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06 novembre 2016

La révolution russe a 99 ans

a2.jpgIl y a 99 ans, l’octobre rouge russe !

Cet événement qui ébranla le monde appartient à l’histoire.

Première « révolution prolétarienne » triomphante,  elle devait ouvrir la voie au communisme, à l’est et à l’ouest, au nord et au sud.

Las. En lieu et place d’un avenir radieux prédit par quelques prophètes du bonheur, une dictature sur le prolétariat, un régime totalement étouffant et meurtrier, sans égalité et sans liberté.

Pour aboutir à la chute finale de l’URSS, et de quelques satellites agrégés au fil du temps, en 1989-1991.

La révolution russe, cette « grande lueur » orientale [1], et son devenir tragique, symbolisent, plus que toute autre épopée, l’échec des projets émancipateurs expérimentés lors du « court  20ème siècle ».

Pour autant, les Bolchéviks eurent-ils tort de renverser la vieille autocratie tsariste et de choisir une voie peu orthodoxe, mesurée à l’aune de critères « démocratiques » classiques ?

Leur « mérite » est d’avoir « osé » souligna à l’époque une critique avertie, celle de Rosa Luxemburg [2].

On ne peut effectivement reprocher à des « révolutionnaires » de lutter jusqu’au bout pendant une « période révolutionnaire » !

Mais il faut distinguer conquête du pouvoir et exercice du pouvoir !

Nous savons maintenant qu’un processus révolutionnaire s’inscrit dans la durée et constitue un véritable marathon politique qui exige de tenir la distance, et de ne pas perdre en cours de route ses principes, son programme, son projet et son drapeau !

 

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Ce passé dramatique pèse lourdement sur notre présent.

Il explique, pour une part, la « crise des gauches » et les difficultés rencontrées aujourd’hui pour convaincre le plus grand nombre qu’une « alternative au capitalisme » existe.

D’autant, et c’est une évidence, que le 21ème  siècle n’est pas le précédent, même si le système d’exploitation du capital (globalisé) reste une donnée essentielle et même si la lutte des classes demeure une clé pour comprendre la trajectoire du monde.  

En 2016, une menace inédite [3] pèse sur notre écosystème et sur la survie, à (long ?) terme, de l’espèce humaine.

C’est dire si le vieux logiciel  révolutionnaire doit être renouvelé.

Dans de nombreux pays, des forces politiques nouvelles émergent peu à peu. Elles proposent des stratégies d’émancipation repensées, adaptées à « notre société productiviste » engagée dans une course effrénée à la consommation de « choses » [4] et de marchandises de plus en plus sophistiqués, issues d’une autre révolution, celle de l’informatique. Par ailleurs, il s'agit également de contrer la menace d’un Big Brother universel…

Dans quelques mois, le centenaire de la « révolution bolchévique » n’échappera pas aux commémorations de la société du spectacle. Il fera probablement d’objet de débats et de bilans de circonstance.

J’aurai donc l’occasion d’y revenir longuement et de développer le point de vue esquissé ici.

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[1]  Jules Romains, Cette grande lueur à l’Est, dans le cycle des « Hommes de bonne volonté ».

[2]  Rosa Luxemburg, La révolution russe, Maspéro (« Bibliothèque socialiste» n°3), Paris, 1964.

[3]  En 1917, Lénine et ses camarades ignoraient largement, comme (pratiquement) tout le monde à cette époque, la « problématique écologique ».

[4] Georges Perec, Les choses, Julliard, Paris, 1965. (Un tableau précoce du « consumérisme » et de la recherche d’une satisfaction personnelle à travers celui-ci…)

21:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

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