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06 août 2014

Revirements

nva.JPGLa perspective d’une coalition des droites se précise de jour en jour, à la satisfaction des principaux organes de presse.

Pensez donc, à en croire les « éditorialistes », ce pays a grandement besoin de remises en cause  « des tabous » (syndicaux, notamment) et de « profondes  réformes », un défi que seul un gouvernement de « centre-droit » (sic) peut relever.

Désormais, les exclusives d’hier sont oubliées. Les quotidiens francophones alignaient  les articles hostiles à la NVA, ce parti « nationaliste » qui rêve de la disparition de la Belgique. Que cela ne tienne. Aujourd’hui, Bart de Wever et ses amis sont les bienvenus, car ils représentent un passage obligé pour éliminer la « gauche conservatrice», c’est-à-dire le PS, qui n’a pourtant pas démérité dans son action en faveur des puissants !

Une ingratitude assortie d’une argumentation acrobatique : finalement, contraindre la NVA à prendre ses responsabilités au niveau fédéral constituerait une plus-value pour le Royaume. En mouillant ce parti, celui-ci serait contraint de mettre une sourdine à ses revendications institutionnelles.

D’ailleurs, la NVA a promis à ses futurs partenaires qu’elle entendait bien donner la priorité aux dossiers socio-économiques, et qu’elle s’abstiendrait de remettre le « communautaire » sur le tapis dans les cinq prochaines années !  Et puis, dans les derniers jours de la campagne électorale, son président avait affirmé avec force  -et en français !- : « ayez confiance ! ». Bref,  ce qu’il a perdu en kilogrammes a été gagné en maturité. A écouter certains, Bart de Wever serait donc maintenant sur la bonne voie pour gagner son statut d’ « homme d’Etat »…

Dont acte.

Naturellement, les contes de fées – comme les promesses électorales- ne valent que pour ceux qui y croient, et les contorsions de Charles Michel, du MR, du journal « Le Soir » ou de « La Libre Belgique », n’étonnent plus personne depuis longtemps.

Néanmoins, les divers justificatifs avancés laissent parfois songeurs.

1.       Les indispensables réformes structurelles à mettre en œuvre d’urgence. A l’évidence, c’est l’obsession première de tout ce beau monde. Rien ne doit être oublié : pensions, soins de santé, Sécu, services publics, fiscalité, salaires,…, tout doit être broyé à la moulinette néo-libérale ! Ce serait la condition obligée d’une restauration de la « compétitivité de notre économie » et du « retour de la croissance ». Le discours est connu, tant il est martelé dans toutes les enceintes de l’ordre capitaliste, et ses tenants ont donc le mérite de la continuité, à défaut de l'atout de la perspicacité. Car l’austérité est le problème, pas la solution ; et la crise n’en finit pas de finir depuis 40 ans, malgré l’application têtue de remèdes austéritaires…

2.      Le caractère asymétrique de la coalition, minoritaire en Wallonie. Ce ne serait pas une difficulté, étant donné que le précédent gouvernement était déjà minoritaire en Flandre. Sauf qu’il  manquait seulement un siège et que les trois formations représentant les trois familles traditionnelles étaient de la partie. Aujourd’hui, un seul des sept partis francophones disposant d’une représentation parlementaire sera embarqué : le MR, qui dispose de 20 élus sur les 63 dévolus en Fédération Wallonie-Bruxelles ! Ce n’est pas un hasard si la concept de « coalition kamikaze » a eu la cote, avant d’être supplanté par une douce « coalition suédoise ». Un glissement sémantique, révélateur du soutien peu discret apporté aux formateurs Peeters-Michel, par l’establishment médiatique…

3.      Le caractère adulte du modèle fédéral belge. Il est ainsi soudainement secondaire de réunir une majorité dans les différents groupes linguistiques, aucune communauté n’étant dorénavant menacée. C’est peut être passer rapidement sur une réalité : le caractère symétrique du gouvernement flamand et du gouvernement fédéral, aile néerlandophone ; dans les deux exécutifs, se retrouveront ainsi NVA, CD&V et Open-VLD. Tandis que du côté francophone, le solitaire et minoritaire  MR est partout dans l’opposition ! Croire que cela ne génèrera pas des tensions et des contradictions relève pour le moins d’un franc optimisme.

4.      Le caractère indispensable du MR. Ce parti constituerait une garantie en béton car il pourrait « retirer la prise » à tout moment, en cas de problème majeur ou de menaces avérées envers les francophones. C’est oublier que dans une majorité qui pourra compter sur 85 sièges pour un total de 150, ses quatre composantes seront « indispensables ». Même le retrait du plus petit partenaire,  l’Open-VLD (14 députés), entraînerait la chute du gouvernement ! Ils se tiendront tous par la barbichette et ce sont les rapports de force internes à l’équipe gouvernementale qui trancheront. Comme toujours…

5.      La bouffée d’oxygène du changement. Enfin ! Sauf que trois partis de la future majorité occupent le pouvoir fédéral depuis un bon bout de temps déjà. Reste évidemment le déboulé de la NVA pour supplanter les PS-SPA. De là à parler d’air frais s’agissant de cette formation nationaliste de la droite extrême…

 

formateurs.jpg

 

Toute cette gymnastique verbale prêterait à sourire s’il n’y avait derrière un projet et un programme politiques qui seront extrêmement douloureux pour la population.

D’autant que la consolidation d’une orientation fédérale particulièrement austère sera combinée à d’autres choix tout aussi rigoureux qui seront mis en oeuvre dans les communautés et les régions.

La prochaine législature sera assurément pénible pour les travailleurs et les citoyens, qui devront relever le gant par les luttes, ou... s’incliner !

A tout le moins, une période complexe, tendue et potentiellement explosive  -de par l’interférence prévisible de la question nationale (1)-  nous attend.

 

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(1)   Voir mon précédent billet, « Périls ».

 

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26 juillet 2014

Périls

BDW-CM.jpg1.       La Belgique est un Etat fédéral. Chaque entité fédérée dispose ou disposera prochainement de son propre gouvernement. Les majorités respectives des communautés et régions seront asymétriques. Mais il existe (objectivement) une convergence : la mise en œuvre de politiques d’austérité, qui seront douloureuses pour la population et qui frapperont durement les salariés, les chômeurs, les malades ou les services publics.

2.      Les  « jeux » politiciens post-électoraux ne doivent pas occulter une réalité : les pires « ennemis » aujourd’hui étaient les meilleurs « amis » hier.  Socialistes et libéraux s’épient maintenant comme chiens et chats, mais ils gouvernaient ensemble il y a peu. Ils sont d’ailleurs encore associés à différents niveaux de pouvoir, comme les provinces ou les communes ! Et il est évidemment loin  d’être exclu qu’ils se retrouvent à l’avenir !

3.      Pour autant, il faut éviter de sombrer dans les analyses caricaturales. Un gouvernement NVA-MR n’est pas un gouvernement PS-CDH. La manière d’imposer des mesures austéritaires et l’ampleur de celles-ci ne seront pas identiques. L’histoire de ces partis, les liens  qu’ils entretiennent  avec le mouvement syndical ou le tissu associatif, ne sont pas les mêmes. Ainsi, la position des uns et des autres  vis-à-vis de la concertation sociale, et du « modèle belge » qui en découle, varie.  Lorsque l’accord gouvernemental de la coalition kamikaze sera connu, nous pourrons mesurer ce qui les distingue. Il serait donc inopportun de banaliser ce qui se joue actuellement.

4.      Il va sans dire qu’un gouvernement orienté à «droite toute »  répond aux attentes d’un patronat demandeur de politiques ultra-libérales. Même si les dominants auraient préféré y associer également le CDH, afin d'élargir l’assise de la future équipe gouvernementale au cœur d’une Wallonie frondeuse. Mais il était assurément trop compliqué de marier le parti francophone le plus attaché à la Belgique avec un parti nationaliste qui milite pour la disparition de celle-ci !  D’autant que le PS a habilement manœuvré en faveur de la constitution rapide d’exécutifs à Bruxelles et en Région wallonne, histoire de contrarier les manigances de Michel, Reynders et consorts...

5.      La question nationale risque de connaitre un regain d’explosivité. Croire qu’un gouvernement avec une forte présence de la NVA  (hégémonique en Flandre), mais ultra-minoritaire au sud du pays, va garantir la paix institutionnelle pendant 5 ans, est une vue de l’esprit. La mise en œuvre de la sixième réforme de l’Etat, les contradictions qu’elle génère, les nouvelles exigences qui en découleront,  les liens étroits entre l’économique et le communautaire, les traditionnels impondérables irrationnels de ce royaume, seront autant de sources d’instabilité.

6.      Et puis, il y aura l’épreuve de la lutte des classes.  Face à la nouvelle déferlante d’austérité (au minimum,  17  milliards € d’économies supplémentaires à l’horizon 2019),  la résistance sociale présentera  probablement un visage et une vigueur différents en Wallonie et en Flandre. D’autant que dans le sud, les responsables syndicaux  devront moins ménager leurs « amis »  soudainement relégués dans l’opposition au niveau fédéral. On se souvient que cet écart de détermination combative, déjà constaté dans le passé, par exemple lors de la « Question royale » ou de la  grève générale de 60-61, avait alimenté la revendication du « fédéralisme et des réformes de structure anticapitalistes ». Qu’en sera-t-il demain ? Une accentuation de la marche vers le confédéralisme, mais cette fois sans la moindre perspective transformatrice de la société   ?  A l’évidence la responsabilité de la gauche, en terme de débouché et de mots d’ordre, sera grande. Et l’inquiétude est de mise, car entre le Charybde d’une social-démocratie totalement reconvertie au social-libéralisme et d’ une FGTB où le « Renardisme » est un lointain souvenir, et le Scylla d’une « gauche de gauche » dominée par un PTB anachroniquement « belgicain », la voie est ténue. Il faudra pourtant bien plus qu’un discours général sur l’unité, dans les mois à venir. Encore faut-il comprendre que la prise en considération d’un principe démocratique essentiel comme le « droit des peuples à l’auto-détermination » n’est pas nécessairement un obstacle pour la solidarité des travailleurs…

7.      La prochaine période, à ne pas douter, sera déconcertante et animée.   A la gauche  -digne de ce nom-   de contester pied à pied les politiques socialement régressives qui seront déployées à tous les étages de l’Etat Belgique. Les coups  les plus durs et les plus frontaux viendront assurément de la rue de la loi, à laquelle il faudra indubitablement opposer  la loi de la rue. Mais la complexité de la conjoncture à venir exigera également des solutions adaptées à nos caractéristiques « nationales » . Il n’y aura finalement pas d’autres réponses pertinentes que celles résultant d’une analyse permanente et concrète des situations concrètes…

 

 

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18 juin 2014

Brasil : (beaucoup) de jeux, (peu) de pain

fellaini.jpgJouons le jeu.

Parlons football.

Sans soulever les aspects pernicieux d’un business pour le moins fructueux. Sans brocarder les salaires indécents des stars du ballon rond. Sans évoquer la maffia des paris et les matchs truqués. Sans ergoter sur le phénomène de la corruption. Sans pointer les problèmes de dopage.  Sans chicaner sur la surenchère nationaliste et les délires cocardiers. Sans ricaner au sujet de la famille royale qui est "à fond" derrière "notre équipe".

En ignorant la violence dans et autour des stades. En ne dissertant pas sur le sport professionnel comme arme idéologique pour les dominants. En laissant de côté toute éthique. Et en passant sur les investissements hallucinants de ce « Mundial »,  alors que le peuple brésilien vit majoritairement dans le plus grand dénuement !

Donc, la Belgique a battu l’Algérie dans son match d’ouverture.

2-1 !

Après avoir été mené suite a un penalty justement sifflé.

Ce fut dur, très dur. Les supporters ont eu chaud, très chaud. Plus que les joueurs qui ont pourtant évolué sous un soleil de plomb.

Tout le monde est maintenant soulagé. Le sélectionneur national affiche avec aplomb une belle sérénité. Les "Diables" titularisés pour cette première rencontre sont heureux. Les sponsors boivent du petit lait, ou plutôt de la Jupiler (car ils savent "pourquoi" !).

Heu-reux, on vous le répète en boucle dans tous les flashs d’information…  Qu'on se le dise.

Pourtant, les observateurs « neutres » sont unanimes : ils n’ont pas très bien joué.

Il sera donc impératif de s’améliorer pour la suite de la compétition.

Car dès dimanche prochain ce sera la Russie. Ensuite la Corée et, en huitième de finale,  -si huitième de finale il y a !-    il faudra plus que probablement faire face au Portugal ou à l’Allemagne, l’une des (habituelles) grandes favorites des  coupes du monde.

Pour le reste, les premières confrontations de ce grand raout footballistique planétaire ont plutôt été plaisantes. Avec  des buts, du spectacle, mais aussi… des décisions arbitrales parfois curieuses.

Histoire d’éviter toute surprise et de garantir aux grandes « nations » (et aux grands marchés) un long parcours ?

Allez, je sors, parce que je sens que je vais à nouveau persifler.

Chassez le naturel (critique), il revient au galop.

Rendez-vous pour le Tour de France…

 

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11 juin 2014

La fête ? Oui, mais...

bresil-croatie-2014-567x300.jpgEnfin ! Enfin, tout va changer...

Terminées les considérations oiseuses sur une météo perturbée.  Terminés les colloques cathodiques entre Pascal Vrebos et Albert le deuxième. Terminées les visites hebdomadaires de Bart De Wever chez le roi.  Terminées les polémiques concernant la formation des majorités politiques régionales. Terminés les inquiétants rapports de la Banque nationale. Terminés les bavardages sur l’actualité tumultueuse.

Place à la coupe du monde de football, la seule et l’unique, celle qui se déroulera au Brésil, pays du ballon rond par excellence.

Bientôt les Diables Rouges entreront en piste, pour leur marche triomphale vers le titre suprême.

D’accord, c’est une anticipation audacieuse, mais la RTBF y croit. Elle qui a mobilisé les (maigres) moyens financiers dévolus au service public pour suivre cette épopée.

RTL-TVI ne sera d’ailleurs pas en reste et assurera également une couverture quotidienne de l’événement, tout comme nos amis français ne rateront pas un épisode des aventures trépidantes des tricolores, en quête d’un deuxième couronnement.

64 matchs   -pas un de plus pas un de moins !-  , en un mois ! Overdose annoncée, nirvana footballistique assuré. Les Jupilers (« les supporters savent pourquoi ! ») sont déjà au frais dans les réfrigérateurs. Les klaxons des automobiles sont prêts à être actionnés. Les discussions acharnées vont pouvoir démarrer.

L’orgie festive frappe à nos portes. Que les grincheux passent leur chemin, ruminent leurs griefs dans leur cabanon et, surtout  -surtout !-,  évitent de venir perturber la joie collective.

Oubliés les tracas de la vie quotidienne et les affres de la politique, l’euphorie est maintenant  exigée de chacun et de chacune.

Soit.

 

caddie.jpg

 

Attention. Voilà que l’on me glisse à l’instant une information de dernière minute : ah, il s’agit d’une nouvelle restructuration d’entreprise, celle du groupe Delhaize. 14 magasins seraient menacés de fermeture, 2500 emplois pourraient être supprimés., des efforts supplémentaires du personnel seraient requis.

La terre continue donc à tourner autour du soleil et le rouleau compresseur du capitalisme à écraser les travailleurs ?

Bon sang, la réalité ne va quand même pas venir gâcher une fête programmée de si longue date !

Déjà que le peuple brésilien semble peu enclin à se réjouir des dépenses fastueuses engagées au détriment de son bien-être social !

Il y a décidément peu de place pour l’insouciance sur cette planète. Du moins, tant que nous vivrons dans des sociétés de classes…

 

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10:57 Publié dans Politique | Lien permanent |  Facebook | |

01 juin 2014

On prend les mêmes et on recommence ? [ Journal post-électoral (III) ]

rtbf.pngJe ne regardais plus depuis longtemps les débats dominicaux, que ce soit sur la RTBF ou sur RTL-TVI, mais aujourd’hui, exceptionnellement, j’ai suivi de près ce qui se disait sur la chaîne publique. Par simple curiosité post-électorale, pas dans l’attente de révélations politiques originales…

Que retenir, à part l’excellente intervention de Marco Van Hees,  qui a confirmé que les élus PTB-GO seront des relais pour la lutte des classes quotidienne (car il n’y a pas « que la rue de la loi, mais il existe aussi la loi de la rue ») ?

Rien évidemment sur la composition des futures majorités, au fédéral ou dans les régions. On le savait, ce sera compliqué et cela prendra du temps. Tous les scenarii sont envisageables, et le décompte des jours de crise est d’ores et déjà enclenché, avec peut-être un nouveau « record » à la clé, l’avenir nous le dira.

Par contre, une certitude et une confirmation. Tous les partis traditionnels sont bien sur la même longueur d’onde : il faudra poursuivre la difficile politique d’assainissements budgétaires mise en œuvre par le précédent gouvernement, en d’autres termes l’austérité restera au cœur de l’action des prochaines coalitions gouvernementales !

Certes chacun garde ses propres accents. Du côté du PS, par exemple, Philippe Moureaux réaffirmait que la Sécu devait rester fédérale, que l’unité du pays était toujours un tabou et que l’on ne pouvait toucher à l’index. Mais, plus question d’impôt sur la fortune ou de remise en question des mesures prises contre les chômeurs. Il a même lancé cette formule, révélatrice : beaucoup risquent de devoir « manger leur chapeau »  demain, en fonction de l’évolution de la situation, en ce y compris son… propre parti !

Et déjà l’éternel alibi est brandi par tous : chacun devra « mettre de l’eau dans son vin », coalitions obligent !

Une fois encore, nous étions beaucoup à le rappeler durant la campagne électorale, le seul rempart face à une nouvelle déferlante de mesures « austéritaires » sera la capacité des mouvements sociaux à se mettre en ordre de bataille !

La responsabilité du mouvement syndical sera ici très grande : véritable plan d’actions d’ampleur pour de vraies alternatives, ou simples communiqués de presse assortis de l’une ou l’autre gentille randonnée pédestre dans les rues de Bruxelles, entre Nord et Midi ?

En tout état de cause, pour les militant(e)s de gauche, les prochains mois et les prochaines années ne seront pas de tout repos ; il y aura un important travail de conviction et de mobilisation à effectuer !

Autant savoir…

 

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14:14 Publié dans Politique | Lien permanent |  Facebook | |

26 mai 2014

Le rendez-vous n'a pas été manqué ! [ Journal post-électoral (II) ]

les gens d'abord.jpgLa NVA a gagné les élections que le vote électronique a perdues !

OK, le commentaire est laconique et un tantinet réducteur. Une accroche dirait un journaliste. En réalité, les enseignements du scrutin d’hier sont beaucoup plus complexes et il faudra plusieurs jours pour les intégrer pleinement.

Aujourd’hui, nous sommes seulement le lendemain de la veille, et un bug informatique a joué les éléments perturbateurs.

En attendant de pouvoir disposer d’un peu plus de recul, un petit inventaire rapide.

Ne boudons pas plus longtemps notre plaisir et commençons par souligner le succès du PTB-GO !  Celui-ci progresse dans tous les cantons de Wallonie et de Bruxelles ! Le quotidien Le Soir a beau tenter de minimiser cette avancée en affirmant que le « tsunami » a été évité, la percée est réelle.

2 élus à la Chambre, 2 à la Région wallonne et 4 à la Région bruxelloise : il ne s’agit pas d’une péripétie anodine. Il y a bien longtemps que des représentants de la « gauche de gauche » ne siègent plus dans les assemblées parlementaires en Belgique ; cette lacune est maintenant comblée.

C’est une très bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui luttent quotidiennement contre les politiques d’austérité et de destruction des écosystèmes. Leurs voix seront maintenant relayées et amplifiées dans les institutions.

Un regret, toutefois : le siège loupé de peu par le PVDA à Anvers.

Pour le reste, à gauche du PS et d’Ecolo, Vega et le MG se limitent à des scores symboliques, sauf peut-être à Liège pour ce qui concerne les amis de Vincent Decroly. Sans vouloir déjà anticiper, il est à souhaiter que ceux-ci tirent le bilan de leur aventure solitaire, et se montrent à l’avenir plus ouverts  à un rassemblement large de la gauche radicale…

De son côté, la  « gauche de gouvernement »,  -gauche avec de gros guillemets de circonstance !- , a connu des fortunes diverses : le PS sauve les meubles là où Ecolo se prend une claque.

Le parti de Paul Magnette reste le premier de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et le premier dans les deux régions, malgré quelques pertes notoires, dans le Hainaut, notamment.

Ecolo recule pratiquement partout. Son basculement progressif dans la politique politicienne a fait oublier le slogan sur « l’autre manière de faire la politique », qui est devenu platement la même manière de faire la même politique ! Ainsi, Ecolo n’a aucune exclusive en termes d’alliances, et est même prêt à donner la priorité au MR sur le PS, comme les dernières élections communales l’ont encore démontré. C’est vrai aussi pour ce dernier, mais lui dispose d’un imposant réseau clientéliste qui lui permet de s’en tirer sans trop de mal   !  De surcroît, la politique à géométrie variable des Verts,  suivant qu’ils sont aux affaires ou dans l’opposition (voir le triste épisode de la ratification du TSCG),  brouille constamment une image pourtant devenue floue avec le temps, et l’arrogance de leurs porte-parole Deleuze et Hoyos ont fait le reste…

A droite, clairement, la NVA triomphe, mais sa victoire s’opère principalement au détriment de l’extrême-droite : le Vlaams Belang est, en effet, réduit à la portion congrue.

La tripartite CD&V-Open VLD-SPA est soulagée et redevient (légèrement) majoritaire en Flandre ! La NVA a donc la main en tant que premier parti de Belgique (33 députés), mais elle pourrait vite la perdre, car pas elle n’est pas incontournable. Bart De Wever l’a d’ailleurs bien compris, lui qui dans ses premières déclarations a adopté un ton plus modéré que d’habitude !

Dans le sud, le MR progresse en Wallonie, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle, et se place également en deuxième position dans la capitale, derrière le PS. Le CDH, pour sa part,  se comporte mieux en Région wallonne qu’en Région bruxelloise ; le survol de Bruxelles par les avions n’a assurément pas augmenté la sympathie de l’électorat à son égard…

Un danger potentiel, enfin : la droite-extrême et l’extrême droite qui étaient éparpillées. Mais tous ensemble, PP- Debout les Belges- P+ - Nation- La Droite, etc.,  obtiennent des résultats inquiétants, à Charleroi, par exemple. Bonne nouvelle cependant : l’infâme Laurent Louis passe par-dessus bord et dissout son parti.

Il faudra compléter ce bilan succinct par les chiffres exacts des abstentionnistes. Patience…

Alors, quoi demain ?

Au Fédéral, ce sera compliqué comme toujours, avec ou sans NVA. Le CD&V dispose probablement de quelques clés à ce sujet.

En Flandre, une coalition articulée autour de ces deux formations, arrivées en tête ce 25 mai, est probable.

En Wallonie et à Bruxelles, l’Olivier régresse et le MR est en embuscade. Le PS va-t-il suivre l’exemple des villes de Mons et de Charleroi, en concluant un deal avec son meilleur ennemi ?

A l’heure présente, tout ceci est forcément de la spéculation. Laissons par conséquent les observateurs se perdre en conjectures.

Une certitude : quelles que soient les prochaines coalitions, le cap infernal de l’austérité et de la régression sociale seront maintenus.

Seules les mobilisations sociales pourront contester ces orientations austéritaires, et les premiers élus du PTB-GO seront des points d’appui à ne pas négliger dans les combats à venir.

 

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25 mai 2014

Les dés et les luttes [ Journal post-élections (I) ]

dés.jpgLes dés sont jetés. Les électeurs ont accompli leur devoir, selon une formule consacrée.

Pour 5 ans. Car dans notre démocratie, on préfère ne pas trop solliciter les citoyens. On ne sait jamais : ils pourraient y prendre goût et vouloir donner leur opinion plus souvent.

Bien sûr il y a d’autres moyens de s’exprimer. Et aussi  de contester les décisions prises par les professionnels de la politique, chaque jour, et sans consultation aucune. En manifestant ou en partant en grève par exemple, ce qui au demeurant sera inévitable dans les prochains mois et les prochaines années, tant la volonté de poursuivre dans la même voie est patente dans le chef des formations politiques dominantes !

Justement, revenons-en à l’élection du jour. Il est hautement souhaitable  -à défaut d’être possible, réponse dans quelques heures !-  que cette hégémonie des partis traditionnels, habitués à monopoliser les élus et le pouvoir, soit enfin battue en brèche, par le côté... gauche !

A cet égard, PTB-GO a bénéficié d’une réelle force propulsive. Encore faut-il qu’elle se soit concrétisée au dernier moment, dans les isoloirs...

En tous les cas, des parlementaires qui ne se contenteront pas de pousser sur un bouton, qui refuseront d’accepter les mesures socialement rétrogrades, qui ne continueront pas à ratifier des traités internationaux qui institutionnalisent l’austérité, qui serviront de porte-voix aux luttes, ne seraient pas du luxe !

Verdict imminent, suspens garanti !

Mais quel que soit le résultat, nous devrons préparer dès demain les combats futurs, car à ne pas douter ceux-ci seront rudes…

 

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24 mai 2014

Demain...

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