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24 décembre 2022

"BOUQUINAGE" - 97

"Le fou, le prophète, Karl Glogauer, le voyageur temporel, le psychiatre névrosé manqué, qui voulait que les choses aient un sens, le masochiste, l'homme au désir de mort et au complexe messianique, l'anachronisme, se frayait un chemin à travers la place du marché, haletant.

Il avait vu l'homme qu'il cherchait. Il avait vu Jésus, le fils de Marie et de Joseph.

Il avait vu un homme en qui il reconnaissait, sans le moindre doute, un idiot congénital."

 

 

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23 décembre 2022

Les affres de décembre

Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie mais c’est peu dire que je n’apprécie guère cette fin de mois de décembre, ses célébrations obligées, sa trêve des confiseurs démonstrative, ses bons sentiments conformistes, son hypocrisie débordante et, cerise sur ce gâteau frelaté, sa frénésie consumériste généralisée.
 
Une surconsommation de marchandises, des gaspillages sans fin et d’improbables illuminations ou trouvailles tape-à-l'oeil qui n’aideront d’ailleurs pas à progresser vers une sortie de la catastrophe écologique !
 
Certes, il n’est pas incongru de s’amuser et de donner la priorité à l'aspect festif de l'existence. Que du contraire même, surtout en cette période de crises multiples. Mais pourquoi le faire sur commande, de manière formatée et en tombant trop souvent dans la démesure des achats compulsifs ?
 
Noël –dans quelques heures maintenant– est censée être une célébration (d’abord) religieuse et les chrétiens ont parfaitement le droit de magnifier leurs croyances. Je crois toutefois me rappeler que Jésus serait né dans une étable, sur de la paille, au milieu d’animaux bienveillants et entouré de parents réfugiés. Pas dans une orgie de grande bouffe et d’alcool coulant à flots, de sapins et de gadgets à profusion, de matraquage sans cesse recommencé des mêmes émissions et films TV !
 
Et puis surtout, il y a toutes ces personnes qui n’auront pas l’occasion de festoyer beaucoup, faute de moyens ou en raison de leur isolement. Et le "crash énergétique" n'a rien arrangé à cet égard...
 
Chaque année, c’est donc le même exutoire (presque) collectif –et ce n’est pas terminé, dans quelques jours viendront les traditionnels vœux–, et chaque année rien ne change, ou si peu.
 
Je doute que 2023 échappe à cette "malédiction".
 

À moins que nous décidions toutes et tous d'agir pour qu'il en soit autrement cette fois-ci...

 
 
 

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1982

Poltergeist

Film de Tobe Hooper

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"BOUQUINAGE" - 96

"Une révolution, cela ne veut pas dire des drapeaux rouges et des barricades dans les rues, mais une refonte totale de l'exercice du pouvoir.

(...)

L'initiative doit venir d'en bas. Ce qui implique le surgissement de quelque chose qui n'a jamais existé en Angleterre, à savoir un mouvement socialiste activement soutenu par la grande masse de la population."

 

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22 décembre 2022

SFFF - 24 images par seconde [LXXXIX]

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2009

2012

Film de Roland Emmerich

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"BOUQUINAGE" - 95

"Il n'avait jamais auparavant existé un cinéma comparable à celui qui vit le jour en Russie après la Révolution d'Octobre: un cinéma nationalisé, financé par l’État, entièrement consacré à la subversion. Une prise de conscience nouvelle, la destruction des valeurs réactionnaires, l'anéantissement des mythes touchant l’Église, l’État et le Capital : ces objectifs allaient déterminer la structure idéologique de l’État prolétarien, son art, sa pédagogie. Le cinéma –considéré par Lénine comme le plus important des arts– devait assumer un rôle essentiel dans cette lutte, étant le mode d'expression artistique le plus accessible aux masses populaires dispersées et analphabètes.

Plusieurs facteurs contribuèrent au jaillissement sans précédent d'énergie créatrice qui marqua à jamais les accomplissements monumentaux du cinéma soviétique à ses débuts. Parmi ceux-ci, on trouve des tendances profondément libératrices et innovatrices délivrées du joug de l'ancien régime, les espoirs enthousiastes que suscitaient la création de la première société égalitaire et libre, et la décision prise par Lénine, Trotsky et Lunacharsky, en dépit de leur volonté bien affirmée de dictature du prolétariat, d'accorder toute liberté d'expression aux divers courants artistiques qui commençaient à se manifester alors. Cette attitude est particulièrement significative, étant donné que les opinions artistiques de Lénine étaient conservatrices et marquées de ce puritanisme ascétique que l'on trouve si souvent dans les milieux révolutionnaires.

Le résultat en fut une floraison sans précédent d'avant-gardes diverses et de mouvements intellectuels dans le théâtre, la peinture, la littérature, la musique et le cinéma –sans précédent, aussi du fait qu'elle était financée par l’État. Cette prolifération culturelle fut témoin du développement du constructivisme et du futurisme ainsi que de l'assimilation par l'expérience soviétique de l'expressionnisme et du surréalisme. De 1917 jusqu'au début des années 1920, la conformité de vue de l'art d'avant-garde et de l'idéologie extrémiste, la fusion de la forme et du fond (sujet âprement débattu depuis lors dans les pays de l'Ouest, et qui est par ailleurs, ne nous en cachons pas, celui de cet ouvrage) a réellement existé et a été mise en action. Durant un bref et éclatant instant de cette époque historique, l'engagement de l'artiste d'avant-garde a presque parfaitement coïncidé avec celui de la société dans laquelle il se trouvait. C'est là un des succès de la Révolution d'Octobre qui ne pourra jamais être effacé ; cependant, de même que les promesses d'une nouvelle société s'évanouirent pour céder la place au capitalisme d'État révoltant du totalitarisme stalinien, de même les noces de l'avant-garde et de l’État s'avérèrent transitoires. L'éternelle tension qui règne entre toute société organisée et l'artiste créateur se manifesta à nouveau de façon particulièrement brutale, sous forme de suicides, d'assassinats secrets, d'exils, d'émigration ou de reniements abjects. Le prix payé par Staline, dans le domaine de l'art, en vue d'obtenir la consolidation interne d'un régime de terreur –de même que dans l'Allemagne hitlérienne– fut l'anéantissement de toute modernité et la création d'un “art” perversement kitsch, d'un art de carte postale, baptisé honteusement “réalisme socialiste”. Étant donné que toute libération sur le plan social est impossible sans liberté personnelle (qui comprend la liberté pour l'art de se manifester sous toutes ses formes), Staline est la seule personne qui ait réellement mené une action “subversive” contre les valeurs de la Révolution d'Octobre."

 

 

 

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21 décembre 2022

SFFF - 24 images par seconde [LXXXVIII]

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1992

Dracula

Bram Stoker's Dracula

Film de Francis Ford Coppola

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"BOUQUINAGE" - 94

"L'attitude craintive et critique à l'égard de la révolution bolchévique n'était pas dictée par un préjugé idéologique ou un intérêt politique, mais par le changement soudain dont les révolutionnaires au pouvoir firent preuve par rapport aux positions qu'ils avaient défendues alors qu'ils étaient dans l'opposition et luttaient contre le tsarisme puis contre le gouvernement provisoire. La déception et l'indignation que cette métamorphose négative suscitait, la littérature en témoigne d'une manière qui reste d'actualité, dans les lettres que Vladimir Korolenko, écrivain d'une probité au dessus de tout soupçon et d'une foi démocratique et populiste solide, envoya à Anatoli Lounatcharski, commissaire du peuple à l'instruction. Il s'agit d'un document lucide et sérieux, dans lequel les sentiments sont maîtrisés. Il ressort de ces lettres, écrites en 1920 et qui firent l'objet d'une publication posthume à Paris, un tableau désolant et terrifiant des abus et des violences pratiquées dès le début par les bolchéviks, pour asseoir leur pouvoir. Korolenko réaffirme la thèse que le socialisme ne peut être instauré “qu'en pays libre”, et l'on jugera cette thèse soit irréprochable soit ingénue, suivant le sens que l'on donne au mot “socialisme”. Mais lorsque, dans la dernière de ses lettres, il invite les bolchéviks à reconnaître leurs “erreurs” et à se tourner avec le peuple “vers la liberté” pour parvenir à un “développement de la conscience socialiste” en Russie, Korolenko est conscient du caractère chimérique de cette requête et demande à Lounatcharski : “Cela est-il encore possible pour vous ? N'est-il pas trop tard, en admettant même que vous le vouliez ?” La réponse, ce ne fut pas Lounatcharski qui la donna, mais l'Histoire : il était réellement trop “tard”.

Pour la littérature, le problème n'était pas seulement de comprendre la révolution, en l'interprétant à l'intérieur de schémas généraux prédéterminés, mais également de se défendre elle-même et de défendre son rôle et sa fonction à l'intérieur de cette nouvelle réalité qui naissait de la révolution, réalité énigmatique dans son essence profonde, mais immédiatement claire dans ses aspects répressifs. Les cris d'alarme furent immédiats et retentissants, puis ils cessèrent, car même la protestation devint impossible."

 

 

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