attendait plus mais pourtant, comme le printemps, il est enfin de retour.
Qui ?
Le « plan d’action » syndical contre la politique gouvernementale !
Car les instances de la FGTB et de la CSC ont finalement décidé de sortir de leur léthargie.
Voici ce qui est planifié :
- Le 24 mai. Manifestation fédérale interprofessionnelle à Bruxelles, en front commun.
- Du 25 mai au 17 juin. Actions à thèmes dans tout le pays. Modalités à définir.
- Le 31 mai. Manifestation des services publics à Bruxelles, avec un « appui » du secteur privé.
- Du 20 au 24 juin. Sensibilisation dans les entreprises autour des « effets néfastes de la politique du gouvernement Michel».
- Le 24 juin. Grève nationale de la FGTB. La CSC laisse le soin à ses centrales de se prononcer ( !).
- Le 29 septembre. Manifestation fédérale interprofessionnelle à Bruxelles, en front commun.
- Le 7 octobre. Grève générale des trois syndicats : CSC, FGTB, CGSLB.
Ne coupons pas des ailes de coccinelle en quatre, cette annonce est positive !
Pour autant qu’il s’agisse d’un véritable point de départ et non une dernière salve avant un repli généralisé en attendant des temps meilleurs…
Bref, cette volonté d’en découdre maintenant affichée n’épuise pas le débat :
- Il faudra aller jusqu’au bout des actions prévues et ne pas les « suspendre» à la première manœuvre du gouvernement (velléités de reprendre la « concertation sociale », déclarations « rassurantes » de l’un ou l’autre ministre, …) !
- Suite à la coupure des vacances d’été, il y aura une relance de la mobilisation jusqu’au… 7 octobre. Et ensuite ? Un enlisement dans des « évaluations » sans fin ou une amplification rapide de la lutte, avec cette fois plus que des manifestations ou des grèves limitées à 24 heures ? La place ne sera plus aux tergiversations si l’on ne veut pas galvauder les chances d’une victoire !
- Le mouvement syndical conteste les mesures austéritaires de cette coalition des droites, mais quelle est son alternative ! Quelles solutions de rechange en matière économique et sociale, par exemple ? Et quelle majorité politique pour les mettre en œuvre ? Rien n’est clair à ce niveau. Et il serait opportun de s’inspirer de la démarche de la FGTB de Charleroi pour sortir de l’impasse politique !
Rien n’est par conséquent déjà acquis avec ce coup d’accélérateur syndical.
Cette fois, il appartiendra à tous -militants, travailleurs, allocataires sociaux, citoyens, …- de transformer l’essai en points gagnants…
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Pas d'atermoiements
Le gouvernement pourrait-il céder sous la pression de la mobilisation syndicale ou dans le cadre d’une « concertation sociale » ?
Voilà une question qui mérite d’être posée, vu certains discours tenus par des syndicalistes ou des responsables politiques « d’opposition ».
Ne tournons pas autour de la marmite stratégique, il s’agit d’une grossière illusion.
Jamais les partis de droite qui composent cette coalition, à commencer par la NVA, ne reculeront d’un pouce. Il y va de leur crédibilité auprès d’un électorat réactionnaire et de leurs mandants du patronat.
Si nous voulons obtenir le retrait des innombrables mesures rétrogrades qui s’accumulent depuis deux ans, il faudra chasser au plus vite l’exécutif fédéral actuel.
Subir l’austérité ou dégager Michel, il n’y a pas d’autre issue !
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