14 octobre 2025
POLARS EN BARRE [79]
"La Dussèche regarda le rébus, la croix, les cloches, les chiffres. Elle s'approcha de la loque. L'homme recula. Je sais qu'avec le mur, c'était impossible ! Pourtant je le jure : il recula."
Janine Oriano
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13 octobre 2025
POLARS EN BARRE [78]
"Mes joues étaient bouffies et marbrées à la suite de la paire de gifles que m'avait donnée Robut et ce salaud devait porter une chevalière, par-dessus le marché ! Il y avait un filet de sang coagulé le long de chaque joue, là où la bague avait écorché la chair. Pour le moment, mon image avait l'air de sortir du tout dernier film d'horreur, quand le vampire aux dents pointues abandonne une victime pour passer à la suivante."
Carter Brown
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12 octobre 2025
POLARS EN BARRE [77]
"Le débarquement du roman noir en France date de la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand la "Série Noire" endosse le rôle joué par les pulps vingt ans plus tôt aux États-Unis.
C’est seulement dans les années 1970-1980 que les Américains l’appelleront noir novel.
(...)
Marcel Duhamel, à qui l’auteur dramatique Marcel Achard a donné envie de traduire Peter Cheyney, a l’idée d’une nouvelle collection. Son ami Jacques Prévert en trouve le nom : "Série Noire". Ce ne sont pas les Américains qui l’inaugurent mais deux Anglais, qui exploitent le filon de la mode Made in USA : Peter Cheyney et James Hadley Chase, auteurs phares de l’époque.
La véritable percée américaine, déclenchée par la vogue des films noirs, date de 1946, avec Horace McCoy, puis Don Tracy. Suivront Dashiell Hammett, W.R. Burnett, Raymond Chandler, David Goodis, et un catalogue mythique.
Après les frustrations des années de guerre, le succès de cette littérature "mauvais genre" en France est foudroyant. On n’achète pas un polar, on achète une "Série Noire". Et pourtant, la collection "Un Mystère" va très vite publier les mêmes auteurs. Cet engouement s’explique certes par la nouveauté de style et l’intérêt pour tout ce qui est américain, mais il se peut aussi que la légendaire couverture noire et jaune y soit pour quelque chose."
Marie-Caroline Aubert et Natalie Beunat
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11 octobre 2025
POLARS EN BARRE [76]
"Il referma à clé et sortit, mais pas pour rallier son appartement sur Ellis Street. Il attrapa un tramway pour rejoindre le Ferry Building, termina à pied le reste du trajet jusqu’au quai n°35. Le lendemain matin, quand commencerait le chargement, il y aurait beaucoup de monde, mais à minuit, le San Anselmo était désert. Comme la nuit où il était venu épier Grost et Grafton, la passerelle était laissée sans surveillance.
Spade sauta sans problème par-dessus la barrière qui fermait la passerelle, atterrit sur le pont à pas de velours, enfin presque, puis traversa le pont supérieur sur la pointe des pieds jusqu’aux canots de sauvetage.
Dans le troisième canot inspecté, il découvrit ce qu’il cherchait. Il quitta le paquebot avec une mine satisfaite.
« Demain soir », murmura-t-il comme pour lui-même."
Joe Gores
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10 octobre 2025
POLARS EN BARRE [75]
"Martins n'était pas arrivé au deuxième étage qu'il avait déjà la certitude qu'il ne trouverait pas Lime, mais ce silence était plus profond que la simple absence... Il savait qu'il ne trouverait Harry Lime nulle part à Vienne, et lorsqu'il atteignit le troisième palier et vit un grand nœud noir au bouton de la porte, il comprit qu'il ne le rencontrerait plus sur terre."
Graham Greene
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09 octobre 2025
POLARS EN BARRE [74]
"Hall sortit son portefeuille et compta une liasse de billets qu’il tendit à Dragomiloff.
« J’ai pensé que vous voudriez de l’argent liquide et je suis venu avec le nécessaire. Maintenant, si j’ai bien compris, vous me garantissez que vous tuerez... »
Dragomiloff le coupa :
« Je ne tue jamais.
— Vous me garantissez que l’homme que je vous nommerai sera tué ?
— Oui, sous réserve, bien entendu, que l’enquête démontre la légitimité de l’exécution.
— Je vous suis parfaitement. Il sera tué quel qu’il soit ? Même s’il s’agit de mon père ou du vôtre ?
— Oui, quoiqu’il se trouve que je n’ai ni père ni fils.
— Et en admettant que je vous donne mon propre nom ?
— Vous serrez exécuté. Le contrat sera rempli. Les caprices de nos clients ne sont pas notre affaire.
— Mais imaginons que demain ou dans une semaine, je change d’idée ?
— Il serait trop tard, répondit Dragomiloff, catégorique. Une fois qu’elle est passée, une commande n’est jamais annulée. C’est là une de nos règles de conduite que nous jugeons absolument indispensable.
— Parfait. Cela dit, ce n’est pas moi qui suis l’homme à abattre.
— Qui est-il ?
— On le connaît sous le nom d’Ivan Dragomiloff.
Hall avait parlé avec le plus grand calme et c’est avec un calme égal que le Russe accueillit cette révélation."
Jack London
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08 octobre 2025
POLARS EN BARRE [73]
"Le héros du roman-problème, issu du XIXè siècle optimiste (policier ou détective), répugne à la violence, respecte la loi, qu’il défend parce qu’elle est juste et en plein accord avec la démocratie classique. C’est pourquoi la recherche de preuve irréfutable de la culpabilité est essentielle : elle manifeste les droits égaux de chaque citoyen et leur respect. Lui succède (…) un héros révolté contre une société qui a fait faillite et qu’il dénonce. Le détective privé défend une justice réelle contre la loi hypocrite."
Josée Dupuy
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07 octobre 2025
POLARS EN BARRE [72]
"Le roman policier (…) a connu un développement impressionnant. Empruntant d’abord à des genres romanesques établis, il devient ensuite une catégorie autonome aux règles de fonctionnement très typées, puis finit par multiplier les formes nouvelles, jusqu’au point d’exporter ses procédés dans le champ global du discours narratif contemporain. Il est sans doute l’expression littéraire la plus poignante de ce qu’on a appelé la modernité, comparable en un sens au jazz et au cinéma, deux arts avec lesquels il a toujours entretenu d’étroits liens de sympathie. Comme eux, il est un produit populaire par son origine et par son mode de diffusion et, comme eux, il sait concilier l’emploi du stéréotype avec la créativité innovatrice."
[…]
"Alors que le « roman-problème » classique a pour principale visée l’identification du coupable, le hard-boiled ou « noir » s’intéresse aussi aux circonstances sociales et psychologiques qui engendrent le crime. Ce qui signifie que l’énigme ponctuelle provoquée par le meurtre sous-entend une problématique plus générale, un état de dégradation de la société que l’enquête a pour tâche de mettre au jour."
[…]
"Le roman noir n’a jamais été perçu comme une entité homogène ou un genre codifié par les auteurs qui l’ont illustré. Il s’agit, en fait, d’une appellation commode pour désigner un ensemble de textes très divers. Une classification de ces œuvres sur la base de critères formels se révèle, en conséquence, plutôt impraticable ; il est possible, cependant, de les regrouper en catégories distinctes en relevant certaines de leurs fonctions clés et de leurs thèmes dominants."
André Vanoncini
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