01 mai 2023
"BOUQUINAGE" - 225
"La limitation du temps de travail, plus précisément la journée de huit heures et le principe des trois huit -huit heures de travail, huit heures de loisir, huit heures de sommeil- sont à l'origine de la démonstration du Ier Mai sous sa forme nationale d'abord, puis sous sa forme internationale."
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24 avril 2023
"BOUQUINAGE" - 218
"Tel est en général le monde des adversaires de la violence politique : ils la repoussent tant qu'il s'agit de modifier ce qui existe, mais pour la défense de l'ordre, ils ne reculent pas devant la répression la plus implacable."
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18 avril 2023
"BOUQUINAGE" - 212
"Trotsky n'était pas seulement un théoricien marxiste, un dirigeant politique, un leader de masse, un chef militaire et un brillant orateur, mais aussi l'une des plus fines plumes de son temps —“le plus grand écrivain européen vivant” au dire de Bertolt Brecht [propos rapportés par Walter Benjamin, Selected Writings, volume 2, partie 2, 1931-1934]. Ses descriptions de l'état d'esprit des masses en mouvement dans La Révolution Russe (1930-1932), mais aussi ses innombrables portraits de personnalités aussi différentes que Jean Jaurès, Gueorgui Plekhanov, Julius Martov, Édouard Herriot ou Adolf Hitler, révèlent des talents d'analyse et d'observation hors pair.
Ses lectures de Tolstoï, de Pilniak, de Blok, d'Essenine, de Maïakovski, mais aussi d'auteurs étrangers comme Céline, Malaquais, Malraux, London ou Silone, traduisent une attention particulière aux conditions de production, à la qualité artistique et aux résonances sociales de leurs œuvres, comme à l'inscription de celles-ci dans le temps long de la littérature universelle (Littérature et Révolution, 1924). Son intérêt pour le futurisme ou le surréalisme, mais aussi pour la psychanalyse, de même que sa défense intransigeante de la liberté de création artistique, font de Trotsky une figure assez exceptionnelle parmi les dirigeants communistes du premier vingtième siècle."
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17 avril 2023
"BOUQUINAGE" - 211
"Aussi important soit-il, le rapport secret reste un texte très sélectif – et superficiel – dans sa condamnation du stalinisme. Il ne remet jamais en cause aucun des grands choix du Parti depuis 1917.
À la différence du rapport Pospelov, les seules victimes mentionnées sont des dirigeants et des cadres communistes ; aucune n'appartient à la masse des citoyens soviétiques “ordinaires”. En circonscrivant le champ des répressions aux seuls communistes victimes de la “dictature personnelle” de Staline, le rapport secret élude la question cruciale : celle de la responsabilité du Parti dans son ensemble, vis-à-vis de la société soviétique.
Ce caractère sélectif apparaît aussi dans la chronologie de la “déviation stalinienne par rapport à la voie marxiste-léniniste”. Comme dans le rapport Pospelov, elle est datée de 1934. Elle exclut donc d'emblée du chapitre des crimes du stalinisme les pages les plus sombres de la collectivisation forcée des campagnes, de la “liquidation des koulaks en tant que classe” et de la grande famine de 1932-1933 qui fît, rappelons-le, 6 millions de morts."
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31 mars 2023
"BOUQUINAGE" - 194
"Si le spectre communiste avait eu raison des puissances du capital au terme d'une guerre civile particulièrement meurtrière, une apparition effrayante, sorte d'image inversée, reflet négatif déformé, était née de ce combat. Le communisme était hanté à son tour par un spectre, celui d'une bureaucratie qui le parasitait progressivement. Le communisme de guerre avait eu raison de la guerre, mais peut être aussi du communisme."
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30 mars 2023
"BOUQUINAGE" - 193
"Dans deux domaines capitaux, le léninisme aboutit en effet à un échec. Il n'a pas réussi à répondre aux nombreuses interrogations que pose la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière en système capitaliste avancé. Il n'est pas davantage parvenu à poser correctement les problèmes de construction d'une société prolétarienne. En particulier : une fois passée la période des grandes conquêtes révolutionnaires, Lénine a gravement sous-estimé l'importance de la démocratie ouvrière : il n'a pas compris à quel point était indispensable une opposition soumettant le pouvoir, quel qu'il soit, à une vigilante et incessante critique."
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25 mars 2023
"BOUQUINAGE" - 188
"C’est une idée profondément ancrée chez les militants de base que celle d’un parti révolutionnaire toujours en lutte contre des ennemis, de l’extérieur ou de l’intérieur. On constate, ici encore, une sorte de fossilisation du discours politique depuis 1917. En fait, le discours stalinien des années 1930 reprend quelques grands thèmes bien assimilés par le militant moyen : un parti qui lutte contre les innombrables ennemis qu’a suscités une révolution unique dans l’histoire, un parti des opprimés, des prolétaires, la construction du socialisme dans un seul pays… L’aboutissement théorique de ce discours est aberrant du point de vue strictement marxiste : c’est l’idée d’après laquelle “plus on avance dans la construction du socialisme et plus la lutte des classes s’intensifie”, idée clef de l’idéologie stalinienne, qui va servir à justifier les purges et la terreur des années 1930. Difficilement acceptable pour le bolchevik d’origine, issu souvent de l’intelligentsia, cette théorie passe tout à fait dans la vulgate politique des militants de l’époque stalinienne, peu formés politiquement.
(…)
Entre 1924 et 1940, cinq millions et demi de citoyens soviétiques adhèrent au parti, à un rythme d’ailleurs irrégulier. Des années de recrutement massif (1924, 1929-1932, 1939) alternent avec des années où il devient très difficile d’entrer au parti.
(…)
Durant cette période, près de deux millions et demi de communistes quittent le parti, surtout dans les années 1930. Ainsi, pour deux adhésions, on enregistre, approximativement, un départ.
(…)
Quelles raisons peuvent pousser un communiste à quitter le parti ? Il semble que les motifs de désaccord politique avec la ligne générale aient été rarement mis en avant. Les membres du parti invoquent surtout la surcharge de travail qu’occasionne leur militantisme, l’hostilité du milieu familial à leur engagement politique, le peu d’initiative qui leur est laissée. Ils font part aussi de leur refus d’assumer de nouvelles tâches, de leur déception de n’avoir pas obtenu d’améliorations matérielles après leur adhésion au parti.
Quitter le parti, c’est cependant, dans la grande majorité des cas, en être exclu au terme d’un contrôle ou d’une purge.
(…)
La purge a trois fonctions. La première est de maintenir la fiction d’un parti-élite, d’une avant-garde composée des individus les meilleurs idéologiquement, moralement et socialement, d’éliminer tous ceux qui ne méritent pas le digne nom de communiste.
(…)
La seconde fonction de la purge est d’assurer le monolithisme idéologique du parti face aux déviations, aux oppositions de toute sorte, réelles ou supposées, ou tout simplement à tout discours “politiquement douteux” qui mettrait en doute l’idéal officiel proclamé.
(…)
La troisième fonction de la purge, surtout à partir de 1934, est de rechercher les responsables des difficultés que rencontre un régime parvenu, officiellement, à son but, le socialisme."
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21 mars 2023
"BOUQUINAGE" - 184
"Je ne souhaite pas rejeter l'importance de l'élément individuel dans l'histoire. Ni Staline ni moi-même n'avons les positions actuelles par accident. Mais nous n'avons pas créé ces positions. Chacun de nous a été pris dans ce drame pour la représentation d'idées et de principes précis. À leur tour, ces idées et principes ne sont pas tombés du ciel, mais ont de profondes racines sociales. C'est pourquoi on doit prendre, non l'abstraction psychologique de Staline en tant qu'“homme”, mais sa personnalité historique concrète comme dirigeant de la bureaucratie soviétique. On ne peut comprendre les actes de Staline qu'en partant des conditions d'existence de la couche de nouveaux privilégiés, avide de pouvoir, avide de confort matériel, inquiète pour ses positions, craignant les masses et haïssant mortellement toute opposition."
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