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01 novembre 2021

SFFF [I]. MÉTAL HURLANT, HIER ET AUJOURD'HUI

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C’est une époque que les moins de 50 ans, avec ou sans Rolex, connaissent peu : les années 70, dans l’immédiate foulée de 1968, en pleine effervescence politique et sociale, mais aussi culturelle.

Une ébullition qui n’émergeait pas du néant. La SF et la BD constituaient déjà chacune un "continent" que les "élites" s’efforçaient pourtant d’invisibiliser en tentant de repousser ces "genres" en marge d’une "culture" réservée à une minorité de sachants.  

Toutefois, cette condescendance aristocratique ne put entraver la popularité de ces moyens d'expression qui foisonnaient : BD franco-belge, comics en provenance d’Outre-Atlantique, presse satirique, littérature fantastique, fictions scientifiques, musique rock…

MÉTAL HURLANT fut un enfant turbulent de cette vague underground.

 

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Porté sur les fonts baptismaux en 1975 par trois créateurs issus de l’hebdomadaire Pilote, le "journal qui s’amuse à réfléchir", les ébouriffants Jean-Pierre Dionnet, Jean Giraud (Gir/Moebius) et Philippe Druillet, rejoints par un quatrième "Humanoïde associé", Bernard Farkas, le "financier" de l’aventure.

Cette Odyssée, qui bouscula le "neuvième art" en France et qui eût des répercussions internationales, perdura douze ans.

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Gilles Poussin et Christian Marmonnier l’ont racontée en 2005 et cette somme vient d’être ré-éditée [*].

S’appuyant sur les témoignages contradictoires des principaux acteurs de l’époque, sur d’innombrables documents/photos extraits du magazine et de ses avatars, ces 300 pages jubilatoires consacrées à l’empire MÉTAL HURLANT méritent d’être mises entre toutes les mains.

Pourquoi pas sous le sapin, dans une période propice aux offrandes ?

 

[*] MARMONNIER Christian, POUSSIN Gilles, Métal Hurlant 1975-1987, La machine à rêver, Denöel, Paris, 2021

 

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MÉTAL HURLANT, LE RETOUR !

 

Au menu :  280 pages articulées autour d’une thématique, le "Futur proche" dans la SF.

Verdict ?

Inutile de tenter des comparaisons car le contexte a changé et un certain monde qui s’engageait dans le dernier quart du XXème siècle n’est plus tout-à-fait le même que celui du premier quart du XXIème siècle. Pour le meilleur et pour le pire !

Et puis, Moebius n’est plus et Druillet a modifié sa trajectoire artistique…

 

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Minorés, donc, le côté rock et déjanté, l’inventivité graphique et la créativité esthétique, la remise en question des codes et des narrations classiques, les transgressions et les délires de trublions décomplexés.

Certes, un "copier-coller" entre hier et aujourd’hui n’aurait pas été pertinent, mais l’on pouvait néanmoins attendre plus de peps et une publication moins sage, même en notre époque aseptisée !

Les 22 BD proposées (format "histoires complètes") sont souvent minimalistes et la dense première partie consacrée à plusieurs articles et entretiens (Damasio, Bilal, Gibson…), n'apporte aucune illumination fracassante !

Ce premier numéro mérite naturellement le bénéfice du doute. La nouvelle cuvée de MÉTAL HURLANT devra faire ses maladies de jeunesse avant, souhaitons-le, de trouver une tonalité moins mièvre et plus subversive !

Attendons par conséquent la suite, c’est-à-dire le numéro 3, car le numéro 2 planifié pour janvier 2022, sera une publication vintage orchestrée par le "vieux" baroudeur de l'imaginaire, Jean-Pierre Dionnet  himself !

 

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