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16 octobre 2022

"BOUQUINAGE" - 28

"Le cinéma est ambivalent, mais il est aussi magique. Alors que les acteurs de sa génération ont eu le plus grand mal à survivre dans le milieu professionnel à partir de la cinquantaine (pensez à Burt Reynolds ou à Charles Bronson), Eastwood a réussi à faire de la baisse de son niveau de testostérone un atout décisif pour le prolongement de sa carrière. Son passage par l'Europe, qu'aucun sociologue déterministe n'aurait pu sérieusement envisager, lui a permis de développer une forme de capital social qui a été décisive dans sa consécration par l'intelligentsia new-yorkaise. Sa trajectoire a été contemporaine de l'importation de la notion d'auteur et du processus d'“auteurisation” : personne n'aurait parié une dime sur son accession à ce statut. Eastwood a capitalisé, sans pour autant développer une stratégie consciente, la vieille américanolâtrie cinéphilique des premiers rédacteurs des Cahiers. Il cumulait deux avantages : d'abord, il offrait de nombreuses similitudes avec le passé du cinéma états-unien et on pouvait lui appliquer les catégories de jugement esthétique qui avaient été utilisées pour John Ford ; ensuite, il était passé par le western spaghetti et était donc affecté d'un coefficient de sophistication qu'il n'avait jamais revendiqué en tant que tel. Comme il était incapable de développer un métadiscours sur son travail, il n'avait aucune raison de s'interposer entre l'exercice raffiné du commentaire produit par des intellectuels européens et sa propre activité d'entrepreneur en produits de divertissement. Il avait donc d'autant plus de chances de plaire aux théoriciens du cinéma qu'il n'avait rien de théorique à offrir, à la différence de certains de ses concurrents du nouvel Hollywood, nourris de film theory et formés dans des écoles où l'on parlait de Lacan et de Derrida."

 

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15 octobre 2022

Quelles réformes ?

 

Bertrand Henne, journaliste à la RTBF,  dans son billet "Les coulisses du pouvoir" (mardi 12 octobre) :

 

"Il semble assez évident depuis plus d’un an maintenant que les grandes réformes sont repoussées aux prochaines élections. Marché du travail, pensions, fiscalité, énergie, réforme de l’État. Le gouvernement gère donc surtout les urgences, et le court terme. Et c’est ce qu’il a fait. Il n’en avait de toute façon pas les moyens de sortir le Bazooka comme l’Allemagne l’a fait à coup de 200 milliards d’euros. Et il n’en avait pas besoin, car dans la gestion du court terme il peut compter sur l’indexation des salaires, couplée au tarif social, elle protège mieux les ménages belges que les Néerlandais, les Français et les Allemands. Mais ce n’est pas tenable très longtemps. Cette protection de l’indexation va nous poser des problèmes à long terme, car les salaires et allocations sociales belges progressent plus vite qu’ailleurs. Les entreprises commencent à sentir passer solidement la facture. Le gouvernement a lâché un milliard, pour éviter une dégradation trop importante de la compétitivité."

 

Décidément, c'est toujours la même conception néo-libérale du monde : il faut "réformer" !

C'est-à-dire ?

Imposer de nouveaux sacrifices à la population ; ajouter de l'austérité à l'austérité qui frappe les travailleurs et allocataires sociaux depuis un demi siècle déjà ; flexibiliser plus le travail ; remettre en cause le système d'indexation (pourtant déjà trafiqué à maintes reprises, voir l'épisode de "l'index-santé") et maintenir le blocage des salaires au nom de la "compétitivité" ; sabrer dans les pensions et retarder le départ légal à la retraite ; et ainsi de suite...

Pas un mot sur des mesures et une politique vraiment alternatives ! Pas un mot sur la nécessité d'une lutte efficace contre la fraude fiscale afin d'aller chercher l'argent où il se trouve ! Pas un mot sur la gigantesque fuite des capitaux dans des paradis accueillants (déjà oubliés les "Pandora Papers" ?) ! Pas un mot sur la lutte contre les inégalités sociales impliquant la mise en œuvre d'une autre fiscalité, avec notamment une véritable taxation des fortunes ! Pas un mot sur un indispensable changement de logiciel, la rupture avec la sacro-sainte "croissance" qui contribue à détruire la planète ! Pas un mot sur une réduction du temps de travail radicale, incontournable si l'on veut rompre avec un productivisme mortifère ! Pas un mot sur la nécessité de renforcer les services publics et la Sécu, notamment les soins de santé (déjà oubliées les leçons de la crise sanitaire ?) !

Il est temps de rompre –appelons un chat un chat– avec ce mode de production/consommation/échange capitaliste et de se fixer d'autres buts que la course aux profits maximale et l'enrichissement perpétuel d'une minorité de nantis : pour une société dont la finalité serait l'harmonie entre les êtres humains entre eux et avec la nature.

Manifestement, ce ne sont plus le type d'analyses et les perspectives que l'on peut entendre du côté du "service public" de la RTBF.

Hélas...

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SFFF - 24 images par seconde [XXI]

 

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1984

1984 [Nineteen Eighty-Four]

Film de Michael Radford

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