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13 février 2020

Une mort frustrante

 

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France : Une "Assemblée populaire" contre la réforme des retraites

 

Plus de 200 personnalités appellent à « une assemblée populaire » contre la réforme des retraites, le 17 février, alors que commence l’examen du projet à l’Assemblée nationale. Des journées d’action et de grèves sont également prévues le 20 février et le 8 mars. Voici leur appel.

Représentant.es de luttes, responsables associatifs et politiques, personnalités du monde artistique, sportif et intellectuel, nous nous soulevons ensemble contre le projet de retraites du gouvernement. Son système par points, limitant les dépenses de retraites et prenant en compte l’entièreté de la carrière, augmentera les inégalités, retardera l’âge pour bénéficier d’une retraite à taux plein et consacrera l’appauvrissement des retraité.es.

Le projet du gouvernement est fortement critiqué de toutes parts, y compris par le Conseil d’État. Face à lui s’est construite une mobilisation historique par sa force et sa durée. Une majorité de la population aspire à un autre système de retraites, qui soit juste, équitable et qui permette de faire de la retraite un nouvel âge de la vie. Cela serait tout à fait finançable comme de nombreuses études l’ont montré. Face à un gouvernement qui reste sourd aux aspirations populaires et face aux violences policières qui se multiplient, nous nous engageons dans la construction d’un comité national de soutien aux mobilisations et dans des initiatives locales. Certains d’entre nous ont déjà signé plusieurs appels allant dans le même sens.

Nous appelons à participer aux grèves et à leur soutien notamment financier, ainsi qu’aux différentes initiatives de l’intersyndicale. Nous soutenons des mobilisations qui prennent des formes inédites, diverses, ancrées localement et dessinant des convergences qui seront essentielles pour faire face à l’urgence sociale, écologique et démocratique. Les assemblées générales se multiplient dans les lieux de travail et de vie, tout comme les luttes contre la destruction des services publics. Ensemble, elles nourrissent les mobilisations contre le projet de retraites du gouvernement et plus encore, contre la politique d’Emmanuel Macron et son monde, marquée par l’ultralibéralisme et l’autoritarisme.

Nous construirons déjà une assemblée populaire contre la réforme, le 17 février, jour d’ouverture de l’examen du projet à l’Assemblée nationale à proximité de celle-ci. Nous participerons à la nouvelle journée de convergence de grèves et de manifestations le 20 février, ainsi que le 8 mars à la journée de lutte pour les droits des femmes, puisque celles-ci sont parmi les grandes perdantes du projet de retraites. Nous participerons à bien d’autres initiatives, nous en proposerons en accord avec les organisations syndicales et les secteurs en lutte, pour le retrait d’un projet qui participe à la destruction des droits sociaux et pour l’élaboration d’un vrai projet progressiste.

 

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Les premier.es signataires /

Comité national de soutien aux luttes :

 

  1. 1. Paul Alliès (politiste, université de Montpellier)
    2. Eric Alliez (philosophe, Paris 8)
    3. Paul Ariès (politiste, directeur de l’observatoire international de la gratuité)
    4. Antoine Artous (revue Contre Temps)
    5. Ariane Ascaride (actrice)
    6. Éliane Assassi (présidente du groupe CRC au Sénat)
    7. Jean-Christophe Attias (universitaire)
    8. Manon Aubry (eurodéputée LFI)
    9. Marie Auffray-Seguette (sociologue, université de Nantes)
    10. Clémentine Autain (députée LFI)
    11. Lorenzo Barrault-Stella (sociologue, CNRS)
    12. Francine Bavay (ECVF)
    13. Esther Benbassa (sénatrice écologiste de Paris)
    14. Rémi Bénos (géographe, université Champollion Albi / GEODE CNRS)
    15. Ugo Bernalicis (député LFI)
    16. Eric Berr (économiste, université de Bordeaux)
    17. Olivier Besancenot (porte-parole du NPA)
    18. Jacques Bidet (philosophe, Paris Nanterre)
    19. Pascal Binet (professeur de Sciences Économiques et Sociales)
    20. Hervé Bismuth (littérature française, université de Bourgogne)
    21. Marianne Blanchard (sociologue, université Toulouse Le Mirail)
    22. Philippe Blanchet (socio-linguiste, Rennes 2)
    23. Pascal Boissel (psychiatre)
    24. Etienne Boisserie (historien, INALCO)
    25. Manuel Bompard (eurodéputé LFI)
    26. Camille Bondon (artiste)
    27. Laurent Bonelli (sociologue, Paris Nanterre)
    28. Sylvain Bordiec (sociologue, université de Bordeaux)
    29. Nicole Borvo Cohen-Séat (sénatrice honoraire)
    30. Ariane Bosshard (designer graphique)
    31. Yannick Bosc (historien universitaire)
    32. Taha Bouhafs (journaliste)
    33. Marie Bouazzi (ancienne présidente de Français du monde - ADFE – Tunisie)
    34. Paul Bouffartigue (sociologue, CNRS)
    35. Marie-Pierre Boursier (communiste et écologiste)
    36. Philippe Boursier (professeur de sciences économiques et sociales)
    37. Ian Brossat (adjoint au maire de Paris, porte-parole du PCF)
    38. Marie-George Buffet (députée PCF)
    39. Dominique Cabrera (réalisatrice)
    40. Claude Calame (historien, EHESS)
    41. Alice Canabate (vice-présidente de la Fondation de l’écologie politique)
    42. Luc Carvounas (député PS)
    43. Jacques Casamarta (Ensemble ! Corse, animateur de l’association Per à Pace, pour la Paix) 
    44. Jean-Noël Castorio (historien, université du Havre)
    45. Laurence Cathala (artiste et enseignante)
    46. Manuel Cervera-Marzal (sociologue, EHESS)
    47. Sébastien Chauvin (sociologue, université de Lausanne)
    48. Gérard Chaouat (directeur recherches émérite CNRS)
    49. Bernard Charlot (sciences de l’éducation, Paris 8)
    50. André Chassaigne (président du groupe GDR à l’Assemblée Nationale)
    51. Sergio Coronado (ancien député écologiste)
    52. Robert Crémieux (ancien président du MNCP)
    53. Isabelle Cridlig (photographe, plasticienne)
    54. Hervé Christofol (sciences de l’ingénieur, université d’Angers)
    55. Michèle Cohen-Halimi (professeure de philosophie Paris 8)
    56. Patrice Cohen-Séat (président honoraire d’Espaces-Marx)
    57. Eric Coquerel (député LFI)
    58. Alexis Corbière (député LFI)
    59. Sergio Coronado (ancien député écologiste)
    60. Alain Coulombel (porte-parole d’EELV)
    61. Patrick Coulon (journaliste)
    62. Annick Coupé (secrétaire générale d’Attac)
    63. Pierre Cours-Salies (sociologue, Paris 8)
    64. Thomas Coutrot (économiste, DARES)
    65. Bruno Cousin (sociologue, Sciences Po)
    66. Nathalie Coutinet (économiste, Paris 13)
    67. Alexis Cukier (philosophe, université de Poitiers)
    68. Cécile Cukierman (sénatrice et porte-parole du PCF)
    69. François Cusset (historien, université Paris Nanterre)
    70. Pierre Dardot (philosophe)
    71. Françoise Davisse (auteure réalisatrice)
    72. Laurence De Cock (historienne)
    73. Anne De Haro (juriste, Gauche démocratique et sociale)
    74. Christian Delarue (vice-président Indecosa 35)
    75. Frédéric Delarue (historien, USVQ)
    76. Mathias Delori (sociologue, CNRS)
    77. Christian de Montlibert (sociologue, université de Strasbourg)
    78. Claire Desmitt (sciences de l’éducation, université de Lille)
    79. Pierre Dhareville (député PCF)
    80. Vikash Dhorasoo (footballeur international)
    81. Vincent Dubois (sociologue, université de Strasbourg)
    82. Patrick Dubreuil (médecin généraliste)
    83. Jean-Numa Ducange (historien)
    84. Michel Duffour (ancien Secrétaire d’Etat)
    85. Claire Dujardin (avocate)
    86. Marie-Anne Dujarier (sociologue, université Paris Denis Diderot)
    87. Laurence Ellena (sociologue, université de Poitiers)
    88. Didier Epsztajn (animateur du blog entre les lignes entre les mots)
    89. Jean-Baptiste Eyraud (militant du DAL)
    90. Guillaume Faburel (professeur d’urbanisme, Lyon 2)
    91. Patrick Farbiaz (co-fondateur de PEPS)
    92. Didier Fassin (sociologue)
    93. Eric Fassin (sociologue, université Paris 8)
    94. Elsa Faucillon (députée PCF)
    95. Anaïs Feuillette (documentariste)
    96. Caroline Fiat (députée LFI)
    97. Gérard Filoche (porte-parole de la Gauche démocratique et sociale)
    98. Agnès Fine (anthropologue, EHESS)
    99. Bernard Fischer (employé de sécurité sociale)
    100. Marianne Fischman (professeure de sciences économiques et sociales)
    101. David Flacher (économiste, Paris 13)
    102. Bastien François (président de la Fondation de l’écologie politique)
    103. Bernard Friot (sociologue, Paris Nanterre)
    104. Bruno Gaccio (auteur)
    105. Jean Gadrey (économiste, université de Lille)
    106. Khaled Gaiji (président des Amis de la Terre)
    107. Afriano Garcia (sociologue, EHESS)
    108. Julie Garnier (oratrice LFI)
    109. Isabelle Garo (professeure de philosophe)
    110. Franck Gaudichaud (politiste, Université Toulouse Jean Jaurès)
    111. Florence Gauthier (historienne universitaire)
    112. Frédérick Genevée (responsable de musée)
    113. Susan George (présidente d’honneur d’Atta)
    114. Christakis Georgiou (politiste, université de Genève)
    115. Julie Gervais (politiste, Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
    116. François Gèze (éditeur)
    117. Pascale Gillot (philosophe, université de Tours)
    118. Roland Gori (psychanalyste et président de l’Appel des appels)
    119. Camille Gourdeau (anthropologue, université Paris Diderot)
    120. Fabien Granjon (sociologue, Paris 8)
    121. Pierre-François Grond (professeur d’histoire-géographie)
    122. Ozgur Gun (économiste, université de Reims)
    123. Ingrid Hayes (historienne)
    124. Jean-Marie Harribey (économiste, université de Bordeaux)
    125. Anaïs Henneguelle (économiste, Rennes 2)
    126. Thomas Hippler (historien, université de Caen)
    127. Etienne Hubert (historien, EHESS)
    128. Michel Husson (économiste)
    129. Anne Isla, Economiste (Université de Toulouse)
    130. Pierre Jacquemain (Regards)
    131. Sophie Jallais (économiste, Paris 1)
    132. Chantal Jaquet (philosophe, Paris 1 Panthéon Sorbonne)
    133. Arthur Jatteau (économiste, université de Lille)
    134. Gisèle Jean (professeure de sciences économiques et sociales)
    135. Vanessa Jérome (politiste, CESSP)
    136. Samy Johsua (sciences de l’éducation, université Aix Marseille)
    137. Anne Jollet (historienne, coordinatricce de la rédaction des Cahiers de l’histoire)
    138. Sébastien Jumel (député PCF)
    139. Pierre-André Juven (sociologue, CNRS)
    140. Sam Karmann (acteur)
    141. Razmig Keucheyan (sociologue, université de Bordeaux)
    142. Pierre Khalfa (économiste, Fondation Copernic)
    143. Pierre Labat (artiste)
    144. Jean-Paul Labro (artiste et vidéaste)
    145. Bastien Lachaud (député LFI)
    146. Thomas Lacoste (cinéaste)
    147. Jean Lafont (militant écologiste, PEPS)
    148. Rose-Marie Lagrave (sociologue, EHESS)
    149. Véronique Lamy (porte-parole du PCOF)
    150. Dany Lang (économiste, Paris 13)
    151. Mathilde Larrère (historienne)
    152. Michel Larive (député LFI)
    153. Marie-Amélie Lauzanne (sociologue, CESSP)
    154. Christian Laval (sociologue)
    155. Christian Lazzeri (philosophe, Paris Nanterre)
    156. Yvan Le bolloc’h (acteur et musicien)
    157. Frédéric Lebaron (sociologue, ENS Paris Saclay)
    158. Catherine Leclercq (sociologue, université de Poitiers)
    159. Olivier Lecour Grandmaison (historien, université Paris Saclay)
    160. Rémi Lefebvre (politiste, université de Lille)
    161. Patrick Lehingue (politiste, université de Picardie)
    162. Sandrine Lévêque (politiste, université Lyon 2)
    163. Patrick Le Moal (inspecteur du travail retraité)
    164. Amélie Le Renard (sociologue CNRS)
    165. Jacques Lerichomme (ancien Conseiller Régional PACA)
    166. Jean Lesne (microbiologiste, Ecole des Hautes Etudes de Santé Publique)
    167. Elise Lowy (animatrice de la revue Ecorev)
    168. Michaël Löwy (sociologue, CNRS)
    169. Corinne Luxembourg (géographe, ENSA Paris-La Villette)
    170. Christian Mahieu (revue Les Utopiques)
    171. Pascal Maillard, (universitaire)
    172. Catherine Malabou (philosophe, ENS Fontenay)
    173. Jean-Pierre Martin (psychiatre)
    174. Christiane Marty (ingénieure, Fondation Copernic)
    175. Gustave Massiah (économiste altermondialiste)
    176. Frédérique Matonti (politiste, Paris 1 Panthéon Sorbonne)
    177. Gérard Mauger (sociologue, CNRS)
    178. Odile Maurin (activiste / handicap)
    179. Caroline Mecary (avocate)
    180. Jean-Luc Mélenchon (président du groupe LFI à l’Assemblée Nationale)
    181. Denis Merklen (sociologue, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
    182. Daniel Mermet (journaliste)
    183. Olivier Michel (professeur d’informatique, université Paris Est)
    184. Catherine Mills (économiste, Paris 1)
    185. Benoit Monange (directeur de la Fondation de l’écologie politique)
    186. Claire Monod (coordinatrice nationale de Génération.s)
    187. Warren Montag (professeur d’anglais et de littérature comparée, Occidental College Los Angeles)
    188. Cynthia Montier (artiste et autrice)
    189. Bénédicte Monville (conseillère régionale écologiste)
    190. Robi Morder (professeur honoraire en philosophie)
    191. Gérard Mordillat (écrivain)
    192. Arnaud Muyssen (médecin addictologue, CHU de Lille)
    193. Philippe Nabonnand (directeur des archives Henri-Poincaré)
    194. Olivier Neveux (professeur d’études théâtrales, ENS Lyon)
    195. Danièle Obono (députée LFI)
    196. Marc Ollivier (astrophysicien, CNRS)
    197. Elise Palomares (socio-anthropologue, université de Rouen)
    198. Mathilde Panot (députée, vice-présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale)
    199. Xavier Papaïs (philosophe)
    200. Willy Pelletier (coordinateur général de la Fondation Copernic)
    201. Anne-Sophie Pelletier (eurodéputée LFI)
    202. Jean-François Pellissier (porte-parole d’Ensemble !)
    203. Irène Pereira (philosophe, IRESMO)
    204. Evelyne Perrin (présidente de Stop Précarité)
    205. Ana Perrin-Heredia (sociologue, CNRS)
    206. Christian Pierrel (porte-parole PCOF)
    207. Ernest Pignon Ernest (artiste plasticien)
    208. Roland Pfefferkorn (sociologue, université de Strasbourg)
    209. Dominique Plihon (économiste, Paris 13)
    210. Edmond Préteceille (sociologue, Science Po)
    211. Michel Pinçon (sociologue, CNRS)
    212. Monique Pinçon-Charlot (sociologue, CNRS)
    213. Sophie Pochic (sociologue, CNRS)
    214. Christopher Pollmann (professeur de droit public, université de Lorraine)
    215. Jocelyne Porcher (sociologue, INRA)
    216. Raphael Porteilla (politiste, université de Bourgogne)
    217. Paul Poulain (Emancipation Collective)
    218. Marie-Pierre Pouly (sociologue, université de Limoges)
    219. Christine Poupin (porte-parole du NPA)
    220. Philippe Poutou (porte-parole du NPA)
    221. Raphaël Pradeau (porte-parole d’Attac)
    222. Loïc Prud’homme (député LFI)
    223. Jean Puyade (professeur d’espagnol-retraité)
    224. Adrien Quatennens (député LFI)
    225. Yves Quintal (directeur d’école)
    226. Guillaume Quintin (secrétaire national du PG)
    227. Luc Quinton (artiste plasticien)
    228. Cécile Rabot (sociologue, université Paris Nanterre)
    229. Thierry Ramadier (psychologue, CNRS)
    230. Jean-Hugues Ratenon (député LFI)
    231. Patrick Rayou (sciences de l’éducation, Paris 8)
    232. Emmanuel Renault (philosophe, Paris Nanterre)
    233. Jacques Rigaudiat (économiste)
    234. Jean-Yves Rochex (psychologue, Paris 8)
    235. Fabien Roussel (député et secrétaire national du PCF)
    236. Régis Roussillon (professeur de sciences économiques et sociales)
    237. Sabine Rubin (députée LFI)
    238. François Ruffin (député LFI)
    239. Arnaud Saint-Martin (sociologue, CNRS)
    240. Perrine Saint-Martin (designeuse et enseignante)
    241. Catherine Samary (économiste, Paris Dauphine)
    242. Eros Sana (directeur de publication à Bastamag)
    243. Patricia Sander (géographe, université de Strasbourg)
    244. Gisèle Sapiro (sociologue, EHESS)
    245. Georges Sarda (professeur d’espagnol-retraité)
    246. Christina Semblano (conseillère municipale Gentilly)
    247. Patrick Silberstein (médecin, éditeur)
    248. Patrick Simon (démographe, INED)
    249. Maud Simonet (sociologue CNRS)
    250. Danielle Simonnet (conseillère de Paris)
    251. Francis Sitel (revue Contre Temps)
    252. Eric Soriano (sociologue, université de Montpellier)
    253. Marc Soriano (philosophe)
    254. Alfred Spira (épidémiologiste, académie de médecine)
    255. Alessandro Stella (historien, EHESS)
    256. Philippe Tancelin (philosophe, Paris 8)
    257. Bénédicte Taurine (députée LFI)
    258. Jacques Testart (biologiste)
    259. Julien Théry (historien, Lyon 2)
    260. Martin Thibault (sociologue, université de Limoges)
    261. Bruno Tinel (économiste, Paris 1 Panthéon Sorbonne)
    262. Christian Topalov (sociologue, EHESS)
    263. Josette Trat (sociologue, Paris 8)
    264. Aurélie Trouvé (porte-parole d’Attac)
    265. Eric Toussaint (CADTM)
    266. Eric Valentin (philosophe, université de Picardie)
    267. Patrick Vassort (sociologue, université de Caen)
    268. Mélanie Vay (politiste, CESSP)
    269. Maud Vergnol et Sébastien Crépel (co-directrice.eur.s de la rédaction de l’Humanité)
    270. Marie-Pierre Vieu-Martin (éditrice)
    271. Sylvie Vilter (économiste, université de Versailles Saint-Quentin)
    272. Christophe Voilliot (politiste, Paris Nanterre)
    273. Louis Weber (éditeur)
    274. Karel Yon, (sociologue, CNRS/Université Paris Nanterre)
    275. Michèle Zémor (vice-présidente agglomération Plaine Commune)
    276. Elisabeth Zucker (sociologue, EHESS)

 

06 février 2020

26 mai, les jours d'après (XXII)

 

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La Libre Belgique rapporte que le déficit budgétaire va approcher les 2,4 % du PIB en 2020, soit 12 milliards €, ce qui représente 3,3 milliards € de plus qu’en 2019 !

Ainsi, des décennies de politiques austéritaires  -justifiées par la nécessité "d'assainir les finances publiques"-  ont pour seul résultat une situation financière qui ne s'améliore jamais !

Pour rappel, il y a peu, ces 12 milliards € de déficit budgétaire avaient été annoncés à l'horizon 2024. Boum badaboum, ce sera donc déjà pour... cette année !

En cause, notamment : les cadeaux fiscaux récurrents accordés aux grandes entreprises, le mécanisme des "intérêts notionnels", l'absence de résultats dans la lutte contre la fraude fiscale et la fuite des capitaux (des dizaines de milliards € chaque année !), une fiscalité qui épargne les grosses fortunes, des dépenses superflues en matière militaire, etc.

Il est donc temps de changer de politique et il est dès lors temps de parler du fond programmatique, plutôt que de spéculer à longueur de journée sur les formules qui permettraient la formation d'un gouvernement fédéral !

Pas d'illusions, cependant : il est très probable que la prochaine coalition prenne à nouveau des mesures d'austérité qui accroîtront encore les inégalités et la pauvreté. Et elle ne se donnera pas les moyens de lutter réellement contre le "réchauffement climatique" !

Les mouvements sociaux et le mouvement syndical sont prévenus. Il n'y a par conséquent aucune raison de relâcher la pression, au contraire !

 

#####

 

Informateur, Paul Magnette avait abandonné quelques revendications fortes exprimées par son parti, comme le retour de l'âge légal de la retraite à 65 ans ! Aujourd'hui, en réclamant (justement) un audit sur le Tax-shift de la coalition sortante, le président du PS durcit le ton et montre démonstrativement ses muscles. Pas de doute, nous sommes entrés en campagne électorale. Mais naturellement tout le monde fait semblant de chercher une formule pour sortir de cette crise, car personne ne veut porter le chapeau de cet embrouillamini !

En attendant, on continue d’esquiver les questions de fond :

1°) Quelle politique économique, sociale, environnementale dans les prochaines années ? Néo-libéralisme, stop ou encore ?

2°) Dans quel cadre politico-institutionnel mettre en oeuvre ces politiques et dans quel cadre politico-institutionnel pourrait-on concrétiser une alternative ? Bref, quelle réponse donner aux "problèmes communautaires" selon une terminologie journalistique euphémisante ? Revenir à une "Belgique de papa", c'est-à-dire à un "unitarisme" classique ? Maintenir le statu quo actuel ? Approfondir le long processus de "fédéralisation" engagé depuis 1/2 siècle ? Ou opter enfin pour une solution "radicale" (qui prend les problèmes à la racine) et s'orienter vers la séparation Flandre/Wallonie ?

Ce qui est certain, dans la configuration présente : la "gauche wallonne", la "gauche syndicale", les "progressistes" -qui disposent ici et maintenant d'un bien meilleur rapport de forces- ont les mains liées dans le cadre d'un Etat belge (même "fédéralisé") dominé par une Flandre où la droite et l'extrême-droite sont largement majoritaires ! Ils se voient donc privés d'une possibilité de déployer une orientation politique différente de celle mise en oeuvre depuis des décennies dans le contexte de "l'Etat Belgique" !

André Renard avait, en son temps, posé l'équation du "fédéralisme et des réformes de structure". Il est temps d'aller plus loin, beaucoup plus loin...

 

 

 

 

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26 mai, les jours d'après (XXI)

 

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L’organisation Youth for Climate programme ce vendredi 7 février une nouvelle grève, avec pour thème cette fois-ci la protection des océans. Rendez-vous est fixé à 13h30 devant la gare centrale de Bruxelles.

Réaction du ministre flamand de l’Education, Ben Weyts (N-VA) : il ne souhaite plus que les écoliers flamands descendent à l’avenir dans les rues pour réclamer plus d’actions du politique contre le réchauffement climatique et les conséquences de la crise écologique !

 ‘’Brosser des cours pour le climat, c’est brosser et l’on ne peut fermer les yeux là-dessus’’, a commenté le ministre nationaliste dans une réponse à une question parlementaire écrite du député de son parti, Koen Daniëls (on n'est jamais si bien servi que par les siens !).

‘’En tant que ministre de l’Education, je veux décourager les écoliers de s’absenter de l’école de manière non-autorisée’’, a insisté le sieur Weyts.  ‘’On ne peut pas d’un côté déplorer la baisse de qualité de l’enseignement et ensuite encourager la pratique de l’école buissonnière. Il doit être clair que les mêmes règles s’appliquent à tous en toutes circonstances, et indépendamment de tout motif politique ou autre’’

Décidément, la différence entre la N-VA et le VB devient aussi mince que du papier à cigarettes. Voici donc venu le temps des croisades contre... les mobilisations d'une jeunesse attentive au drame qui se joue !

Ensuite, n'en doutons pas, ces individus s'en prendront à tous les mouvements sociaux et au mouvement syndical. Ils n'ont d'ailleurs pas attendu pour embrayer la vitesse supérieure à cet égard.

Le but de "l'école" ne doit pas être le formatage des cerveaux ni la construction d'une armée de petits robots destinés à devenir des rouages d'une société productiviste et consumériste. L'école doit favoriser l'ouverture de l'esprit, éveiller le sens critique, former à la citoyenneté active. Et les grèves pour le climat, dans le cadre général du combat des jeunes contre le réchauffement climatique, représentent précisément un "exercice pratique" indispensable.

Rappelons que ce qui est en jeu ici n'a rien d'anodin : il s'agit de l'héritage qui sera imposé aux générations futures. Question vitale dans le sens premier du terme, car avant la fin de ce siècle, c'est la survie même de l'espèce humaine qui se jouera !

 

#####

 

GlaxoSmithKline a annoncé, lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire, un plan de restructuration qui menace 720 emplois en Belgique. En outre, des centaines de contrats temporaires ne seront pas renouvelés. Au total, près de 1.000 travailleurs risquent d'être concernés !

Ah, ces multinationales !

Elles sont choyées par les gouvernements ; elles font des profits pharamineux ; elles rémunèrent somptueusement les actionnaires ; elles ne paient quasi aucun impôt et... elles restructurent et licencient sans vergogne !

Il y a d'ailleurs gros à parier que ce plan présenté par GSK ne soit pas le dernier, car l'expérience démontre que ces pratiques socialement destructives des entreprises transnationales sont de véritables (et tristes) sagas, avec des "épisodes" qui se succèdent et se répètent dans le temps !

 Une fois de plus, donc, ce sont les salarié(e)s qui sont convié(e)s à payer la note de ces turbulences qui n'ont d'autre but que l'augmentation du taux de profit ! Le capitalisme réellement existant se fiche complètement des êtres humains, qu'il noie dans "les eaux glacées du calcul égoïste" (Marx) !

Mais peut-être le prochain (?) gouvernement fédéral prendra-t-il l’initiative de proposer une loi interdisant les licenciements dans les entreprises qui réalisent des bénéfices ?

Le PTB, lui, a décidé de ne pas attendre : il réintroduira une proposition de loi en ce sens à la Chambre !

Qui la soutiendra ?

Wait and see...

 

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05 février 2020

26 mai, les jours d'après (XX)

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Chaque jour qui passe voit l’un ou l’autre ténor politique avancer une petite idée concernant la constitution d’une prochaine majorité fédérale. En n’omettant pas d’agiter toujours le même spectre, celui du vide du pouvoir !

Que l'on cesse de dire : "il faut un gouvernement !". Non, il ne "faut" pas un gouvernement, il faut une autre politique ! Et ce n'est pas en reconduisant la "Suédoise" en y ajoutant Ecolo et le PS -parce qu'un appoint est indispensable suite à la raclée électorale encaissée par la majorité sortante !- qu'un changement de cap politique sera au rendez-vous !

Répétons-le : ce qui intéresse les partis de droite et leurs mandants patronaux, derrière tout ce mauvais cinéma autour de la formation d'une coalition fédérale, c'est de pouvoir continuer leur oeuvre de destruction sociale et environnementale !

 Nous avons donc été contraints de subir le blocage des salaires, un "saut" d'index, des "économies" supplémentaires dans le secteur des soins de santé, le détricotage de la Sécu, le recul de l'âge légal de la retraite (67 ans !), des mesures d'affaiblissement du secteur public, l'augmentation du taux de TVA sur l'électricité (de 6 à 21 % !), le renoncement face à la fraude et à la fuite des capitaux, l'inertie dans la lutte (vitale) contre le réchauffement climatique, une politique migratoire inhumaine et un discours raciste ininterrompu qui a boosté le VB, etc., avec au final... un bilan de législature désastreux : déficit démocratique, croissance de la "dette écologique" pour les générations futures, délabrement accru des finances publiques avec un déficit budgétaire annoncé à 12 milliards € à l'horizon 2024 !

Que cela ne tienne, pour les De Wever, Bouchez, Coens et consorts, il faut poursuivre dans la même voie socialement et humainement régressive. Ils veulent continuer à imposer "des larmes et du sang" ! Attention, pour le plus grand nombre s'entend, pas pour la poignée de multi-millionnaires, pas pour les multinationales gavées de cadeaux fiscaux, pas pour les bénéficiaires "d'intérêts notionnels", pas pour les patrons qui profitent de notre système fiscal, pas pour ces "patriotes" qui placent leurs avoirs dans des paradis fiscaux, pas pour les "affairistes" de tous bords qui prospèrent !

Par conséquent, cessons de pleurnicher sur les "difficultés" rencontrées par ces politiciens. Nous sommes censés vivre en "démocratie", et en démocratie le suffrage universel n'est pas un gadget ! Si nous devons revoter, revotons !

En espérant que cette fois le résultat empêchera les droites d'encore et toujours fanfaronner, en espérant que les nouveaux rapports de forces issus des urnes permettront de bloquer les éternelles politiques austéritaires et d’enrayer la poursuite de la destruction de notre planète !

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04 février 2020

Orwell, 1903-1950 (III)

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ORWELL

DANS

LE

TEXTE (2)

 

 

 

[George Orwell, Tels, tels étaient nos plaisirs et autres essais (1944-1949), Editions Ivrea, Paris, 2005]

 

Les seules autobiographies dignes de foi sont celles qui dévoilent quelque chose de honteux (p.7)

… un artiste est aussi un citoyen et un être humain (p.15)

… c’est une politique contestable que d’interdire quoi que ce soit (p.15)

Si, en définitive, on se range du côté de la police plutôt que celui des gangsters, c’est simplement parce qu’elle est mieux organisée et plus puissante, parce que la loi est un racket plus lucratif que le crime. La force prime le droit : vae victis (p.31)

… la police emploie des méthodes fondamentalement criminelles (p.34)

La vérité est, bien sûr, que les innombrables intellectuels anglais qui baisent le cul de Staline ne sont pas différents de la minorité qui fait allégeance à Hitler ou Mussolini… (p.37-38)

Les gens vénèrent le pouvoir sous la forme qu’ils sont capables de comprendre (p.40)

La grande faute de la quasi-totalité des auteurs de gauche est d’avoir voulu être antifascistes sans être en même temps antitotalitaires (p.45)

… le dilemme bien connu de la fin et des moyens. On n’arrive à rien si l’on n’est pas résolu à faire usage de la force et de la ruse, mais on dénature ainsi les buts qu’on s’était fixés (p.47)

… les procès de la vieille garde bolchévique étaient bien des mascarades (p.49)

Lénine conduit à Staline, et il aurait fini par ressembler à Staline s’il avait vécu plus longtemps (p.52)

Depuis 1930 environ, le monde ne nous a guère fourni d’occasions d’être optimistes. On ne voit rien venir, si ce n’est un amas chaotique de mensonges, de haine, de barbarie et d’ignorance, et derrière nos misères actuelles se profilent d’autres misères, encore plus terribles, qui commencent seulement à être perçues par la conscience européenne. Il est fort possible que les problèmes majeurs de l’humanité ne soient jamais résolus (p.56)

Toutes les révolutions sont des échecs mais il y a différentes sortes d’échecs (p.58)

Il ne faut pas confondre nationalisme et patriotisme (p.60)

Le principal objectif de la propagande est naturellement de façonner l’opinion du moment, mais ceux qui réécrivent l’histoire sont sans doute eux-mêmes persuadés, dans un recoin de leur esprit, qu’ils modifient effectivement le passé en y introduisant des faits à leur convenance. Quand on voit jusqu’à quel raffinement on a poussé la falsification pour occulter le rôle de Trotski dans la guerre civile russe, on ne peut s’empêcher de penser qu’il ne s’agit pas pour les responsables d’un simple mensonge (p.73)

… dans le monde moderne il n’est personne qui mérite le nom d’intellectuel, et qui puisse se tenir à l’écart de la politique, c’est-à-dire s’en désintéresser. Je pense que chacun doit participer à la vie politique -au sens large du terme-  et prendre parti, c’est-à-dire comprendre qu’il est des causes qui sont objectivement meilleures que d’autres, même si les moyens utilisés pour les défendre sont tout aussi mauvais (p.87)

Alors même qu’elle va probablement nous réduire tous à néant dans les cinq années à venir, la bombe atomique n’a pas suscité autant de débats que l’on aurait pu le croire (p.109)

Une arme complexe renforce le pouvoir des puissants, alors qu’une arme simple permet aux plus faibles  -aussi longtemps qu’elle est sans réplique- de se défendre bec et ongles (p.110)

… chaque progrès de la technique militaire a favorisé l’Etat au détriment de l’individu et les pays industrialisés au détriment des pays arriérés. Ceux qui détiennent la puissance sont de moins en moins nombreux (p.111)

Cependant, si l’on considère le monde dans sa totalité, on constate que, depuis plusieurs décennies, la tendance n’est pas à l’anarchie, mais au rétablissement de l’esclavage (p.113)

De nos jours, l’idée de liberté intellectuelle est combattue de deux façons à la fois. De façon théorique par les apologistes du totalitarisme, et de façon pratique, directe, par le monopole et la bureaucratie. Tout écrivain ou journaliste qui cherche à préserver son intégrité voit ses efforts mis en échec, moins par des persécutions actives que par la dérive générale de la société. Travaillent contre lui la concentration de la presse entre les mains de quelques milliardaires, l’emprise du monopole sur la radio et le cinéma, les réticences du grand public à dépenser de l’argent pour acheter des livres, ce qui oblige la quasi-totalité des écrivains à compléter leurs revenus par des travaux mercenaires… (p.115)

La liberté intellectuelle signifie la liberté de rendre compte de ce que l’on a vu, entendu et ressenti, sans être contraint d’inventer des faits ou des sentiments imaginaires (p.116)

L’argument selon lequel dire la vérité serait ‘’inopportun’’ et ‘’ferait le jeu’’ de tel ou tel est considéré comme sans réplique, et rares sont ceux qu’inquiète la perspective de voir les mensonges qu’ils cautionnent passer des journaux aux livres d’histoire (p.120)

Pour la mentalité totalitaire, l’histoire n’est pas quelque chose qu’il s’agit de connaître mais plutôt de fabriquer. Un Etat totalitaire est en fait une théocratie, et sa caste dirigeante doit, pour conserver son pouvoir, passer pour infaillible. Et puisque, dans la pratique, personne n’est infaillible, il est fréquemment nécessaire de réadapter les événements passés afin de montrer que telle ou telle faute n’a pas été commise, ou que tel ou tel triomphe imaginaire a réellement eu lieu. De même, chaque changement d’orientation politique majeur nécessite un changement doctrinal correspondant à une réévaluation des grandes figures historiques (…) En fait, le totalitarisme exige la réécriture continue du passé et probablement, à plus ou moins longue échéance, le rejet de l’idée même de vérité objective (p.121)

C’est au point de confluence de la littérature et de la politique que le totalitarisme exerce la plus forte pression sur les intellectuels (p.122)

La littérature véritablement apolitique n’existe pas, et moins encore dans une époque comme la nôtre, où les craintes, les haines et les sympathies de nature directement politique viennent à tout moment occuper l’esprit de chacun (p.123-124)

Cependant, le totalitarisme ne promet pas tant une époque de foi qu’une époque de schizophrénie. Une société devient totalitaire quand sa structure devient manifestement artificielle, c’est-à-dire lorsque sa classe dominante ne remplit aucune fonction mais parvient à s’accrocher au pouvoir par la force ou par la fraude (p.125-126)

Mais il n’est pas indispensable, pour être corrompu par le totalitarisme, de vivre dans un pays totalitaire (p.126)

On trouvera bien un jour quelque procédé ingénieux pour écrire des livres à l’aide de machines (p.129)

L’attaque directe et consciente contre l’honnêteté intellectuelle est le fait des intellectuels eux-mêmes (p.131)

… toute attaque contre la liberté intellectuelle et contre la notion de vérité objective menace à long terme tous les secteurs de la pensée (p.132)

… la littérature est condamnée si la liberté de pensée disparaît (p.133)

… un esprit vendu est un esprit perdu (p.133)

… l’imagination (…) ne se reproduit pas en captivité (p.133)

L’homme a besoin, de chaleur, de vie sociale, de loisirs, de confort et de sécurité : il a aussi besoin de solitude, de travail créatif et du sens du merveilleux (p.139)

Les discours et les écrits politiques sont aujourd’hui pour l’essentiel une défense de l’indéfendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute être défendus, mais seulement à l’aide d’arguments d’une brutalité insupportable à la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichés par les partis. Le langage politique doit donc principalement consister en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses (p.154)

Le principal ennemi du langage clair, c’est l’hypocrisie (…). Tous les problèmes sont des problèmes politiques, et la politique elle-même n’est qu’un amas de mensonges, de faux-fuyants, de sottise, de haine et de schizophrénie. Quand l’atmosphère générale est mauvaise, le langage ne saurait rester indemne (…). Mais si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée (p.155)

Ce qui importe avant tout, c’est que le sens gouverne le choix des mots, et non l’inverse (p.158)

Le langage politique -et, avec quelques variantes, cela s’applique à tous les partis politiques, des conservateurs aux anarchistes- a pour fonction de rendre le mensonge crédible et le meurtre respectable, et de donner à ce qui n’est que du vent une apparence de consistance (p.160)

En fin de compte, la seule démonstration du mérite littéraire d’une œuvre est sa survie, qui ne fait elle-même qu’indiquer l’opinion de la majorité (p.210)

Quand on a lu ne serait-ce qu’une fois Shakespeare attentivement, on ne passe pratiquement plus un seul jour sans le citer, car il n’y a guère de sujets importants qu’il n’aborde ou du moins ne mentionne quelque part, à sa façon peu méthodique mais éclairante (p.224)

 

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Orwell, 1903-1950 (II)

 

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ORWELL

DANS

LE

TEXTE (1)

 

 

[George Orwell, Dans le ventre de la baleine et autre essais (1931-1943), Editions Ivréa, Paris, 2005]

 

Ce à quoi je me suis le plus attaché au cours de ces dix dernières années, c'est à faire de l'écriture politique un art à part entière (p.16)

La Ferme des Animaux est le premier livre où je me suis, en pleine connaissance de cause, efforcé de fondre en un même projet l'art et la politique (p.18)

... Ia sale besogne qui est celle de l'empire (p.25)

 Lorsque l'homme blanc devient un tyran, c'est sa propre liberté qu'il détruit (p.33)

... Ies gens aujourd'hui emprisonnés ne sont pas des fascistes, mais des révolutionnaires. Ils sont Ià non parce que leurs opinions sont trop à droite, mais parce qu'elles sont trop à gauche (p.39)

La vraie lutte se déroule entre la révolution et la contre-révolution ; entre les ouvriers qui essaient désespérément de préserver un peu de ce qu'ils ont conquis en 1936 et la coalition libéralo-communiste qui réussit si bien à le leur reprendre (...) le communisme est aujourd'hui une force contre- révolutionnaire (p.39)

... l'ère de la liberté de parole s'achève (p.49)

Bien évidemment, un romancier n'est pas obligé, quand il écrit, de prendre directement pour thème l’histoire contemporaine ; mais un romancier qui se désintéresse totalement des grands événements de son temps est généralement ou bien un gribouille ou bien un imbécile pur et simple (p.129)

Aucun livre n'est jamais totalement innocent. Qu'il s’agisse de vers ou de prose, on y discerne toujours une orientation, même si celle-ci ne s'exprime que dans la forme ou dans le choix de l'image (p.147)

Les gens qui ont le ventre vide ne désespèrent jamais de l'univers -ils ont bien autre chose à faire qu’à se soucier de l’univers (p.153)

Il est à peu près certain que nous entrons dans une ère de dictatures totalitaires -une ère où la liberté de pensée commencera par être un péché mortel, avant de devenir une simple abstraction vidée de tout sens. L'individu autonome est appelé à disparaître (p.178)

Le monde qui nous attend n’est pas un monde pour les écrivains (p.179)

... toute grande littérature est impossible tant que le monde n'aura pas été reconstruit sur de nouvelles bases (p.181)

Il n’y a pas de troisième voie entre résister à Hitler ou capituler devant lui ; et d'un point de vue socialiste, je puis dire qu'il est préférable de résister (p.188)

Par conviction personnelle, je suis résolument "de gauche", mais je crois que pour préserver son intégrité un écrivain doit rester libre de toute attache partisane (p.191)

Il est impossible de rien comprendre au monde moderne si l'on admet pas la terrifiante puissance du patriotisme, de la loyauté nationale (p.198)

La division du monde en nations repose sur d'authentiques différences de mentalité (...) il suffit d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que le comportement humain moyen varie énormément d'un pays à l'autre (p.199)

La culture authentiquement populaire de l'Angleterre mène une existence souterraine, clandestine, officieuse et plus ou moins réprouvée par les autorités (p.203)

... l’aversion anglaise pour la guerre et le militarisme. Cette aversion, qui a de profondes racines historiques, est aussi présente dans la petite bourgeoisie que dans Ia classe ouvrière (p.205)

Le système électoral anglais, par exemple, est une escroquerie caractérisée. Il est truqué de dix façons différentes au profit de la classe possédante (...) L'hypocrisie elle-même joue le rôle d'un puissant garde-fou (p.210)

... la classe ouvrière britannique n'a jamais pensé ou agi en adoptant un point de vue internationaliste (p.212)

Le patriotisme est un sentiment quasi universel (p.214)

... un lien invisible enserre la nation et la tient rassemblée (p.217)

Il est indéniable que n'importe quel riche, sauf s'il est juif, à moins à redouter du fascisme que du communisme ou du socialisme démocratique (p.224)

Patriotisme et intelligence devront être réconciliés (p.230)

Cette guerre, si nous ne la perdons pas, abolira la majeure partie des privilèges de classe qui subsistent encore (p.233)

Le socialisme se propose, comme but ultime, la création d'un Etat mondial où les hommes seraient libres et égaux, tenant pour acquis que les hommes sont égaux en droit. Le nazisme veut exactement le contraire (p.238)

Une révolution, cela ne veut pas dire des drapeaux rouges et des barricades dans les rues, mais une refonte totale de l'exercice du pouvoir (p.247)

La guerre et la révolution sont indissociables (p.254)

L'initiative doit venir d'en bas. Ce qui implique le surgissement de quelque chose qui n'a jamais existé en Angleterre, à savoir un mouvement socialiste activement soutenu par la grande masse de Ia population (p.254)

... se montrer à la fois révolutionnaire et réaliste (p.260)

Aucun programme politique n'est jamais intégralement réalisé (...) C'est toujours la direction qui compte, le but visé (p.270)

Ce sont les mouvements qui suscitent les leaders, et non l'inverse (p.271)

Les nations n’échappent pas à leur passé par la seule magie d'une révolution (p.272)

Le patriotisme n'a rien à voir avec le conservatisme (...) aucun révolutionnaire authentique n'a jamais été internationaliste (p.274)

Chacun croit aux atrocités ennemies et refuse de croire à celles de son camp, sans même prendre la peine d'examiner les faits (p.292)

La notion même de vérité objective est en train de disparaître de notre monde (p.306)

Un monde de cauchemar dans lequel le chef, de n'importe quelle clique au pouvoir, contrôle non seulement l'avenir mais aussi le passé (p.308)

 

 

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03 février 2020

26 mai, les jours d'après (XIX)

 

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Après l’improbable duo Coens-Bouchez, voici maintenant l’entrée en piste de l’actuel vice-premier ministre  -et toujours CD&V-  Koen Geens. Avec le même objectif : associer coûte que coûte N-VA et PS, au motif qu’une majorité est indispensable en Flandre (pour mémoire, ce ne fut pas du tout le cas en Wallonie lors de la législature précédente, mais c’est évidemment le cadet des soucis de la droite flamande, qui utilise depuis des décennies l’Etat belge pour parvenir à ses fins !). 

Les champions de la dramatisation des deux côtés de la frontière linguistique affirment qu’il s’agit d’une dernière ‘’chance’’  -ou presque-  avant le retour forcé aux élections ! Un discours sans surprise destiné à mettre la pression sur les partis pour les contraindre à négocier une nouvelle ‘’coalition contre-nature’’, pour reprendre une expression utilisée naguère par Laurette Onkelinx… 

Problème pour tout ce petit monde avide de pouvoir : les viriles exclusives mutuelles lancées au lendemain du 26 mai 2019, par les principales formations, laissent des traces. Face à l’électorat et face à leurs militants, PS, N-VA et tutti quanti devront venir expliquer un éventuel revirement, ce qui ne sera pas évident pour ces partis traditionnels qui suscitent une méfiance croissante et qui ont d’ailleurs tous été sanctionnés dans les urnes !

 

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Le PTB-PVDA brandit une enquête d’opinion pour taper sur son clou favori : il est faux de parler de ‘’deux démocraties irréconciliables’’ (Flandre/Wallonie) et il convient de combattre la ‘’prise d’otage nationaliste’’ post-électorale ! Et de répéter sa litanie sur ‘’l’unité’’ du pays qui sera par ailleurs l’un des thèmes principaux de la manifestation nationale qu’il organise le 1er mars ! 

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Il y a les sondages et il y a les résultats des élections : ceux du 26 mai dernier sont clairs.  

Parlement flamand : NVA, 35 députés ; VB, 23 députés ; CD&V, 19 députés ; Open Vld, 16 députés ; Groen, 14 députés ; SPA, 13 députés ; et… PVDA, 4 députés. Sur les 7 partis représentés, les 4 premiers sont de droite et d’extrême-droite, et ils regroupent ensemble 93 parlementaires sur 124, soit 75 % des mandats ! La ‘’gauche’’ (Groen-SPA-PVDA) est limitée à 31 élus (sur 124), soit 25 % des parlementaires ! Est-il vraiment indispensable de faire un dessin sur le véritable rapport de forces en Flandre ? 

Parlement wallon : PS, 23 députés ; MR, 20 députés ; Ecolo, 12 députés ; PTB, 10 députés ; et Cdh, 10 députés. PS-Ecolo-PTB disposent donc de 45 sièges sur 75, soit 60 % des mandats ! Pour 30 sièges aux partis de la majorité de droite sortante (MR-Cdh) !  

Les faits sont décidément bien têtus : le centre de gravité politique en Flandre se situe nettement ‘’à droite’’ tandis qu’il est beaucoup plus ‘’à gauche’’ en Wallonie ! Et en Wallonie, contrairement à la Flandre, il n’existe pas d’extrême-droite implantée au niveau institutionnel (le dernier scrutin a vu la disparition du PP et le flop des différents groupuscules fascistes qui tentaient une percée) ! 

Le PTB-PVDA est dès lors de mauvaise foi lorsqu’il minimise les contradictions entre le Nord et le Sud de l’Etat Belgique, ou lorsqu’il affirme  -n’étant pas économe en généralités-  que ‘’les gens’’ ne sont pas différents. A l’évidence, il existe des points communs entre tous les êtres humains, mais cette banalité n’épuise pas la question ! 

Aucun groupe social, aucune classe sociale n’est homogène. Il y a  -malheureusement-  un important électorat populaire qui penche et qui vote ‘’à droite’’, partout. Mais beaucoup plus en Flandre qu’en Wallonie ! Ce ne sont pas seulement les patrons du BEL 20, du VOKA et leurs proches qui soutiennent la N-VA et le VB ! Une fraction significative de la population est raciste/xénophobe et est favorable à des politiques néo-libérales privilégiant l’individu au détriment du collectif ! Ce serait illusoire de croire qu’elle vote par distraction et que le verdict du dernier scrutin législatif était un simple ‘’accident’’… 

Le PTB-PVDA affirme que beaucoup ont choisi le VB ou la N-VA (ou les autres formations de droite) pour obtenir une pension à 1.500 € ou une augmentation des salaires, promises par ces partis. Ah bon ! Pourquoi ces électeurs si préoccupés de ‘’social ‘’ n’ont-ils pas voté massivement pour le PVDA qui a mené une campagne électorale sur un thème central : ‘’le social, c’est phénoménal’’ ? Comment se fait-t-il que la (ou les) ‘’copie(s)’’ a(ont) été préféré(e)s à ‘’l’original’’ ? ‘’Intoxication idéologique’’ vont sans doute répondre les dirigeants du PTB-PVDA ? Sauf que cette ‘’intoxication idéologique’’ (le poids de l’idéologie dominante, les manipulations médiatiques, la propagande mensongère) existe dans tous les pays capitalistes et… en Wallonie aussi. Or, malgré celle-ci, le PTB est à 13 % de la représentation parlementaire en Région wallonne et le PVDA est à 3 % de la représentation parlementaire au Vlaams Raad ! Il y a donc bel et bien deux configurations distinctes, qui sont  -notamment- la conséquence de la naissance et du développement d’un ‘’mouvement flamand’’ dominé par la droite car, historiquement, la ‘’gauche socialiste’’ n’a pas suffisamment pris en compte le légitime combat pour la reconnaissance de la langue flamande ! 

En fait, le problème du PTB-PVDA est qu’il pratique, depuis sa création, la politique de l’autruche devant une ‘’question nationale’’, matérialisée par l’existence et la cohabitation de deux peuples dans un même cadre étatique (au demeurant ‘’bourgeois’’ et monarchique !). Dès lors, il refuse obstinément de prendre en considération les deux réalités politiques fortement contrastées et il s’entête à ne pas abandonner sa posture ‘’belgicaine’’ (nationaliste ‘’belge’’),  ! 

Or, tant que l’Etat ‘’unitaire’’ (quand bien même sous une forme ‘’fédéralisée’’) persistera, c’est la Flandre, et les partis de droite qui y sont hégémoniques, qui imposent  -et imposeront-  leurs exigences à la Wallonie, quelles que soient les aspirations majoritaires des Wallons ! 

En ne changeant pas son approche, en n’assumant pas la complexité et les contradictions de ce pays, en rejetant une réponse institutionnelle à la hauteur de notre ‘’défi national’’, le PTB-PVDA pénalise(ra) indéfiniment les travailleurs wallons ! 

Et il handicape aussi les travailleurs flamands qui cherchent la protection des droites nationalistes parce qu’ils sont inquietés par l’épouvantail de la ‘’Wallonie profiteuse qui vit aux crochets de la Flandre’’ sans cesse agité par d’aucuns. 

Seule une indépendance de la Flandre et de la Wallonie pourrait éliminer les manoeuvres de diversion facilitées par le maintien d’un leurre, celui d’un royaume devant demeurer  obligatoirement ‘’uni’’ !

 

##### 

 

 

Jeudi dernier, le Roi s’est adressé aux ‘’corps constitués’’, composés des autorités politiques, juridiques, économiques ou académiques en Belgique. Il y a notamment abordé l’avenir de notre pays et il a martelé que les ‘’exclusives’’ des uns et des autres devaient être jetée par-dessus bord afin de pouvoir former rapidement un gouvernement fédéral !  

Bref, il n'est élu par personne mais il est le "chef de l'Etat" (et accessoirement ‘’le chef des armées’’), et il interfère régulièrement dans la vie politique ! Il est toujours beaucoup question de '’l'institutionnel" dans ce pays -et pour cause !-, mais il serait temps de sortir de ‘’l'Ancien régime’’ et de se débarrasser une fois pour toutes de cet archaïsme que constitue un régime dynastique, où un individu dispose d'un statut et d'une fonction grâce à son hérédité et à sa place dans un ‘’ordre de succession’’ ! Vite, une République, voire deux... en cas d'implosion de la Belgique !

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