15 février 2019
Réchauffement climatique et mobilisation populaire
La mobilisation continue, massive et auto-organisée des jeunes «pour le climat» constitue un fait inédit important. Elle secoue positivement l'inertie des gouvernants/décideurs. Elle a le mérite d'attirer spectaculairement l'attention sur la nécessité d'une indispensable et radicale «modification des lignes» en matière de protection de notre «écosystème» . Et elle favorise un vaste débat dans la société.
C'est d'ailleurs pourquoi elle inquiète tant les puissants, peu friands d'agitation réellement démocratique, toujours susceptible de créer de «l'instabilité» inopportune pour leur business !
Ce n'est donc pas un hasard si des contre-feux ont d'ores et déjà été allumés pour préserver d'immuables privilèges de classe et de pouvoir.
Ainsi, d'aucuns s'efforcent d'infantiliser la population pour la convaincre qu'elle est la principale responsable de cette «crise écologique» qui ne peut plus être minimisée.
Cette manoeuvre, destinée à culpabiliser le plus grand nombre, n'est évidemment pas anodine. Le but est de faire accepter à chacun(e) de nouvelles mesures draconiennes d'austérité -repeintes en vert pour la circonstance !- au nom de la sauvegarde de la planète, «notre bien commun».
Nous présenter la facture de l'impasse environnementale actuelle afin d'épargner les véritables responsables de celle-ci, tel est le défi relevé par des «élites» qui ont les moyens de leurs ambitions !
Cette offensive idéologique ininterrompue exige une riposte.
Commençons par appeler un chat un chat, et une diversion une diversion ! Les grands coupables de l' «écocide» en cours ne sont pas les individus, et leurs efforts personnels de rédemption verte -aussi louables et pertinents soient-ils !- ne permettront pas, in fine, d'éradiquer le péril.
La très lourde responsabilité du cul-de-sac actuel est bel et bien celle d'un mode de production/consommation qui a un nom : le capitalisme ! Lequel n'acceptera jamais une remise en cause inconditionnelle de sa nature profonde ! Car le principal mobile de ce système est l'accumulation illimitée d'argent ! Il n'a qu'une seule véritable obsession : la croissance... des profits ! Et peu lui importe le bien-être, l'épanouissement, le bonheur ou le futur des femmes et des hommes qu'il spolie !
Le cap doit donc être maintenu, sans fléchir. Il faut continuer à produire toujours plus, n'importe quand, n'importe comment et n'importe quoi. Il faut sans relâche inciter les «consommateurs» à acheter de manière compulsive un maximum de marchandises, afin que le pognon continue à couler à flots dans les coffres-forts de la classe possédante !
Tant qu'il n'y aura pas rupture anticapitaliste, l'humanité continuera à être sacrifiée sur l'autel de l'intangible finalité de la rentabilité financière à (très) court terme.
Or, le «capitalisme vert» est un fantasme qui semble bien durable !
Las, beaucoup continuent à le propager, même dans le «mouvement contre le réchauffement climatique». Beaucoup persistent à ignorer la responsabilité «systémique» décisive de la dérive mortifère accélérée de notre temps. Et beaucoup colportent une vision d'un monde désormais séparé en deux blocs. Mais attention, il ne s'agit plus de la «vieille» division entre bourgeoisie et prolétariat, ni celle plus récente entre oligarchie et peuple ! Non, il s'agit d'une opposition articulée autour de la priorité écologique (au demeurant incontestable), entre les informés et les ignorants (du dossier), entre les conscients et les insouciants (du danger), entre les éclairés (des effets nocifs de la surconsommation) et les obscurantistes (du consumérisme). Et comme il y a urgence -il est même sans doute déjà bien tard pour empêcher le basculement redouté...- le délai nécessaire pour convaincre est décrété épuisé !
Dès lors, ces belles âmes estiment qu'il va falloir agir vite pour protéger l'espèce humaine de ses propres turpitudes (recyclage de cette vieille antienne consistant à vouloir faire le bonheur des gens contre eux-mêmes!), en prenant d'autorité des mesures fortes et décomplexées contre «ceux-d'en bas» pour finalement épargner «ceux d'en haut» !
L'épisode de la «taxe carbone» sur le diesel automobile -qui a servi de détonateur au mouvement des «gilets jaunes» en France- est illustratif de cette orientation austéritaire qui n'empêchera toutefois pas la catastrophe annoncée de se produire. N'en déplaise aux inconditionnels du libéralisme de toute obédience qui font obstinément confiance à ses recettes éculées pour résoudre les phases critiques d'une conjoncture.
Sans un changement de logiciel socio-économique et des choix énergétiques qui en découlent, aucune réponse crédible n'est envisageable, à terme.
Le capitalisme (vert) n'est pas un débouché au bouleversement climatique ! Il doit par conséquent être combattu pied à pied parce qu'il nourrit l'illusion d'être la solution alors qu'il est en réalité le problème !
Un mot concernant les théories d'un «effondrement» imminent et les prévisions d'une apocalypse incontournable pour l'espèce humaine.
Les tenants de cette conception catastrophiste considèrent qu'il est maintenant trop tard pour inverser le cours de notre destinée et qu'un «écroulement systémique global» est inéluctable ! Il ne s'agit donc plus de lutter contre le réchauffement climatique, il ne s'agit plus de tenter d'arrêter la course folle vers l'abîme, il s'agit de se préparer à la chute finale devenue inévitable (et même pour certains imminente !), afin d'en minorer les effets...
Pour ce courant, il est aujourd'hui impossible de structurer une opinion majoritaire autour de l'exigence d'affronter les urgences écologiques, et les débats concernant une «transition énergétique» sont désormais incongrus car cette perspective sera trop longue à mettre en oeuvre !
L'action de masse, et sa traduction éventuelle dans le champ institutionnel, est jugée dépassée et les réponses collectives inopérantes. L'heure d'un Big Bang militant est arrivée, et il appartient maintenant à une minorité engagée (et parfois enragée ?) -qui elle a compris pleinement les enjeux vitaux de l'heure !- de promouvoir des actes de rébellion afin de montrer le chemin à suivre.
Bref, au nom de la nécessité de renouveler l'approche du combat pour sauver la terre et les espèces qui la peuplent, voilà une bien ancienne «conception avant-gardiste» qui revient à la surface après avoir déjà été largement expérimentée sur d'autres terrains politiques, en particulier au vingtième siècle, avec des échecs retentissants à la clé !
Je ne sous-estime pas le risque d'une fin tragique [1], mais pour autant, je ne partage aucunement cette approche inspirée par l'effroi.
Il ne peut exister d'alternative que démocratique !
La société ne peut être transformée et le monde ne peut être changé si une majorité de la population mondiale ne le souhaite pas !
Sans une adhésion et une mobilisation massives, point d'issue défendable.
Car l'autre voie serait celle d'un projet totalitaire, celle d'une dictature d'un groupe restreint «détenteur de la vérité», qui serait seul autorisé à l'imposer à l'ensemble de la collectivité !
Ne pas permettre au plus grand nombre d'intervenir directement dans les domaines qui le concernent directement et qui déterminent son destin, conduira immanquablement à une déconvenue lourde de conséquences pour notre avenir ! Une minorité, aussi perspicace soit-elle, ne peut se substituer à l'immense majorité !
Il faut tirer à cet égard les enseignements du XXème siècle et de l'insuccès notoire des « projets émancipateurs ». Aucune dictature -brune, bleue, rouge ou... verte- ne peut répondre avec succès aux défis et aux enjeux d'une période historique ! Et aucune fin ne justifie les moyens, les moyens mobilisés devant toujours être en adéquation avec les fins visées [2] !
Une humanité différente, plus respectueuse des êtres humains et de la nature, débarrassée des affres du capital, de la lutte de tous contre tous et de la frénésie de l'enrichissement personnel, ne pourra être édifiée avec des méthodes autoritaires, brutales, despotiques !
Mais personne ne souhaite cela, me direz-vous ?
Pas sûr ! Ne fut-ce qu'inconsciemment...
Et puis des dynamiques nauséabondes peuvent se matérialiser à travers certains choix et certaines dérives d'une «écologie punitive», pour ne pas parler de «sectes vertes» prétextant savoir ce qui est bon pour la planète et pour les gens... à leur place !
Alors, de deux choses l'une : ou il est possible de construire des mobilisations et des majorités populaires capables de mener la lutte pour un sauvetage climatique efficient ; ou il est impossible de le faire dans les délais requis, et dans ce cas, désolé, l'avenir s'annonce encore plus sombre que ce que les porte-parole des théories catastrophistes appréhendent...
Il n'existe aucun raccourci dans les confrontations politiques, ni aucune astuce permettant d'éviter un travail de construction «hégémonique» en faveur de projets de société «révolutionnaires» respectueux des êtres humains et de la nature, nécessairement en rupture avec les pratiques productivistes guidées par la recherche précipitée d'un maximum de gains financiers !
Bref, et ce sera ma conclusion stratégique provisoire : évitons le piège du «substitutisme» !
On ne remplacera pas le peuple comme acteur historique central par des minorités hardies qui s'octroieraient le droit de parler et d'agir à sa place !
Il n'existe pas de solution de rechange acceptable en dehors d'une dynamique de masse, et tout engagement (salutaire et stimulant) de groupes d'éclaireurs militants ne peut être fécond que dans un cadre mobilisateur plus ample...
Il serait dès lors contre-productif de refuser de s'investir encore -au nom d'une hypothétique (proche) fin du (d'un) monde- pour gagner l'hégémonie, idéologique, culturelle, politique... même si cet engagement est chronophage !
Ce n'est pas gagné ? Bien sûr ! C'est mal parti ? A l'évidence ! Mais la difficulté de réussir n'autorise pas l'enfermement dans un « avant-gardisme sui generis» synonyme d'impasse anti-démocratique...
@
[1] En réalité, la principale menace pour l'espèce humaine n'est pas (seulement) «la crise du réchauffement climatique» ! Le danger numéro un reste une guerre nucléaire intégrale, car dans ce cas de figure, vu le stock d'armement accumulé depuis la fin du second conflit mondial, quelques minutes -au maximum quelques heures !- suffiront pour supprimer les conditions de toute vie sur terre ! Curieusement, ce péril semble de plus en plus négligé et ne suscite plus guère aujourd'hui de mobilisations significatives. Le temps des grandes manifestations du puissant «mouvement de la paix», que j'ai connues naguère, notamment dans les années 80 du siècle dernier, paraît ainsi révolu. Tout se passe comme si la chute du Mur de Berlin et l'évaporation de l'URSS avaient mis fin à toute menace militaire généralisée ! C'est gravement sous-estimer le caractère irrationnel du capitalisme globalisé et de ses dirigeants actuels ! Et penser que l'on peut accumuler des «armes de destruction massive» (pour reprendre le concept cyniquement popularisé par l'ineffable Colin Powell), sans qu'elles ne soient jamais utilisées, est un pari audacieux que je me garderai bien de tenir...
[2] Il n'est pas inutile de relire le vieux Trotsky concernant cette «dialectique de la fin et des moyens», souvent caricaturée par ses détracteurs ! Voir : TROTSKY Léon, Leur morale et la nôtre, Editions de la Passion, Paris, 2003. Ou, pour le dialogue à ce sujet avec le philosophe pragmatique Dewey : DEWEY John et TROTSKY Léon, Leur morale et la nôtre, La Découverte, Paris, 2014.
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12 février 2019
La campagne en folie (4)
Information lue dans La Libre de ce mardi.
Depuis le 1er janvier 2015, le droit aux allocations d’insertion (versées aux chômeurs qui n’ont pas encore suffisamment travaillé pour bénéficier d’allocations de chômage) est limité, sauf exception, à un maximum de 36 mois.
Pour mémoire, cette infâme décision avait été prise par le gouvernement Di Rupo et a ensuite été renforcée par le gouvernement Michel !
En Wallonie, entre 2015 et août 2018, et conformément à cette législation socialement rétrograde, 29.495 personnes sont ainsi arrivées en «fin de droit» .
Sur les 19.000 personnes exclues en 2015, 26,3 % avaient trouvé du travail deux ans plus tard. C’est 5 % de moins qu’un «groupe de référence» de demandeurs d’emploi tirés au sort et présentant les mêmes caractéristiques en termes d’âge, de sexe et d’expérience professionnelle.
Plus de la moitié (53 %) n’était ni au travail, ni en formation, ni inscrite au Forem !
Bref, grâce à Elio et à Charles, fidèles relais de la doctrine néo-libérale, plus d'allocations, plus d'emplois, plus de perspectives professionnelles pour des milliers de personnes !
Et certains feignent de découvrir le «taux de pauvreté» particulièrement élevé dans ce pays...
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La campagne électorale bat son plein. Chaque jour apporte son lot de déclarations croquignolesques. Ce matin, à la RTBF, le vice-président du PS, Ahmed Laaouej, a apporté son soutien à la grève de ce 13 février et a estimé qu'il fallait rétablir la justice salariale. Fort bien.
Mais, nom d'un Schtroumpf, pourquoi son parti ignore-t-il cette légitime «justice salariale» lorsqu'il est au pouvoir ?
Petit rappel.
C'est le gouvernement Dehaene I (CVP-PS-SP-PSC) qui a traficoté notre système d'indexation, en instaurant par arrêté royal (24/12/1993) l' «indice santé lissé des prix à la consommation des quatre derniers mois» ! Une mesure combattue à l'époque par la FGTB, notamment dans le cadre de ses actions contre le tristement mémorable «plan global» !
C'est le gouvernement Dehaene II (même majorité CVP-PS-SP-PSC) qui a imposé une norme déterminant la marge d'augmentation des salaires («loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l'emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité» !), et qui enferme depuis lors toutes les négociations interprofessionnelles dans un carcan !
A moins de faire preuve d'un optimisme indécrottable, difficile d'accorder un semblant de crédibilité à une formation politique habituée aux gesticulations dans la période qui précède chaque élection, et sitôt oubliées dès l'entame de négociations pour une nouvelle participation gouvernementale (avec les droites, comme il se doit pour une «social-démocratie» fidèle gestionnaire du capitalisme) !
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Donc Kris Peeters a agité le spectre du «confédéralisme». Comme précisé précédemment dans cette rubrique, il s'agit juste d'un épouvantail brandi par un ministre aux abois, entièrement dévoué à la cause patronale, et soucieux de faire rentrer les syndicats dans le rang. La «paix sociale», plutôt que la «conflictualité sociale», afin de sauvegarder la «compétitivité» des entreprises, ou plus exactement pour leur garantir un maximum de profits...
Naturellement, les réactions scandalisées n'ont guère tardé, au nom de la défense de la sacro-sainte Belgique !
La «question nationale» reste un tabou pour beaucoup y compris au sein de «la gauche», à commencer par le PTB-PVdA !
Je ne partage pas cette frilosité.
Je suis favorable au droit (démocratique) des peuples à l'autodétermination et je n'ai donc pour ma part aucun problème avec la perspective d'une indépendance des peuples flamand et wallon.
Néanmoins, il faut être sérieux et ne pas se chatouiller pour se faire rire. Cette question n'est absolument pas à l'ordre du jour actuellement, ce qui devrait rassurer les passéistes de tous bords !
Mais c'est regrettable.
Car pousser un processus autonomiste jusqu'au bout contribuerait à affaiblir le «bloc bourgeois» hégémonique dans ce pays. Comment ne pas comprendre, en effet, qu'une Belgique unitaire (même «fédéralisée») sert les intérêts politiques d'une oligarchie qui a compris ce que ne veulent pas comprendre les «progressistes» : aucune majorité alternative n'est possible aujourd'hui, au niveau fédéral, tant le centre de gravité penche nettement à droite en Flandre et tant celle-ci est puissante dans le cadre étatique actuel !
Et « l'unité des travailleurs » s'inquiètent de bonne foi d'aucuns ? Mais en quoi l'existence d'Etats-nations empêche-t-elle la «coopération entre exploités» ? Si tel était le cas, nous ne pourrions jamais être solidaires des travailleurs ou des citoyens d'autres pays lorsqu'ils engagent le combat contre «leur» propre «classe dominante» !
En réalité, il est plus aisé de construire une solidarité entre des peuples souverains qu'entre des peuples soumis ou divisés par des «questions communautaires» !
Ce qui est surtout regrettable, pour ne prendre qu'un exemple, c'est le peu d'ardeur affiché par le mouvement syndical européen pour organiser des actions d'ampleur au niveau de l'Union européenne, et ainsi modifier des rapports de force pour l'instant défavorables !
Les jeunes, qui se mobilisent au niveau international contre le «dérèglement climatique», montrent la voie à suivre. Ils ne prétextent pas l'existence de frontières pour refuser d'agir...
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Les grèves du mercredi 13 février suscitent des lamentations du camp patronal qui annonce une «perte» de dizaines de millions € !
Voilà la preuve éclatante que les travailleurs produisent toute la richesse !
Dès qu'ils se mobilisent et mettent à l'arrêt la production, les chiffres d'affaire et les bénéfices sont menacés, les actionnaires sont affolés !
Les grands mouvements sociaux font très souvent tomber les masques...
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11 février 2019
La campagne en folie (3)
A moins de débarquer de la planète Mercure, vous n'avez pu échapper au barnum médiatique autour de la campagne Sign for my future...
Celle-ci est portée par une vaste coalition, rassemblant des organisations non gouvernementales belges – WWF, Coalition climat, Inter-Environnement Wallonie, CNCD, Les Scouts…-, à côté de quelques «grands noms de l’économie belge» – Piet Colruyt, Thomas Leysen (Umicore), Nathalie Guillaume (Danone), Eric Domb (Pairi Daiza), Dominique Leroy (Proximus), Xavier Piesvaux (Delhaize), Grégoire Dallemagne (Luminus), Michel Croisé (Sodexo)…-, ainsi que quelques-unes des agences de presse les plus en vue de la place – Duval Guillaume, Publicis IPG Mediabrands… Et tout ce petit monde a embarqué tous les groupes de presse de Belgique afin de relayer leur message : il faut une politique climatique plus ambitieuse !
Objectif : deux millions de signatures !
Des ONG qui s'associent avec des patrons -qui mènent quotidiennement des politiques antisociales-, des «communicants» et de grandes agences de presse ? Que signifie donc cette tendrement spontanée «union sacrée» ?
Simplement que cet étonnant (?) aréopage croit qu'il est possible de résoudre fondamentalement la «crise écologique» dans le cadre du mode de production/consommation actuel ! En d'autres termes, ils entonnent à l'unisson un refrain rabâché, celui du «capitalisme vert» ! Une illusion nocive.
Et pour la circonstance, menaçante ! Que penser, par exemple, de cette déclaration de l'un des initiateurs : «nous voulons montrer aux politiques que les citoyens, les entreprises et la société civile soutiennent cette ambition. Le monde politique sait ce qui se passe et sait ce qu’il faut faire. Mais ils ont peur des réactions de la population. Nous voulons les convaincre de manière positive». Mais bon sang, pourquoi devraient-ils craindre les citoyens et les citoyennes ? Si ce n'est parce qu'ils ont bien l'intention de leur présenter la facture de la lutte contre le réchauffement climatique, notamment en alourdissant la fiscalité et en multipliant des «taxes carbone» !
Répétons encore une fois que dans «capitalisme vert», le problème n'est pas la couleur mais le capitalisme ! Car celui-ci n'est ni écologiste ni social. Il est tout entier productiviste et obsédé par la course aux profits illimitée !
Dès lors, pour sortir de cette impasse mortifère, il faut rompre avec ce mode de production destructeur de la nature et de l'humain ! Ce qui nécessite la défense d'un programme d'actions et de mesures radicales, qui mettent à contribution les véritables responsables de la catastrophe actuelle, et pas «celles et ceux d'en-bas» qui prennent déjà tous les jours des coups, sur les plans économique, social, démocratique ou environnemental...
En attendant, je n'ai pas signé cet appel. Il en existe d'autres, plus convaincants. Plus fondamentalement, ce ne sont pas les appels et les pétitions qui changeront réellement la dangereuse trajectoire de l'humanité. Même -je le reconnais volontiers-, si ceux-ci peuvent jouer un rôle utile en matière de sensibilisation de l'opinion...
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A quelques mois du 26 mai, Elio Di Rupo et son parti entament un «virage (verbal) à gauche», qui semble donner la chair de poule à quelques nantis et effrayer ses adversaires politiques de droite : «le PS court après le PTB !» peut-on entendre, ici ou là. Il s'agit évidemment de postures théâtrales propres à tout période proche d'une élection.
Car il y a les campagnes électorales et les promesses des campagnes électorales ; puis il y a la réalité historique des partis qui vont soudainement mettre en oeuvre des mesures qu'ils n'ont jamais concrétisées jusqu'ici, alors qu'ils sont abonnés de longue date à l'occupation du pouvoir !
Le PS dirige la Fédération Wallonie-Bruxelles. Avant le coup de poignard de Benoit Lutgen, le PS était la force principale du gouvernement wallon. Au Fédéral, il a gouverné un quart de siècle consécutivement avant d'être dégagé par la «coalition suédoise». Et il détient de confortables majorités dans nombre de (grandes) villes wallonnes !
Or, il n'a jamais réalisé la moitié du quart des «annonces» fanfaronnes qu'il multiplie aujourd'hui ! Au contraire, il a impulsé des politiques de nature libérale partout où il siégeait dans des exécutifs : « plan global », « pacte des générations », privatisations, ratification des traités européens, chasse aux chômeurs, ... Et en matière d'enseignement, les profs se souviennent encore de la période de tutelle de Madame Onkelinx et des milliers de pertes d'emplois qu'ils ont dus subir. Ce qui avait d'ailleurs provoqué de nombreuses grèves à l'époque !
Certes, tout le monde peut commettre des erreurs et devant ce triste constat «avoir (tardivement !) le coeur qui saigne» ! Certes tout le monde peut changer et faire demain le contraire de tout ce qu'il a fait hier et avant-hier !
Mais l'on est en droit d'avoir des doutes et de ne pas partager l'optimisme béat de la clientèle social-démocrate. Personne n'est obligé de rejoindre les rangs des poissons rouges et aucune fatalité ne pousse à l'amnésie...
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La ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (NVA), a annoncé lundi matin dans De Ochtend (sur la VRT radio) son refus de nommer les bourgmestres de quatre communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Drogenbos, Rhode Saint-Genèse, Linkebeek et Wezembeek-Oppem), parce que ces communes ont elles-mêmes envoyé les convocations électorales à la place du gouverneur !
Quelques tours de carrousel en vue ?
A l'évidence, le parti nationaliste flamand se recentre sur son core business.
Sans doute un principe de précaution à proximité de la mère de toutes les batailles électorales...
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Kris Peeters, Ministre de l'Emploi (?) et vice-premier ministre en «affaires courantes», n'apprécie pas la grève générale de ce mercredi 13 février. Il demande aux syndicats et au patronat de reprendre rapidement les négociations pour conclure un accord interprofessionnel.
En effet, l'heure est à la dramatisation, car CSC et FGTB n'apprécient pas l'aumône proposée (0,8 % d'augmentation salariale sur... 2 ans !) et remettent -notamment- en cause la funeste loi de 1996 qui encadre strictement l'évolution des salaires.
Or, rappelle-t-il, cette loi «comporte l’indexation automatique. La faire voler en éclats, cela rouvrirait la discussion sur tout, notamment le mécanisme de l’indexation et ça, c’est dangereux. Vous connaissez les revendications de la NVA et de certaines organisations… ».
Il ajoute que revenir avec cette problématique risquerait également de remettre en cause l’existence même du «Groupe des dix», cet organe de négociations entre patronat et organisations syndicales.
Et de menacer : «un blocage total entre syndicats et patronat donnerait de sérieux arguments aux confédéralistes.»
Kris Peeters, pilier de l'ex-pilier de l'Etat Belgique, le CVP (rebaptisé CD&V), et champion du «communautaire» en son temps, qui s'érige en défenseur de l'unité (fut-elle «fédérale») du pays, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. D'autant que son parti s'associe régulièrement, et sans beaucoup sourciller, à celui de Bart De Wever, à différents niveaux de pouvoir !
Il s'agit surtout d'une tentative de chantage grossier pour faire rentrer un mouvement social dans le rang, et assurer ainsi la «compétitivité» (lisez : les profits !) des entreprises dont il défend les intérêts depuis si longtemps.
Pourquoi tout ce monde distingué -PS y compris !- avait-il d'ailleurs mis en oeuvre cette mesure législative en 1996 ? Poser la question, c'est y répondre...
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