25 avril 2020
Un "déconfinement" productiviste et consumériste !
Le ‘’conseil national de sécurité’’ regroupant les présidents des différents Exécutifs du royaume a donc décidé de franchir le Rubicon du ‘’déconfinement’’. Certes d’une foulée hésitante, selon un calendrier de reprise(s) échelonné et en n’excluant pas un retour au point de départ en cas de catastrophe sanitaire aggravée !
Mais pourquoi cette accélération du tempo et pourquoi l’abandon d’un principe de précaution élémentaire, alors que la situation n’a pas véritablement évolué depuis les premières mesures adoptées le 12 mars ? Car nous sommes toujours au cœur de la propagation du Covid-19 et nous venons de dépasser le cap des 6.500 décès ! Car dans les hôpitaux la situation reste difficile pour les soignants et les soignés ! Car dans les ‘’maisons de repos/de soins’’ la catastrophe demeure le quotidien des pensionnaires et du personnel qui les encadre ! Car le gouvernement est toujours incapable de garantir un nombre de tests de dépistage suffisant ! Car il y a pénurie persistante de masques et par conséquent impossibilité d’en fournir à toute la population !
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures : les décideurs changent de cap parce que la pression des milieux patronaux et du secteur des commerces est de plus en plus grande. Tout le monde doit retourner au turbin pour relancer la machine à profits et tout le monde doit reprendre le chemin des temples de la consommation pour relancer la vente de marchandises loin d’être toujours indispensables !
Et pour favoriser ce retour à la ‘’normale’’ productiviste et consumériste, il est nécessaire d’ouvrir à nouveau les portes des établissements scolaires, afin que les enfants/jeunes ne constituent pas un obstacle au retour généralisé des parents salariés dans les entreprises !
Tout le ‘’reste’’ -la possibilité de renouer le contact physique avec ses proches, la culture, les sports collectifs, les voyages ou les festivals d’été, et même un "déconfinement" de l’Horeca !- est repoussé à plus tard, parfois même à beaucoup plus tard, et sans garantie aucune !
Ce scénario, qui minimise les avis des ‘’experts’’ pourtant choisis par la coalition fédérale et qui privilégie la rentabilité économique, est aussi une indication pour le ‘’monde de l’après’’ que préparent les actuels gouvernants : il s’agira du même monde, voire même d’un monde plus repoussant encore ! Car la crise économique, financière et sociale -qui prolongera cette crise sanitaire !- servira d’alibi aux possédants et à leurs servants politiques pour intensifier les politiques ‘’austéritaires’’ et ‘’climaticides’’ mises en œuvre depuis des décennies, déjà !
Il n’y a et il n’y aura donc rien à attendre de ce gouvernement des droites ultra-minoritaire (38 sièges sur 150 à la Chambre !), ni demain des partis qui le soutiennent et qui lui ont accordé, sans le moindre état d’âme, des ‘’pouvoirs spéciaux’’ pour concrétiser une gestion très ‘’libérale’’ des conséquences de la pandémie du Coronavirus !
03:16 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
23 avril 2020
Après la pandémie du Coronavirus ?
Il y a un an, la campagne électorale entrait dans sa phase officielle. Les partis s’agitaient pour présenter leurs programmes et énumérer leurs promesses dans l’espoir de séduire d’importantes fractions de l’électorat.
Un bon mois plus tard, le dimanche 26 mai 2019, tombait le verdict des urnes.
Succès du PTB-PvDA, d’Ecolo-Groen et du Vlaams Belang ; recul généralisé des partis traditionnels ; lourde sanction des différents Exécutifs, et particulièrement de la coalition fédérale en crise depuis décembre 2018 : moins 22 sièges pour les quatre partis qui formèrent la ‘’Suédoise’’ durant plus de quatre ans !
L’éclatement du paysage politique, l'asymétrie de la représentation entre la Flandre et la Wallonie, le nouveau krach des ‘’grandes familles politiques historiques’’ annonçaient de difficiles négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement fédéral.
Et, en effet, si la constitution de gouvernements communautaires et régionaux fut relativement rapide, le blocage était -et demeure !- total au sommet de la pyramide institutionnelle !
Au-delà de l’arithmétique parlementaire, l’obstacle majeur est le type de programme à mettre en oeuvre par une future ‘’majorité’’ : poursuivre dans la voie néo-libérale austéritaire et climaticide -priorité absolue de la N-VA et des partis libéraux !- ou infléchir cette orientation, comme le souhaitent le PS et Ecolo qui veulent pouvoir ‘’vendre’’ quelques ‘’avancées’’ à leurs bases respectives…
A ‘’gauche’’, des revendications portées de longue date par le mouvement syndical, les mouvements sociaux et le PTB, mais également, si l’on accorde du crédit aux programmes électoraux, par les ‘’socialistes’’ et les ‘’verts’’, avaient émergé : un retour de l’âge légal de la retraite à 65 ans, une taxation des fortunes, la pension à 1500 € net, une augmentation du salaire minimum à 14 € de l’heure, une diminution du taux de la TVA sur l’électricité, un refinancement de la Sécu et des services publics, la suppression du statut de ‘’cohabitant’’ pour lutter contre l’exclusion et la pauvreté. Et puis tout un volet concernant la lutte contre le ‘’réchauffement climatique’’, avec des mesures comme la relance des transports collectifs et leur ‘’gratuité’’…
Bref, un ensemble de propositions inacceptables pour les droites, N-VA et MR en tête, même si celles-ci ne sont pourtant pas véritablement ‘’révolutionnaires’’.
Nous en étions donc, depuis des mois, dans les échanges d’exclusives, les petites phrases assassines répercutées dans la presse et les marchandages en coulisses, lorsque la pandémie du Coronavirus est venue bousculer ce laborieux processus de formation d’une coalition fédérale… ‘’de législature’’ !
Le gouvernement minoritaire (depuis plus de 500 jours !) a profité de ce momentum pour demander -et obtenir !- des ‘’pouvoirs spéciaux’’ et la ‘’confiance’’ de tous les groupes parlementaires, à l’exception des élus du PTB-PvDA et du VB !
L’inertie des responsables politiques face à la crise naissante du Covid-19, l’incapacité à mettre rapidement en œuvre une ‘’campagne de dépistage’’ à grande échelle, la pénurie de matériel pour les personnels soignants et les hôpitaux (masques, tenues de protection, respirateurs…) victimes des ‘’coupes budgétaires’’ à répétition des dernières années, ont imposé aux gouvernants l’option du ’’confinement’’, à l’instar d’autres pays européens.
Avec de nombreuses conséquences pour les citoyens mais aussi pour ‘’l’activité économique’’, qui a subi tantôt un coup d’arrêt tantôt un sérieux ralentissement, provoquant ainsi une ‘’crise économique et financière’’ de grande ampleur !
Une confrontation de classe est désormais inéluctable !
Les droites vont s’appuyer sur cette prochaine ‘’récession’’ pour exiger des sacrifices supplémentaires à la population. Non seulement, elles ne voudront plus entendre parler des revendications populaires légitimes avancées avant la pandémie, mais elles voudront imposer un tour de vis antisocial supplémentaire : diminutions de salaires, remise en question du système d’indexation, nouvelles économies dans le secteur du chômage, augmentation de la fiscalité ‘’indirecte’’, etc.
Même la Sécu et le secteur des soins de santé, qui ont pourtant démontré toute leur importance ‘’vitale’’, ne seront pas à l’abri d’une cure d’austérité renouvelée !
Quant à l’indispensable lutte contre le ‘’réchauffement climatique’’ et la ‘’crise écologique’’, elle pourrait passer directement à la trappe des priorités de la ‘’production marchande’’ et de l’urgence à garantir une reprise de ‘’l’accumulation des profits’’ après ce séisme sanitaire !
Et il ne faut pas se raconter d’histoires, la ‘’gauche de gouvernement’’ (PS et Ecolo) se résignera à ce scénario et se contentera d’essayer de ‘’limiter les dégâts’’ pour les ‘’plus faibles’’ !
Dans ce conflit imminent, ce seront les rapports de force qui seront décisifs pour faire pencher la balance dans le sens de la ‘’justice sociale et climatique’’, ou dans le sens d’une ‘’injustice sociale et climatique’’ consolidée !
C’est dire si le mouvement syndical, les mouvements sociaux, les mouvements écologistes n’auront guère le temps de tergiverser pour éviter de terribles chocs rétrogrades pour le plus grand nombre et pour la planète !
Ce n’est pas à celles et à ceux ‘’d’en bas’’ de continuer à payer la facture des errements et des soubresauts du capitalisme, ni à subir toujours plus les ‘’dommages collatéraux’’ de la destruction des écosystèmes !
Des alternatives existent et l’argent pour les financer aussi !
Des centaines de milliards € fuient chaque année dans des ‘’paradis fiscaux’’. Des centaines de milliards € sont consacrés à des productions et des dépenses inutiles et nocives : matériel de guerre, publicité, centrales nucléaires, grosses bagnoles… Sans oublier le ‘’grand déménagement du monde’’ permanent et sa lourde ‘’empreinte écologique’’, qui contribuent à dévaster la planète et à alourdir ainsi le coût financier du désastre en cours…
Le moment d’une bifurcation majeure est venu : soit la continuité du capitalisme forcément productiviste et prédateur, soit un changement de cap radical passant par une transformation décisive du mode de production, de consommation et d’échange actuel !
A l’évidence, puissants et possédants ne resteront pas passifs devant cet enjeu. Ils peuvent s’appuyer sur leur ‘’appareil d’Etat’’ pour conserver leurs privilèges et ils disposent d’importants instruments coercitifs pour réprimer toute contestation !
Mais les exploités/opprimés disposent de l’atout du nombre qui leur assure potentiellement une force imposante, pour autant qu’ils se mettent en mouvement et en action de manière ‘’auto-organisée’’ !
Aujourd’hui, plus que jamais, le défi est de contribuer solidairement à ‘’construire un peuple révolutionnaire’’ qui bouleversera le vieil ordre des choses…
Chacun pour soi ou tous ensemble ! Despotisme de l’égoïsme néo-libéral ou association libre des producteurs ! Capitalisme ou collectivisme éco-socialiste !
16:23 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
18 avril 2020
Neutralité ?
"L'Etat capitaliste a toujours pour mission de rassembler en haut et disperser en bas"
Nicos POULANTZAS
10:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |