06 juin 2024
9 JUIN : LA NÉCESSITÉ D'UNE RUPTURE POLITIQUE
Les campagnes électorales ont-elles un réel intérêt ?
Beaucoup en doutent. En effet :
• Les partis sont connus, archi-connus. Leurs têtes de liste et leurs figures de proue aussi.
• L’inflation de discours formatés, les petites phrases assassines, les polémiques surjouées et la recherche systématique du buzz n’apportent aucune véritable "valeur ajoutée" au débat démocratique ; elles contribuent surtout à animer un (piètre) spectacle qui agrée sans doute les principaux médias mais repousse une majorité de citoyen(ne)s.
• Les promesses d’une élection n’enthousiasment guère tant l’expérience enseigne qu’elles sont démenties une fois le scrutin terminé.
Que reste-t-il donc pour déterminer son choix, dimanche prochain ? Le plus important : les actes (et non les paroles) !
Or, nous connaissons le bilan des uns et des autres, et nous savons ce qu’il risque de se produire au lendemain du 9 juin, car le scénario est maintenant usé jusqu’à la corde.
Des formations, qui donnent l’impression de se détester aujourd’hui et qui s’invectivent quotidiennement, se retrouveront autour d’une même table pour négocier la constitution de majorités dans les différents exécutifs et répartir les portefeuilles ministériels. Elles définiront alors des politiques "de gouvernement" qui se situeront immanquablement dans la continuité des politiques impulsées ces dernières décennies et qui nous infligeront une nouvelle dose d’austérité, de l’attentisme face à la catastrophe écologique, des dérives antidémocratiques supplémentaires, un refus ou une incapacité à répondre aux défis et enjeux majeurs de notre époque.
Pourtant, il n’y a aucune fatalité.
Il est possible d’enrayer cet engrenage de la routine et de bousculer la logorrhée "thatchérienne" qui martèle sans fin qu’ "il n’existe pas d’alternative" et que la seule option est de continuer de la même manière la même tambouille néo-libérale !
Il existe des solutions de rechange, il existe des possibilité de rupture, certes largement dénigrées par un système médiatique acquis à la préservation des intérêts fondamentaux du capital, mais néanmoins parfaitement visibles.
La conflictualité n’a pas disparu de nos sociétés. Les mobilisations et les luttes restent nombreuses à différents niveaux : social, environnemental, démocratique, sociétal, solidarité internationale...
Les désirs de changement persistent.
Ces combats et ces aspirations ont impérativement besoin de prolongements politiques, et des forces qui relaient les mobilisations populaires dans les assemblées parlementaires (le "pouvoir législatif") sont déjà à l’œuvre.
Le PTB en est une, en Belgique. La France Insoumise en est une autre, dans l’Hexagone. Pratiquement chaque pays de l’Union européenne dispose par ailleurs de ces mouvements qui veulent changer la donne, radicalement, même s'ils sont minoritaires pour le moment.
Le 9 juin représente une opportunité concrète de changer les rapports de forces institutionnels en votant pour ces listes et leurs candidat(e)s décidés à rompre avec ce vieux monde, ses diktats, ses valeurs frelatées et ses courtisans.
Ne gaspillons pas cette occasion !
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31 mai 2024
APPEL
«La planète est en danger de mort. Les inégalités n’ont jamais été aussi fortes. La pauvreté atteint des pans entiers de la société. La fiscalité favorise outrageusement les grandes fortunes. Les conquêtes sociales sont menacées en permanence. La crise de la représentation politique dévoie la démocratie. La politique migratoire bafoue les droits les plus élémentaires. L’extrême droite engrange les succès et, de plus en plus, impose son hégémonie à la droite traditionnelle. L’Europe abandonne son plan vert, restreint les droits sociaux et s’apprête à imposer une nouvelle austérité. Tout cela pendant qu’un capitalisme prédateur et exploiteur dicte sa loi et accumule des profits sans limites.
Le contexte international qui n’a jamais été aussi dramatique depuis la Seconde Guerre mondiale. L’Europe refuse de prendre la moindre initiative diplomatique dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie n’envisageant qu’une issue militaire au conflit. Et cela alors qu’elle fait preuve d’une complaisance coupable à l’égard des massacres commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
Le tableau est sombre. Même si, ici et ailleurs, les peuples luttent contre ceux qui nous imposent cet état du monde. Combat contre les ingérences occidentales dans les pays du Sud, lutte des femmes pour le respect de tous leurs droits, manifestations des jeunes pour une politique climatique sociale, batailles syndicales pour l’emploi et la préservation des droits des travailleurs : le tableau est sombre, mais il n’est pas figé. Comme le rappelle chez nous la victoire de la mobilisation pour le droit à manifester.
Le tableau est sombre et on ne peut plus se contenter de lui opposer des politiques de compromis qui finissent toujours par s’enliser. Les gouvernements de coalitions les plus hétéroclites, comme celle que nous venons de connaître avec la "Vivaldi" profitent toujours à la droite libérale. Le "sans nous ce serait pire" n’est plus de mise.
L’heure est à la rupture, à l’affirmation de politiques réellement alternatives, à la construction de nouveaux rapports de force. C’est pourquoi nous pensons que seul un vote en faveur des candidat(e)s du PTB peut être à la hauteur de ces enjeux. Au cours des deux dernières législatures, les élu(e)s du parti de la gauche radicale ont fait la démonstration de leur capacité à agir au sein des institutions parallèlement à leur combat quotidien dans les luttes sur le terrain.
Nous partageons l’espoir et la volonté du président de la FGTB, Thierry Bodson, qu’au lendemain des élections, des négociations soient menées sérieusement entre le PS, Écolo et le PTB qui arithmétiquement pourront être majoritaires en Wallonie et à Bruxelles. L’attitude de ces partis au fédéral, là où se décide le financement des régions, sera aussi déterminante. Des convergences programmatiques existent, mais le plus souvent les pratiques politiques les contredisent. Il nous importe en tous cas qu’en dépit du double langage du PS et le refus d’Écolo de se situer clairement sur un axe gauche-droite, le PTB, sans se renier, aille au bout du possible de ces négociations.
Enfin, face à la montée en puissance de l’extrême-droite dans toute l’Europe seule la gauche radicale est en mesure d’offrir une alternative à la colère légitime des couches populaires abandonnées par les partis traditionnels. C’est un point essentiel alors que demain l’Europe sera peut-être gouvernée avec le soutien de cette même extrême-droite.
Voilà pourquoi même si nous ne partageons pas tous les points du programme du PTB nous appelons à voter en faveur de ses candidat(e)s aux différents scrutins du 9 juin 2024.
Nous, citoyen(ne)s, organisé(e)s ou non, militant(e)s associatifs, syndicaux, politiques, enseignants, intellectuels, et artistes sommes convaincus que seul(e)s des élu(e)s nombreux/ses de la gauche radicale peuvent porter l’ensemble de ces combats. Il s’agit pour nous d’un vote qui est à la fois utile et de conviction.»
Hugues Le Paige, Auteur et journaliste
Claire Beugnies, Comédienne
Raphaëlle Bruneau, Comédienne
Josy Dubié, Ancien journaliste et ancien sénateur Ecolo
Sfia Bouarfa, Ancienne députée et sénatrice PS
Daniel Piron, Ancien secrétaire régional de la FGTB Charleroi Sud Hainaut
Jean Daems, Ancien responsable du MOC
Maëlle Delaplanche, Curatrice indépendante et enseignante ESA 75
Paul Lootens, Ancien président de la Centrale Générale FGTB
Irene Pêtre, Ancienne secrétaire nationale de la CNE
Solstice, Autrice, compositrice, chanteuse et pianiste
Michel Martelez, Permanent syndical
Christian Vandermotten, Professeur émérite ULB
Marc Jacquemain, Professeur émérite ULg
Esteban Martinez, Professeur émérite ULB
Serge Deruette, Professeur UMons
Marc Mawet, Professeur ULB
Geoffrey Geuens, Professeur ULg
Jean-Pierre Colson, Economiste
Pauline Beugnies, Réalisatrice
Boris Dambly, Scénographe
Alberto Di Lena, Musicien
Patrick Bebi, Metteur en scène et pédagogue
Joke Callewaert, Avocate au barreau de Bruxelles
Pierre Robert, Avocat au barreau de Bruxelles
Mathieu Strale, Chercheur, ULB
Nicolas Querini, Chercheur, UCL
Arthur Moury, Chercheur, UCL
François D’Agostino, Historien et travailleur socio-culturel
Jean-Paul Mahoux, Ecrivain
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30 mai 2024
Élections 2024 : les dits, les faits et leurs enseignements
Élections 2024 : nous avons quotidiennement droit à un bombardement médiatique concernant les "programmes" des partis, qui vient s’ajouter au matraquage sur les réseaux sociaux par les différentes listes, ou encore aux distributions postales de multiples prospectus propagandistes qui encombrent nos boites aux lettres.
Chaque media y va de sa présentation obligée de ces "programmes", chaque media dispose de son propre "test en ligne" pour "aider" l’électorat à se forger une opinion, chaque media se lance dans des opérations de "fast-checking" prétendant débusquer les "contre-vérités" des uns et des autres !
Ils oublient ainsi, ou feignent d’oublier, que ces jolis programmes seront rangés dans des tiroirs poussiéreux dès le soir des scrutins et le début des négociations pour partager le pouvoir à tous les étages de l’État Belgique.
L’expérience est sans appel : les promesses électorales n’engagent que celles et ceux qui y croient !
Ce n’est donc pas sur la base de serments circonstanciels qu’il faut évaluer les partis en quête frénétique de voix mais... sur leurs actes.
Car les partis dits "traditionnels" occupent tous les niveaux de pouvoir, tour à tour ou tous ensemble, depuis belle lurette.
Et quel est leur "bilan" ?
- De l’austérité tant et plus pour les travailleurs et allocataires sociaux, afin de répondre aux exigences du capital et de sa dévouée commission européenne
- Des avantages et privilèges fiscaux récurrents pour les grandes entreprises et multinationales
- Des "économies" à répétition dans la Sécu –les secteurs des soins de santé et du chômage notamment–, et dans les services publics par ailleurs confrontés à des processus de privatisation sans cesse plus agressifs
- De la passivité devant la fraude fiscale et la fuite des capitaux
- De l’inertie face à la catastrophe écologique et de la lenteur face au dérèglement climatique
- De l’immobilité ou des reculs en matière de droits et libertés démocratiques, de l’inhumanité vis-à-vis des migrants.
Ajoutons à cette énumération révélatrice la recrudescence inquiétante de l’extrême-droite encouragée par la mauvaise volonté des gouvernants à répondre aux aspirations et attentes légitimes des citoyen(ne)s !
Qui peut croire encore que ces formations politiques vont soudainement changer de cap dans les prochains mois et mettre en œuvre des politiques –en matière sociale, environnementale, démocratique– qui prennent le contre-pied de tout ce qu’ils ont commis jusqu’ici ?
Nous avons impérativement besoin d’une rupture avec le vieux monde, ses vieilles recettes néo-libérales et ses partis usés. Celle-ci ne viendra pas du MR, ni des Engagés, ni d’Écolo, ni du PS, dont les seuls horizons restent la continuité avec les Exécutifs sortants et l’accumulation de postes ministériels.
C’est au motif de la "responsabilité" qu’ils persisteront demain dans la même voie, la voie de la soumission aux intérêts d’un capitalisme exploiteur des êtres humains et prédateur de la nature !
Leur inquiétude face aux progrès du PTB n’est donc pas contingente mais l’expression du refus de toute perspective, même limitée, d’un changement radical de logiciel politique !
Le 9 juin constitue dès lors une opportunité d’accentuer leur frayeur en avançant dans la voie d’une alternative, ici et ailleurs, en Belgique et en Europe...
15:26 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |