17 mars 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [XV]
DU 18 MARS AU 29 MAI 1871
LES FAITS
18 mars
Sur ordre de Thiers, chef du gouvernement, l’armée tente de s’emparer des canons de la Garde nationale, qui avaient été financés par la population de Paris.
Soulèvement des Parisiens de l’Est et du Centre, parmi lesquels de nombreuses femmes.
La troupe refuse d’ouvrir le feu et met la crosse en l’air.
Exécution des généraux Lecomte et Thomas.
Thiers quitte Paris pour Versailles.
Le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de ville.
L’insurrection du peuple de Paris ouvre la voie à une révolution.
19 mars
Le Comité central de la Garde nationale annonce la tenue d’élections pour élire un Conseil de la Commune.
Le gouvernement confie l’administration de Paris aux maires et députés de la capitale.
20 mars
Les troupes versaillaises occupent le Mont Valérien.
21 mars
Manifestation des Amis de l’ordre
22 mars
Echec sanglant de la seconde manifestation des Amis de l’ordre.
Une partie de la population des quartiers chics quitte Paris.
23 mars
L’assemblée des maires désigne l’amiral Saisset comme commandant en chef de la Garde nationale, mais le Comité central refuse cette nomination.
19-24 mars
Les négociations pour éviter la guerre civile entre les maires d’arrondissement, les députés de Paris et le Comité central de la Garde nationale échouent.
Les maires de Paris sont accueillis par des huées à l’Assemblée nationale (Versailles).
26 mars
Elections pour le Conseil de la Commune de Paris.
Thiers ordonne aux préfets de commencer à recruter des volontaires contre Paris.
27 mars
Clémenceau démissionne de son mandat de député.
28 mars
Proclamation de la Commune de Paris sur la place de l’Hôtel de Ville, devant une foule en liesse. On parle de 100.000 personnes présentes !
29 mars
La Commune nomme 10 commissions.
La Commune ordonne la remise des 3 derniers termes (9 mois) des loyers et suspend la vente des objets déposés au mont-de-piété.
Abolition de la conscription et de l’armée de métier.
2 avril
Attaque des Versaillais sur Courbevoie. Repli des Communards sur Paris. Début de l’affrontement et premières exécutions sommaires de prisonniers.
La Commune décrète la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Suppression du budget des cultes.
Le maximum du traitement des fonctionnaires est fixé à 6.000 francs/an.
3-4 avril
Echec de la sortie fédérée direction Versailles.
Duval et plusieurs prisonniers sont fusillés sans jugement.
Assassinat de Gustave Flourens à Rueil-Malmaison par un gendarme.
Cluseret nommé délégué à la guerre.
Création d’une Commission de consultation pour préparer les décrets de la Commune.
5 avril
Création de la Ligue républicaine des droits de Paris qui mènera les tentatives de conciliation avec Versailles.
6 avril
La Commune décrète le désarmement des gardes nationaux anti-Communards.
Le décret des otages est voté en riposte aux exécutions versaillaises.
Arrestation de Mgr Darboy.
Mac Mahon est nommé commandant en chef de l’armée de Versailles.
7 avril
Vaine tentative de conciliation menée à Versailles par l’Union nationale des chambres syndicales du commerce et de l’industrie.
8 avril
Début du bombardement de Paris par l’artillerie de Versailles.
La Commune versera une pension à tous les blessés.
Manifeste de la Franc-maçonnerie.
9 avril
La Commune réaffirme l’obligation de déclaration préalable pour les journaux.
11 avril
Début des opérations menées par l’armée de Versailles.
Constitution de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.
Délégation de francs-maçons à Versailles.
12 avril
Suppression des poursuites judiciaires pour les échéances (loyers, effets de commerce).
L’archevêque de Paris, Georges Darboy, otage de la Commune proteste contre les exécutions sommaires et propose d’être échangé contre Auguste Blanqui, emprisonné à Morlaix sur ordre de Thiers.
14 avril
La Commune interdit les arrestations arbitraires.
Début du bombardement d’Asnières où sont stationnées des troupes de la Commune.
Gustave Courbet, délégué aux Beaux-arts, crée la Fédération des artistes de Paris.
16 avril
Elections complémentaires pour le Conseil communal, suite à certaines défections. Forte abstention.
Constitution de la Cour martiale sous la présidence de Rossel.
17 avril
Moratoire des effets de commerce.
19 avril
La Commune adopte et diffuse une programmatique Déclaration au peuple français.
Les troupes de Versailles s’emparent d’Asnière.
Restrictions à la liberté de la presse.
20 avril
Interdiction du travail de nuit des ouvriers boulangers.
21 avril
Les francs-maçons tentent une conciliation entre la Commune et le gouvernement Thiers.
22 avril
La Commune met en place des boucheries municipales.
Des francs-maçons réclament la fin des combats et une trêve pour évacuer les habitants des communes bombardées.
24 avril
Réquisition des logements vacants abandonnés depuis le 18 mars.
25 avril
Thiers consent à observer une trêve de 8 heures pour permettre l’évacuation de Neuilly.
26 avril
Les francs-maçons décident d’aller planter leurs bannières sur les remparts. Ils sont chaleureusement reçus à l’Hôtel de Ville par la Commune.
27 avril
Décret de la Commune interdisant les amendes et retenues sur les salaires et les appointements.
28 avril
Formation d’une commission pour organiser l’enseignement laïque, primaire et professionnel.
Publication de l’appel de Delescluze au ‘’peuple des campagnes’’.
30 avril
Démission de Cluseret, délégué à la guerre, remplacé par Rossel.
Les francs-maçons éconduits par Thiers rallient la Commune.
Victoire des Républicains aux élections municipales dans de nombreuses villes de province.
1er Mai
Création d’un Comité de salut public.
3 mai
La redoute du Moulin-Saquet tombe.
4 mai
Interdiction du cumul des traitements.
5 mai
Suppression de divers journaux.
6 mai
Organisation de l’enseignement professionnel.
7 mai
Dégagement gratuit, au mont-de-piété, des objets engagés pour une somme ne dépassant pas 20 francs.
8 mai
Fixation du prix du pain.
Thiers adresse un ultimatum aux Parisiens.
9 mai
Le fort d’Issy tombe aux mains des troupes versaillaises.
Delescluze remplace Rossel au poste de Délégué à la guerre.
10 mai
La paix franco-allemande est signée à Francfort.
Les biens parisiens de Thiers sont saisis.
11 mai
Décret ordonnant la démolition de la maison de Thiers, place Saint-Georges.
12 mai
Ouverture d’une école professionnelle d’art industriel pour jeunes filles.
Révision des marchés conclus par la Commune, priorité aux coopératives ouvrières et obligation de salaire minimum.
13 mai
Les troupes versaillaises occupent le fort de Vanves.
14 mai
Thiers refuse la proposition d’échange de 74 otages contre le seul Auguste Blanqui.
15 mai
Déclaration de la minorité du Comité de salut public qui refuse les dérives autoritaires et fait sécession. Les minoritaires publient un manifeste.
16 mai
Démolition de la colonne Vendôme.
Gratuité de tous les actes des officiers publics.
17 mai
Pensions égales pour les femmes et concubines des Fédérés morts au combat, ainsi que pour les enfants, légitimes ou non.
Explosion de la cartoucherie de l’avenue Rapp.
19 mai
Décret de laïcisation de l’enseignement.
21 mai
Dans l’après-midi, les Versaillais entrent dans Paris, alors que la population parisienne assiste à un concert aux Tuileries.
Delescluze lance un appel à la résistance populaire.
22 mai
Début de la semaine sanglante.
Massacre au cimetière d’Auteuil : une cinquantaine de Fédérés sont exécutés, alors que la résistance des Communards est encore faible.
Les troupes versaillaises contrôlent les Champs-Elysées.
23 mai
Début des incendies.
Massacre de 300 Fédérés à la Madeleine.
Les troupes versaillaises occupent Montmartre.
Dombrowski est mortellement blessé rue Myrha.
24 mai
Massacre de 700 Fédérés au Panthéon.
6 otages de la Commune sont exécutés à la prison de la Roquette, dont Darboy, à l’initiative des Blanquistes.
Les Versaillais contrôlent le Quartier Latin.
L’Hôtel de Ville et la préfecture de police sont incendiés.
25 mai
Mise en place par les Versaillais d’une justice expéditive au Théâtre du Châtelet. En 4 jours, près de 4.000 Communards sont fusillés.
La Commune tient sa dernière séance.
Delescluze tué sur une barricade.
26 mai
50 otages de la Commune (11 religieux, 35 gendarmes, 4 mouchards du second Empire) sont fusillés rue Haxo.
Le Faubourg Saint Antoine est contrôlé par les Versaillais.
27 mai
Combats au Père Lachaise.
Combats dans Belleville et aux buttes Chaumont.
Fusillades massives à la prison de la Roquette. Plus de 3.000 exécutions en 3 jours.
28 mai
147 fusillés au Père Lachaise. Le mur deviendra le lien symbolique le plus fort de la mémoire de la Commune.
Mort de Varlin fusillé à Montmartre.
29 mai
Le fort de Vincennes capitule, les officiers sont fusillés.
Fin de la Commune de Paris.
Procès, exécutions et déportations de prisonniers communards commencent.
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LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [XIV]
DITS ET ECRITS [2]
Samedi 18 mars, vers 3 heures du matin. Quatre mille hommes de troupe se massent au pied de la butte Montmartre, entament sa difficile ascension : il s’agit de reprendre les canons de la Garde nationale qui y sont parqués sous une surveillance négligente.
(…) Le sommet de la butte est conquis vers 7 heures 30.
(…) A Belleville, aux Buttes-Chaumont, à la Villette, la même opération est conduite par six mille hommes. Pour protéger leurs arrières, des troupes occupent la Cité, centre administratif de la capitale, la place de l’Hôtel de Ville et celle de la Bastille, neutralisent le faubourg Saint-Antoine et le 11e arrondissement.
A Montmartre pendant ce temps, il s’agit de descendre les canons du haut de la butte, par les pentes difficiles des petites rues. L’opération prend un retard catastrophique. Le tocsin sonne, le rappel bat, le peuple se réveille. Une foule de femmes, d’enfants, de gardes nationaux afflue sur la butte, qui est reconquise à 10 h 30 : les soldats du 88e se sont débandés, d’autres ont mis la crosse en l’air. Le général Lecomte qui les commande est fait prisonnier.
(…) Vers 16 heures, Clément Thomas, qui avait été sous le siège un médiocre général de la Garde nationale, et qui avait participé à la répression de l’insurrection de juin 1848, reconnu par un vieux républicain, est arrêté boulevard de Clichy. On conduit les deux généraux à un petit poste de la garde, au 6 de la rue des Rosiers. Vers 17 heures, c’est le drame : ils sont exécutés sommairement par un peloton confus de gardes nationaux et de lignards mêlés. Colère de foule : ce sang fut le seul à couler ce jour-là, avec celui d’un garde national, Turpin, sur la butte, et d’un colonel de cavalerie, tué place Pigalle.
Dès 9 heures, les troupes avaient dû également abandonner la Villette. Le 11e arrondissement s’est couvert de barricades, rue de la Roquette, au faubourg Saint-Antoine. A Belleville, fortement barricadé aussi, les soldats se sont laissé désarmer. Partout la troupe a fraternisé, place de la Bastille, place du Château-d’Eau [actuelle place de la République], au Luxembourg.
(…) Il n’y avait eu en somme que riposte à ce que Paris pouvait, non sans raison, considérer comme une tentative de coup d’Etat, réédition du 2 Décembre, monarchiste cette fois.
(…) Thiers prend une prudente fuite vers 16 heures, gagne Versailles, laissant l’ordre d’évacuation générale pour 18 heures.
La ville s’ébranle alors vraiment. Des colonnes populaires, pourtant à peine organisées, hésitantes, s’emparent sans coup férir des principales casernes, de la préfecture de police, du quartier général de la Garde nationale, place Vendôme. Quelques bataillons épars paradent devant l’Hôtel de Ville, plutôt pacifiquement. A 20 heures, Vinoy n’en donne pas moins l’ordre de l’évacuer : Ferry ne le fera qu’à 22 heures. Le Comité central de la Garde nationale s’y installe à minuit. Il n’avait joué dans la journée à peu près aucun rôle. Le voici maître inattendu de la capitale.
Jacques Rougerie
[ROUGERIE Jacques, Paris insurgé. La Commune de 1871, Découverte Gallimard, Paris, 2019, pages 23-29]
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16 mars 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [XIII]
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
Contexte historique général
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DOMMANGET Maurice, Histoire du Drapeau Rouge, Le Mot et le Reste, Marseille, 2006
DROZ Jacques (Dir.), Histoire générale du socialisme ; Tome 1. Des origines à 1875, PUF (Quadrige), Paris, 1977
DUCHET Claude (Coord.), Manuel d’histoire littéraire de France, Tome V, 1848-1917, Editions Sociales, Paris, 1977
FERRO Marc, La faucille et le drapeau, le XIXème siècle, Plon, Paris, 2011
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Les contemporains, acteurs et témoins
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ANDRIEU Jules, Notes pour servir à l’histoire de la Commune de Paris en 1871, Payot, Paris, 1971
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BIDOUZE René, Lissagaray, la plume et l’épée, Editions de l’Atelier, Paris, 1991
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BROCHER Victorine, Souvenirs d’une morte vivante, une femme dans la Commune de Paris, Libertalia, Paris, 2017
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CORDILLOT Michel, Eugène Varlin, internationaliste et communard, Spartacus, Paris, 2016
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DITTMAR Gérald, Histoire des femmes dans la Commune de Paris, Editions Dittmar, Paris, 2003
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GARIBALDI Giuseppe, Mémoires d’un Chemise Rouge, Ed. du Sextant, Paris, 2008
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HUGO Victor, Choses vues 1849-1885, Gallimard (Folio), Paris, 2018
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LABRANDE Christian, La Première Internationale, UGE-10/18, Paris, 1976
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GASCAR Pierre, Rimbaud et la Commune, Gallimard (Idées), Paris, 1971
GUILLEMIN Henri, Hugo, Seuil (Ecrivains de toujours), Paris, 1951
HUGO Victor, L’année terrible, Gallimard/Poésies, Paris, 1985
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MICHEL Louise, Lettres à Victor Hugo (1850-1879), Mercure de France, Paris, 2019
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TARDI Jacques et VAUTRIN Jean, Le cri du peuple, 1/ Les canons du 18 mars ; 2/ L’espoir assassiné ; 3/ Les heures sanglantes ; 4/ Le testament des ruines, Casterman, Bruxelles-Paris, 2001-2004
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VESQUE Bernard, [Présentation Madeleine REBERIOUX], La Commune de Paris en bandes dessinées, Savelli - Éditions librairie de la Jonquière, Paris, 1977
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BRUHAT Jean, DAUBY Jean, TERSEN Emile, La Commune de 1871, Editions Sociales, Paris, 1970
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DUCLOS Jacques, La Commune de Paris à l’assaut du ciel, Editions Sociales, Paris, 1970
LEFEBVRE Henri, La proclamation de la Commune, 26 mars 1871, La Fabrique, Paris, 2018
LENINE, L’Etat et la Révolution, Editions du Progrès, Moscou, 1972
LENINE/KAUTSKY, La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky/La dictature du prolétariat, UGE 10-18, Paris, 1972
Les 31 séances officielles de la Commue de Paris, Réimpression en Fac-similé, Maspero, Paris, 1971
LE TREHONDAT Patrick, La Commune au jour le jour, Syllepse, Paris, 2021
LISSAGARAY Prosper-Olivier, Histoire de la Commune de 1871, Maspero, Paris, 1982
MANDEL Ernest, De la Commune à Mai 68, La Brèche, Paris, 1978
NOEL Bernard, Dictionnaire de la Commune, Mémoire du Livre, Paris, 2000
ROUGERIE Jacques, Paris libre 1871, Seuil (Points), Paris, 2004
ROUGERIE Jacques, La Commune de 1871, PUF (Que sais-je ?), Paris, 2009
ROUGERIE Jacques, La Commune et les Communards, Gallimard (Folio Histoire), Paris, 2018
ROUGERIE Jacques, Paris insurgé. La Commune de 1871, Gallimard (Découvertes), Paris, 2019
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TALES C (Lacoste Maurice), La Commune de 1871, Spartacus, Paris, 2008
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TROTSKY Léon, Terrorisme et communisme, UGE-10/18, Paris, 1963
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LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [XII]
DITS ET ECRITS [1]
L’état de Paris est grave, surtout à cause des prussiens qui sont là, tenant la ville sous leur canon. Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée. En voulant éteindre la lutte politique, il a allumé la guerre sociale.
Victor Hugo, 24 mars 1871
Hier bataille sous les murs de Paris. Flourens a été tué. Très brave et un peu fou. Je le regrette. C’était le chevalier rouge.
Victor Hugo, 4 avril 1871
Bref, cette Commune est aussi idiote que l’Assemblée est féroce. Des deux côtés, folie. Mais la France, Paris et la République s’en tireront.
Victor Hugo, 9 avril 1871
J’ai écrit ma protestation contre le déni d’asile du gouvernement belge aux vaincus de la Commune. Elle sera demain dans l’Indépendance.
Victor Hugo, 25 mai 1871
Les nouvelles continuent d’être hideuses. Terreur de plus en plus blanche.
Victor Hugo, 5 juin 1871
Une protestation pour le droit d’asile, et contre la réaction était nécessaire ; je l’eusse faite dans l’Assemblée, je l’ai faite hors de l’Assemblée ; je ne veux ni du crime rouge, ni du crime blanc ; vous vous êtes tus, j’ai parlé ; j’ai combattu le vae victis ; l’avenir jugera.
Victor Hugo, 13 juin 1871
Il y a un an, je rentrais à Paris. Quelles acclamations, alors ! Quelle réaction aujourd’hui ! Et qu’ai-je fait ? Mon devoir.
Victor Hugo, 5 septembre 1871
Ce matin, je sors et je vois chez un papetier une photographie de Louise Michel avec ces mots : ‘’condamnée à mort’’. Serait-ce possible ? En ce moment, on est capable de tout. J’ai acheté ce portrait qui est terrible.
Victor Hugo, 27 septembre 1871
Ecrit à Louise Michel en prison à Versailles et en danger de condamnation de mort.
Victor Hugo, 5 octobre 1871
Je n’abandonnerai pas ces pauvres condamnés.
Victor Hugo, 9 novembre 1871
J’apprends à l’instant que Rossel, Ferré et un sergent appelé Bourgeois, condamné dont on ne savait pas même le nom, ont été fusillés ce matin mardi à Satory. (…) Voilà la peine de mort politique rétablie. Crime.
Victor Hugo, 28 novembre 1871
Je défends les vaincus. J’ai défendu la Commune vaincue contre l’Assemblée victorieuse. Si la chance eût été pour l’Hôtel de Ville de Paris contre le Palais de Versailles, j’eusse défendu l’Assemblée contre la Commune.
Victor Hugo, 15 décembre 1871
Il m’a demandé ce que je pensais du 18 mars. Je lui ai répondu que c’est l’Assemblée qui l’a fait. J’ai ajouté : Paris avait la fièvre héroïque, Paris avait une sortie rentrée. L’Assemblée a commis le crime de provoquer Paris, et elle a eu le reste de la colère de Paris contre la Prusse. C’est la faute des gens de Versailles.
Victor Hugo, 15 décembre 1871
Louise Michel a comparu devant un conseil de guerre présidé par un colonel Delaporte. Elle a été condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle a été intrépide. C’est bien elle qui signait Enjolras.
Victor Hugo, 17 décembre 1871
La peine de Gustave Maroteau est commuée. Ils n’ont pas osé le tuer. Ils l’envoient au bagne pour la vie. Voilà leurs façons de faire grâce.
Victor Hugo, 11 janvier 1872
Que suis-je ? Seul je ne suis rien. Avec un principe je suis tout. Je suis la civilisation, je suis le progrès, je suis la Révolution française, je suis la révolution sociale.
Victor Hugo, 1873
[Toutes les citations sont reprises de : HUGO Victor, Choses vues 1849-1885, Gallimard (Folio classique), Paris, 2018]
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23 février 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [X]
Mars 2021
Déboulé massif de publications
sur la Commune
[Inédits - Rééditions]
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20 février 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [IX]
LA COMMUNE SUR LES ÉCRANS
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12 février 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [VIII]
LA COMMUNE EN CHANSONS
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29 janvier 2021
LA COMMUNE DE PARIS - 1871 [VII]
A PARAÎTRE DÉBUT MARS
18 mars-28 mai 1871 : le peuple de Paris prend les armes pour s'opposer à la défaite de la guerre franco-allemande de 1870 et à une Assemblée nationale à majorité monarchiste. Commence alors une expérience d'autogestion, une utopie fraternelle et sociale. Ouvriers, artisans, hommes et femmes : une population jusqu'alors invisible se fait entendre. Malgré sa brièveté, la Commune occupe dans les mémoires la place lumineuse d'un événement fondateur.
Comme l'affaire Dreyfus, elle a divisé pour longtemps les Français, entre fédérés et versaillais, insurgés et légitimistes. Vivre un tel événement pousse à écrire : témoigner, tirer un bilan, donner à entendre le bruit des balles qui claquent depuis les collines de Paris, offrir le goût du temps des cerises. Une littérature s'invente au printemps 1871, qui ne se cantonne ni aux genres canoniques ni aux auteurs consacrés.
A côté des romans, poèmes et pièces de théâtre, on trouve des chansons populaires, hymnes politiques, articles de presse, affiches placardées sur les murs, témoignages de combattants. Hugo, Flaubert, Rimbaud, Verlaine, Vallès voisinent avec Malvina Blanchecotte ou Alix Payen. L'extraordinaire foisonnement de textes lus et entendus dans les rues de Paris se retrouve dans les pages de cette anthologie.
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