23 septembre 2016
Rubrique-à-brac... politique (I)
Le gouvernement De Wever-Michel n’est pas seulement brutal, il est également incompétent (notez qu’il peut y avoir un lien entre l’un et l’autre !). En juillet, l’effort budgétaire était estimé à 2,4 milliards €. Il apparaît maintenant qu’il faudra réaliser une purge de 4,2 milliards € ! Mais il n’y aura aucune remise en cause des politiques austères inefficaces (sauf -et ceci explique sans doute cela- pour le taux de profit du patronat). Nous voilà donc reparti pour un tour de vis supplémentaire dans les « dépenses publiques », les salaires et les allocations sociales. Car l’austérité appelle l’austérité, et nous continuerons à la subir, au moins jusque 2019 !
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Charles Michel affirme que l’on ne peut comparer Marie-Christine Marghem à Jacqueline Galant. Il a raison : elle est pire ! Cette ministre, particulièrement dévouée à Electrabel, prend beaucoup de liberté avec la vérité. Mais inutile de prioritairement la cibler. Le mensonge est la marque de fabrique de cette coalition des droites !
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La Wallonie n'a jamais exporté autant d'armes vers l’Arabie saoudite : plus de 60 % des ventes d’armement de la FN en 2015. Certains s’en indignent car ce pays n’est pas un modèle de démocratie (euphémisme) et soutient des organisations terroristes. Pour autant, le commerce des armes avec des pays démocratiques est-il plus défendable ? A l’évidence, non. Mais le business de la mort restera florissant tant que nous ne romprons pas avec le capitalisme.
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Extraits d’un communiqué de l’agence BELGA : « La proposition du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine de troquer une augmentation salariale immédiate contre des contributions supplémentaires au système de pension complémentaire passe mal auprès des syndicats (…) "Nous exigeons avant tout que le gouvernement travaille à un premier pilier solide car de nombreux travailleurs ne bénéficient pas encore de pension complémentaire ou celle dont ils disposent est d'un montant très bas", dénonce ainsi la CSC, en pointant le cynisme de la proposition. "Le message du ministre, c'est que les gens vont devoir travailler plus longtemps et qu'en plus, ils devront veiller eux-mêmes à leur pension", ajoute-t-on du côté du syndicat chrétien. Discours identique à la FGTB où l'on pointe la "nouvelle arnaque" du ministre Bacquelaine qui veut remplacer l'éventuelle augmentation de salaire discutée au sein du Groupe des 10 par "une pension capitalisée" alors que le gouvernement a lui-même réduit le taux garanti sur ces pensions de 3,25 à 1,75% ». Ceci démontre surtout que la politique de désarmement unilatéral des syndicats (annulation de la grève générale du 7 octobre !) est illusoire : ce gouvernement demeure inflexible et continue son offensive de régression sociale tous azimuts. Il serait peut-être temps du côté syndical, pour rester dans la métaphore militaire, de changer son fusil d’épaule…
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21 septembre 2016
Plan d'inaction syndicale !
C’était prévisible et c’est maintenant décidé : la grève générale planifiée le 7 octobre est annulée par les « états-majors » de la CSC et de la FGTB. Au motif que cet arrêt généralisé du travail serait prématuré et qu’il faut attendre les mesures qui seront prises par l’exécutif fédéral dans le cadre de l’exercice budgétaire en cours ! Comme si la politique de profonde régression mise en œuvre, jusqu’ici, par Charles Michel et ses comparses, n’était pas une raison suffisante pour amplifier la mobilisation !
Incompréhensible ?
Hélas, non !
Depuis l’intronisation de la coalition des droites, la « stratégie syndicale » consiste à donner l’illusion d’une véritable contestation de la politique gouvernementale. En réalité, il s’agit surtout de donner du temps au temps en éparpillant quelques « actions » dans la durée, telles les sempiternelles manifestations à Bruxelles, sur l’axe Nord-Midi. Et ensuite, camarades affiliés, circulez, il n’y a plus rien à voir ! Juste à attendre sagement les prochaines consignes…
Le but réel de toute cette mise en scène est de tenir l’église ou la maison du peuple au milieu du « modèle social belge », jusqu’aux élections législatives de 2019, en misant sur une issue plus favorable. En clair, la constitution d’un gouvernement un peu moins à droite, qui (ré-) instaurera un semblant de « concertation sociale » !
Mais comment peuvent-ils manœuvrer de la sorte sans susciter de vives réactions de la « base » ?
Parce que nous payons quarante années de « crise », de restructurations industrielles, de chômage de masse, de défaites et de reculs sociaux, qui ont semé beaucoup de désarroi et qui ne facilitent pas un engagement résolu pour une « autre politique », jugée hors de portée !
Parce que les gauches, politique et syndicale, sont affaiblies et éprouvent de grandes difficultés à répondre aux défis du monde d’aujourd’hui !
Parce que le modèle « productiviste et consumériste » aliène, pousse au repli « hédoniste » sur la sphère privée, gangrène les solidarités et favorise les comportements égoïstes !
Parce que l’idéologie dominante et l’hégémonie culturelle des puissants colonisent l’imaginaire populaire !
Parce que le capitalisme (financier) est un système irrationnel, et que cette irrationalité imprègne tout le « corps social » !
Tout n’est pas perdu mais la voie pour en sortir est étroite.
En témoignent l’âpreté et la complexité des débats « stratégiques » à gauche, partout en Europe (Grèce, Espagne, France, …) et dans le monde, pour trouver une issue aux impasses actuelles.
J’y reviendrai.
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07 septembre 2016
Un tragique "air de déjà-vu" !
« 2.200 personnes sacrifiées par la multinationale Caterpillar, et des milliers de victimes collatérales à prévoir. Pas un mot de l'Ocam. Quel niveau d'alerte contre le capitalisme en voie de radicalisation permanente ? »
Voilà le commentaire laconique que j’ai « posté » sur Facebook, il y a 72 heures.
Derrière le sarcasme, il y a la consternation, la mauvaise humeur, la révolte.
Mais il n’y a pas l’étonnement.
Car l’histoire économique a une fâcheuse tendance à se répéter et voilà longtemps que des annonces brutales de restructurations avec pertes d’emplois massives viennent régulièrement alimenter l’actualité.
En effet, le capital ne connaît qu’une seule divinité : le profit ! C’était évident hier comme c’est encore évident aujourd’hui, et comme ce le sera toujours demain…
Dès lors, comment ne pas être surpris par la « surprise » des responsables politiques et syndicaux. Qui chaque fois entonnent les mêmes refrains : « nous n’étions pas informés », « nous n’avons pas vu venir l’imprévisible », « pourtant nous avions récemment accepté de consentir de gros efforts pour pérenniser le site et l’emploi », « nous avons toujours orienté notre politique fiscale et de subsides pour que la Belgique soit une terre d’accueil pour les investissements étrangers », etc.
Las. Le même scénario se reproduit depuis des décennies et la même amnésie frappe les « décideurs » de tous les horizons !
Les champions de la mémoire sélective ne tirent jamais la moindre leçon de ces embardées anti-sociales à répétition, quel qu’en soit le « coût humain » !
Les ministres continueront donc à nous vanter leur politique de Saint Nicolas en faveur des entreprises et des multinationales ; le premier d’entre eux s’enfoncera toujours plus dans le déni de réalité et continuera à marteler, sans rire, son slogan de prédilection : jobs, jobs, jobs.
Pour leur part, les syndicalistes, qui ont du galon, multiplieront les coups de menton virils et les déclarations vigoureuses qui… ne seront malheureusement jamais suivis d’actions à la hauteur du défi.
Et la grande majorité de la population, après avoir manifesté (très) brièvement son dépit, retournera à ses obligations et occupations quotidiennes.
Ainsi va la vie dans le capitalisme réellement existant.
Pour mettre fin aux désastres de ce mode de production et de consommation, pour se débarrasser des règles du jeu néo-libérales, il est indispensable de rompre avec ce système.
C’est possible… mais uniquement si une volonté massive des travailleurs et des citoyens s’exprime pour engager un tel combat politique. Ce qui, à l’évidence, n’est pas à l’ordre du jour de leurs préoccupations présentes !
Cette bataille pour inverser la trajectoire de la société doit être envisagée sur le long terme. Devenir hégémonique sur le plan idéologique et culturel, renverser les rapports de force pour changer la vie et être en position de transformer le monde, voilà un chemin particulièrement escarpé.
Il n’existe aucun raccourci pour le contourner, ni aucune recette miraculeuse pour atteindre l’émancipation souhaitée.
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Un nouveau tsunami (anti-)social dévastateur
Avec la fermeture du site de Gosselies annoncée brutalement par la direction de la multinationale Caterpillar, ce sont 2101 emplois directs qui passeront à la trappe !
Auxquels il faudra ajouter les pertes d’emplois chez les sous-traitants qui seront impactés par cette liquidation. Selon certaines estimations, 5000 emplois seraient en jeu ici !
L’apocalypse pour les travailleurs donc, mais certainement pas pour les actionnaires de Caterpillar qui ont bénéficié pour 1,4 milliards € de dividendes !
Le couperet, tombé à l’aube du week-end dernier, constitue une nouvelle illustration de la faillite des politiques gouvernementales, basées sur la multiplication de cadeaux et échafaudages fiscaux en faveur des grandes entreprises, au nom de l’emploi et du bien-être social ! Mais les 61 millions € d’intérêts notionnels empochés par la multinationale, pour ne prendre que cet exemple, n’ont absolument pas garanti quoi que ce soit ! Exceptés bien sûr les profits patronaux !
Ni d’ailleurs les sacrifices acceptés régulièrement par les organisations syndicales, elles aussi au nom du « maintien de l’activité économique » et de la « défense de l’emploi ».
Ainsi, en 2013, 1400 des 3700 emplois avaient été supprimés, afin de « diminuer les coûts ». Le personnel avait accepté, sous le chantage, de subir encore plus de « flexibilité » (annualisation temps de travail). En vain !
Face à ce tremblement de terre, les porte-parole du gouvernement et des partis politiques se contentent de verser une larme, de partager leur « tristesse » et d’exprimer leur « compassion ». Mais ces hypocrites se gardent bien d’avancer une seule solution concrète ! Seul le PTB propose la réquisition des terrains, des bâtiments et des machines comme point d’appui au combat pour la sauvegarde de l’outil et de l’emploi…
Structurellement, pour éviter de telles séismes à l’avenir, il est urgent de mettre fin aux mécanismes fiscaux (payés par la collectivité !) favorables aux multinationales, il est essentiel de conditionner la moindre aide publique, et il faut légiférer pour interdire tout licenciement (au minimum dans des sociétés qui accumulent des bénéfices et rémunèrent royalement leurs actionnaires).
Evidemment, il est inutile de se cacher derrière son petit doigt. C’est facile à dire, c’est plus compliqué à réaliser. Le PTB a deux sièges (sur 150 !) au Parlement fédéral et, actuellement, il n’existe pas de majorité politique pour mettre en œuvre ce type de programme.
D’autant que la mobilisation reste faible. Il fut un temps où l’entreprise, après une telle annonce, aurait été immédiatement occupée par les ouvriers et les employés.
Rien de tel ici : les syndicats appellent « au calme », demandent aux travailleurs de rester « dignes » (sic) et de respecter « leur contrat de travail » ! Comme si la « concertation » à venir dans le cadre de la « loi Renault » allait vraiment changer la donne !
Pas plus que la seule « concertation sociale » ne peut imposer un changement de cap au gouvernement NVA-MR, la procédure légale prévue ne pourra sauver Catterpillar-Gosselies !
Bref, on croit rêver devant tant de (vraie fausse) candeur, mais il s’agit en réalité d’un cauchemar.
Le mouvement ouvrier s’enfonce dans une impasse et ses principaux dirigeants évitent systématiquement des choix qui permettraient de trouver une issue : syndicalisme de combat, mobilisation générale, alternative anticapitaliste , travail politique et idéologique pour gagner l’hégémonie sur le terrain institutionnel (une « révolution citoyenne »), …
Alors oui, la mise en œuvre de solutions de rechange et la rupture avec ce système sont difficiles et prendront du temps, beaucoup de temps.
Mais il n’existe pas d’autre choix.
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