18 mars 2025
UKRAINE : STOP OU ENCORE ?
En 2022, c’est l’armée russe qui a franchi la frontière ukrainienne pour marcher sur Kiev, ce n’est pas l’armée ukrainienne qui a franchi la frontière russe pour marcher sur Moscou. Cette agression contre un État voisin souverain est une violation du droit international et elle est dans tous les cas inacceptable.
Une fois que l’on a dit et répété ce qui devrait être une évidence pour toutes et tous, la question n'a pas pour autant été épuisée. Car une fois la guerre déclenchée, que fait-on ? On table sur une hypothétique victoire de l’un des protagonistes et on patiente jusqu’au dénouement final ? On attend (confortablement à l'abri) qu’elle se termine par épuisement généralisé des uns et des autres ou faute de combattants ? Ou l’on s’active pour chercher une issue au conflit par la voie diplomatique afin d’éviter des millions de victimes supplémentaires ?
Actuellement, c’est toujours le scénario de la confrontation armée qui prédomine. Les combats durent déjà depuis plus de trois ans, les morts et les blessés s’accumulent, les destructions d’infrastructures civiles aussi, et des négociations entre les acteurs directement concernés -Ukraine et Russie- n'ont toujours pas été véritablement engagées.
Et face aux agissements erratiques du nouvel occupant de la Maison Blanche, l’Europe se retrouve le dos au mur. Car pendant trois ans, elle s’est abstenue de prendre des initiatives de paix convaincantes, se contentant de gesticulations et de bavardages récupérés par des chaînes d’info en continu pour alimenter de pseudo-débats quotidiens. Tout en multipliant prioritairement des sanctions économiques contre la Russie et en fournissant armes et argent au gouvernement de Kiev. Entendons-nous bien : pas pour sauver le peuple ukrainien, mais pour préserver les intérêts des classes dominantes. Principalement pour empêcher l’Ukraine —et ses nombreuses richesses !— de réintégrer contrainte et forcée l’empire russe.
Aujourd’hui en grande difficulté, l’UE a choisi une fuite en avant militariste : renforcer ses dépenses d’armement au motif officiel de se prémunir d’une agression de la Russie sans dépendre du bon vouloir de Washington.
Et le miracle s’accomplit sous nos yeux. Alors qu’il n’y avait pas d’argent pour financer la justice climatique et la justice sociale, la Commission européenne annonce un plan d’investissements militaires de… 800 milliards €, répartis sur les quatre prochaines années ! Et pour atteindre ce but, les sacro-saintes règles budgétaires européennes seront mises entre parenthèses.
Joli tour de passe-passe.
Sauf que l’argument d’une menace russe imminente, rabâché quotidiennement par ces politiciens prestidigitateurs, et relayé complaisamment par les principaux médias, est problématique.
Voilà en effet plus de trois ans que Poutine a déclenché son "opération spéciale"... qui devait durer 72 heures (!), et voilà plus de trois ans que ses troupes sont enlisées sur le territoire ukrainien. Et depuis trois ans, sur les plateaux de télévision, des "experts" et des "journalistes" accommodants n'ont cessé d’ironiser sur les tares rédhibitoires de cette armée, sur son équipement déclassé, sur ses choix stratégiques obsolètes, sur le moral "dans les chaussettes" des soldats russes, sur les impasses de l’oligarchie poutinienne, etc.
Et soudainement, cette même Russie et cette même armée d'une autre époque seraient maintenant sur le point de s'abattre sur les contrées "démocratiques" occidentales ? L’ Europe ainsi menacée est pourtant déjà bien équipée. Contrairement à ce que d'aucuns essaient de nous faire croire, elle dépense déjà beaucoup d’argent pour sa "défense" (des centaines de milliards €, chaque année !) , et elle dispose par ailleurs d'armes nucléaires !
Quel attrape-nigauds propagandiste que ces discours maintenant matraqués 24h/24 ! Les gouvernants et les faiseurs d’opinion qui répandent sans rire leur "supercherie narrative" n'ont d'autre but que de nous manipuler en jouant sur nos peurs. Il s'agit de nous convaincre —guerre imminente par eux annoncée— qu'il faut investir massivement dans les industries liées à l'armement (les marchands de canons se frottent déjà les mains et le capital —toujours à la recherche de profits juteux nouveaux— exulte). Il s'agit de nous persuader que cette forte réorientation économique nécessitera de la part de la collectivité de nouveaux sacrifices (qui viendront s’ajouter à la déferlante des politiques austéritaires du dernier demi-siècle !).
D’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à convoquer pour la circonstance Churchill et son discours sur "le sang et les larmes", pas moins !
Oyez, oyez bonne gens, préparez-vous donc à travailler encore plus longtemps pour des salaires au rabais et des pensions de misère. Quant aux indispensables investissements massifs pour un abandon du modèle productiviste destructeur de la planète et pour une bifurcation écologique radicale, ce sera sans doute pour le XXIIè siècle, lorsqu’il sera définitivement trop tard !
Il est urgent de se mobiliser pour établir des contre-feux aux folles dérives des Merkel, Merz, Macron, Meloni, De Wever-Francken et tutti quanti. Il est grand temps de nous émanciper de tous les impérialismes (US, russe, chinois et européen) qui n’ont que faire du bien-être des peuples. Ne laissons pas les va-t-en guerre répandre leurs discours virils sans réagir. Ne les laissons pas gagner une nouvelle bataille "culturelle" et coloniser un peu plus nos cerveaux. Ne les laissons pas tranquillement nous entraîner vers l’abîme.
Nous n’avons pas besoin d’une "économie de guerre" nous avons besoin d’une économie de paix, qui assure la sécurité de la planète confrontée aux conséquences de la catastrophe écologique et qui assure la sécurité de toutes et tous, pas au niveau militaire (nos pays sont submergés par des armements de toute nature, y compris et surtout par des armes de "destruction massive") mais au niveau social, environnemental et démocratique.
Cela passera par une alternative de paix négociée par la Russie et l’Ukraine, dans le respect du droit international. Pas par un arrangement sournois entre Trump et Poutine pour mettre la main sur les ressources de l’Ukraine, en ignorant les intérêts du peuple agressé.
Compliqué ? Sans aucun doute. Mais il n'existe pas de raccourcis possibles...
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02 février 2025
Arizona Nightmare
Le gouvernement de Bart De Wever n'a rien d'une bande dessinée et ne parle pas beaucoup d'amour !
La politique qu'il préconise est surtout un catalogue d'horreurs digne d'un Stephen King...
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Ainsi, après 8 mois d’un difficile accouchement, une nouvelle coalition gouvernementale est portée sur les fonts baptismaux. Pour la majorité de la population cette naissance n’annonce rien de bon. Les partis réunis dans l'"Arizona" nous promettent des larmes et du sang pour la législature qui s’ouvre, et même au-delà car Bart De Wever se voit déjà rempiler en 2029 pour une "promenade de 10 ans, nécessaire à l’assainissement du pays" !
Une évidence d’abord : ce gouvernement ne reviendra pas sur les politiques austéritaires mises en œuvre par ses prédécesseurs depuis 50 ans ! Sans revisiter ici cette longue histoire antisociale, contentons-nous de 3 exemples significatifs : pas de retour à l’âge légal de la retraite à 65 ans, pas d’abrogation de la loi de 1996 qui corsète de libres négociations salariales, pas de suppression du statut de "cohabitant" qui pénalise particulièrement les personnes les plus vulnérables. La "Vivaldi" s’en était bien gardée, ce n’est naturellement pas cette coalition nettement plus à droite qui corrigera le tir du néolibéralisme décomplexé !
Celles et ceux qui considèrent que la "conflictualité" (sociale/politique) est aujourd’hui une vieille rengaine et qu’il faut envoyer Marx (et d’autres!) dans les oubliettes de l’histoire feraient mieux de le(s) relire, d’urgence, pour mieux comprendre la réalité réellement existante de ce monde ! Le capitalisme change de formes et s’adapte continuellement, mais sa nature est immuable. La lutte des classes existe sous de multiples aspects, mais elle est permanente. Le capital chante les louanges de la "démocratie", mais il continue à mobiliser d’énormes moyens — idéologiques, notamment — pour rester hégémonique dans la société et pour maintenir son emprise sur le travail, pour qui rien n’est jamais acquis définitivement.
Ce sont précisément des mets empoisonnés qui sont au menu des cuisiniers de l’Arizona, assaisonnés d’une destruction supplémentaire des "conquis" arrachés par les générations passées : flexibilité accrue du travail ; offensive contre les pensions, la Sécu, les services publics ; annonces menaçantes contre les chômeurs et les malades ; mesures inhumaines contre les migrants ; renforcement des budgets militaires au détriment d’investissements dans le social ou dans l’écologie, etc. Inutile de chercher longuement, la coupe de la régression sera très rapidement pleine.
Face à cette association de casseurs, des communiqués de presse ou des discours indignés ne suffiront pas. Et il faudra bien plus que des manifestations à Bruxelles pour mettre en échec leurs féroces ambitions.
Bien sûr les grèves générales ne se décrètent pas. Mais elles peuvent (et doivent) être préparées. Parce que c’est aujourd’hui la seule modalité de lutte qui soit à la hauteur du défi lancé par les droites, avec la complicité agissante de Vooruit (cette "gauche Canada Dry" qui devrait plus opportunément s’appeler Achteruit !). Même si aucune forme de résistance ne doit être écartée, même s’il faut encourager tout acte d’insoumission, au final, toute autre perspective avancée pour contrer le gang De Wever-Bouchez serait une illusion et déboucherait sur un échec.
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19 octobre 2024
Elections Communales : commentaires en vrac (II)
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