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21 janvier 2024

21 janvier 1924 - 21 janvier 2024. Centenaire de la mort de Vladimir Ilitch Oulianov (Влади́мир Ильи́ч Улья́нов), dit Lénine (Ленин).

"Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d'oppresseurs les récompensent par d'incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d'en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d'entourer leur nom d'une certaine auréole afin de "consoler" les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l'avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire."
 
 
Lénine, L’État et la révolution, 1917
 
 
[En URSS, c'est le Parti-Etat stalinien qui a canonisé Lénine et l'a transformé en icône.]
 
 

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15 juillet 2023

"BOUQUINAGE" - 300

"Pendant quarante-trois années de ma vie consciente je suis resté un révolutionnaire; pendant quarante-deux de ces années j'ai lutté sous la bannière du marxisme. Si j'avais à tout recommencer, j'essaierais certes d'éviter telle ou telle erreur, mais le cours général de ma vie resterait inchangé. Je mourrai révolutionnaire prolétarien, marxiste, matérialiste dialectique, et par conséquent intraitable athéiste. Ma foi dans l'avenir communiste de l'humanité n'est pas moins ardente, bien au contraire elle est plus ferme aujourd'hui qu'elle n'était au temps de ma jeunesse.

Natacha vient juste de venir à la fenêtre de la cour et de l'ouvrir plus largement pour que l'air puisse entrer plus librement dans ma chambre. Je peux voir la large bande d'herbe verte le long du mur, et le ciel bleu clair au-dessus du mur, et la lumière du soleil sur le tout. La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence, et en jouissent pleinement."

 

 

 

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14 juillet 2023

"BOUQUINAGE" - 299

"Toute cette histoire héroïque de l'armée rouge, dont je rapporte à peine les grandes lignes, Trotski me l'a contée pendant des heures, devant les cartes innombrables de son bureau.

Il me l'a contée avec cette simplicité que tous les Commissaires du Peuple ont si heureusement conservée au pouvoir, en s'interrompant pour me dire : “Comme vous avez bien fait de me demander tout cela ! Comme cela me fait plaisir de me rappeler ces choses !” jusqu'au moment où il terminait un chapitre en déclarant gentiment : “Maintenant, nous allons nous arrêter. Mon garçon joue au ballon sur la place du Kremlin. Nous allons aller le chercher.”

Ce qu'il ne m'a pas dit, ce qu'il ne pouvait me dire lui-même, c'est à quel point il a été l'animateur de la résistance aux cent actes que la création de l'armée rouge a permise.

D'autres me l'ont dit, à Petrograd (par exemple) en me parlant de l'attaque de Iudénitch contre la capitale, en octobre 1919. Les blancs arrivèrent alors jusqu'à la grande ville. Ils pénétrèrent dans les faubourgs et l'on croyait Petrograd perdue.

“Quand Trotski a débarqué à Moscou — me rapportait un camarade — la confiance est revenue en un clin d’œil partout. Les barricades sont sorties de terre comme d'elles-mêmes. En quelques jours, Iudénitch a été battu, écrasé, et son armée s'est évaporée littéralement.”

Trotski n'est pas qu'un organisateur, c'est un chef. Plus craint qu'aimé peut-être, c'est possible. Mais d'un ascendant prodigieux.

Il appartient à la race de nos grands Jacobins, dont on s'aperçoit souvent que les souvenirs le hantent. Il connait bien la Révolution française et l'amour qu'il lui porte est l'origine des sentiments francophiles qu'il confesse, malgré les événements de ces dernières années, comme beaucoup de communistes russes."

 

 

 

 

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29 mai 2023

"BOUQUINAGE" - 253

"Il y a presque dix ans, je vous avais écrit une autre lettre d'adieux. D'après ce dont je me souviens, je m'y plaignais de n'être pas meilleur soldat et meilleur médecin. Le second point ne m'intéresse plus. Comme soldat, je ne suis pas si mauvais.

En essence, rien n'a changé, sinon que je suis beaucoup plus conscient, mon marxisme s'est enraciné et épuré. Je crois en la lutte armée comme unique solution pour les peuples qui se battent pour se libérer et je suis conséquent dans mes croyances. Beaucoup me qualifieront d'aventurier, ce que je suis, mais d'un genre différent, un aventurier qui risque sa peau pour démontrer ses vérités."

 

 

 

 

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27 mai 2023

"BOUQUINAGE" - 251

"Les magnifiques événements de Russie agissent sur moi comme un élixir de vie. C’est bien pour nous tous un message de salut qui nous vient de là-bas ; je crains que, tous autant que vous êtes, vous ne sachiez pas en apprécier l’importance, et que vous ne sentiez pas assez que c’est notre propre cause qui triomphe là-bas. Ces événements auront, devront nécessairement avoir un effet salvateur sur le monde entier ; il faut que leur rayonnement atteigne l’Europe entière. J’ai la conviction inébranlable qu’une nouvelle époque commence, et que la guerre ne peut plus durer longtemps."

 

 

 

 

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24 mai 2023

"BOUQUINAGE" - 248

 

 

"D'une guerre européenne peut jaillir la révolu­tion, et les classes dirigeantes feront bien d'y songer ; mais il en peut sortir aussi, pour une longue période, des crises de contre-révolution, de réaction furieuse, de nationalisme exaspéré, de dictature étouffante, de militarisme monstrueux, une longue chaîne de violences rétrogrades et de haines basses, de repré­sailles et de servitudes, Et nous, nous ne voulons pas jouer à ce jeu de hasard barbare, nous ne vou­lons pas exposer, sur ce coup de dé sanglant, la certi­tude d'émancipation progressive des prolétaires, la certitude de juste autonomie que réserve à tous les peuples, à tous les fragments de peuples, au-dessus des partages et des démembrements, la pleine victoire de la démocratie socialiste européenne.

C'est pourquoi, nous socialistes français, sans qu'aucune personne humaine puisse nous accuser d'abaisser le droit, nous répudions à fond, aujour­d'hui et à jamais, et quelles que puissent être les conjectures de la fortune changeante, toute pensée de revanche militaire contre l'Allemagne, toute guerre de revanche. Car cette guerre irait contre la démo­cratie, elle irait contre le prolétariat, elle irait donc contre le droit des nations, qui ne sera pleinement garanti que par le prolétariat et la démocratie. Aujourd'hui, la paix de l'Europe est nécessaire au progrès humain : et la paix, la paix assurée, la paix durable, la paix confiante entre l'Allemagne et la France, qui a beaucoup fait en Europe pour le mouvement de la démocratie et l'éveil de la classe ouvrière, ne peut pas être à contresens de leur développement."

 

 

 

 

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23 mai 2023

"BOUQUINAGE" - 247

 

"L'expérience de 1848-49 a donc conduit Marx et Engels, dans cette année de “bilan” que fut 1850, à formuler plusieurs propositions importantes :

— tout d'abord, la nécessité de la dictature du prolétariat dans la phase de transition vers la société communiste ;

— ensuite, la nécessité -étroitement liée à la première- de “rendre permanente” la révolution jusqu'à ce que le prolétariat international ait associé, concentré entre ses mains les principales forces productives mondiales ;

— enfin, la nécessité -pour assurer cette “permanence”- que le prolétariat se constitue en parti indépendant, avec sa politique propre, et qu'il adopte une tactique permettant de créer et de renforcer son pouvoir face à celui de la bourgeoisie libérale et de la petite bourgeoisie démocrate, jusqu'à déplacer cette dernière et instaurer sa domination de classe."

 

 

 

 

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20 mai 2023

"BOUQUINAGE" - 244

"Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé.

La tradition de toutes les générations mortes pèse d'un poids très lourd sur le cerveau des vivants. Et même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c'est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils évoquent craintivement les esprits du passé, qu'ils leur empruntent leurs noms, leurs mots d'ordre, leurs costumes, pour apparaître sur la nouvelle scène de l'histoire sous ce déguisement respectable et avec ce langage emprunté.

C'est ainsi que Luther prit le masque de l'apôtre Paul, que la Révolution de 1789 à 1814 se drapa successivement dans le costume de la République romaine, puis dans celui de l'Empire romain, et que la révolution de 1848 ne sut rien faire de mieux que de parodier tantôt 1789, tantôt la tradition révolutionnaire de 1793 à 1795. C'est ainsi que le débutant qui apprend une nouvelle langue la retraduit toujours en pensée dans sa langue maternelle, mais il ne réussit à s'assimiler l'esprit de cette nouvelle langue et à s'en servir librement que lorsqu'il arrive à la manier sans se rappeler sa langue maternelle, et qu'il parvient même à oublier complètement cette dernière."

 

 

 

 

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